Gaspard, le renard qui voulait voir la mer

Notes de l’auteur : Un petit conte sans chichis que j'ai rédigé pour mon filleul de quatre ans. Je voulais une jolie histoire du soir avec une morale sympa.

 

Gaspard était un petit renard tout doux, tout roux, tout chou. Son papa et sa maman l’aimaient beaucoup. Gaspard adorait passer du temps dans la forêt, à jouer avec ses copains à cache-cache. Mais il y avait une chose qu’il préférait plus que tout, c’était aller au bord de l’étang. L ‘eau était si belle ! On dirait un miroir dans lequel se reflétait le ciel et s’admirait le soleil ! 

 

Le plus grand rêve de Gaspard, c’était de voir la mer. 

 

La mer !  Et tous ses poissons ! De l’eau jusqu’à l’horizon ! 

 

Bientôt, il dit à la coquette belette : « Belette, j’aimerais tant voir la mer ! »

Mais elle répondit : 

- Quelle idée, ça n’a aucun intérêt !  

 

Il dit un jour au hibou frileux : « Hibou, j’aimerais tant voir la mer ! »

Mais il répondit : 

- Mon Dieu, c’est trop dangereux !

 

Il dit une fois au grand cerf : « Grand cerf, j’aimerais tant voir la mer ! »

Mais il répondit :

- Quel benêt, tu ne sais pas nager !

 

Il dit un matin à la docte cigogne: « Dame cigogne, j’aimerais tant voir la mer ! »

Mais elle répondit : 

- Mon tout petit, c’est de la folie !

Tout tristounet, Gaspard se rendit à l’étang, s’assit sur son séant et soupira profondément. 

 

C’est alors que la carpe dorée montra son nez. 

"Pourquoi es-tu si triste petit renardeau ? 

- Je veux voir la mer ! 

- Et pourquoi n’y vas tu pas ? 

- Tout le monde dit que c’est une mauvaise idée. 

- Et toi, qu’en penses-tu ? 

- Que ce doit être merveilleux !

- Alors qu’attends-tu ? 

- J’ai peur maintenant… 

- Est ce que c’est ta peur, ou celle des autres ? Tu n’avais pas peur au début ? 

- Je ne sais pas…

- Ecoute au fond de toi. 

- Au fond de moi ? 

- Oui, quand tu es perdu, ferme les yeux, et écoute le silence. Ce n’est que dans le silence que le cœur parle. 

Et la carpe disparut. 

Gaspard resta coi. 

"A quoi bon… Je suis trop petit, je n’y arriverai jamais."

Il respira un grand coup. « Ecoute le silence » avait dit le poisson. Mais comment écoute t-on quand il n’y a rien à entendre? 

Il ferma les yeux. Une mouche vint bourdonner à son oreille. 

- Rhhoooo ! Va t-en Mouche, tu m’empêches d’écouter le silence. 

Il se concentra à nouveau, mais les fourmis lui grimpaient sur les pattes. 

- Fourmis, laissez moi tranquille, il faut que j’écoute le silence. 

Enfin, le calme se fit. Il ferma à nouveau les yeux. 

Au début, il ne se passa pas grand chose… Petit renardeau commençait à avoir faim en plus… « Que c’est compliqué d’écouter son cœur… » pensa t-il. 

Pourtant il sentit bientôt derrière sur ses paupières et sur sa fourrure, les doux rayons du soleil. 

Et le vent qui caressait ses moustaches et murmurait dans les arbres… 

Et la sensation de l’herbe sous ses coussinets… 

Et le clapotis de l’eau de l’étang… 

Et enfin il entendit le silence au fond de lui.

Et son cœur lui parla. 

 

Quand il ouvrit les yeux, il fit un large sourire. Et fila à travers la forêt. 

Il courut ! Courut ! Courut ! Zigzagua entre les arbres, passa par dessus des collines, et galopa à perdre haleine à travers les champs. Personne ne lui avait indiqué le chemin, mais son cœur et son intuition lui servirent de guides. Il était si heureux ! 

La nuit tomba, Gaspard était exténué. Bientôt on ne vit plus rien. Il fallait qu’il dorme. Il reprendrait la route demain. Il se pelotonna, le nez dans sa large queue rousse et s’assoupit aussitôt. 

Quelle ne fut pas sa surprise le lendemain matin ! Sous ses pattes, une terre granuleuse, dorée, qui brillait au soleil !

Et de l’eau, de l’eau jusqu’à l’horizon ! La mer ! 

Gaspard était ébahi. Il aurait voulu ouvrir ses yeux encore plus grand, pour voir toutes les vagues qui se fracassaient sur le sable dans un vacarme assourdissant. Il huma l’air humide et son parfum si particulier…C’était dix fois, cent fois, mille fois plus grand que l’étang ! Petit renard s’avança jusqu’au bord de l’eau. 

Une vague immense apparut, et courut vers le rivage, mais… ce n’était pas une vague, c’était un poisson ! Un énorme poisson ! Il se laissa glisser sur le sable,  et arriva juste devant les pattes du renardeau. 

 

- Bienvenue ! lui dit l’énorme poisson dans un gigantesque sourire. 

- B….b..bonjour… murmura Gaspard, tétanisé.

- C’est beau ici hein ? 

Gaspard hocha la tête de haut en bas. 

- Pas causant ? C’est l’air marin ça. Hahaha !!! 

Gaspard, très impressionné et vraiment pas rassuré, prit cependant son courage à quatre pattes et demanda : 

- Qui… qui êtes vous ? 

- Je suis Zanzibar la Baleine à bosse ! Enchantée de te rencontrer petit Renard ! 

- Comment savez vous qui je suis ? 

- J’ai voyagé dans le monde entier mon ami ! Je connais toutes les créatures! J’ai plongé dans tous les océans ! J’ai vu les glaces de l’Arctique, les côtes de l’Afrique, croisé bien des navires !! Et la mer m’a raconté toutes ses légendes ! 

- Les glaces de l’Arctique ? l’Afrique ? Des navires ? répéta Gaspard, dont les yeux petillaient d'intérêt.

- Oui, Viens, je vais te montrer ! 

- Mais je ne sais pas nager ! 

- Peu importe ! Grimpe sur mon dos !

Gaspard, malgré la frousse, était trop curieux pour résister longtemps à la proposition de Zanzibar, il grimpa sur son dos, s’agrippa comme il put et plouf ! Ils voguaient déjà tous deux vers l’horizon, tranchant les vagues devant eux. 

Il serait trop long de raconter ici tout ce que vit Gaspard, les glaces de l’Arctique, les dauphins de l’Atlantique, les tortues du Pacifique, les pirates des Caraïbes, les oiseaux de paradis, les plages de Californie, les rochers de Koh Phi Phi…

Mais il vint un jour où Zanzibar vint redéposer sur la rive notre petit Renard. 

"Quel merveilleux voyage mon ami !!! Merci !! 

- Merci à toi gentil Renard, tu es un formidable compagnon de route ! Reviens me voir quand tu veux! 

- Je n’y manquerai pas !"

Les deux copains se dirent au revoir, et Gaspard, sur le chemin du retour, avait hâte de revoir son papa et sa maman : que d’aventures avait-il à leur raconter ! 

Comme quoi parfois, pour réaliser ses rêves… Il suffit simplement d’écouter le silence… 

…et de laisser parler son cœur.  

 

 

 

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Fannie
Posté le 24/05/2021
Coucou, Eleutheris !
Voilà un bien joli conte pour enfants. C’est la couverture qui a attiré mon attention. Je crois que par moments, mon côté enfant ressort : j’aime bien ces histoires où les personnages sont des animaux… et où ils ne se font pas manger.  ;-)
Ce récit plein de charme était un beau cadeau pour ton filleul. Le petit conte sans chichis avec une morale sympa à lire avant le dodo est réussi.  :-)
Coquilles et remarques :
Remarques générales :
Dans ce texte, la typographie est un peu anarchique :
– Les espaces insécables qui doivent précéder certains signes de ponctuation sont parfois absentes.
– Les guillemets : il faudrait employer un seul type de guillemets, de préférence les guillemets français (« - »). On en emploie deux sortes seulement quand il y a des mots entre guillemets dans une citation placée elle-même entre guillemets.
– Les dialogues : il faudrait les présenter avec des tirets cadratins ou demi-cadratins, pas avec des tirets courts, qui sont en fait des traits d’union.
Si tu combines les guillemets et les tirets, il faut toujours fermer les guillemets à la fin du dialogue. Tu peux aussi employer seulement des tirets, mais il faut présenter tous les dialogues de la même manière. (Voir ici : http://forum.plumedargent.fr/viewtopic.php?f=31&t=691)
Points particuliers :
— Pas facile quand tout votre entourage cherche à vous en dissuader! Le petit renard trouvera t-il le courage de réaliser son rêve? (résumé) [trouvera-t-il ; le « t » euphonique doit être placé entre deux tirets / espace insécables avant le « ? » et le « ! »]
— Mais il y avait une chose qu’il préférait plus que tout [« préférer plus » est un pléonasme ; je propose « aimait plus que tout » ou « préférait à toute autre »]
— L ‘eau était si belle ! [L’eau]
— On dirait un miroir dans lequel se reflétait le ciel [On aurait dit ; concordance des temps]
— Il dit un matin à la docte cigogne: [Espace insécable avant « : »]
— Mon tout petit, c’est de la folie ! [Mon tout-petit]
— Et pourquoi n’y vas tu pas ?  [vas-tu]
— Est ce que c’est ta peur, ou celle des autres ? [Est-ce que]
— Ecoute au fond de toi. [Écoute ; l’Académie française, la plupart des grammairiens et l’Imprimerie nationale recommandent d’accentuer les majuscules et capitales.]
— A quoi bon… [À]
— « Ecoute le silence » avait dit le poisson. Mais comment écoute t-on quand il n’y a rien à entendre? [Écoute / écoute-t-on / espace insécable avant le « ? »]
— Va t-en Mouche, tu m’empêches d’écouter le silence. [ Va-t’en ; ici, « t’ » est l’élision de « te » / virgule avant « Mouche »]
— Fourmis, laissez moi tranquille [laissez-moi]
— Au début, il ne se passa pas grand chose… [pas grand-chose]
— « Que c’est compliqué d’écouter son cœur… » pensa t-il [pensa-t-il]
— Pourtant il sentit bientôt derrière sur ses paupières et sur sa fourrure [derrière ses paupières ; il y a un « sur » en trop]
— Zigzagua entre les arbres, passa par dessus des collines, et galopa à perdre haleine [par-dessus / pas de virgule avant « et » : ce sont des actions successives et les trois verbes ont le même sujet]
— Il huma l’air humide et son parfum si particulier…C’était dix fois [Espace après « ... ».]
— ce n’était pas une vague, c’était un poisson ! Un énorme poisson ! / Bienvenue ! lui dit l’énorme poisson [Une baleine n’est pas un poisson, mais un mammifère. Ce serait bien de rectifier, même pour un jeune enfant. Le renardeau peut prendre Zanzibar pour un poisson, mais l’erreur devrait être corrigée soit par le narrateur, soit par Zanzibar.]
— Il se laissa glisser sur le sable, et arriva juste devant les pattes du renardeau. [Pas de virgule avant « et » : ce sont des actions successives et les deux verbes ont le même sujet.]
— C’est beau ici hein ? [Virgule avant « hein ».]
— Pas causant ? C’est l’air marin ça. [Virgule avant « ça ».]
— Qui… qui êtes vous ? [êtes-vous]
— Je suis Zanzibar la Baleine à bosse ! [Pas de majuscule à « baleine ».]
— Comment savez vous qui je suis ? [savez-vous]
— J’ai voyagé dans le monde entier mon ami ! [Virgule avant « mon ami ».]
— Gaspard, dont les yeux petillaient d'intérêt [pétillaient]
— Il serait trop long de raconter ici tout ce que vit Gaspard, les glaces de l’Arctique [Il faudrait un signe de ponctuation plus fort qu’une virgule après « Gaspard » ; je propose « : ».]
— Mais il vint un jour où Zanzibar vint redéposer sur la rive notre petit Renard. [Répétition de « vint » ; « il arriva un jour », peut-être ?]
— Quel merveilleux voyage mon ami !!! Merci !! [Virgule avant « mon ami ».]
— Merci à toi gentil Renard, tu es un formidable compagnon de route ! Reviens me voir quand tu veux!  [Pas de majuscule à « renard » / virgule avant « gentil renard » / espace insécable avant le dernier « ! »]
— Il suffit simplement d’écouter le silence… [« Il suffit simplement » est un pléonasme, tout comme « il suffit seulement », « il suffit juste », etc..]
Eleutheris
Posté le 24/05/2021
Bonsoir Fannie,

Merci d'avoir pris le temps de corriger toutes mes coquilles! Je suis toujours épatée par (/ de?) tes connaissances... Comment fais-tu pour savoir tout ça et avoir le courage et la patience de nous corriger? Merci, merci, merci en tout cas, je n'avais absolument pas conscience de tous ces petits cafouillages et je suis ravie de pouvoir modifier tout ça! Quand à cette histoire de mammifère, ça me tracassait en effet, il faut que je trouve le moyen de modifier ce passage... Et oui, tu as raison, j'utilise les traits d'union pour faire mes tirets, j'ignorais même qu'il existait des tirets cadratins! Je viens de vérifier, la manip sur mac c'est flèche du haut + alt + trait d'union, tu confirmes? Après, j'ai remarqué que quand je passais de word à un copier/coller pour publier sur PA, j'ai des petits changements, des interlignes qui bougent par ex. Et pour les guillemets, si je corrige sur PA, ce ne sont pas les mêmes que sur Word! Est-ce que tu sais si je peux faire quelque chose pour éviter ça?

Merci encore!!! Belle soirée à toi :)

Audrey
Fannie
Posté le 26/05/2021
Audrey, tu ne te doutais pas de ce que tu allais déclencher en me posant ces questions, je crois.  :-)

Pour maîtriser la langue, il faut s’intéresser à son fonctionnement. C’est important de consulter des sources fiables et de se distancier des modes ainsi que du langage des médias. (Même les traductions de films et les livres relativement récents comportent des fautes.) D’aussi loin que je me souvienne, j’ai toujours eu de la facilité en français. Donc j’ai bien appris les bases de la grammaire, de la conjugaison et de l’orthographe, mais sans devoir beaucoup travailler. Corriger les autres me permet de ne pas me laisser contaminer par des fautes qui deviennent de plus en plus courantes.
En arrivant sur PA, je corrigeais souvent d’instinct ; puis je me suis rendu compte que mes connaissances étaient incomplètes et qu’elles nécessitaient une mise à jour (parce que la langue a évolué depuis que j’ai fini ma scolarité). Maintenant je vérifie presque tout, et quand je suis quasiment sûre d’une chose, je cherche encore une confirmation. J’utilise beaucoup les dictionnaires (sur papier, en ligne, ceux du correcteur orthographique), les livres de grammaire et le site de l’Académie française. Depuis presque cinq ans à commenter sur PA, j’ai acquis de nouvelles compétences, je me suis corrigée moi-même et j’ai rafraîchi mes connaissances.
Quant à la patience, elle me vient probablement d’un goût pour l’enseignement, mais elle chancelle souvent. Je ravale mon agacement quand j’ai l’impression qu’une plume ne s’est pas bien relue, je passe aussi par des phases de découragement, néanmoins je finis généralement ce que j’ai commencé. J’avoue que je renonce à commenter les histoires dans lesquelles j’aperçois un grand nombre de fautes dès le premier coup d’œil. Quand je suis fatiguée, je me rabats sur des textes courts.

Pour me simplifier la vie, j’écris préalablement sur traitement de texte tout ce que je publie sur PA, qu’il s’agisse de mes nouvelles histoires, mes mises à jour, mes commentaires ou mes réponses aux plumes. D’une part, ça m’évite de perdre ce que j’ai écrit à cause d’un problème de connexion, d’autre part, ça me permet de me relire et de me corriger plus facilement.
Je ne connais pas les manipulations pour obtenir des caractères tels que les cadratins, les majuscules accentuées, etc. Je travaille sur un clavier suisse (QWERTZ) et j’utilise le tableau des corrections automatiques du traitement de texte. Pour le cadratin, il me suffit de taper trois tirets suivis d’une espace, pour le demi-cadratin deux tirets suivis d’une espace, j’ai ajouté « Ça » dans la table des corrections (je tape « Ca » suivi d’une espace) et tout se corrige automatiquement. J’ai aussi activé les options pour les ligatures (dans des mots comme « cœur », « sœur », etc.), les espaces insécables avant les signes de ponctuation doubles et les guillemets français. Les majuscules accentuées sont assez faciles à faire sur mon clavier, puisque j’ai des touches avec les accents grave et aigu, le circonflexe et le tréma séparés. (En cas de besoin, j’utilise la table des caractères de Windows.)
Pour éviter les surprises, j’emploie toujours les mêmes polices de caractères et les mêmes mises en page (avec alinéas pour mes histoires et sans alinéas pour la section commentaires). La seule chose que je ne maîtrise pas, c’est les interlignes. Apparemment, PA les organise à sa façon ; alors j’évite d’en rajouter pour ne pas avoir de trop grands espaces blancs.

Maintenant que tu as lu ce long pavé, tu peux retourner à une activité normale.  ;-)
Loïse V.
Posté le 25/10/2020
Bonjour,
C'est très mignon comme histoire. Ton filleul a vraiment de la chance.
C'est bien écrit et le petit renard est attachant.
Bonne continuation.
Eleutheris
Posté le 25/10/2020
Merci pour cet adorable commentaire Loïse! Je suis contente si ce récit t'a plu!
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