Dans les profondeurs d’un système informatique, un monde avait été conçu.
Au commencement, il n’y avait que des lignes. Des lignes de code parfaites, tissées avec une précision clinique. Ce monde naquit du travail d’un être invisible : le Concepteur. Jamais vu, jamais entendu, mais omniprésent dans son œuvre. Chaque fragment de ce programme portait sa signature : une harmonie intemporelle. Mais tout cela appartient à un lointain passé.
Depuis des Cycles, le Concepteur a disparu sans explication. Privé de son architecte, ce monde s’effondre lentement. Les mises à jour automatiques, censées réparer l’ordre, corrompent davantage le système. Les structures autrefois solides deviennent fragiles. Les rares traces laissées par le Concepteur flottent dans l’espace comme des murmures éteints, des commentaires amputés et illisibles :
// Do not ... this part ...
// Beware ... ... core system...
Au cœur de ce chaos, une mise à jour automatique provoque l’inattendu. Une secousse brutale ébranle le programme. Des fragments de mémoire fusionnent dans un désordre incohérent, contaminant le code intact. Des fonctions oubliées s’activent.
De cette collision chaotique naît une singularité : une entité que personne n’attendait.
Gardar
Eh bien, un prélude efficace.
Je connais mal l'univers du code mais j'aime bien la volonté de vouloir vulgariser le sujet, et pourquoi pas au travers d'une histoire !
Concernant le texte en lui-même :
"Jamais vu, jamais entendu, mais omniprésent dans son œuvre. Chaque fragment de ce programme portait sa signature : une harmonie intemporelle. Mais tout cela appartient à un lointain passé." -> j'aime beaucoup les paradoxes dans ces phrases. Pour la première, pour le rendre encore plus palpable, j'enlèverais bien le "mais". Jamais vu, jamais entendu, omniprésent dans son oeuvre.
La dernière phrase en revanche, je me demande si elle ne pourrait pas être contractée, ou la seconde partie supprimée. "De cette collision chaotique, naîtra une singularité inattendue" ou quelque chose du genre !
Un plaisir en tout cas, je reviens très vite découvrir la suite.
Il me tarde!