Gentil et Grand Méchant

Par Elodie

Il était une fois… c’est bien comme ça que commencent les contes pour enfants, non ? Par il était une fois… Ah, mais non ! Nous ne sommes pas dans un conte pour enfants, pas cette fois. Voilà, c’est dit ! Et, d’ailleurs, cette histoire, elle n’est pas arrivée qu’une fois. Mille fois. Au moins. Oui, c’est un début bien plus juste : il était mille fois…

Donc.

Il était mille fois, dans une contrée bien lointaine… Non non ! De nouveau, ça ne correspond pas… Cette histoire, elle se passe près de chez nous. Près de chez vous. Partout. On recommence.

Bon. Donc.

Il était mille fois, dans une contrée fort proche, une princesse qui… Non non non, ça suffit avec ces clichés ! Pas de prince charmant, de crapaud, ni de fée dans ce conte. Non, juste un Gentil et un Grand Méchant. Un si Grand Méchant qu’il était surnommé L’Ennemi-le-plus-Méchant-et-le-plus-Puissant-du-Monde. Oui bon, c’est un peu long en bouche, mais c’est comme ça. Là, on ne peut s’y tromper, avec un nom pareil, c’est bien le plus méchant que l’on puisse trouver.

Bien. Bon. Donc.

Il était mille fois, dans une contrée fort proche, un Gentil et un Grand Méchant.

Gentil vivait dans un magnifique château au milieu d’une forêt foisonnante.

Seul.

Gentil était orphelin.

Et seul.

Par on ne sait quel artifice, Gentil ne croisait jamais personne dans son château. Pourtant, il savait qu’il y résidait toute une escorte, car son château brillait et sentait la lavande 365 jours par an. Car de la nourriture fumante reposait sur la table de la salle à manger au moment des repas et embaumait agréablement les couloirs déserts presque toute la journée. Car ses armoires ne manquaient jamais de linge propre et d’atours délicatement astiqués. Car le feu crépitait chaleureusement dans la cheminée l’hiver tandis que les fleurs garnissaient les vases au printemps. Car tout était parfait dans ce magnifique château.

Enfin, presque.

Car Gentil restait, malgré toutes ces délicates attentions, seul.

Propre, repu, soigné, mais fondamentalement seul.

 

De l’autre côté de la forêt vivait son adversaire. Grand Méchant, pour sa part, logeait dans un énorme manoir. C’était bien plus qu’un manoir, à vrai dire : c’était le repaire de tous les Méchants. Grand Méchant en était le maître. Dans ce manoir, pas de domestique, de cuisinier ou de consciencieux valets. S’il y en avait déjà eu un jour, ils avaient tous fui depuis bien longtemps ! Le manoir de Grand Méchant et ses alliés restait donc sale, poussiéreux et sordide. Si les couloirs embaumaient, c’était de détritus et de poisse. Si le feu crépitait, c’était pour brûler les preuves des méfaits commis. Et si des trésors décoraient les différentes pièces, ils étaient le résultat de vols ou autres sales coups et ne faisaient pas long feu avant de se retrouver enfouis à l’abri des regards tant ils étaient convoités par tous les résidents du manoir.

En revanche, Grand Méchant n’était jamais seul. Tous ses amis peuplaient le manoir et remplissaient ses pièces de rires machiavéliques. Car, si vous ne le saviez pas, quand les Méchants ne sont pas en action dans les histoires que nous connaissons tous, c’est qu’ils sont en train de préparer un mauvais plan. Et le manoir de Grand Méchant était le lieu le plus propice au développement des plus astucieuses roublardises. Voilà pourquoi le manoir de Grand Méchant était si populaire.

Bon, pas pour n’importe qui, évidemment…

 

Un jour que Gentil se réveillait avec une appétissante odeur de pain chaud qui lui chatouillait les narines, une idée lui vint : « Et si je rendais visite à quelqu’un aujourd’hui ? ». Ravi de ce projet, il ouvrit son armoire pour se vêtir de son plus beau costume, fraichement lavé et repassé. Au moment de parfaire son équipement, un cri rauque – oui, car Gentil, seul, parlait peu et avait, de ce fait, une voix tout enrouée – un cri rauque, donc, s’échappa de sa bouche horrifiée.

Quel désastre ! Son fusil manquait à l’appel !!

Gentil vérifia le fond de son armoire, vida tous les tiroirs de sa commode – qui se réarrangeaient instantanément comme par magie – rampa sous son tapis et retourna même son matelas de lit – intact la minute suivante, vous l’aurez compris – mais rien n’y fit : il ne trouvait plus son fusil. Il ne pouvait pourtant pas l’avoir égaré, car il ne le quittait jamais de la journée. Et impossible qu’il soit caché : on ne dissimule pas aisément un calibre de trois mètres de long ! En 18 longues années de vie, cela ne lui était jamais arrivé. Son fusil était introuvable.

Dépité, Gentil ne pensa pas à demander de l’aide à ses fidèles serviteurs. Tout dévoués qu’ils étaient, ils restaient invisibles. Gentil avait ainsi perdu l’habitude de les solliciter. Il était pourtant si démuni ce matin-là : qu’il se sentait nu sans son arme ! Désorienté, il se mit à errer sans but.

Sans s’en rendre compte, ses pas le menèrent dans la forêt…

 

De son côté, Grand Méchant était à mille lieues de se représenter la déroute dans laquelle se trouvait Gentil. Après une bonne grasse matinée, il se fit réveiller par les bruits disgracieux de son estomac qui criait famine.

- Argh ! Il faut que je me trouve à manger… J’ai une faim de LOUP !!!

Après avoir fait craquer toutes les articulations de son corps centenaire, il descendit à la cuisine et ouvrit le frigo.

- Sans surprise : rien ! Il n’y a rien à manger dans ce manoir de malheur !! Avec quelle bande de pique-assiette je vis, moi ?! Un de ces jours, je vous le dis, je vais m’en débarrasser. Fini les réfrigérateurs vides, les rouleaux de papier de toilette épuisés et le salon mal rangé ! Plus personne : que moi, peinard ! La tranquillité, la vraie : c’est ça mon plus grand souhait…

Pendant que Grand Méchant grommelait, tous les autres Méchants s’étaient faits discrets. Car on ne devient pas L’Ennemi-le-plus-Méchant-et-le-plus-Puissant-du-Monde sans imposer un certain respect. Bien qu’ils se définissaient comme ses amis, les Méchants avaient tous peur de lui.

Il faut dire que Grand Méchant avait une allure effrayante avec ses longues dents pointues luisantes sous des yeux jaunes et perçants, ses grosses pattes griffues et ses grandes ailes qui lançaient des étincelles dès qu’elles s’agitaient. À mi-chemin entre un dinosaure – car Grand Méchant mesurait au bas mot la taille d’un géant – et un rapace, il était, par ailleurs, muni d’une épée incassable d’une puissance… enfin ! personne n’avait eu l’audace d’aller vérifier son efficacité, mais elle semblait vraiment très très dangereuse ! Et pourtant, ce qui rendait Grand Méchant terrifiant, au-delà de tous ces détails déjà fort menaçants, c’était bien son sourire.

Eh oui ! Son sourire.

Tous les méchants avaient été confrontés un jour à ce sourire.

Un vrai sourire de Méchant.

Un sourire qui transformait en un instant Grand Méchant en le plus gentil et innocent des enfants. Et qui cachait bien consciencieusement derrière lui le plus dangereux des Méchants. C’est à son sourire que Grand Méchant devait son surnom de L’Ennemi-le-plus-Méchant-et-le-plus-Puissant-du-Monde. Car il en avait eu des Gentils grâce à lui… Ha ha ha ! Il en riait encore les longues soirées d’hiver.

Donc, revenons à nos Méchants frissonnants devant la colère de Grand Méchant. Comme ils avaient effectivement mangé toutes les provisions, ils craignaient le courroux de leur hôte et se terraient dans leur chambre, chacun espérant ne pas être le premier sur la liste des Méchants à expulser. Mais alors qu’ils n’osaient bouger une oreille qu’ils gardaient tendue, bien aux aguets, ils se rendirent compte que les pas de Grand Méchant s’éloignaient.

- Ouf ! Il s’en va chasser dans la forêt…

 

C’est ainsi que, par une drôle de coïncidence, Gentil, qui marchait au hasard tout perdu qu’il était sans son pistolet, tomba sur Grand Méchant, affamé et très contrarié.

- Bonjour, dit Gentil au sourire du petit enfant qui cachait scrupuleusement Grand Méchant.

- Bonjour, répondit mielleusement Grand Méchant, espérant pouvoir voler quelques provisions à ce Gentil si bien nourri.

- Aurais-tu vu mon fusil ? Je l’ai égaré. Depuis ce matin, je le cherche, mais je n’arrive pas à mettre la main dessus…

- Ton fusil ? l’interrogea Grand Méchant.

- Oui, c’est un magnifique fusil ! Très grand, trois mètres environ. Il m’est très cher, c’est tout ce qu’il me reste de mes parents. Je suis orphelin…

- Tiens, moi aussi, l’interrompit Grand Méchant, intrigué qu’un orphelin puisse être si replet. Mais à quoi te sert ton fusil ?

- Eh bien, il sert à récolter mes larmes. C’est très important. Quand je pleure, mes larmes sont brûlantes. Elles contiennent du poison, je crois. Du coup, je m’en sers pour remplir des bombes à larmes dont je charge mon fusil afin de tirer sur les Méchants quand je suis attaqué.

- Ho, c’est une sacrée arme ! En as-tu d’autres ? s’enquit immédiatement Grand Méchant en reculant précautionneusement.

- Eh bien, je suis très très fort, regarde !

Sur ce, Gentil donna une petite pichenette sur le rocher qui était posé à leurs côtés. Dans un bruit de fracas, le rocher éclata en mille miettes. Grand Méchant sursauta et dut se concentrer pour rester caché derrière son sourire. Son instinct lui dictait de sortir ses griffes pour liquider ce danger public de Gentil. Mais sa conscience lui demanda de patienter encore un peu. Après tout, il était orphelin lui aussi.

- Incroyable, s’extasia-t-il avec son plus beau sourire.

- Et puis, je peux aussi devenir une boule de feu si l'on m’attaque, mais ça, je ne peux pas te le montrer, ajouta Gentil si fier de lui qu’il ne s’arrêtait plus de vanter ses qualités. En fait, je n’arrive pas à me contrôler quand je deviens une boule de feu et je peux brûler toute la forêt sans même m’en rendre compte ! J’ai déjà malencontreusement carbonisé les cheveux de mon valet et les doigts de pieds de mon cuisinier. Depuis, ils ne se montrent plus : ils vivent cachés...

Décidément, Grand Méchant devait à tout prix s’éloigner de cette catastrophe ambulante. Il ne tenait pas à finir en poulet rôti ! Il eut alors une idée… diabolique !

- Si tu dis que ton fusil te protège des Méchants, c’est certainement eux qui te l’ont volé. Tu devrais aller voir dans leur manoir… Je crois qu’ils gardent tous leurs trésors dans un grand coffre au salon.

- Ah ! Bonne idée, répondit Gentil en poursuivant sa route, guilleret.

Grand Méchant riait de sa ruse. Gentil allait se faire attraper par les Méchants. Et, pendant ce temps, lui pourrait aller se régaler dans les cuisines de son château.

 

Arrivant aux portes de l’élégante forteresse de Gentil, Grand Méchant ouvrit grand les yeux face à sa splendeur. Il n’était jamais encore venu s’aventurer jusqu’ici.

- Une pure merveille !

Pénétrant dans l’enceinte du château, il se perdit dans les magnifiques jardins sculptés et se surprit même à sentir les douces fragrances des rosiers en fleur.

- Quel veinard ce Gentil, soupira-t-il.

 

De l’autre côté de la forêt, Gentil, pour sa part, avait atteint l’entrée de la propriété des Méchants. Sans un bruit, il se glissa entre les immenses arabesques du grillage pour arpenter le chemin sinueux qui menait au manoir. Il devait se tenir sur ses gardes : les Méchants pouvaient attaquer à tout moment. Avant que toute l’assemblée qui prenait soin de lui au château ne l’évite copieusement, sa nourrice lui avait raconté qu’il y avait bon nombre de pièges dans ce terrible repère : des catapultes, des bombes et même des flèches enflammées. Et s’il se faisait attraper, alors là, quel malheur ! Grand Méchant l’enfermerait dans son donjon et le laisserait mourir de faim. Lui qui était si gourmand. Il devait vraiment faire très attention, se rappela-t-il en caressant son ventre bedonnant.

Tout sur ses gardes qu’il était, Gentil ne rencontra pourtant personne sur son chemin. Il entra discrètement par la porte de derrière, se faufila dans les couloirs et arpenta silencieusement les nombreux escaliers qui menaient à la pièce principale. Mais il n’y avait rien ni personne dans cet immense salon, hormis de vieux fauteuils défoncés et une série d’armures alignées le long de la paroi.

- Lugubre, constata-t-il désenchanté.

Gentil n’eut pourtant pas le temps de se morfondre, car il entendit des chuchotements se rapprocher. Vite, il alla se cacher derrière une armure. Il vit ainsi arriver toute une équipe de Méchants qui ricanaient en se léchant les babines. Alors que ces derniers prenaient possession des canapés, Gentil resta immobile et coi. Il ne fallait surtout pas se faire repérer. Mais qu’arrive-t-il quand une pièce n’est pas nettoyée ? Gentil ne le savait pas, cela ne lui était jamais arrivé… Moi, je vais vous le dire : la poussière s’accumule et vient nous chatouiller les narines.

C’est ainsi que l’armure lança bien malgré elle un magnifique : « ATCHOUM ! »

« BURP ! » répondit, de son côté de la forêt, Grand Méchant après s’être bien gavé.

Grand Méchant avait dévoré tout ce qu’il avait pu trouver : sandwichs, volaille, gâteaux et mignardises… même le chou-fleur y était passé ! Il allait éclater. Le ventre plus gros que les yeux, il se dirigea en titubant en direction du lit pour une sieste bien méritée. Bien entendu, ce qui devait arriver arriva : ne voyant plus par-dessus son ventre bombé, Grand Méchant se prit les pieds dans le tapis et roula comme une boule de bowling bien partie pour un strike.

« BADABOUM ! » fit-il en s’écrasant contre la porte de l’entrée.

« AU SECOURS ! » rétorqua Gentil pris en chasse par l’ensemble des Méchants du manoir alertés par son éternuement.

Pris de panique, Gentil détala hors du salon. Mais pris de panique, Gentil ne peut pas se contrôler. De ce fait, pris de panique, il se mit à se transformer et, par une boule de feu, tous les Méchants du manoir se trouvèrent entièrement grillés.

C’en fut fini des Méchants.

Et la boule de feu chantait : « SCRAAATCH ! »

Et Grand Méchant hurlait : « OUAÏE ! »

En percutant la porte d’entrée du château de Gentil, Grand Méchant avait déclenché le système de sécurité de ce dernier et s’était fait arroser de bombes à larmes. Gentil avait raison : qu’est-ce que ça brûlait !

Mû par une douleur insoutenable, Grand Méchant se précipita dans les jardins jusqu’à la fontaine qui se situait en son centre et plongea son visage d’une traite afin de soulager cette intense sensation de brûlure que lui provoquaient les larmes de Gentil.

« PSCHIII » faisait l’eau qui s’évaporait autour de son visage.

« PSCHIII » répondit la boule de feu de l’autre côté de la fontaine.

D’instinct, Gentil avait foncé jusqu’à son château pour se plonger, lui aussi, dans la fontaine de son jardin afin d’éteindre la boule de feu qu’il était et reprendre son apparence si familière. Celle de Gentil. Celle qu’il affectionnait.

Une fois le calme retrouvé, il leva les yeux en direction de cet étrange personnage de l’autre côté de la fontaine. « Tiens ! Je ne suis pas seul dans mon château ?! Mais ! C’est Grand Méchant ?! » s’étonna-t-il. Plissant les paupières, il le scruta plus intensément.

- Nous ne sommes pas si différents, déclara finalement Gentil en regardant Grand Méchant.

Confus, Grand Méchant ne comprenait pas. Gentil ne semblait pas apeuré. Son sourire d’apparat l’avait pourtant quitté avec toutes ses mésaventures, il en était sûr : il était bien lui-même. Grand Méchant.

Et, pourtant, quand il se pencha pour regarder son reflet dans l’eau cristalline de la fontaine, ce qu’il y découvrit ne ressemblait en rien à ce à quoi il s’attendait. Gentil avait raison : ils n’étaient finalement pas si différents…

C’est ainsi que Grand Méchant et Gentil devinrent amis. Gentil ne se retrouva plus jamais seul et Grand Méchant, quant à lui, ne se fit plus jamais réveiller par les gargouillements désagréables de son ventre vide. Ce qui, entre nous soit dit, le rendit bien moins méchant. Mais CHUT ! ne le lui dites surtout pas, il ne le sait pas vraiment…

Et voilà ! Cette histoire est finie. Vous étiez avertis : ce n’est pas un conte pour les enfants. Non, car jamais on ne leur apprend que les gentils finissent amis avec les méchants et que tous les deux ne sont, finalement, pas si différents… Quelle confusion !

De ce fait, ci-dessus vous a été contée une histoire pour les grands, qu’ils se montrent parfois gentils et d’autres fois méchants, car c’est bien là un conte pour les survivants.

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sandrine
Posté le 09/11/2022
bonjour, je suis étudiante et dois rédiger un mémoire, je travaille sur le personnage du méchant en littérature de jeunesse à l'école et j'ai vraiment beaucoup aimé votre histoire ! Je voudrai savoir (bon il faut d'abord que j'en parle à ma responsable) si je pouvais éventuellement l'utiliser pour ce mémoire (il me faut quelques oeuvres littéraires supports à travailler avec les enfants et votre histoire serait parfaite !) ?
Elodie
Posté le 12/11/2022
Bonjour,
Heu oui... Je suis très touchée par cette sollicitation, quel honneur! J'en suis toute perdue de savoir comment répondre :-) Je vais vous contacter en privé, merci beaucoup pour ce gentil message...
sandrine
Posté le 14/11/2022
Super merciii j'espère vraiment pouvoir la travailler avec des élèves !!
sandrine
Posté le 23/11/2022
bonjour, avaez vous reçu mes messages privés ?
Elodie
Posté le 24/11/2022
Bonjour,
Eh bien non!? Et j'imagine du coup que vous non plus le mien...? Je ne retrouve même pas sa trace et comme je suis assez nulle en informatique, je vous propose de me transmettre votre mail afin que je vous écrive par ce biais... Ou si vous avez en tête une autre solution :-)
sandrine
Posté le 27/11/2022
pas de problème ! le voici
sandrine.marzec.etu@univ-lille.fr
Hypémion
Posté le 16/08/2021
Merci pour ce moment de tendresse, d'humour et de joie !
Il est toujours agréable de voir les codes du conte revisités, mais pourtant si bien maitrisés.
Je suis impressionné par votre travail, qui laisse transparaitre un profond amour pour le genre (j'espère ne pas me tromper !), ainsi que par votre maitrise du simple, qui manque a beaucoup d'auteurs (apprenez-moi !!).
Il est en chacun de nous une part d'ombre et de lumière, et Gentil et Grand Méchant n'échappent pas à cette règle.
J'espère un jour retrouver ces deux personnages profondément attachants et humains dans une de vos histoires (même s'il n'est jamais bon d'abuser des bonnes choses !).
Elodie
Posté le 16/08/2021
Ho merci beaucoup pour ce très gentil commentaire :-)
Je suis effectivement une amoureuse des contes, c'est bien vu!
Je n'avais pas prévu faire vivre Gentil et Grand Méchant au-delà de cette histoire mais l'idée proposée va peut-être germer...
Belara
Posté le 30/12/2020
Quel plaisir de découvrir ce texte de bon matin!
J’ai beaucoup apprécié l’accroche qui laissait présager que ce conte n’aurait rien de classique.
Personnellement, j’ai bien compris pourquoi les serviteurs de Gentil sont invisibles et je trouve que ça sert de manière positive à l’histoire car ça montre des protagonistes en demie teinte.
Merci pour ce bon moment
Elodie
Posté le 31/12/2020
Merci Belara pour ce sympathique commentaire qui me va droit au cœur!
RoseRose
Posté le 28/10/2020
Coucou Elodie,
j'ai beaucoup aimé ta nouvelle pleine d'humour, de surprises et d'imprévus. Le Gentil est bien gentil mais ses pouvoirs qu'il ne maîtrise pas sont redoutables (un peu comme ceux de la Reine des Neiges) et finalement, il est craint de tous ses serviteurs, ce qui le conduit à la solitude. Le Méchant est-il vraiment vraiment si méchant ? Qu'a-t-il fait d'horrible, sinon de mentir, de voler et rouler les Gentils avec son extraordinaire sourire de filou ? Le fait que le narrateur s'adresse directement au lecteur m'a beaucoup plu également. Merci pour le partage et bonne chance pour le concours !
RoseRose
Elodie
Posté le 30/10/2020
Merci beaucoup pour ton commentaire :-)
Dragonwing
Posté le 14/10/2020
Alors là, franchement, chapeau ! Excellente nouvelle, j'adore. Le style est enjoué et entraînant, je ne me suis pas ennuyée un seul instant. J'ai eu un rire surpris dès qu'il a été question du fusil - c'est sûr que ça étonne dans le décor du château, sans même parler de sa taille ! Et après ça je n'ai pas cessé de m'amuser.

J'ai vu quelques commentaires qui auraient préféré que Gentil ait un château magique plutôt que des serviteurs invisibles, mais moi je trouve au contraire que ça marche très bien, et la révélation qu'ils ont choisi de devenir invisibles après s'être fait roussir par Gentil est particulièrement savoureuse.

Merci pour ce moment de plaisir ! Il ne manque qu'une chose à cette histoire : le retour triomphal du fusil.
Elodie
Posté le 15/10/2020
Je suis toute contente de lire ton commentaire. Déjà, il est si enjoué que ça me donne envie de le lire plusieurs fois (hem! pas très humble tout ça...). Et puis, tu donnes une place importante au fusil que j'avais longuement hésité à censurer... en te lisant, je me dis que j'ai bien fait de le garder :-) Finalement, savoir que tu t'es amusée en me lisant est tellement gratifiant: j'adore savoir que mon conte a fait voyager dans des lieux, émotions, interprétations complètement différents. En bref, je plane alors MERCI!!!
Tac
Posté le 11/10/2020
Salut Elodie !
J'ai beaucoup adoré l'amorce de ta nouvelle, je trouve qu'elle fonctionne du tonnerre. J'ai une grande passion pour les contes, aussi ai-je été assez emportée par ta nouvelle, d'autant plus avec ce remixage des codes au démarrage.
J'ai beaucoup aimé que ce soit le sourire de Grand Méchant qui soit le plus terrible.
Cependant j'ai eu du mal à adhérer à l'idée que les serviteurs de Gentil soient invisibles. Au départ, je l'avais compris comme un phénomène magique (tu es gentil donc c'est normal que tu sois bien nourri et que ton lit se fasse tout seul, un peu comme si l'univers te remerciait de ta gentillesse), j'ai été un petit peu déçue de l'explication ultérieure.
Mais cela ne m'a aucunement empêchée de savourer la lecture et d'être frappée par cette phrase de fin, que j'ai trouvée... percutante :D
Plein de bisous !
Elodie
Posté le 15/10/2020
Salut Tac!
Ho quel plaisir de lire ton commentaire si généreux! Merci, sincèrement.
Je suis aussi une grande fan de contes que je lis, relis, rerelis et invente aussi un peu pour différents lecteurs bien moins expérimentés que les belles plumes de ce site. Aussi, lis-je avec beaucoup d'attention les différents commentaires que je reçois ici :-)
Concernant les serviteurs invisibles de Gentil, ils sont quand même bel et bien un tant soit peu magiques pour être si efficaces sans être vus ;-) mais, pour mon conte, il est important qu'ils soient invisibles à cause des maladresses de Gentil car je souhaite avant tout nuancer les concepts de bien et de mal. Je connais tant de personnes qui font fuir les autres par leurs maladresses malgré leur bon fond... et d'autres qui ne remarquent pas ceux qui les aident tant ils souffrent de ce que la vie leur a fait subir. Bref! On peut interpréter cette invisibilité de maintes manières. Tu m'en as proposée une autre avec ce cadeau de l'univers pour la gentillesse incarnée... alors merci!
Prudence
Posté le 11/10/2020
Bonjour Elodie,

J'aime beaucoup la dynamique de ce petit conte ^^ La fin, comme on te l'a déjà dit, est vraiment bien. Je trouve que le format d'album illustré leur irait comme un gant, à Grand Méchant et Gentil (non mais vraiment) ! Je suis d'accord avec VavaOmete sur le fait que dans les moments d'émotions "plus intenses" les répétitions sont plus présentes, et les phrases un peu moins fluides et un peu plus "tortueuses", si tu vois ce que je veux dire XD... Mis à part cela, je trouve que ce conte a beaucoup de charme.

Merci pour ce moment de lecture :-D
Elodie
Posté le 15/10/2020
Merci beaucoup pour ce commentaire qui me fait chaud au cœur.
Avec les différents retours déjà faits, je me rends compte à quel point il est difficile de s'auto-corriger. J'ai honte quand je découvre mes fautes grâce à tous vos commentaires, argh! Et j'ai été surprise d'apprendre que les moments plus intenses de mon conte sont plus tortueux, comme tu le dis si bien. Je sais maintenant à quels passages je vais devoir faire d'autant plus attention à l'avenir ;-)
Fannie
Posté le 09/10/2020
Coucou, Elodie,

Voilà un conte original, plein d’humour, mais qui nous pousse pourtant à réfléchir. Que veut dire être méchant ? Simplement commettre des actes illégaux et obtenir des choses par la ruse ? Jusqu’où va la légitime défense ? Le sourire désarmant du méchant est une excellente idée ; on est tellement habitué au méchant à tête patibulaire ! Et cette fin où le gentil et le méchant deviennent amis parce qu’ils ne sont pas si différents l’un de l’autre nous rapproche de la réalité où personne n’est tout blanc ni tout noir. Désolée, mon commentaire est un peu décousu, mais j’ai passé un agréable moment à te lire.
Remarques :
— c’est bien comme ça que commencent les contes pour enfants non ? Par il était une fois… Ah mais non ! [Virgule avant « non ? » et après « Ah ».]
— Je trouve étrange de mettre un point après « Donc » ; pourquoi pas des points de suspension, puisque le narrateur réfléchit à son début de conte ?]
— de linge propre et d’atours ripolinés. [Les atours sont des vêtements ou des accessoires et le ripolin est une peinture laquée ; il me semble qu’ici, « ripolinés » est une impropriété.]
— c’était pour brûler les preuves des méfaits effectués [commis plutôt qu’effectués]
— avant de se retrouver enfouis à l’abris des regards [à l’abri]
— qu’il se sentait nu sans son pistolet ! [sans son arme ; un fusil ne peut pas être appelé « pistolet ».]
— Grand Méchant était à mille lieux de se représenter la déroute [à mille lieues ; la lieue est une mesure de distance alors que le lieu est un endroit]
— Avec quelle bande de pique-assiette je vis moi ?! [Virgule avant « moi ».]
— A mi-chemin entre un dinosaure [À]
— Grand Méchant sursauta et dût se concentrer [dut (passé simple) ; dût est la forme du subjonctif imparfait]
— Après tout, il était orphelin lui-aussi [lui aussi ; sans trait d’union]
— mais ça je ne peux pas te le montrer [Virgule après « ça ».]
— N’arrivant plus à voir par-dessus son ventre bombé, ce qui devait arriver arriva : Grand Méchant se prit les pieds dans le tapis [Cette rupture de syntaxe n’est pas souhaitable : le sujet de « N’arrivant plus » devrait aussi être celui du verbe suivant. Tu peux ruser avec une proposition incise : « N’arrivant plus à voir par-dessus son ventre bombé – ce qui devait arriver arriva –, Grand Méchant se prit les pieds dans le tapis ».]
— l’ensemble des Méchants du manoir alertés par son éternument [son éternuement]
— Mais pris de panique, Gentil ne peut pas se contrôler [ne pouvait pas / Les répétitions de « pris de panique » passeraient mieux si tu montrais le processus de réflexion du narrateur, à mon avis.]
— pour se plonger, lui-aussi, dans la fontaine [lui aussi]
— Gentil ne se retrouva plus jamais seul et, Grand Méchant, quant à lui [Il faudrait enlever la virgule après « et ».]
— De ce fait, ci-dessus vous a été conté une histoire pour les grands [contée]
Elodie
Posté le 15/10/2020
Chère Fannie,
Un énoooorme merci pour ton commentaire si riche!!
Déjà merci 1000x pour sa première partie qui me touche beaucoup. Voir que mon conte a priori plutôt léger fait réfléchir me comble de joie. Objectif atteint :-)
Et puis merci 1000x supplémentaires pour toutes tes corrections: quelle chance pour moi de pouvoir améliorer la forme de mon texte grâce à tes commentaires. J'ai corrigé (presque) tout (je reste têtue sur ma répétition qui pourtant a attiré bon nombre de remarques: je comprends bien que c'est faux mais je n'ai pas encore trouvé de meilleure manière de retranscrire mon intention... ou c'est mon côté rebelle, je ne sais pas :-P).
Bref! Merci beaucoup (on en est à 3000x, correct?) de m'avoir lue et commentée.
VavaOmete
Posté le 09/10/2020
Un petit retour un peu plus construit que le mail d'acceptation ;)
Je vois que Kévin Gallot est déjà passé pour viser les répétitions récurrentes et les quelques fautes d'accords sur lesquelles nous avions décidé de passer, compte tenu de l'originalité de ton histoire et de ses qualités imaginatives, aussi ne reviendrais-je que brièvement là dessus :
Ton écriture est très agréable à lire, fluide et dynamique, mais j'ai l'impression que parfois les émotions des personnages t'emportent, ça se voit assez dans les moments de panique ou d'excitation de ces derniers : ta plume deviens plus heurtée, il y a des répétitions, des fautes d'inattentions, ou des changements de temps impromptus. Peut-être qu'une relecture à tête reposée, genre 24H après avoir posé un point final, pourrait à l'avenir te permettre de mieux équilibrer tes écris et d'éviter ce genre d'erreurs toutes bêtes qui peuvent expulser ton lecteur de l'histoire.
En dehors de ça... j'ai vraiment aimé la nouvelle. Son dynamisme, son humour, les interventions de la personne qui raconte, la fin , en particulier, m'a ravie : ENFIN un conte où le blanc et le noir se mélangent au gris. Je sens que Gentil et Méchant vont faire la paire longtemps, et peut-être bien faire trembler leur univers sur ses bases le temps qu'ils fassent leurs expériences et bêtises !

Merci d'avoir participé à l'AT !
Elodie
Posté le 09/10/2020
Merci pour ce super commentaire!
Il est vrai que je m'embarque souvent avec passion autant dans l'écriture que dans la lecture et c'est peut-être pour cette raison que les erreurs restent malgré mes rerererelectures. Je prends dans tous les cas la remarque au sérieux et vais ainsi pouvoir être plus attentive à l'avenir aux passages où les émotions de mes personnages sont plus intenses... Donc merci pour la remarque et merci beaucoup de m'avoir sélectionnée pour l'AT du coup :-)
Espelette
Posté le 08/10/2020
Chouette conte. J'ai beaucoup aimé l'introduction et les "sorties" de la narratrice. Ça rend l'histoire vivante. Ainsi que les passages d'une histoire à l'autre par les cris des personnages qui se répondent. Ça rythme et rebondit.
Une petite remarque : "Mais pris de panique, Gentil ne peut pas se contrôler." --> Pourquoi es-tu passée au présent dans cette phrase ?
Elodie
Posté le 09/10/2020
Merci pour ton message!
Concernant le passage au présent, c'est parce qu'il s'agissait là d'une généralité, d'un trait de caractère atemporel, comme une nouvelle remarque du narrateur... mais ce n'est peut-être pas correct.
Herbe Rouge
Posté le 05/10/2020
Bonjour,

Mignon ce petit conte (pas) pour les enfants :)
Cela change un peu d'avoir des incursions du narrateur, et bien que je n'en sois pas fan à la base, tu le fais très bien ! :)
Elodie
Posté le 05/10/2020
Merci beaucoup :-D
Soah
Posté le 05/10/2020
J'ai beaucoup aimé ce conte, il y a quelques défaut ça et là, mais vraiment rien de grave et surtout, c'était vraiment très drôle. On se prend au jeu, c'est mignon, attachant et très efficace. Je ne me suis pas ennuyée un seul instant, c'est réellement engageant ! Bravo ! Je suis certaine qu'en librairie ça fera son petit effet ! :D
Elodie
Posté le 05/10/2020
Merci pour ton message encourageant...
PS: je suis preneuse des commentaires constructifs concernant les défauts repérés ça et là :-)
Altin
Posté le 02/10/2020
Bravo pour ton conte mi-fable, mi-burlesque et re mi-fable derrière ! L'exercice de style n'a pas dû être facile, mais on se prend au jeu.
Par ailleurs l'histoire ouvre l'air de rien des questions plus profondes qu'il n'y paraît, non seulement sur le bien et le mal, mais aussi sur la valeur de l'apparence, l'inné et l'acquis... Vraiment très bien amené !


(mon passé de matheux m'oblige à relever une faute: on parle de "repaire" pour un antre de brigands, le "repère" servant à, ben, repérer, comme un point de repère par exemple).
Elodie
Posté le 03/10/2020
Merci Altin pour ton commentaire! Je suis vraiment contente de lire les questions auxquelles mon conte t'a renvoyé. J'utilise beaucoup les contes dans le cadre de mon travail et je trouve qu'ils sont de puissants moteurs pour questionner les valeurs, à tous les âges, un peu mine de rien... Voir que mon récit t'a fait voyager dans cet univers me touche donc beaucoup!
Et merci pour la correction! Rectification faite :-)
Isapass
Posté le 02/10/2020
Hello ! Bravo pour cette idée originale ! Tu as joliment joué avec les standards du genre et tu as pris le contrepied de tous les clichés possibles, le tout dans une ambiance doucement barjot, c'est très sympa.
Après, en ce qui me concerne, j'ai trouvé que les apartés du narrateur étaient un petit peu trop poussés, surtout au début, mais c'est pas grand chose (et très subjectif).
En tout cas, j'ai passé un bon moment, merci pour ce texte !
Elodie
Posté le 03/10/2020
Merci beaucoup pour ton message. C'est vrai que j'aime bien les incursions du narrateur. Je suis d'accord que celles du début sont un peu longues mais elles permettent de placer un peu le contexte a priori loufoque d'un récit qui se veut au fond pas si léger... Dans tous les cas, je suis contente si mon conte t'a permis de passer un bon moment :-)
Kevin GALLOT
Posté le 02/10/2020
Hé salut Elodie ! Ton histoire, ton conte plutôt, est très sympa ! J'aime beaucoup, et c'est très original. La morale est remarquable.
Purée, ton gentil a des sacrés pouvoirs !
Mais le sourire innocent du méchant en est un aussi, c'est bien trouvé.

Quelques fautes repérées, et autres commentaires qui n'engagent que moi :
sal : un E à la fin, l'erreur est récurrente.
c’est bien comme ça que comment les contes : que commencent
A mi-chemin entre en dinosaure : entre un
flagrances : fragrances
Pris de panique, Gentil détala hors du salon. Mais pris de panique, : 3 fois pris de panique ? Je vois l'effet recherché, mais ça alourdit selon moi.

Merci pour ce beau partage, A+
Elodie
Posté le 03/10/2020
Merci beaucoup pour ton message, je suis ravie que la morale de mon conte t'ait touché :-)
Et un grand merci pour les corrections. Aïe! Comment ai-je pu laisser passer toutes ces erreurs?! Je suis contente d'avoir pu améliorer mon texte grâce à toi... Merci!
Le Saltimbanque
Posté le 02/10/2020
"Il était mille fois, dans une contrée bien lointaine" et à partir de là, tu m'avais.

Très bien écrit, en particulier les digressions du narrateur qui en brisant le quatrième mur provoque des effets comiques assez savoureux (la palme revenant au passage de l'explication de la poussière et de son effet dans les narines).
Beaucoup d'imagination aussi. Un fusil à base de larmes, un héros qui se transforme en boule de feu, des aventures rythmées par les bruits simultanées que font les personnages...

Rien à dire d'autre : c'est très bien fait, bravo.
Elodie
Posté le 03/10/2020
Merci pour ton commentaire, tes compliments me vont droit au cœur.
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