Le sorcier se hâte sur le chemin gelé, laissant derrière lui l'arbre, seul vestige de ce qui fut, avant le frimas, avant lui. Autour de lui, un blanc étincelant et d'énormes crêtes, dents de glace acérées. L'homme frissonne, resserre son manteau autour de lui et accélère le pas. Ses poils se dressent sur sa peau. Il lève les yeux et pâlit. De lourds nuages gris et noirs envahissent le ciel parme. Ils lâchent leur cargaison de neige. Le vent mugit autour de lui ; la visibilité baisse. Le sorcier s'élance, droit devant lui, les yeux fixés sur le portail, son phare à la lumière bleutée. Il accélère, glissant, se rattrapant. La neige devient glace, piquante et tranchante, lacérant son visage, déchirant le tissu de son manteau. Un choc dans son épaule ; un cri de douleur ; il part en avant et traverse le voile chatoyant du portail.