Haïkus pastoraux

Par Ewen

 

⁂ 1 ⁂

 

Éteule* grisâtre

jouxtée de toits d’ardoise —

Un rai** nous saisit

 

*Éteule : champ de chaumes. **Rai : rayon.

 

⁂ 2 ⁂

 

Cyprès solitaire

entre quatre champs dorés

Voit passer les trains

 

 

⁂ 3 ⁂

 

Route dégagée

longeant de bruns pâturages —

Mon pas ralentit

 

 

⁂ 4 ⁂

 

Dix bottes de foin

éparpillées dans le pré

Sentent la poussière

 

 

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Hylla
Posté le 18/03/2023
De retour sur tes estampes, et ravie de les retrouver ! J'ai eu l'impression de marcher sur tes pas dans cette campagne. Les haikus ont, en quelques mots, mobilisé tous mes sens. Ahh, maintenant j'ai envie de campagne !

Merci pour ce court voyage
Hortense
Posté le 05/01/2023
Bonjour Ewen,
Une petite envie d'air frais et de poésie et me voilà chez toi. Franchement, c'est un bonheur de te lire, tu arrives à me détendre rien qu'en suggérant des images de nature apaisantes, remplies de la musique de mots choisis avec délicatesse.
Un plaisir !
Liné
Posté le 27/10/2022
Hello Ewen !

Je me souviens surtout de toi pour Chiottes, que les précédentes HO avaient mis à l'honneur.. Et je suis très heureuse de retrouver ta plume ! On va pas se mentir, on est sur une forme et des impressions différentes mais justement : entre la poésie de ces haïkus, l'expérience que je garde de Chiottes, et le pont que je tisse entre certains notes d'humour que je trouve communes aux deux... je suis servie !

Tout comme Eryblack, je suis adepte de poésie mais ai un mal de chien avec l'oralité des formes en vers. J'ai toutefois toujours eu un faible pour les haïkus, pour leur simplicité d'apparence, et tes explications en introduction sont très éclairantes !

J'aime aussi beaucoup le fait d'avoir regroupé les haïkus par thématiques : l'ambiance et les décors s'en trouvent renforcés, et je suis à deux doigts de me créer des histoires ou des fils narratifs d'un haïku à l'autre.

Merci et à bientôt !
Ewen
Posté le 28/11/2022
Hello Liné !
Je te réponds avec un mois de décalage ^^' Merci beaucoup pour ton commentaire, ça fait plaisir que tu constates qu'une identité ressort de mes textes malgré les fossés énormes entre eux ! Parce qu'en effet Chiottes n'avait pas tout à fait la même volonté poétique 😅😂

Et ouiii j'essaye aussi de me créer une petite histoire dans ma tête lors du choix de l'ordre des 4-5 haïkus par chapitre ! Mais comme ils sont tout de même souvent écrits séparément, il n'est pas vraiment censé y avoir de fil conducteur, donc ça reste le choix du lecteur ou de la lectrice d'en trouver un !

Merci à toi aussi, à bientôt !
ZeGoldKat
Posté le 18/10/2022
Plus rêveurs et mélancoliques, ceux-là. On part en voyage au fil de ces beaux paysages comme des tableaux. Le deuxième texte est plein d’émotion. L’arbre solitaire, qui reste à sa place, alors que le monde file devant ses yeux. Tu installes une jolie opposition entre la vitesse du train et la fixité du cyprès, qui peut-être incarne la force tranquille de la nature là où le monde moderne bouge un peu trop. Ah et encore une fois j’ai appris des mots en te lisant.
A tantôt pour les suivants.
Ewen
Posté le 22/10/2022
J'aime beaucoup ton analyse, sans mettre les mots que tu utilises dessus j'avais plus ou moins cette idée-là ! Il y est aussi question de temps qui passe : les trains, c'est la modernité qui file à grande vitesse. Et ces champs qui encerclent la nature jusqu'à l'isoler sont des chasseurs tenant leur proie en joue.
C'est ce que j'adore avec ces petits poèmes : peu de mots, mais des milliers d'interstices pour l'imagination et l'interprétation.
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