Tu iras caresser le soleil
Y laisseras tes marques
Des stries vermeilles
Et l’or pour les monarques
On te demandera des comptes
Dans quelques millénaires
Mais toi et tes grands pontes
Vous n’en aurez que faire
S’il n’a pas luit sur tes mains
Le sang n’a pas coulé
Un squelette n’est plus humain
Les êtres n’ont pas été
Ces terres de sienne
Tu les as fait tiennes
Tu les as asséchées
étripées
Vidées de leur bois
Toi
Moi
Notre héritage
À travers les âges
Du sang dans nos veines
Pris là-bas à mains pleines
De leurs plaies ouvertes
En grands rêves de conquêtes
Et tu diras ces choses fausses
Que tu n’as pas creusé leurs fosses
On te montrera ta faux
Le sang encore dessus s’il le faut
Mais tu ne t’es pas sali les mains, toi
Et je ne peux prétendre, moi
De n’avoir hérité de cet empire de mort
D’y évoluer aujourd’hui encore
Tu as voulu tous les soleils du monde
Et en attendant que tout cet or y fonde
On fermera les yeux demain et hier
Les rideaux de feu au-delà des paupières