I

Par Jamreo

I

 

Penthos était une ville instable, dans tous les sens du terme.

Le château surplombait les ruelles, habillé de sa pierre noire contre la roche grise. Ses multiples tours étaient pareilles à des dents pourries plantées dans l'épaisseur de cette gencive râpeuse, cette grande bouche sans lèvres que constituait la falaise. Les plus riches habitants de cette cité isolée ressemblaient en tout point à la silhouette coupante du château que l'on pouvait apercevoir le soir, à la lumière des plus proches étoiles, peinte en travers du ciel au-dessus des toits de chaume.

Grandiloquents, froids, et cruels. Gorgés d'orgueil. Un orgueil mal placé cependant : les crépuscules enfumés, la noirceur du lac d'Ambre étaient autant de signes que la cité était vouée aux ténèbres et aux vapeurs aqueuses des Enfers. Elle ressemblait étrangement à ce royaume de la mort, un lieu peuplé d'âmes perdues.

Tout le monde savait que Penthos était maudite.

Ça, c'était la vision bien poétique de notre condition. La vérité sans fard, toute moche comme elle nous était présentée chaque jour, c'était qu'aux yeux des autres cités nous ne valions absolument rien. C'est très curieux d'observer à quel point les légendes des rues peuvent modeler la réalité selon leurs envies. Je songeais souvent que les instigateurs de telles superstitions, ceux qui étaient à l'origine du mal – ceux-là mêmes qui avaient manipulé la mauvaise herbe avec des gants blancs pour la mettre en terre – n'avaient eu, dans leur temps, qu'à lever un petit doigt, écarter légèrement le coude, hocher la tête d'un côté ou de l'autre pour envoyer un discret sourire qui pouvait signifier ceci ou bien cela encore, et influer sur la destinée de milliers de personnes.

 

Ce soir-là, j'étais en route pour le quartier des nomades, établi à l'extérieur de la muraille. Son nom était impropre, ces gens n'étaient plus nomades depuis un siècle maintenant. On ne les avait jamais acceptés dans la ville. Ou bien ils n'en avaient jamais fait la demande ? Ils avaient une réputation digne de leur isolement particulier : incompréhensible, irrationnelle ; et sa cause avait définitivement quitté les esprits. Dangereux, sales, excentriques, on les qualifiait de tout ceci à la fois. Ils étaient là, intouchables, et on n'osait pas le déraciner. Mon frère et ma sœur n'aimaient jamais me voir partir pour le quartier, comme on l'appelait plus communément. En fait ils n'aimaient pas que je vienne troubler leur tranquillité du moment : ils se sentaient le devoir de se faire du souci pour moi, presque à contrecœur, alors qu'au fond mon dévouement les arrangeait bien.

Mon père m'avait remis un peu d'argent que je devais donner à la guérisseuse en paiement de ses services. J'avais mis les pièces dans ma poche et seul Till, mon autre frère, celui que je préférais, avait tenu à me suivre – il me suivait toujours au quartier, exception parmi les exceptions. Et ce n'était pas pour traîner les pieds comme une âme en peine ou me faire comprendre que ces petites virées lui déplaisaient. Il se contentait de garder ma trace, un peu en retrait, le visage impassible.

 

Nous venions de sortir par la porte Est. L'homme de garde n'avait pas fait de difficulté particulière, après tout l'heure du couvre-feu n'était pas encore tombée. La lumière de la lanterne qu'il tenait à ses côtés comme un chien de garde s'évanouit : il s'était détourné en reniflant. Je me mis à courir, me délectant de la brise qui caressait mon visage.

Je bondis et m'accrochai aux rochers là où mes doigts trouvaient une prise. Je me retournai vers Till. Il me fallut un instant pour le localiser : il avait gardé le menton levé, le regard perdu à l'horizon. La tête haute, le port altier. De là où je me trouvais, je lui donnais l'air d'un châtelain parti en reconnaissance sur ses terres. Sa ceinture de métal luisait dans la nuit, les bords de fourrure de sa cape lui bouffaient le cou, et son crâne rasé de près sortait à peine de ce nid luxuriant.

Oui, Till ressemblait à un gars de la haute, par quelques traits au moins. Mais encore une fois il était une exception. Ces vêtements, c'était grâce à Legane. Ou plutôt à tout ce que Till accomplissait pour cet étrange individu. Son apparence de prince déchu en trompait régulièrement plus d'un. C'en était fabuleusement amusant d'imaginer, pour la énième fois, les regards d'étonnement et la surprise qui assailliraient les nomades à la vue de cet homme sapé comme un maître se baladant dans leur repère.

Voilà, au fond, pourquoi il m'accompagnait. Pourquoi c'était toujours lui qui m'accompagnait. Pour l'aspect trompeur de sa démarche et de ses habits. Mais j'aurais presque préféré qu'il se vêtisse autrement : je n'aimais pas sa cape de fourrure. C'était une habitude que Nael et lui avaient prise depuis quelques temps. A bien y penser, c'était peut-être une des exigences fantaisistes et incompréhensibles de Legane.

-          Brutes, leur disais-je parfois pour les taquiner.

-          Poil de renard, répondait Till du tac au tac en époussetant délicatement son col.

Je comprenais bien que ce geste était une tentative d'humour mais le problème c'était qu'il n'était vraiment pas taillé pour cela. S'il y avait une chose que je savais à propos de mon frère, c'était celle-là. Souvent Nael s'esclaffait, une lueur de défi dans le regard, et son rire saccadé respirait une exaspération polie car il avait l'habitude de mes petites remontrances. Mais l'expression de Till restait si grave qu'elle m'inspirait plutôt de la peine. Je me demandais parfois s'il haïssait la vie au point qu'il ne parvenait plus à sourire.

Je résolus de ne rien dire, je n'avais vraiment pas envie de le voir s'embarquer dans ses faux-pas maladroits. Autant le laisser avec ses pensées et l'abandonner à son calme terrifiant. Après tout c'était peut-être ce qu'il voulait. Je me retournai pour continuer ma route. C'était un chemin étroit qui s'étirait le long du lac d'Ambre, que l'on voyait en contrebas. Il faisait un froid presque tangible. Les étoiles luisaient mais des amoncellements de nuages se pressaient, glissaient depuis les quatre coins des cieux sur l'étendue velouteuse de la nuit, et se refermèrent peu à peu sur elles. Ils avaient une couleur un peu sanguine et s'accrochaient maintenant comme une unique flaque au-dessus de nous.

Le quartier se trouvait au milieu d'une terre encore en friche, des herbes hautes où l'on apercevait à peine la tête de quelques rochers. La ville de Penthos se trouvait à gauche. La muraille réapparaissait sournoisement, après avoir fait mine de s'éloigner du sentier. C'était comme si elle nous avait suivis. On pouvait distinguer la silhouette du château, encore plus loin, en pivotant les talons et en tournant le dos au lac d'Ambre, qui s'étalait sur la droite jusqu'à perte de vue dans l'obscurité.

Je suivis la vallée d'herbes qui chutait vers les profondeurs. Derrière et autour de moi, des lueurs vertes à hauteur de genou se réveillaient au son de mes pas, de ma respiration, s'alignaient et se délitaient sur mon passage en essaims. Leur éclat forcissait dans une sorte de sifflement, se démultipliait en dizaines, en centaines d'autres points verts, semblables à des yeux qui dardaient la nuit. Il suffisait de s'éloigner pour qu'elles s'éteignent. Des insectes. Je n'avais jamais su de quelle espèce il s'agissait.

 

Le quartier des nomades s'était construit de bric et de broc au fil des hasards. Il se constituait en fait d'une rue principale et de plusieurs petites y prenant leur source. Le sol était en terre, les maisons basses et en bois. Des fenêtres rondes nous regardaient depuis le rez-de-chaussée. A cause des nuages, il faisait très sombre. Je ne saisissais que les voix, les ombres. Quelques hommes étaient assis en groupe près d'une maison. Ceux-là, je les localisai sans trop de mal : ce qu'ils fumaient dégageait un voile bleuté et ils parlaient sur des tons monocordes. L'air sentait la viande. Un marché aux bestiaux venait de se terminer. Je pris la venelle de droite sans même vérifier que Till me suivait.

Mais l'air ne sentait pas que le sang et la poussière. Il s'y cachait aussi des petites bribes de vin. C'était bien ma veine…

Cette nuit était différente des autres, peuplée d'étrangetés, d'anomalies innocentes éparpillées sur mon chemin comme les bris d'un objet cassé. D'ordinaire j'attirais tout de suite l'attention. On s'arrêtait sur mon passage et on se détournait sur celui de Till. Cette nuit-là personne ne m'accorda un seul regard, une seule miette de stupeur. Deux hommes chargés d'une lanterne nous croisèrent et je vis qu'ils portaient une banderole. L'un d'eux fit halte et éclata de rire, peut-être à la plaisanterie de l'autre.

Quelqu'un surgit alors au coin d'une ruelle brumeuse et me heurta avec tant de force que je faillis tomber à la renverse. Un « qu'est-ce que c'est ? » surpris fusa, suivi d'une inondation de lumière, alors que la lanterne se balançait maintenant au-dessus de moi.

-          Pas de mal ? demanda celui qui la tenait.

Je ne voyais que son sourire opaque, son corps réduit à une simple impression de mouvements. La main de Till se serra sur mon avant-bras. Sa mâchoire carrée était agitée de contractions de colère. Je me redressai et vis un jeune homme vêtu d'un long manteau noir rapiécé. Il avait les yeux clairs et des cheveux blonds raides. Je sursautai devant cette couleur plus qu'étrange.

-          Messieurs-dames, navré, scanda l'inconnu en s'inclinant, une main ouverte sur la poitrine. C'est entièrement de ma faute.

Il repartit en courant. Puis on baissa la lanterne. Les autres reprirent leur chemin en murmurant.

-          Allez, marmonna Till en me poussant vers l'avant. Ne traînons pas. Ils se préparent déjà pour la visite du roi.

Je m'engageai dans les ombres statiques de la ruelle dont le blond était sorti en trombe. Le fumet de viande était moins persistant mais une brume s'y tapissait paisiblement, comme un animal en sommeil dans sa tanière. Des escaliers de bois quittaient le chemin pour s'enfoncer sur les côtés et rejoindre des paliers plantés plus bas que terre. Un picotement désagréable gigotait dans mes narines ; cette odeur visqueuse de tanin. Du vin apprêté pour faire bon accueil au roi d’Onias. Arrivé il y a peu sur les berges extérieures du Lac d’Ambre, il devait débarquer ce soir, en visite diplomatique à Penthos. La nouvelle avait fait grand bruit et mis la ville en ébullition. Mais Till et moi avions d’autres affaires à régler.

Nous arrivâmes devant la porte et descendîmes les marches. On avait attaché sur la rampe des centaines de breloques en fer – épingles, morceaux, pelotes de fils, une petite boîte – et d'autres choses insolites, bibelots cassés, objets brillants qui faisaient comme des points miroitants dans la purée de pois. Les doigts serrés sur la poche où j'avais rangé les pièces de mon père, je frappai un coup.

Le silence.

Un insecte volant frôla mon oreille et passa contre ma nuque. Mais je n’eus pas le temps de le chercher des yeux : la porte s'était ouverte sur un courant d'air glacé et une main m'avait violemment frappé la nuque. Un bruit d'ailes s'éloigna.

-          Je l'ai pas eu, grogna une voix. Faut faire attention avec ces bestioles. C'est dangereux. Vite.

La main surgit à nouveau et me saisit par la manche pour m'entraîner. Till se faufila à ma suite.

Une odeur indéfinissable flottait autour de moi. La femme me pinça le dos et me força à longer un couloir étroit, une joue plaquée contre le mur rêche, les mains tendues. Elle me poussa ensuite sur la droite. Je débouchai dans une minuscule pièce circulaire aux murs blancs, surchargée d'un fauteuil élimé, de carpettes vaillamment colorées et d'étagères repoussées contre les murs. Le tout était éclairé à la bougie. La flamme crépitait dans un globe de verre où se découpaient des motifs de fleurs sur fond orange.

C'était là que la guérisseuse entreposait des bâtonnets d'encens, de la cire de bougie parfumée, des pots colorés aux odeurs discrètes ou plus entêtantes. D'autres choses encore : des bouquets d'herbes fanées, une aile de corbeau dont les plumes ébouriffées dessinaient un drôle d'arc noir sur son mur, un crâne d'animal à long museau qui projetait son ombre juste derrière l'appuie-tête du fauteuil.

-          Ce soir est un soir bien spécial, n’est-ce pas ? commenta la guérisseuse en me bousculant pour se diriger vers celui-ci.

Elle arrangea les coussins et ses longs colliers de perles se balancèrent sous elle en tintant. Elle avait de longs cheveux gris, une peau halée, un corps trapu emmailloté dans une robe stricte qui s'accordait très mal au châle turquoise reposé sur ses épaules.

-          Alors, Lisa. Tu as l'argent de ton père ?

Je sortis les pièces de ma poche et les lui tendis. Depuis le dehors, on entendit un rire tonitruant. Je tournai la tête vers la fenêtre mais ne pus rien y distinguer d'autre que les reflets fantomatiques de la pièce, oranges et projetés sur les carreaux. Au beau milieu de ces spectres nébuleux, je décelai la pâleur de mon visage et la bataille de mes cheveux noirs. On me le disait souvent, ils étaient coupés trop courts pour me donner la féminité qui manquait cruellement à mes traits. Leur tenue anarchique leur valait souvent quelques moqueries et pourtant je ne voulais pas y toucher.

-          Comment va-t-il ? demanda-t-elle.

Mon père.

Elle fixa un moment la monnaie dans sa paume, l’œil morne. Les pièces contenaient-elles une sorte de message codé, de secret ? Cette vieille femme m'avait toujours semblé faire les mauvais choix de réaction, ou bien se trouver en décalage par rapport aux situations. Elle habitait un autre monde et devait sans cesse prendre garde à ne pas laisser filer celui dans lequel nous vivions tous ; elle ajustait ses gestes et ses paroles avec peine et, dans ma fantaisie, cela me faisait plaisir de l'imaginer faiblissante en raison de son âge avancé. Je me remémorai alors le coup sec qu'elle m'avait donné sur la nuque. Précis et rapide. Je me faisais certainement des tas de fausses idées sur son compte, mais c'était la seule chose qui me plaisait un tant soit peu chez elle – même si elle me mettait également mal à l'aise.

-          Pas très bien, répondit Till à ma place, voyant que je ne desserrais pas les lèvres. Il fait toujours ses crises malgré votre traitement.

Son état ne s'améliorait pas. C'était d'ailleurs le contraire. Même à contrecœur, même sans le vouloir la guérisseuse avait représenté pour nous tous une petite lueur d'espoir qui prenait un malin plaisir à se faire attendre.

-          Il faut du temps, répondit-elle simplement.

-          Du temps, il ne semble plus en avoir beaucoup, ajouta Till.

Cette phrase, je l'avais souvent entendue. Elle avait d'abord agi comme une claque mais j'avais appris à l'apprivoiser. J'avais tendu la main à la possibilité que mon père meure.

Mon frère et la vieille femme parlaient à voix basse maintenant. Elle évitait de le regarder en face, les yeux mi-clos. Ses paupières lourdes lui donnaient une expression endormie ou désintéressée. Une phrase m'atteignit, plus claire :

-          Ce soir il nous a même dit avoir fait un cauchemar.

-          Un cauchemar ? fit-elle en écho.

-          C'est ce que j'ai dit, acquiesça Till.

Il déambulait maintenant dans la petite pièce, une main sur sa ceinture de métal et l'autre effleurant les bibelots entassés sur les étagères. J'admirais sa capacité à rester impassible, comme tout à fait insensible à ce qui se passait ou à ce qu'il disait. La guérisseuse était agitée, ses doigts se serraient sur le fauteuil, les tendons faisant affleurer sur les phalanges les veines que l'on devinait en transparence.

-          Un cauchemar, répéta-t-elle.

Il n'y avait rien d'étonnant au fait que ce mot la mette dans tous ses états. Les rêves, autant que les cauchemars, étaient absents de notre vie et, au sens plus large, de la civilisation. Pas uniquement à Penthos et dans ses environs : partout. Je n'en avais jamais fait. La notion était trop abstraite pour moi. Ces deux mots de rêve et de cauchemar étaient tout simplement synonymes de folie, peut-être car personne ne le comprenait vraiment. Et l'incompréhension menait souvent au rejet total, à la violence, à l'interdiction.

L'expression perdue de la guérisseuse se transforma par degrés imperceptibles. Sur ses joues accourut un peu de couleur, ses lèvres formèrent un sourire. Elle faisait tourner les pièces entre ses doigts.

-          Un cauchemar… je ne m’étais donc pas trompée.

-          Qu’est-ce que vous dites ?

-          Rien, jeune fille.

-          Mais comment pouvez-vous…

Ma voix avait un soupçon effronté que je n'avais pas cherché, mais je n'y pris pas garde.

-          J'ai des aptitudes, jeune fille, malgré tes réticences à l'admettre. Je sens des choses. Je les pressens.

Elle s'était redressée dans son fauteuil, l’air tout à coup féroce.

-          Oui, eh bien malgré vos aptitudes, mon père est toujours malade.

-          Ce dont je te parle n'a rien à voir. Ce dont je te parle dépasse mes dons de guérisseuse. Mais tu ne comprendrais pas, petite dit-elle en jouant avec ses deux colliers emmêlés. Tu es bien trop naïve pour cela. Allez, sortez maintenant. Dégagez de chez-moi.

Elle ne se leva pas de son fauteuil pour nous raccompagner, les poignets pris dans les larges boucles de ses colliers et l'arrière du crâne enfoncé contre l'appuie-tête. Tassée, renfrognée, fâchée.

 

La guérisseuse, sombre mais excentrique personnage, m'avait toujours dérangée pour des raisons générales. Elle prétendait avoir certains dons. La plupart du temps ceux-ci attiraient ses semblables et peu de personnes extérieures aux nomades – mon père était un des rares.

La pièce circulaire était le seul endroit où elle me tolérait lors de mes visites. C'était son environnement saturé et superficiel qui m'avait tout de suite frappée, plus que la renommée ou le titre qu'on donnait à la vieille femme.

Pourquoi mentir ? La situation n'était pas brillante. La guérisseuse en profitait pour se proclamer reine de l'esbroufe et rassurait ainsi les âmes effrayées. Beaucoup considéraient ses rituels, ses potions, son art comme une nouvelle religion, ce qu'elle démentait cependant. Je ne suis pas la fin, scandait-elle à chaque sous-entendu flatteur, à chaque conversion spontanée qui se présentait sur son palier. Je suis la continuité.

Venir chez elle me laissait une impression désagréable et l'attention que mon père lui portait dans ses moments de lucidité me paraissait absurde. Mais ce soir-là, la guérisseuse s'était montrée si tendue et agitée... ça n'était pas normal. La soirée avait pourtant bien commencé : j'avais franchi la porte Est le cœur léger et apprécié la brise du soir, j'avais pensé que la guérisseuse m'inspirerait encore une sorte d'amusement exaspéré, rien de plus sérieux. Elle était d’ordinaire encline aux énigmes et aux facéties, aux sourires jetés dans l'aura d'une bougie parfumée, ces sourires condescendants. Ses manières pensives me laissaient désarmée. Je préférais encore subir sa hauteur déplacée, assise devant une tasse de ce breuvage fumant qu'elle nous proposait lorsqu'elle était de bonne humeur. C’était bien la première fois qu'elle ne cherchait pas à nous retenir chez elle pour le simple plaisir de m'asticoter à coups de phrases sibyllines, pour la joie de fouiller sans en avoir l'air l'expression de Till en vue d'y dénicher une trace d’énervement.

-          Dépêchons, me dit-il en plaquant une main dans mon dos.

Nous remontâmes le quartier maintenant désert. Les nuages s'étaient délités, il faisait plus clair. Un vieillard sortit de l'obscurité, s'enroula dans un pardessus défraîchi et claqua la porte. Il se mit à trottiner devant nous.

Alors que la silhouette se désagrégeait dans l'horizon, un bruit d'ailes caractéristique attira mon attention.

-          Là, pestai-je.

Un insecte velu, doté de deux ailes brunes, esquissait des cercles devant mon visage. C'était stupide, mais il semblait me fixer avec obstination de ses petits yeux aux reflets pourpres. Je fis un geste agacé vers l'importun pour le faire fuir.

J'ignorais l'heure qu'il pouvait bien être : le quartier me faisait perdre la notion du temps.

En regardant à gauche vers le lac d'Ambre je vis que les hommes, les femmes, les enfants s'étaient rassemblés sur l'étendue terreuse qui bordait l'eau. Ils attendaient dans un grondement de discussions à voix basse, de rires qui fusaient au hasard dans la foule. Dans la marée de cheveux noirs nageait, solitaire, la tache blonde et incongrue de l'inconnu qui m'avait bousculée, et s'asseyait maintenant à l'écart du groupe.

J’essayai de convaincre Till de les rejoindre, du moins de me laisser y aller si lui n’ne avait pas envie, mais il refusa catégoriquement. Tant pis. De toute manière, j’avais un mauvais pressentiment. Les étoiles posaient des points de brillance sur l'eau immobile. Ils étaient tous tournés vers le vide, un vide infini. Quelque chose ne tournait pas rond.

Pourquoi la haute société de Penthos n'avait-elle pas fait le déplacement pour accueillir cet invité de marque ?

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Alice Janes
Posté le 14/05/2020
Hello !
C'est le deuxième récit écrit par toi que je lis et j'apprécie vraiment beaucoup ton style. Les phrases glissent comme de l'eau, c'est fluide et élégant. Il y a des expressions accrocheuses et une ambiance de mystère vraiment intéressante que j'ai vraiment hâte de découvrir plus en détail.
Quine
Posté le 10/04/2016
Coucou Jam !
C'est avec beauuucoup de joie que je me lance enfin dans ton récit ! 
Je t'avoue que tu as très bien commencé, tu m'a eue dès le début... Rien qu'avec la description de la ville et du château, ton superbe rythme ternaire ! 
Ensuite, je suis vraiment fascinée par ton écriture. Je la trouve hyper contrastée avec des mélanges de registres, des changements de ryhtmes avec des phrases très longues et après très courtes et cinglantes ! Et les images que tu utilises, aaaah je suis charmée ! <3
Jam, merci pour ta phrase "Je me demandais parfois s'il haïssait la vie au point qu'il ne parvenait plus à sourire.". Elle est superbe. C'est ce genre de pharse qui me fait m'arrêter et la noter pour ne pas l'oublier. MERCIIII
Je pense qu'on peut faire une mention spéciale à l'atmosphère que tu nous installes là. C'est juste envoûtant. Tout baigne dans ce mystère et personnellement, je me pose vraiment pleins e questions et j'ai très très envie de connaître un peu  plus tes personnages (c'est pour ça que je vais m'en aller lire la suite d'ici peu). La guérisseuse m'intrigue énormément, tout comme cette ville, l'arrivée du roi... J'ai vraiment hâte d'en savoir plus !
Oh et tes prénoms <3 (aaaaah, Till et Nael, c'est TROP BEAU !)
A la ligne 19, "on n'osait pas le déraciner", ce ne serait pas plutôt "les déraciner" ? Et je te signale juste un petit bug, trois lignes avant la fin à "du moins de me laisser y aller si lui n’ne avait pas envie,"
Enfin voilà, c'était vraiment fou, merci beaucoup, je m'en vais dévorer la suite ! :D <3
Jamreo
Posté le 10/04/2016
Quinoa, mais trois commentaires en un jour <3 merci beaucoup de ton passage ici !
C'est un très joli compliment ça, merci ! Je n'avais pas fait attention au mélange de registres et aux phrases longues vs phrases courtes... mais c'est vrai qu'esthétiquement parlant je trouve qu'on peut justement exprimer énormément de choses en juxtaposant et confrontant ce qui ne l'est pas forcément, et même les exacts opposés, ça m'inspire toujours de voir ça. Donc si j'ai pu mettre un peu de ça dans les mots, j'en suis bien contente ^^
Oh tu as noté cette phrase !  J'aime l'idée qu'on puisse avoir tellement de choses à dire que, soit par pudeur volontaire soit par incapacité à dire plus, on finisse par seulement exprimer trois mots et se taire x) c'est un peu ce que je m'imaginai avec le personnage de Till, donc même si ce sont les mots de Lisa, je suis touchée que tu te sois arrêtée sur ce petit bout !
Ihi du mystère. Oui, il y en a déjà, dont certains qui doivent trouver leur explication pas très loin d'ailleurs. Merci pour les noms, aussi (:D) et pour les fautes de frappe, je m'en vais corriger ça ! Et puis merci encore de ta lecture <3
 
aranck
Posté le 10/11/2014
Coucou Jam'
 
Il y avait lontemps... En vue des Plumes d'or, je viens faire connaissance avec les nouveaux textes et le tien m'a forcément tapé dans l'oeil ! 
Alors tout d'abord quelques petites remarques :
"de cette gencive râpeuse, cette grande bouche sans lèvres " : Je mettrai l'un ou l'autre (l'image est vraiment superbe avec les dents pourries) 
"n'avaient eu, dans leur temps, qu'à lever un petit doigt, écarter légèrement le coude, hocher la tête d'un côté ou de l'autre pour envoyer un discret sourire qui pouvait signifier ceci ou bien cela encore, et influer sur la destinée de milliers de personnes." Très belle phrase. 
"on n'osait pas le déraciner. " les déraciner, non ? 
"d'anomalies innocentes éparpillées sur mon chemin comme les bris d'un objet cassé" très beau !
 "Cette vieille femme m'avait toujours semblé faire les mauvais choix de réaction, ou bien se trouver en décalage par rapport aux situations" Je ne garderai que la seconde proposition. Une réaction se fait rarement par choix, elle est en générale plus spontanée que choisie.
"La vieille femme changea de position plusieurs fois sas jamais" sans 
"Il n'est pas prudent de sortir par les temps qui courent. Surtout pas pour toi." Surtout pour toi, non ? 
 "Les nuages s'étaient délités," C'est un joli mot, s'est vrai, mais tu l'utilise deux fois. 
"Je jeta un regard à Till " jetai
 
Voilà pour ce que j'ai pu repérer.
Tes descriptions sont toujours aussi excellentes, précises, imagées, et je retrouve un peu de l'ambiance des 5 Lions dans cette ville sans rêves. Donc j'adore.
Je trouve ce premier chapitre très classique dans sa composition, ce qui n'est pas pour me déplaire (présentation des personnage, des lieux etc...) jusqu'à la venue de l'intrigue (un danger semble menacé l'héroïne) et ce papillon qui revient vers elle par deux fois.
Il semble même y avoir plusieurs choses étranges, qui dans ma petite tête semblent liées les unes aux autres (le rêve, le papillon, le père, l'histoire de Lisa). Le fait que le père agisse de façon très différente, eu égard à ses condisciples est aussi quelque chose qui attire l'attention.Bref, il y a plein d'ingrédients dans cette histoire qui promettent une aventure peu banale.
Comme d'habitude ton vocabulaire est léché mais pas pesant, ni trop alambiqué. L'ambiance de mystère est présente dès le départ. Lisa a du caractère et ne s'en laisse pas conter, son frère, dans un autre registre, non plus. 
Voilà donc mes toutes première impressions. Bravo Jam' !
À bientôt ! 
Jamreo
Posté le 10/11/2014
Oh ! Ben c'est gentil de passer par ici Aranck :)
Je note bien tes remarques (en effet la première expression mériterait à être simplifiée) et corrections (même en se relisant des centaines de fois il reste des erreurs énormes...). Et merci aussi d'avoir relevé des phrases qui t'ont plu, ça fait plaisir !
D'autres lecteurs avaient déjà fait le parallèle avec les 5 Lions au niveau de l'ambiance, ça m'avait surprise parce que je voulais ce projet nettement moins noir, et poutant maintenant je vois pourquoi ça peut y ressembler. (comme quoi on ne contrôle pas toujours ce qu'on fait :p) Et puis si c'est en bien que ça t'y fait penser, alors c'est cool ^^
Maintenant que tu le dis aussi, ce premier chapitre est assez classique dans sa structure oui. Pour éviter que ça soit trop compliqué et lourd à lire par la suite, je me suis dit que présenter le cadre et le perso principal assez vite serait pas une mauvaise idée. Et tu as totalement raison de lier ces petites choses étranges entre elles, même si je n'en dis pas plus pour le moment. 
Aha. Lisa, et Till à sa manière, ont effectivement leur caractère ^^
Merci encore beaucoup d'avoir fait un tour par Bromios, Aranck ! :D 
Rimeko
Posté le 20/09/2014
 Bonjour,
 
J'avoue ne pas avoir accroché tout de suite à l'histoire, mais maintenant que j'ai fini le premier chapitre j'ai hâte de lire la suite ^^
Les personnages sont étranges, la guérisseuse et Till surtout... Enfin, on a pas beaucoup d'information sur Lisa (et sur le monde en général d'ailleurs).
Tout cela donne un style très particulier... mais agréable à lire :)
 
J'ai juste remarqué quelques "coquilles" (enfin je crois) :
"Ils étaient là, intouchables, et on n'osait pas le (plutôt les, non ?) déraciner."
"Je n'avais jamais vraiment su de quelle espèce il s'agissait."
"La vieille femme changea de position plusieurs fois sans jamais trouver un point d'ancrage (position ?) convenable." 
 
Voilà, c'est tout... Je suis contente de t'avoir lu grâce au triptyque !
 
Rimeko
Jamreo
Posté le 20/09/2014
Salut,
Tant mieux si tu as pu rentrer dans l'histoire malgré un début plus difficile ^^ ça a sans doute un côté étrange et particulier (que j'avais un peu cherché, d'ailleurs) et je suis consciente que ça peut rebuter.
Merci pour les fautes que tu as relevées, et j'espère que la suite continuera de te plaire ! 
Rimeko
Posté le 11/10/2014
Bonjour !
 
Moi aussi j'adore la mythologie grecque ^^ (je viens de finir un livre sur le sujet...)
Personelllement, j'aime assez Asnor, même si il est bizarre (ou peut-être justement pour ça... :siffle:)
Magistri, c'est le pluriel de Magister ??
"Ranyen", qu'est-ce que c'est ? Un endroit, une personne, une discipline ??
 
Sinon, je garde une impression très favorable après avoir fini ce chapitre :) J'aime de plus en plus l'héroïne très "humaine", et le monde en général... Par contre, je détesterais cette Ecole...
 
(désolée pour le retard... :confus:)
Jamreo
Posté le 11/10/2014
Coucou,
 
Ben tu vois, moi j'ai un retard de réponse alors... ^^'
Alors tu viens de lire un truc sur la mythologie grecque, c'est drôle ça ! Et je te comprends pour Asnor... en fait je l'aime bien aussi x)
Effectivement, Magistri est le pluriel de Magister. Et le Ranyen est une langue, parlée dans l'ancien empire de Ran qui a envahi Penthos, ou anciennement Theb (l'histoire de Penthos est un peu retracée au début de chapitre, et c'est évoqué ^^) 
Je suis contente si ton impression est favorable, et si tu apprécies Lisa (bon, pour l'Ecole, hein... pas un endroit très accueillant)
Merci de ta lecture ! 
Sierra
Posté le 12/06/2014
Coucou Jamreo !
Eh bien, quel chapitre ! Je ne m'attendais pas à ce qu'il soit si dense et si long :)
J'ai beaucoup apprécié ma lecture, grâce à différents aspect :
- j'aime bien cette ambiance de mystère qui plane sur Penthos, sur chacun des personnages, sur la venue de ce roi, sur ces insectes bizarres... tout est très intriguant.
- ton écriture est complexe, mais elle sait rester fluide et sans façons : je veux dire par là que les expressions que tu utilises sont parfois familières, mais elles s'intègrent parfaitement à ton récit.
- tes descriptions sont géniales. Seulement ça. Cette description de la ville au début, pleine de métaphores et d'images horribles, est parfaite, vraiment ! J'ai adoré :)
- j'aime bien les "héroïnes"... je sais, c'est bête, mais c'est vrai :) Lisa me rappelle une Arya ou encore une Ewilan, ce genre de petites filles qui savent très bien ce qu'elles veulent et dont on attend beaucoup !
Dans l'ensemble, je suis conquise par ce premier chapitre, mais certaines choses me semblent un peu floues. J'ai beaucoup de mal à situer ton histoire quelque part, par exemple. Je m'explique : au premier abord, "Bromios", ça m'évoque une cité romaine, une ville décadente. Mais à lire ton texte, je ne sais plus si tu nous place en Rome antique, au Moyen Âge, dans un autre monde... Je dois avouer que je suis un peu perdue. S'agit-il de notre monde, au moins ? Est-ce que c'est un parti pris de ta part, de nous laisser dans le mystère y compris sur ce point ? Ou bien j'ai loupé une étape, je ne sais pas. Attention, je ne dis pas que c'est mal, juste que c'est un peu gênant, parce qu'on ne sait pas trop comment recevoir ton roman du coup. Bien sûr, je ne peux pas te tenir rigueur de mon imagination galopante : si j'ai imaginé une cité romaine et qu'il n'en est rien du tout, c'est ma faute ! ^^ Mais je crois qu'il serait peut-être bon de préciser un peu plus les contours spatio-temporels de ton récit.
Une dernière remarque, qui t'as déjà été faite je crois : j'ai mis un temps phénoménal à comprendre que ton personnage principal était une fille ! Depuis le début, aucune indication ne permet de savoir si c'est une fille ou un garçon, c'est un peu déroutant. Est-ce que c'est fait exprès ?
Voilà, c'est la fin de mon pavé ! J'ai hâte de lire la suite, j'espère y arriver dans des délais raisonnables ^^
À bientôt ! 
Jamreo
Posté le 12/06/2014
Hello,
Wouah merci beaucoup pour ton commentaire ! Sorry oui, mes chapitres sont assez longs (le dernier écrit fait 9500 mots je crois mais là, hem. Va falloir le diviser). 
D'abord, contente que tu aies apprécié Penthos, le décor, les personnages. Et ce que tu dis sur l'écriture les descriptions, bah ça me touche beaucoup, donc merci !
La comparaison entre Lisa et Arya/Ewilan est surprenante, mais pas du tout désagréable ^^' même si Lisa va sans doute se révéler différente. Pour cette dernière, en effet, qu'on ne puisse pas l'identifier c'était fait exprès. Sans trop de raisons en fait, mais j'aimais assez l'idée qu'on ne sache pas qui raconte au départ. 
Alors concernant le reste. C'est drôle que "Bromios" t'ait évoqué une cité romaine, ça n'en est pas une non ^^ en fait, "Bromios" est un mot grec (pour le moment il n'est pas du tout expliqué, mais ça va venir plus tard dans l'histoire) et l'âge de fer dont il est question dans le résumé est lui aussi tiré de la mythologie grecque, plus précisément du mythe de l'âge d'or qui signe une décadence progressive dans la société - or, puis argent, puis airain, et enfin fer. Donc l'histoire s'inspire d'une époque mythique (j'ai aussi pris de grosses libertés, hein...) et ne s'ancre pas dans notre monde non. J'espère pouvoir dire que ça s'éclaircit au fur et à mesure, mais j'ai peut-être pris pour acquis beaucoup de choses dès le départ. Donc merci d'avoir souligné ça x) 
Erf. Avec tout ça, j'espère avoir été compréhensible (baffez-moi...). Merci beaucoup pour ton pavé en tout cas Sierra ! et si les chapitres sont trop longs... tu peux très bien en lire juste deux ou déborder hein :)
Kittylou
Posté le 17/04/2014
Hello !
J’ai trouvé que ce chapitre était une belle entrée en matière =) Tu poses les bases de ton univers et les nombreuses descriptions permettent de bien se représenter les lieux. Ton écriture est très agréable à lire ^^
 J’aime bien ce côté où les rêves et les cauchemars n’existent pas. L’avertissement de la guérisseuse est assez intriguant, on sent que l’avenir de la narratrice risque de ne pas être de tout repos !
Par contre, je me demandais quel âge avait Lisa (j’ai peut-être lu un peu trop vite) et sinon pour rejoindre l’avis de Spacym, je n’avais pas tout de suite compris qu’il s’agissait d’une fille. Tu devrais peut-être le préciser un peu plus haut dans ton chapitre, parce qu’en arrivant à la moitié du texte, ça fait un peu un choc ^^
 
En tout cas, je suis curieuse de savoir qui est ce mystérieux roi et je serai au rendez-vous pour lire la suite !
Kittylou
Jamreo
Posté le 17/04/2014
Hello kittylou,
Merci pour ton compliment ! Et tant mieux si ça te permet d'entrer dans l'univers sans trop de problèmes ^^
Eh non, pas de rêves. L'avenir de Lisa ne sera pas de tout repos non, la pauvre xD pour son âge, elle a en fait aux alentours de quinze ans. C'est si surprenant que ça qu'il s'agisse d'une fille ? c'est bizarre, je ne pensais pas que ça ferait ça ^^ en fait c'était fait expès de ne pas expliciter tout de suite.
Merci beaucoup ! 
Sati
Posté le 10/02/2015
Sympa ce début ! J'avais du mal à rester concentrée au début, mais à partir de l'entrée de l'héroïne chez la guérisseuse, je me suis mise à sourire en suivant leur échange. Lisa a l'air d'être une personne super mature, assez instruite et intelligente, et pourtant naîve, jeune, à remettre les choses en question selon son humeur. Les scènes, vues à travers ses yeux et son ressenti, sont décrites avec un luxe de détail qui interpelle. Lisa a l'air d'être très très observatrice. J'ai trouvé ma lecture bien agréable en tout cas, et je suis contente d'avoir fini ce chapitre d'une seule traite.
A bientôt ^^
Jamreo
Posté le 10/02/2015
Salut Spilou :D
Heureusement que ça allait mieux par la suite alors ! Lisa a quinze ans, et à quinze ans je me dis qu'on peut être pas mal mature même si on manque d' "expérience de la vie" ^^ par contre, ça fait particulièrement plaisir ce que tu dis sur sa naïveté et sa jeunesse parce que c'est tout ce qu'elle est aussi. 
En fait, s'il y a tant de descripitons c'est sans doue aussi que... c'est le début ^^' et je voulais bien installer le cadre. Ce qui n'empêche pas que Lisa soit plutôt observatrice, oui.
Merci beaucoup d'être passée, j'espère que la suite te plaira si tu la lis !  
EryBlack
Posté le 09/04/2016
Coucou Jam ! Eh bien tu vois, moi aussi j'avais prévu de faire un tour par chez toi aujourd'hui ^^
Qu'est-ce que tu écris bien. Vraiment, je me suis sentie embarquée immédiatement. Je comprends pourquoi on a nominé Bromios dans la catégorie Métamorphe, vraiment ! Moi qui ne vois jamais très bien bien les décors quand je lis, j'ai tout de suite mieux perçu Penthos, le quartier, la maison de la guérisseuse. (Elle me rappelle un peu l'espèce de sorcière dans Pirates des Caraïbes <3) En fait, avec une telle écriture, je crois que tu pourrais me raconter n'importe quoi que j'écouterais quand même. C'est très très beau. En plus, pour avoir lu des courts textes de toi pendant les concours, j'avais une petite appréhension à te lire : je me disais que ton écriture est parfois tellement riche qu'elle en devient très complexe, qu'il faut se concentrer pour lire. Mais ici, j'ai vraiment eu aucun problème, genre AUCUN. Ça coulait. Je suis vraiment ravie d'avoir découvert Bromios, du coup.
Je n'avais pas remarqué que ta narratrice était une fille avant qu'elle le souligne elle-même. C'est fait exprès ? peut-être que j'aurais pu le voir avec des accords d'adjectifs, mais si c'est le cas, ils m'ont échappé. J'ai même cru que c'était un garçon jusqu'à ce qu'on en ait le coeur net. J'aime bien ça, je trouve toujours ça intéressant. Till et Lisa, donc - et ils ont encore deux membres de leur fratrie, si j'ai bien compris. Et leur père est malade. Et leur cité est maudite. Et ils n'ont jamais rêvé - les pauvres ! La façon dont tu présentes tout ça est très naturelle, je trouve, je ne me sens pas du tout forcée, j'ai l'impression qu'on me prend par la main mais que c'est moi qui décide où aller - au final, tu me mènes par le bout du nez !
Une petite remarque parce que je n'aime pas faire des commentaires sans rien critiquer :P Au moment où Lisa percute le gars blond dans la ruelle, j'ai été un peu confuse. Qui prononce le "qu'est-ce que c'est" ? Qui tient la lanterne ? Ça, j'ai l'impression que c'est le blond. Du coup c'est lui ausi qui dit "Pas de mal ?" ? Et pourquoi Lisa ne voit d'abord que son sourire, et ensuite le reste de son visage ? C'est le choc ? Bon, je ne sais pas ce que vaut cette remarque, mais j'ai dû relire le passage deux fois avec la sensation d'être un peu perdue quand même. Et comme ce type est blond et que ça a l'air d'être particulier, je me dis que cette rencontre fortuite pourrait bien avoir de l'importance, donc je me dis que ça vaudrait peut-être le coup de repréciser un peu ce passage. Enfin, c'est subjectif évidemment, j'ai peut-être juste manqué d'attention ^^
 
Bref, en tout cas, je suis super contente d'avoir commencé cette histoire et je m'en vais la continuer au plus vite ! Bravo <3 
Jamreo
Posté le 09/04/2016
Coucou Ery ! oh mais euh c'est un commentaire adorable, merci beaucoup ! Je m'attendais pas à voir une de mes histoires aux HO, ni une autre ni celle-là en fait, ça fait tellement longtemps que je ne publie plus (et que je ne lisais plus) par ici que ça a vraiment été une très bonne surprise ! Je me base beaucoup sur le visuel quand j'écris même quand je me dis "bon cette fois, tu réduis les descriptions !" en général ça marche pas :p mais je ne suis pas partie avec cette idée ici, au contraire. La première image que j'ai vraiment eue c'était le château noir, j'avais envie de commencer par là, et ensuite de broder la ville autour. Si tu dis que tu t'es quand même fait une idée de Penthos alors j'en suis très contente ! (tu penses à Calypso dans Pirate des Caraïbes ? <3)
Bon je suis mal placée pour juger de mon écriture mais objectivement, je comprends qu'on puisse hésiter à lire certains auteurs sur de longs projets. Après ça peut aussi changer d'un projet à l'autre, et au fil du temps. Des fois en relisant des trucs écrits il y a quelques années d'ailleurs j'ai l'impression d'avoir changé, sans trop savoir comment. Enfin c'est bien mystérieux tout ça ^^
C'est volontaire qu'on ne puisse pas identifer le narrateur avant un moment dans ce chapitre ! Tu n'es pas la seule à avoir pensé que Lisa était un garçon : est-ce que ça voudrait dire qu'elle a une façon masculine, ou perçue comme masculine, de penser ? En tout cas c'est intéressant de lire ça. Et les débuts, c'est toujours difficile à gérer : quelles infos balancer tout de suite ? comment introduire l'histoire sans que ça fasse tache ? Et pour Bromios ça a été particulièrement épineux. Je suis triplement, quadruplement contente de lire que ça t'a paru naturel du coup : merci <3
Je suis allée relire le passage qui tu soulignais, et en effet c'est confus. Ce n'est pas le blond qui tenait la lanterne mais un des nomades présents avant. Le blond s'est contenté de foncer dans Lisa, ce qui a alerté les  autres à côté. L'impression de flottement dans les sensations de Lisa vient de la luminosité soudaine je pense. C'est effectivement une rencontre particulière ! Merci de l'avoir soulevée je vais essayer d'arranger ça.
Et un grand grand merci pour ton passage ici ! 
celineb84
Posté le 08/04/2016
Hello Jam, me voici en balade chez toi.
Alors, tout d'abord, si tu me permets, voici de quoi résumer ma lecture:  O_o et :O
MY GOD !!! Ta plume est tellement imagée et visuelle, j'en reste sur le cul ! Les métaphores, le vocalulaire utilisé... C'est juste WAOUH ! <3 <3 <3
En plus, un petit chapitre plein de mystère. Pourquoi ne rêvent-ils pas ? Qu'est-ce que ça fait de rêve ? Quelle est la maladie du père ? Pourquoi isa ressent-elle un malaise ? Pourquoi les nobles ne se sont-ils pas déplacée alors que le roi vient en visite ? Tant de questions !!!
Si je peux me permettre une petite remarque, j'ai eu un petit souci avec le découpage des 2 ou 3 premiers paragraphes. J'étais un peu perdue ^^°
En tout cas, c'est une très belle entrée en matière. Tu me reverras par ici :D<br />
Céline 
Jamreo
Posté le 08/04/2016
Coucou Céline,
Alors, tout d'abord, si tu me permets... merci beaucoup ! ^^ Je sais pas trop quoi dire sinon que je suis vraiment très contente que ce début t'ait plu ! :D
Et oyui ça y est ça commence avec du mytsère (c'est un peu une obsession cghez moi, le mystère, mais je me soigne :p ). Toutes ces légitimes questions devrairnt trouver leur réponse un peu plus loin (des fois pas si loin que ça d'ailleurs) 
Ah, le début manque de clarté alors : je note, il faudra que je repasse dessus !
Merci de ton passage ça fait super plaisir ^^ 
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