« Hier au soir, j’étais au Royaume des Ombres. Si seulement vous pouviez vous représenter l’étrangeté de ce monde. Un monde sans couleur, sans son. Tout ici - la terre, l’eau et l’air, les arbres, les gens - tout est fait d’un gris monotone. Des rayons de soleil gris dans un ciel gris, des yeux gris dans un visage gris, des feuilles d’arbres qui sont grises comme la cendre. Pas la vie mais l’ombre de la vie. Pas le mouvement de la vie mais une sorte de spectre muet. Il faut ici que j’essaie de m’expliquer avant que le lecteur me croie devenu fou ... J’étais chez Aumont et j’ai vu le cinématographe Lumière, les photographies animées. Ce spectacle crée une impression si complexe que je doute de pouvoir en décrire toutes les nuances. »
Maxime Gorki, 4 juillet 1896
I.
Paris, novembre 1908
Perché sur ses petits pieds tendus, pliée en deux par-dessus le large cadre boisé d’un vieux piano, tout le corps d’Olive était immobilisé dans une attente fébrile. Avec mille précautions, la jeune femme cala sa clé d’accord sur une des chevilles du piano. L’auguste instrument, sur lequel elle était penchée depuis des heures, était très ancien, et par conséquent très fragile. Chacun des gestes de la jeune femme était millimétré. Un mouvement un peu trop brusque et la corde se romprait, lacérant au passage le visage d’Olive. Les murs dépouillés du minuscule atelier, les lampes à gaz qui brûlaient joyeusement, le tic-tac agaçant du petit pendule posé sur la table à outils, plus rien n’existait en dehors de ce piano et de ces entrailles béantes qui dévoilait ses centaines de cordes en cuivre ou en acier filé.
Une fois qu’elle fut certaine que sa prise était assurée, la jeune femme tourna doucement sa clé, faisant pivoter la cheville millimètre par millimètre. Le délicat mécanisme rechigna un instant, puis finit par tourner, entrainant avec lui la corde dont les fibres de cuivre luisaient doucement sous la lueur chaude des lampes à gaz.
Une goutte de sueur ruissela le long du front de la jeune femme, contourna paresseusement son sourcil et finit par se nicher sur ses cils, la forçant à battre furieusement ses yeux pour la chasser. Elle avait tourné au maximum les vis de toutes les lampes à gaz pour y voir plus clair, et leurs petites flammes orangées répandaient dans le petit atelier fermé une chaleur étouffante.
Une fois qu’elle fut satisfaite de la tension de la corde, Olive retira sa clé, et permit enfin à ses bras tétanisés de se relâcher quelque peu. Elle s’extirpa des entrailles du piano, épongea son front, étira ses muscles endoloris, et finit par reporter son attention sur le clavier. Son travail n’était pas terminé : à présent, il fallait vérifier la tonalité de la note. Si elle n’était pas bonne, Olive en serait quitte à malmener de nouveau le piano. Elle retira le gros gant en caoutchouc qui la protégeait des vieilles pièces en métal rouillé, révélant ses mains fines mais marquées de la trace du dur labeur manuel. Ses doigts se placèrent au-dessus du clavier, ses yeux se fermèrent, et, d’un geste décidé, elle enfonça la touche la plus à gauche du clavier. Un son grave et puissant s’éleva, et se tut dès qu’elle retira sa main du clavier.
Un sourire se dessina sur le visage d’Olive. Son oreille musicale ne la trompait jamais. La note était juste, et, par voie de conséquence, la jeune femme s’approchait de la fin de son accordage. Olive enfila de nouveau son gant, et s’apprêtait à replonger dans son piano, lorsqu’un carillon joyeux, étouffé par l’épaisseur des murs de l’atelier, interrompit son geste.
Ce son, qu’elle connaissait bien, ne pouvait signifier qu’une seule chose : un client avait franchi le pas de la porte de la boutique d’Olive. La jeune femme tenait un petit magasin, adjacent à son atelier, dans lequel elle vendait quelques pianos, bien que la majeure partie de son activité se résumait à visiter ses clients pour accorder ou réparer leurs pianos.
Ses yeux allèrent chercher la petite horloge, posée sur une table branlante aux côtés d’une panoplie d’outils d’accordage. C’était un vieux pendule, enfermé sous une cloche en verre poussiéreuse, mais qui continuait à tictaquer joyeusement malgré le poids des années. Il confirma à Olive ce dont elle se doutait déjà : il était beaucoup trop tard pour recevoir la visite d’un client.
Néanmoins, elle retira ses gants en caoutchouc, les posa sur la table, et vérifia sa tenue dans le reflet d’un grand miroir poussiéreux, accroché sur le mur de son atelier. Il lui renvoya l’image d’une jeune femme à peine sortie de l’adolescente, vêtue d’un simple chemisier blanc à la propreté douteuse, d’une longue jupe froissée et de petites bottines usées jusqu’à la semelle. Ses boucles rousses étaient réunies dans un chignon approximatif d’où s’échappaient des mèches folles, et de grandes cernes noires soulignaient ses deux yeux d’un noisette ambré.
D’un geste preste, Olive lissa les plis de sa jupe, descendit sur ses bras les manches retroussées de son chemisier, et repoussa derrière ses oreilles ses mèches rebelles dans une vaine tentative d’améliorer son apparence.
– Ça fera l’affaire, murmura-t-elle doucement.
Elle se détourna du miroir, et se dirigea vers la petite porte en bois qui reliait son atelier à son petit magasin de pianos. Dans la petite boutique, une seule lampe à gaz brûlait faiblement, et, face au brusque changement de luminosité, Olive battit furieusement ses paupières avant de pouvoir discerner les coutours de la boutique. Elle finit par voir qu’un homme s’était immobilisé au pas de sa porte, à moitié englouti dans l’ombre des pianos qui trônaient en vitrine. Des gouttes de pluie, dispersées par dizaines sur son austère manteau noir, accrochaient la lumière de la lampe à gaz en chatoyant doucement. Dans la semi-obscurité, Olive ne pouvait voir le détail de son visage, mais elle discerna sans aucun mal un regard bleu perçant, fixé sur elle.
– Bonsoir, lança-t-elle d’une voix affable.
Il ne répondit pas, ne bougea pas, ne cligna pas des yeux. Son regard impénétrable se détacha d’Olive et se porta à tous les coins de la pièce, considérant tour à tour les deux pianos qui trônaient en vitrine, le parquet auquel il manquait plusieurs lattes, le comptoir en bois usé sur lequel trônait un antique tiroir-caisse, avant de revenir sur Olive.
Devant le mutisme de son client, la jeune femme le relança, sans se départir de son ton joyeux :
– En quoi puis-je vous aider ?
– Vous n’êtes pas fermée ?
Malgré l’intonation interrogative, la question relevait plus du reproche à peine voilé. Le ton était sec, calme et mesuré et Olive eut la soudaine intuition que cet homme-là avait l’habitude d’être respecté. Son accoutrement ne laissait pas deviner grand-chose de sa classe sociale, mais il y avait derrière sa voix et sa posture millimétrée une hauteur à peine voilée. Loin de se laisser impressionner, Olive répondit d’une voix détachée :
– Je travaillais dans mon atelier.
Alors qu’il restait toujours sur le pas de la porte, elle décida de clore elle-même la distance qui les séparait. Le parquet grinça sous ses pieds alors qu’elle avançait vers lui, tendant une main toute commerçante en sa direction. Il la suivit des yeux, sans même daigner tendre un de ses bras en réponse. Arrivée à sa hauteur, elle leva son regard vers lui et l’observa plus en détail : des lèvres fines sans expression, un nez retroussé, des oreilles décollées, des sourcils arqués surmontés d’un front interminable et des cheveux bruns impeccablement coiffés qui couronnaient son visage ovale.
Olive se détendit un peu. De loin, auréolé du mystère de l’obscurité, elle n’avait distingué qu’une grande figure mystérieuse, le visage avalé par les ombres de la nuit. De près, il révélait une face somme toute sans grand caractère ni charme, mis à part le bleu saisissant de ses yeux.
– Olive Ader, se présenta-t-elle.
– Avril Clément, répondit son interlocuteur sur le bout de ses lèvres.
Comprenant qu’il ne la serrerait pas, Olive baissa sa main. Elle tira d’une poche de sa modeste jupe un petit carnet écorné, dans lequel elle consignait tous ses rendez-vous.
– En quoi puis-je vous aider ? réitéra-t-elle.
– J’ai besoin de vos services.
– Pour un accordage ? Je peux passer dès demain, répondit Olive en feuilletant son petit carnet. Si vous n’habitez pas trop…
– Ce n’est pas d’un accordage dont j’ai besoin, la coupa-t-il soudainement. J’ai un emploi à vous proposer.
Il marqua une pause, qui laissa tout le temps à Olive de refermer lentement son carnet. Alors, il contourna la jeune fille, et s’avança enfin dans le magasin. Se retournant pour suivre ses mouvements, Olive le vit dévisager avec une curiosité lointaine son environnement. Il finit par s’arrêter devant le comptoir, caressa d’un air songeur le bois laqué et étudia ses doigts, comme s’il s’attendait à avoir recueilli une couche de poussière. Son inspection parut se solder par un échec, car il finit par croiser ses doigts devant lui sans émettre de commentaire. Enfin, il se retourna vers Olive, qui attendait, silencieuse, qu’il s’explique.
– Êtes-vous familière avec le cinématographe, Mademoiselle Ader ? reprit-il finalement.
Elle le dévisagea un instant, interloquée par cette question incongrue. Évidemment qu’elle était familière avec le cinématographe, bien que cela faisait longtemps qu’elle n’avait eu pas l’occasion d’assister à une projection. Ce divertissement de foire s’était développé lorsqu’elle avait dix ans, et son père l’avait souvent emmenée voir des représentations. Elle gardait un souvenir très vif de sa première expérience du cinématographe, dans un minuscule chapiteau d’une fête foraine près de Paris. Une bagarre s’était déclenchée en plein milieu de la projection, mais ce dont elle se souvenait avec le plus de vivacité, c’était son émerveillement devant ces personnages qui s’animaient sur une simple toile blanche. Par la suite, elle avait réclamé à son père, des semaines durant, de retourner à la foire assister à une projection.
Beaucoup d’années s’étaient écoulées depuis. Cela faisait bien longtemps qu’elle n’était pas allée voir une représentation du cinématographe, mais elle avait bien entendu parler de l’ouverture récente de l’Omnia-Pathé et de quelques autres salles de cinématographe pas bien loin de sa boutique, sans s’y intéresser outre mesure.
Oui, Olive connaissait bel et bien le cinématographe, mais pourquoi donc lui son interlocuteur lui en parlait-il ? Elle répondit à sa question d’un ton qui laissa trahir sa perplexité :
– Qui ne connait pas le cinématographe ?
– Très bien, répondit-il. Cela m’évitera donc des explications inutiles.
– Excusez-moi, mais quel est le rapport avec cet emploi que vous me proposez ? l’interrogea Olive, qui sentait sa curiosité croître graduellement.
– Je m’apprête à ouvrir une salle de cinématographe, répondit-il.
De nouveau, il marqua un silence, la dévisageant comme s’il attendait d’elle qu’elle comprenne miraculeusement ses intentions. Devant le silence perplexe d’Olive, il émit un bref soufflement du nez, manifestement agacé qu’elle ne suive pas son cours de pensée.
– Les projections de cinématographe doivent être accompagnées. Parfois, on choisit un bonimenteur. Moi, je préfèrerais un pianiste. En l’occurrence, une pianiste.
– Moi ? balbutia Olive, prise de court.
– Votre nom m’a effectivement été glissé par un ami, confirma-t-il, impassible. On dit que vous jouez très bien de votre instrument.
De fait, Olive jouait du piano depuis son plus jeune âge, mais ce n’était pas cela qui la surprenait dans sa demande. Lorsqu’il avait parlé d’un emploi, elle s’était attendu à ce qu’il lui demande de venir entretenir son instrument, et non pas à ce qu’il lui demande de devenir sa pianiste attitrée.
– Je dois m’occuper de mon magasin. Je n’ai pas le temps de jouer du piano pour vous, répondit-elle, ne se départissant pas de son amabilité.
– Je ne vous demande pas un engagement à plein temps, répondit-il sèchement. Il s’agit simplement des soirées. Votre magasin n’en pâtirait pas.
Puis, dans un sans-gêne absolu, il se pencha par-dessus le comptoir, et ouvrit le tiroir-caisse.
– Vide, constata-t-il sur un ton neutre.
D’abord stupéfaite, Olive retrouva vite sa contenance, et le rejoignit au pas de course. Elle referma le tiroir-caisse en le faisant sèchement claquer, et lui adressa un regard furibond, auquel il répondit par un silence éloquent. Il leva légérement ses mains en l’air, comme pour se dédouaner.
– Dites, vous vous permettez souvent ce genre de familiarités ? s’enquit-elle d’une voix vibrante de colère.
Elle en avait vu défiler des phénomènes dans sa boutique, mais jamais encore un d’entre eux n’avait fouiné dans son tiroir-caisse. Dans d’autres conditions, sans doute qu’elle l’aurait mis dehors sans aucune autre forme de procès, mais elle préférait attendre qu’il ait fini d’exposer son offre. Lorsqu’il constata qu’elle était dans l'expectative, pleine d’une irritation qu'elle s'efforçait de contenir, il tira un petit papier de sa poche, qu’il lui tendit.
– Vous ne roulez pas sur l’or, dit-il sur le ton du constat. Voici le salaire mensuel que je vous propose.
Olive s’empara du petit papier avec hésitation, et le déplia lentement. Lorsqu’elle lut la somme inscrite d’une écriture élégante, elle ne put empêcher d’écarquiller ses yeux.
– C’est une belle somme, balbutia-t-elle après un raclement de gorge gêné.
Il s’agissait là d’un fameux euphémisme. Olive devait le reconnaître : elle était appâtée, mais cela n’empêcha pas une pointe d’inquiétude de naître au creux de sa poitrine. Il n’aurait aucun mal à se dégoter un pianiste pour une somme deux fois inférieure à celle qu’il lui proposait. Pourquoi donc se donnait-il la peine de lui proposer autant d'argent ? Olive pouvait presque se voir se gigoter l'anguille sous la roche, tant sa proposition lui semblait douteuse.
– Quelles seraient concrètement mes tâches ? finit-elle par demander lentement.
– Rien de sorcier, vraiment. Vous n’aurez qu’à jouer quelques airs populaires pour accompagner les vues.
– Et c’est tout ? insista-t-elle.
– C’est tout.
Olive se creusa la tête, recherchant furieusement où pouvait se nicher l’arnaque, tandis qu’il l’observait placidement, comme pour l’assurer de son honnêteté. Elle devait reconnaître qu’elle était de plus en plus tentée. Certes, les manières de son interlocuteur laissaient à désirer – ce n’était rien de le dire –, mais Olive n’était pas vraiment en position de chipoter. Si elle était parfaitement honnête avec elle-même, elle avait effectivement besoin de cet argent. Elle n’était pas prête de le reconnaitre devant lui, mais sa boutique marchait très mal.
Sans doute pressentit-il qu’elle était sur le point de céder, car son interlocuteur jeta un coup d’œil pressé à une élégante montre qu’il portait au poignet, comme si toute cette affaire lui prenait beaucoup trop de son temps.
– Écoutez, si vous hésitez à ce point, vous n’avez qu’à passer demain visiter la salle et tester mon piano. Il me reste encore quelques travaux à faire avant d’ouvrir, mais ainsi, vous pourrez vous faire une idée du lieu.
Olive nota avec une pointe de soulagement qu’il lui offrait la possibilité de prendre la poudre d’escampette à tout moment. Dans ces conditions, elle n’eut pas à réfléchir longtemps, mais elle laissa néanmoins un bref silence s’installer avant de répondre :
– C’est entendu.
Sans manifester la moindre trace d’enthousiasme, son nouvel employeur extirpait déjà de sa poche un nouveau petit papier cartonné qu’il tendit à la jeune femme. Elle se demanda brièvement combien de papiers de ce genre il cachait dans le secret de son costume.
– Voici l’adresse. Venez dès que possible. Demain matin serait l’idéal.
– Je verrais quand je peux me libérer, se contenta-t-elle de répondre en s’emparant du petit papier.
– Le plus tôt sera le mieux. Bonne soirée, Mademoiselle Ader.
Ce fut tout. Déjà, il tournait déjà les talons et se dirigeait vers la porte sans un regard en arrière, sans même laisser le temps à Olive de lui retourner son bonsoir. Elle le regarda sortir, avec une impression croissante d’irréalité. En l’espace d’à peine cinq minutes, elle venait de décrocher un nouvel emploi, beaucoup trop bien payé au demeurant. Cela paraissait presque trop beau pour être vrai.
Alors qu’elle cogitait, toujours debout au milieu de sa boutique, sa main crispée sur le petit papier qu’il lui avait remis, une brusque fatigue s’abattit sur Olive. Elle avait initialement prévu de mettre sa soirée à profit pour finir d’accorder le piano qui l’attendait encore dans son petit atelier, mais elle se sentait soudainement vidée de toute énergie. Il lui fallait avec cela se lever tôt le lendemain pour se rendre à la salle de cinématographe, avant d’enchainer sur une journée éprouvante, passée à courir dans tout Paris pour s'occuper des pianos capricieux de ses clients, sans compter ce satané piano qui l'attendait encore dans son atelier. Décidément, il ne servait à rien de se torturer avec des questions auxquelles elle ne trouverait pas la réponse ce soir. Mieux valait rentrer sagement chez elle, et attendre la suite des événements.
– Quand le vin est tiré, il faut le boire, se murmura-t-elle.
Avec ce sage proverbe en tête, Olive contourna le vieux comptoir, attrapa sur une patère son vieux manteau d’un vert délavé qu’elle enfila. Elle récupéra ensuite son fidèle sac à bandoulière, qu’elle ajusta sur son épaule. Après un dernier regard sur sa boutique, Olive se dirigea vers la lampe à gaz située au-dessus du comptoir et en tourna la cheville, plongeant la petite boutique dans l’obscurité la plus totale.
Il règne une belle atmosphère dans cet atelier. Je n’aurais jamais cru être un jour tenue en haleine par l’accordage d’un piano. Tu prends ton temps pour nous emmener dans la vie d’Olive et je trouve que ça s’accorde bien avec l’ambiance voulue. Olive a suscité tout de suite ma sympathie. Je vais aller visiter ton journal de bord, car ce premier chapitre semble le préambule d’un univers riche et recherché. Ce monde sans couleur m’intrigue !
J’ai relevé quelques corrections possibles au hasard de ma lecture :
Je crois que cerne est masculin et que murmurer doucement est à éviter pour une question de redondance.
Elle s’était attendue> il manque un E.
Il me semble qu'un petit travail sur les répétitions serait profitable au final, même si ça donne de la douceur à ce chapitre. ex. la jeune femme tourna lentement sa clé pour éviter la répétition doucement. Tu emploies souvent doucement ;)
Au plaisir de te lire
Très joli début. On visualise parfaitement l'atmosphère de l'atelier et les tourmentes d'Olive. Tu réussis à vite nous embarquer et ce mystérieux personnage aussi malpoli que sûr de lui est très intriguant.
Pour ce qui est de ton style, on voit qu'il est très travaillé. Tu fais de jolies phrases bien construites tout en restant fluide et accessible. Bravo! J'aime Beaucoup
Le titre m'a fortement attiré, moi qui suis une grande cinéphile ! J'ai beaucoup aimé ton premier chapitre, Olive est une jeune femme très touchante, cela se voit particulièrement bien ! J'ai hâte d'en apprendre plus sur elle ! Ton premier chapitre est bien construit avec ce qu'il faut pour placer l'histoire, je remanierai un peu le premier paragraphe qui possède beaucoup de verbe "être" ce qui gêne un peu la lecture (mais pas tant que ça non plus vu que j'ai continué à lire ;-) ).
Ah oui, aussi petite répétition "déjà, il tournait déjà les talons" vers la fin du chapitre.
Tes dialogues sont très bons, je visualisais bien la scène entre cet étrange employeur et Olive. Je suis très intriguée de savoir quelles relations ils vont entretenir !
A quand la suite ?
Makara
Je parcourais PA en ce samedi soir et je suis tombée sur ce texte que tu viens visiblement de commencer à poster. J'ai bien apprécié ma lecture ! Et comme j'ai aussi repéré quelques petites choses qui peuvent être améliorées, j'en profite pour te laisser mon ressenti :)
Niveau écriture, je garde une impression positive de l'ensemble. Tes descriptions précises et délicates du début installent une ambiance agréable. Je dois préciser que j'ai lu ton chapitre à voix haute (une soudaine lubie, comme en plus j'ai vu qu'il n'était pas très long) et cela m'a permis de me rendre compte d'un point que, je pense, tu pourrais améliorer. Tu écris d'une manière très détaillée, et les actions prennent longtemps, et tu utilises par exemple beaucoup l'adverbe "lentement"... Je me demande si le texte ne gagnerait pas à être "resserré", d'une certaine façon. Donner des détails, perso j'aime beaucoup ça aussi, mais il est important de s'interroger sur le dosage. Et ce n'est pas facile à gérer : du coup, je te conseille de te lire toi-même à voix haute ! Ça te donnera une meilleure perception du rythme. Tu restes évidemment la meilleure juge pour savoir s'il y a des choses à modifier ou non.
Une autre remarque au niveau de tes adjectifs : j'ai trouvé que tu abusais un peu de "petit" et de "vieux" (bon, c'est une déformation professionnelle, ça fait trois semaines que je travaille avec des 5èmes sur ce genre de synonymes xD).
Encore une remarque assez spécifique : j'ai un peu tiqué au "front interminable" d'Avril. Pour tout te dire, ça m'a évoqué une image assez amusante, comme de quelqu'un qui serait un peu dégarni mais qui se prendrait très au sérieux. Je te le signale parce que je ne sais si c'était l'impression que tu voulais donner.
Autre chose encore : on comprend qu'Olive est assez désargentée, mais par la suite tu dis qu'elle va devoir courir toute la journée d'un client à l'autre... Or si elle travaille beaucoup, elle devrait être payée, non ? Ça m'a paru un peu contradictoire mais peut-être qu'elle est très peu payée. Une petite précision là-dessus suffira sans doute à régler le problème si besoin !
Voilà voilà ! J'espère que je ne donne pas l'impression de faire plein de remarques négatives, c'est que l'ensemble m'a vraiment bien plu alors, autant te signaler ce qui me semble pouvoir y être amélioré.
Pour le reste, eh bien ça donne envie d'aller plus loin. C'était bien construit, on a tout de suite l'élément perturbateur avec quelque chose de nouveau qui commence. Avril Clément est très déagréable, j'étais contente de voir qu'Olive ne reste pas complètement passive face à son dédain. J'espère qu'elle n'hésitera pas à lui couper la chique s'il continue d'être aussi désagréable, parce que hey >< (mais j'ai aussi envie d'en savoir plus sur lui !) J'ai adoré l'extrait que tu as mis en prologue, c'est super beau cette idée de monde gris !
J'espère pouvoir lire la suite quand tu la posteras :D Bonne continuation !
Tu m'as happée avec cette petite intro, et complètement séduite dès... la mention au cinéma. C'est facile, en même temps, je suis cinéphile de la première heure, et je travaille dans le milieu ! Donc rien que pour cette ambiance orientée "débuts du cinéma", merci =D
Ton style est travaillé, précis, et en même temps très fluide, particulièrement agréable à "laisser dérouler".
D'ailleurs, en lisant, j'ai très vite relié ces deux remarques, concernant le ciné et ton style : j'ai eu l'impression que, dans ta tête, quand tu t'imginais tes scènes ou quand tu les écrivais, elles apparaissaient à la manière d'un soryboard, ou en tout cas d'une succession de plans de film... Je me trompe ? Ca fonctionne exactement comme ça pour moi, et j'ai cru reconnaître des petits "indices" de cette méthode (qui est automatique pour ma part), dans ton écriture !
Bon, et puis, tu crois que je t'ai pas vue, à faire un clin d'oeil à Avril et le monde truqué en empruntant ce prénom ? Héhééé =D J'aime beaucoup les prénoms, d'ailleurs. Ils ajoutent un peu plus d'authenticité à ton ambiance déjà très 1900 (j'ai failli dire steampunk, du coup, mais jusque-là rien d'irréaliste). Et puis, en mêlant les noms de tes deux protagonistes, est-ce que tu as voulu faire un clin d'oeil à Clément Ader... ? Ou bien je surinterprète tout ce qui me passe sous les yeux ? ^^
Et enfin (et après j'arrête avec mes élucubrations), j'ai trouvé que, de manière générale, il émanait de ce premier chapitre une ambiance terne (ce n'est pas péjoratif, au contraire !), parce que tu parles de cinéma, de gris... par-dessus laquelle, tu fais miroiter des petits éclats de couleur ! Notamment du vert, à travers Olive (rien que le prénom, une fois encore, et puis son manteau...).
Bref. J'aime j'aime j'aime <3
Si tu me le permets, j'ai trouvé deux-trois coquilles de rien du tout :
à peine sortie de l’adolescente -> adolescence (sinon, euh... soit, mais c'est un autre genre de fiction ! ^^")<br />
à son petit magasin de pianos. Dans la petite boutique -> répétition du mot "petit" - remplacer par "modeste" ?
qui attendait, silencieuse, qu’il s’explique -> d'un point de vue des sonorités, il y a une répétition en "qu". Du coup, pourquoi pas "qui attendait, silencieuse, ses explications" ?
parfaitement honnête avec elle-même -> deux lignes plus haut, tu parles d'honnêteté. Remplacer par sincérité, ou sincère ?
Déjà, il tournait déjà les talons -> déjà<br />
sa main crispée ->question de sonorités là encore, j'aurais écrit "la" plutôt que "sa" (mais c'est aussi parce que mon oreille est connectée bizaremment à mon cerveau ^^)
ce satané piano -> répétition du mot piano dans la même phrase
Merci pour cette super lecture du vendredi soir ! A quand le 2e chapitre ? ^^
Liné
C'est moi... après des mois x_x
Je suis vraiment désolée d'avoir pris autant de retard... Mais je suis (comme très souvent) prise du syndrome qui me fait me dire : "Je vais attendre d'avoir le temps pour bien répondre" et plus le temps passe, plus je me dis que c'est honteux de ne pas avoir pris le temps de répondre et plus j'ai du mal à trouver le courage de le faire... Enfin, voilà, je me répands en excuses ! :( Mieux vaut (extrêmement) tard que jamais... ?
Pour en venir au coeur du sujet : je ne savais pas du tout que tu travailles dans le cinéma ! Chaque jour, je découvre de nouvelles Plumes dans ce milieu, ça me fait plaisir ! Pour la petite histoire, je suis moi-même en études de cinéma et j'ai eu l'idée de ce roman après un cours sur le cinématographe que j'ai trouvé absolument passionnant. Avant ce dernier, je ne connaissais pas bien cette période de l'histoire du cinéma et tout le long du semestre, je suis devenue de plus en plus fascinée par les vues cinématographiques. C'était une vision du cinéma tellement différente de celle qu'on a aujourd'hui (le cinéma des attractions, tout ça...), ainsi qu'une époque si fascinante qu'il n'en a pas fallu plus pour émoustiller pour imagination.
En ce qui concerne "l'écriture storyboard", j'avoue que je n'en ai pas vraiment conscience (surtout que j'ai beaucoup de mal avec l'exercice du storyboard en lui-même !). Mais c'est vrai que je m'imagine énormément ce que j'écris, peut-être un peu à la manière d'un film ! Dans tous les cas, je trouve ta remarque vraiment intéressante et après l'avoir lue, je pense voir effectivement dans mon écriture quelque chose qui s'en rapproche.
Héhé, je suis grillée ! Mais j'aime tellement ce prénom que je n'ai pas pu m'en empêcher. En ce qui concerne Clément Ader... je suis assez éberluée ! Pour tout t'expliquer, j'ai effectivement choisi Ader par rapport à Clément Ader. Je n'ai d'ailleurs eu aucun mal à le choisir, j'aimais beaucoup la sonorité du prénom Olive et du nom Ader mis côte à côte. Mais le nom de famille d'Avril a énormément changé et j'ai eu beaucoup de mal à choisir quelque chose qui collait avec son prénom. Je n'en suis pas encore totalement satisfaite mais c'est le mieux que j'ai trouvé jusqu'ici . Ce qui fait donc que j'ai choisi Clément bien après avoir choisi Ader. En conséquence, je n'ai jamais tilté sur Clément Ader et tu m'as ouvert les yeux xD Intervention inopinée de mon subconscient ou pure coïncidence, qui sait ?
Je suis vraiment contente que tu aies ressenti cette ambiance terne dans ce premier chapitre. Il a connu pas mal de réécritures et j'ai toujours tenu à garder la nuit, les ombres, la lumière ténue des lampes à gaz justement pour obtenir une ambiance particulière.
Enfin, bref, un grand merci pour ton commentaire, tes remarques, et tous tes compliments, moi qui manque souvent de confiance en moi, ça m'a réchauffé le coeur !
En ce qui concerne de futures publications, le premier tome est fini donc ça ne tient qu'à moi de trouver le courage de poster la suite ! Je tiens également à préciser qu'il ne faut plus se fier au résumé qui a pas mal changé depuis que je l'ai posté.
Merci encore de ta lecture (et une nouvelle fois désolée pour le délai de réponse... je suis pire qu'une maison d'édition il faut croire xD).
C'est un premier chapitre intrigant. J'aime bien la manière dont l'ambiance de la boutique est retranscrite. Olive me plaît assez.
Merci d'être passée par ma petite histoire :)
Je suis vraiment heureuse de lire tes remarques et de savoir que ce chapitre t'a plu. J'avais beaucoup de doutes sur cet incipit, notamment sur le rythme et sur le contexte. Comme quoi, c'est vraiment utile de confronter ce qu'on écrit à un regard extérieur.
Merci également pour les petites coquilles et remarques, malgré que je me sois écorchée les yeux dessus, elles ont quand même réussi à m'échapper ;)
Merci encore pour ta lecture et ton commentaire !