Le train vient à la gare, en fanfare, en style,
Fume, fait son souffle, les roues tournent puis s’arrêtent,
Arrêt ; il se pose, fier, et ouvrant ses gueules,
Il les referme, et part au rythme du clic-clac.
Cliquetis, campagne, les moteurs qui suintent
En une expiration, y’a rien qui ne l’éreinte…
Toi, le train, ô l’infatigable,
Amène-moi donc à bon port !
En croisade à travers la sombre et triste nuit,
Courant toujours comme un éclair qu’on dérate,
Tout s’agite et s’anime, le train chancelant…
Plaisir du danger et tangage exhilarant.
Puis, le grand s’arrête, repos bien mérité,
Reprenant ses esprits avant l’heureux départ.
Toi, le train, ô l’infatigable,
Amène-moi donc à bon port !
Derniers mètres. Un dernier effort. Derniers souffles.
Les pistons manquent de se casser… Le train tient
Debout ; claquant, sifflant, pantelant, exhalant…
Toi, le train, ô l’infatigable…
Tu ne l’es pas tant, après tout…