Au dehors, Lazare marcha doucement et l’homme sembla s'adapter à son pas. Cela faisait longtemps qu’il n’avait pas eu l’occasion de savourer l’extérieur – La Moustache, en effet, refusait que les enfants ne sortent durant toute la durée de l’hiver. Il ne fallait pas attraper froid, le rhume coûtait trop cher. D’ailleurs, hiver ou non, Lazare ne se souvenait pas avoir un jour dépassé la Bleue Mare et les arbres du fond du Parc. Son monde avait été clos et rond comme un ventre de mère. Ce qu’il en imaginait, du moins.
La neige sous ses pieds faisait de drôles de bruits. Ce n’était pas exactement doux et léger, plutôt compact, crissant, comme les dents de ses camarades la nuit, les unes contre les autres. Il songea qu’il ne les entendrait plus, qu’il n’avait même pas su, la nuit dernière, que c’était la dernière fois. Que là aussi, c’était un peu drôle, de ne s’attacher aux choses que quand elles n’existent plus. Un peu bête.
L’air était si froid qu’il sentait la fumée. Il frissonna et frotta ses mains l’une contre l’autre, par-dessus la poignée de l’étui à violon dans lequel était conservé l’ensemble de ses possessions – dernier cadeau de Perce-Mur. Tout le monde était si sûr que Lazare ne quitterait jamais l’Orphelinat avec quelqu'un que nul n’avait pensé à lui acheter une valise, pour quand il partirait.
– Je suis désolé.
L’homme désigna ses petites mains bleues du menton et enleva ses gants avec une moue d’excuse. Il les lui tendit, et Lazare ne fut pas sûr qu’ils soient pour lui. Il n’avait jamais eu de gants, et encore moins des gants trop grands, de grandes personnes. L’homme insista de la tête, et ses lunettes glissèrent alors dangereusement tout au bord de son nez.
– Je me suis dit que nous pouvions marcher un peu ensemble. Le fiacre ne me semblait pas une bonne idée, après…
Il agita ses doigts maigres près de son visage, en direction de tout ce qu’ils venaient de quitter, derrière eux, et s’éclaircit la gorge assez sèchement.
– Je ne pense pas que ça soit agréable, d’être enfermé dans un fiacre avec un inconnu.
Les lunettes descendirent encore, et Lazare attendit qu’elles tombent, comme lorsqu’il regardait les gouttes couler en petits chemins tordus le long des vitres, jusqu’à ce qu’elles disparaissent. Il se demanda un instant s’il aurait lui-même des lunettes un jour, puis se rappela que deux verres ne lui serviraient pas à grand-chose. Un monocle était suffisant, pour son visage.
Il aurait fière allure, avec un monocle.
– N'es-tu pas d’accord ?
Il était d’accord, et sa tête se secoua comme un petit yoyo. Il effleura les vieux gants en peau du bout des doigts – eux aussi, ils allaient lui donner fière allure – et pensa qu’il n’avait peut-être jamais rien touché d’aussi doux, même s’il n’était pas sûr. Il n’était pas sûr de pouvoir se rappeler de tout ce que ses doigts avaient touché un jour. Lorsqu’il les enfila, il vit que l’homme le regardait avec l’air de quelqu’un qui attend, curieux.
L’homme ne le regardait pas à cause de son œil. Il le regardait différemment, presque comme Miche et Perce-Mur – comme si, derrière, lui-même n’était pas sûr des choses. Comme des adultes qui se rappellent qu’ils ont été enfants.
Lazare sentit sa voix trébucher lorsqu'il demanda :
– Je peux vous donner un nom ?
L’homme pencha sa tête sur son épaule gauche, surpris, et ce mouvement lui plut tant qu’il pencha la sienne sans y penser, lui aussi. Il était le mouvement qui prouvait que les lunettes de cet homme n’étaient pas comme les autres : ces lunettes-là ne tomberaient jamais, comme si elles faisaient partie de son visage depuis le tout début. Il ajouta alors, pour ne pas paraître trop bizarre et pour s’expliquer :
– On n’est plus des inconnus, quand on donne un nom à quelqu’un.
Il crut voir un bout d’œil se plisser.
– As-tu des suggestions ?
Lazare fut un moment attrapé par le bonheur de ses mains chaudes dans les gants trop grands, de ses pieds dans le froid et de sa tête sous le vent. Si La Moustache le voyait ainsi, avec ses joues trop rouges et sans son cou, rentré dans sa cape trop petite pour lui, il ne serait probablement pas content, pas content du tout.
La soudaine idée qu’il ne verrait plus jamais La Moustache suffit presque à réchauffer d’un coup tout le reste de son corps, du bout de ses orteils à ses oreilles glacées. Après un bref coup d’œil à l’homme, qui le dévisageait toujours, il réfléchit puis murmura :
– « Binocle ».
Les épaules de l’homme tressautèrent, et Lazare ne sut dire si c’était bien ou mal.
Pendant un long moment, ils marchèrent ainsi en silence, empruntant des ponts, des rues qu’il n'aurait pas su reconnaître – qu'il ne connaissait pas. Le monde lui sembla soudain si grand qu’un nouveau frisson lui secoua les épaules. Puis, enfin, ils s’arrêtèrent devant une maison tout en long et en pointe, à l’image de son propriétaire, étranglée entre deux chapelleries. En bas, sur sa vitrine, des lettres d’or faisaient lire « Souvenirs » sans rien d’autre, ni avant, ni après. Lazare songea que c’était un peu court, mais ce n’était pas à lui de songer à ces choses. La poignée de la porte était ronde et dorée, dodue comme un gros nez par dessus la serrure. L’homme y enfonça une clef un peu courte, elle aussi, pour une porte si importante.
Ils entrèrent dans la lumière mourante, le silence et la poussière, et Lazare s’arrêta un instant sur le seuil pour regarder autour de lui et profiter de l’odeur inédite du plancher, recouvert de cire d’abeille – un plancher très vieux mais qui n’ose pas craquer, entre les lattes et les rais de lumière faible rapportés du dehors. Le long d’un mur, derrière un gros comptoir, des étagères pleines de petites fioles s’élevaient. De tailles identiques mais de couleurs différentes, elles formaient un drôle d’arc-en-ciel qui, l’après-midi finissant, paraissait tout prêt à se mettre en sommeil.
L’homme alluma une lampe à huile à proximité de son visage, et Lazare distingua un sourire un peu tordu, peut-être par manque d’habitude. Après quelques instants, il répondit enfin :
– Va pour Binocle.
Lazare suivit l'homme – Binocle – dans un escalier étroit et grincheux, enroulé sur lui-même, jusqu’à une grande pièce où pas un coin ne semblait avoir été oublié. Aux gestes que ce dernier faisait sans y penser, ses doigts maigres accrochant tasses, thé et cuillers, à la façon dont il esquivait de la tête les plantes qui les regardaient du plafond, Lazare sut que quelque part dans cet endroit était caché le vrai cœur de la maison.
Les endroits avaient toujours un cœur, comme ceux des gens. A l’Orphelinat, le cœur était situé sur la table de la cuisine, près du poignet de Miche, lorsqu’elle tournait le bouillon en rond juste après l’avoir retiré du feu. C’était toujours là qu’il faisait le plus chaud, le plus vivant et le plus vrai.
Lazare n’était pas encore sûr de pouvoir identifier le cœur d’ici, avec certitude. Mais il avait le temps de pouvoir le rencontrer plus tard, de faire sa connaissance, de se sentir chez lui. Cette possibilité le réconforta.
– Assieds-toi.
Il s’exécuta sans dire un mot et coinça ses mains entre ses jambes pour ne pas avoir à les poser quelque part où il ne fallait pas. Son œil s’attarda avec attention sur la tasse posée devant lui, visiblement vieille mais très propre, et recouverte de minuscules fleurs bleues. Elle paraissait étrangement délicate sur le bois de la grosse table en chêne, presque déposée là par erreur. Lorsque Binocle y versa du thé, Lazare résista à l’envie d’enrouler ses doigts autour pour sentir le liquide réchauffer progressivement la porcelaine. Il garda ses doigts à ses mains, bien serrées l’une contre l’autre.
Le thé sentait bon. Le nez au-dessus de sa tasse, les narines remplies par la fumée, il pouvait même en percevoir un peu de bergamote. Binocle s’assit et le regarda faire calmement, sa tasse à lui crochetée entre ses phalanges, près de sa bouche. Après un long moment, il déclara :
– Ça peut toujours brûler un peu, mais ça ne mord pas.
Le thé était bon, aussi, et la porcelaine juste assez chaude, comme il l’avait imaginée. Lazare sentit le liquide couler à l’intérieur de lui et achever de rattraper tous les endroits qui étaient restés froids par le dehors.
Un chat d’un gris souris vint se faufiler entre ses jambes puis se percher à son côté, sur le banc où il était assis. La tête penchée sur le côté comme son maître, il l’observa comme pour lui demander ce qu’il pouvait bien faire ici, chez lui.
Ils burent en silence, simplement attachés au moment. Lazare commençait à comprendre que Binocle n’était pas de ces personnes trop bavardes, comme La Moustache. Cela lui convenait – lui non plus n’aimait pas trop parler juste pour parler. Alors que ses doigts osaient enfin s’approcher du petit museau inquisiteur puis se perdre dans la fourrure du chat sans nom, Binocle s'éclaircit la gorge.
– As-tu des choses à me demander ?
Beaucoup. Mais Lazare n’était pas sûr que « beaucoup » soit suffisant pour lui, ou acceptable pour Binocle. Ce n’était pas parce qu’il préférait peu en dire qu’il ne voulait pas savoir – généralement, il préférait apprendre les choses par lui-même, ou imaginer les réponses. Mais il était toujours curieux. Il repensa à l’inscription, sur la vitrine, et aux fioles, derrière le comptoir. Son visage se contracta un peu, puis relâcha très vite :
– Vous vendez de vrais souvenirs, dans les fioles ? Des souvenirs de vrais gens ?
Binocle secoua la tête négativement puis pinça la bouche, comme pour nuancer son refus. Il regarda ailleurs.
– Je le pourrais, mais ce serait… compliqué. Je préfère en créer.
Lazare ne parut guère décontenancé par cette révélation. Son index minuscule joua un instant avec sa cuiller.
– Ça ressemble à quoi, un faux souvenir ?
Binocle, d’abord, ne bougea pas d’un pouce. Seule sa bouche frémit lorsqu'il demanda :
– Ça ressemble à quoi, selon toi, un vrai souvenir ?
Lazare leva le nez en l’air, quelques secondes, et écarquilla les yeux. Il ne savait dire s’il était plus frustré par le fait que Binocle ne lui ait pas répondu ou par le fait que lui se trouvait incapable de répondre. Ses yeux se plissèrent.
Binocle reformula :
– Quel mot mettrais-tu sur ce moment ?
C’était difficile, de résumer beaucoup de choses en un seul mot. C’était glisser soigneusement un bout d’odeur, de saveur, de couleur dans chaque lettre, dans chaque trait, pour en faire une valise facile à emporter avec soi. Mais lui n’avait même pas de vraie valise.
Lazare ferma les yeux pour se concentrer. Il pouvait toujours imaginer ce qu’il souhaitait garder de ce moment dans son étui à violon, pour plus tard.
Les doigts perdus entre les oreilles fines et nerveuses du chat, il repensa aux feuilles de thé et au bruit de l’eau brûlante qu’on verse dessus comme un velours. Au froid qui mord les joues puis qui disparaît près du feu, laissant derrière lui une empreinte qui pique un peu jusque sous la mâchoire. Il entendit les va-et-vient étouffés du balancier de l’horloge, sur sa gauche, et respira l’odeur des brins séchés et du vieux bois épais. Il imagina alors consciencieusement toutes les porcelaines à fleurs posées devant lui au travers des années, tous les repas fumants et tous les ronronnements. Toutes les tempêtes de neige de tous les hivers vécus, entre dehors et dedans. Lorsque son cœur se gonfla juste assez, il ouvrit les yeux et répondit enfin :
– La chaleur.
Binocle le considéra un moment sans rien dire. Puis il acquiesça d’un mouvement si léger de la tête que Lazare n’aurait su affirmer qu’il avait vraiment bougé.
– La chaleur. Elle est présente dans mille détails que tu ne pourras pas tous garder, demain.
Il désigna le chat du bout d’un ongle.
– Un souvenir, ce n’est pas conserver tout ce qui a été véritablement vécu. Aucun de nous deux ne pourrait dire combien de poils contient sa fourrure, et pourtant, toi et moi y avons déjà plongé la main. L’essentiel, ce n’est pas cela. Ce sont les sensations que tu gardes.
Il s’interrompit, puis voyant que Lazare attendait toujours, ajouta :
– Il n’y a que quelques détails infimes qui comptent, dans un souvenir. Quelques mots, des couleurs, des odeurs, des textures. L’important, c’est que tous ces morceaux, une fois bien dosés et réunis, créent quelque chose de fidèle. De suffisamment important pour rester vivant.
Enfin satisfait, Lazare hocha la tête. Alors que Binocle se levait, tout droit et rigide, il déclara :
– C’est à votre tour.
Binocle s’immobilisa net et haussa son sourcil. Lazare reprit :
– Vous avez le droit de me demander des choses, vous aussi.
Lazare n’avait jamais vraiment compris pourquoi les adultes pensaient ne pas avoir le droit de poser des questions. Il trouvait ça plutôt stupide, comme s’ils étaient différents.
Une vague étrange passa sur le visage de l'homme. Il sembla hésiter, un instant, puis demanda simplement :
– Quel nom veux-tu donner au chat ?
Le petit qui propose de lui "donner un nom", c'est excellent comme idée, je ne sais pas si c'est comme ça dans tout ce monde où si c'est seulement lui qui pense différemment, mais j'aime beaucoup.
A lire la suite, je pense que c'est lui qui pense différemment, et c'est justement ce qui intéresse cet homme. Il ne vend pas de "vrais" souvenirs... et pourtant... nous savons d'avance qu'il va le faire, c'est si triste !
Ah, et tu précises que ce chapitre n'est pas aussi "ciselé" que les autres... pas d'inquiétude, il se lit comme du petit lait et je le trouve vraiment très bien écrit ! (soit tu l'as déjà retravaillé entre-temps, soit tu as pris le pli de bien écrire dès ton premier brouillon!) :)
Ce chapitre fait chaud au coeur, ça fait un bien fou de voir Lazare trouver une personne bien qui le comprend et l'accueille. Leur relation est si touchante et l'atmosphère que dégage ce chapitre est si chaleureuse, ça donne envie de s'enrouler dans des couvertures et de boir du thé <3
Je me demande pourquoi Lazare n'a pas cherché à connaître le vrai nom de Binocle. est-ce qu'il y a une raison particulière? Je suis juste curieuse; Binocle et Lazare, ça sonne très bien :)
La réponse à la question du vrai nom de Binocle est très simple : je ne le connais pas moi-même. J'ai tenté d'en chercher un, d'en trouver un, mais ça ne fonctionne jamais avec moi... J'ai toujours la sensation de trahir un perso, quand je choisis quelque chose de façon arbitraire, les concernant. Du coup je triche : pour l'instant, tout au long du récit, les rares fois où le véritable nom de Binocle pourrait intervenir, quelque chose interrompt le moment. Garderai-je ce procédé jusqu'au bout ? Binocle me livrera-t-il son vrai nom avant la fin ? Aucune idée, nous verrons bien ! Et je dois avouer qu'une part de moi aime bien l'idée que seul Lazare ait un prénom à lui, et non un surnom... Pas mal de personnages jalonnent cette histoire, et tout-e-s sont nommé-e-s par quelqu'un d'extérieur, en lien avec une chose ou un statut. Lazare est orphelin, mais il a un prénom bien à lui. :)
Je vote pour le côté nostalgique, c'est quelque chose qui m'anime beaucoup ! Pour ce qui est du côté glauque propre au Magasin des Suicides, il ne me dérangerait pas qu'on le retrouve un peu dans Lazare... La notion de "glauque" m'apparaît comme une réaction épidermique de notre part, un qualificatif que nous posons sur ce qui nous dérange et que nous ne parvenons pas forcément à nommer, ce qui plane, ce qui est caché, ce qui ne tourne pas rond... Cet aspect-là me plaît beaucoup aussi, à l'occasion.
Merci, en tout cas, de passer par ici ! <3
La comparaison avec le Magasin des Suicides me fait plaisir, même si je ne connais pas encore le film d'animation (seulement le livre de Teulé). Je n'y avais pas pensé, mais il y a effectivement quelque chose de très approchant... J'apprécie toujours le contraste entre le joli et le cruel, le beau et le bizarre.
Merci, donc, d'y avoir pensé !
Je suis toujours très heureuse que l'on s'attache à Binocle, je ne m'y attendais pas autant (je sais qu'il est plus facile de se concentrer sur Lazare, sur ses découvertes). Mais Binocle est vraiment important, lui aussi, à sa façon, et c'est un personnage que j'affectionne beaucoup. :)
J'espère que la suite te plaira ou t'aura plu !
C'est vraiment super ! Très honnêtement, c'est le chapitre que je préfère jusqu'à maintenant !
Tu donnes à ce chapitre une atmosphère chaleureuse, comme un cocon, je ne sais pas trop comment l'expliquer mais quand on lit, on a vraiment l'impression d'être là, dans la pièce, avec Lazare et Binocle.
A propos de Binocle, c'est un personnage que j'aime beaucoup, plutôt silencieux, on voit qu'il est doux...
Enfin voilà... Que de compliments !
A bientôt ! ^^
Merci, en tout cas. J'espère que la suite ne te décevra pas. <3
Toujours aussi formidable.
J'aime beaucoup ! Parce que ton style évolue ! C'est un peu différent des chapitres précédents. On est moins perdu (pas dans un sens négatif hein). On entend Lazare parler ! Je ne sais pas comment dire, mais on commence à apprendre à le connaître mieux ! Avant, même si on suivait ses pensées, il restait assez lointain de nous. Là on s'attache à lui...
Bon je m'arrête là parce que je veux savoir la suite !
J'ai noté une phrase qui m'a posée problème à la lecture :
"L’homme désigna ses petites mains bleues du menton et enleva ses gants avec une moue d’excuse" puisque j'ai dû relire pour comprendre le "ses" de ses petites mains bleues.
Merci pour ce joli instant de lecture :)
Il est déjà arrivé que l'on me pose cette question du "temps" (combien de temps je mets à écrire, etc.), et je crois que la réponse ne te surprendra pas : beaucoup. Trop, sans doute.
Celles et ceux qui ont pu s'arrêter sur mon JdB savent que je suis quelqu'un qui doute beaucoup, pour l'écriture comme pour le reste. Ecrire m'est douloureux. Ma focalisation sur les détails (c'est comme ça que je fonctionne, dans la vie), sur le rythme, sur le son, tout ça me pose problème lorsqu'il s'agit d'écrire vraiment, d'avancer. Je suis donc d'une lenteur exaspérante.
J'aimerais t'écrire que tout ça est très naturel, que Lazare coule de source et que je gère cette histoire en claquant des doigts, mais hélas, pas du tout. :D Les personnages me viennent d'un coup et tout entier, c'est une facilité, mais quand il s'agit de les mettre en mouvement, c'est autre chose...
Bref, merci pour ton enthousiasme, ta chaleur. J'espère que la suite ne te décevra pas. <3
Mon seul bémol viendrait peut-être du style, que je sens peut-être un peu moins ciselé que dans les parties précédentes. Je pinaille, je pinaille ! J'ai l'impression que cela crée une forme de cassure, pour autant, je ne me suis pas du tout ennuyée dans cette scène. Elle dit beaucoup de choses ; elle les dit peut-être juste un peu moins fort et distinctement que les autres scènes, mais je suis convaincue qu'avec peu de réajustements, tu pourrais la rendre beaucoup plus forte. Par exemple, j'ai eu le sentiment diffus qu'il y avait plus d'adverbes que dans les parties précédentes.
J'espère que ce commentaire pourra t'être utile !
En tout cas, je continue avec une joie toujours renouvelée de découvrir ton histoire.
Merci de t'arrêter sur mon histoire, en tout cas. <3
Si ton chapitre est peut-être (et très légèrement moins approfondi que les autres) je le trouve quand même remarquablement génial ! Cette ambiance calme, profonde, et un peu nerveuse aussi a su me charmer ! La maison de Binocle me fait réellement rêvé, comme tout tes personnages, dont le chat qui n'a pas encore reçu de nom. Binocle attise vraiment ma curiosité, et ta plume est vraiment... Whaouh ! Je ne sais pas trouver d'autres mots ;)
J'ai hâte de lire la suite ! A très bientôt, et que l'inspiration soit avec toi !
Pluma.
J'espère que la suite de cette histoire te plaira autant, en tout cas !
<3
Encore une fois, une très belle scène, une relation touchante et singulière qui se crée entre les deux personnages...
Je ne sais pas si tu attends qu'on te fasse des "critiques" j'avoue que c'est pas facile de trouver des points négatifs à améliorer...
Donc je continue de dire merci. :)
Encore un super chapitre ! Il ne donne pas l'impression d'un brouillon, preuve de la qualité palpable de ton texte :)
J'ai hâte d'en apprendre plus sur ces souvenirs confinés dans ces mystérieuses fioles. Ce détail m'intrigue ^^
Bonne continuation à toi,
Elo
J'apprécie énormément la vision que tu as de Binocle et de la relation naissante entre lui et Lazare... Je tâche effectivement de ne pas leur ôter une part de douceur qu'il me semble nécessaire d'entretenir entre eux. Leur relation est essentiellement basée sur des non-dits, et j'aimerais pouvoir montrer l'insécurité que cela crée, de ne pas dire les choses. :)
J'espère que la suite de leur petite vie te plaira autant, en tout cas.
<3
Je pensais à un esclave, je me suis un peu trompée... ^^' Mais le fait de prêter, de décider à la place d'une personne me paraît bien étrange... Ce doit être dû à son statue d'enfant... Et à l'époque, évidemment...
J'ai remarqué que ce roman est structuré un peu comme un film, c'est fait exprès ?
Ne pas donner un vrai nom aux personnages est un concept original. :-)
Je ne répondrai pas à tes interrogations concernant le statut de Lazare, pour ne pas trop en dire (même si tu te montres plutôt perspicace... ;)).
Pour ce qui est de la "structure comme un film", j'avoue ne pas savoir du tout. C'est ce qui m'est venu le plus naturellement lors de l'écriture, avant que je n'établisse mon plan, et j'ai décidé de la conserver. Je ne saurais pas trop analyser ça, pour être honnête...
J'espère que la suite continuera de ta plaire (si tu continues bien sûr) !
Je suis vraiment très touchée par tous tes ressentis, j'essaye toujours de faire en sorte que mes histoires aient une petite part d'insolite parce que c'est ce que je préfère, ce qui m'émeut, en tant que lectrice. Et concernant l'aspect encore pour moi très brouillon de cette scène et des suivantes, il m'a fallu beaucoup de temps pour oser les publier parce que je ne trouve pas qu'elles sonnent juste, exactement tel que je le voudrais... Mais comme je l'ai précisé dans ma note, tout l'enjeu est justement d'apprendre à lâcher-prise là-dessus.
(Et le détail de l'étui à violon est tout à fait personnel : j'en possède deux à la maison alors que je ne joue pas de violon, récupérés d'un luthier qui souhaitait s'en débarrasser, et qui me servent de petites valises à choses. J'y suis bêtement attachée.)
J'ai particulièrement aimé cet étui à violon qui à un très jolie double sens, c'est d'ailleurs peut-être ainsi que j'aurai nommé le chapitre selon moi: l'étui à violon.
:)
Au dehors, Lazare marcha doucement et l’homme sembla s'adapter à son pas.
Ne serait-elle pas mieux à l'imparfait ? ... Lazare marchait doucement et l'homme semblait... :)
J'avoue ne pas avoir pensé à nommer cette scène selon l'étui à violon et ma foi... Je le regrette un peu, c'est vraiment une très jolie idée.
Concernant le temps employé dans la première phrase, j'ai opté pour celui-ci parce que visualisais ce départ comme une foulée nouvelle, en fait, quelque chose qui puisse vraiment marquer l'action de passer un seuil. L'imparfait a une valeur de durée, de rythme déjà pris presque sans y penser... En revanche, je n'avais pas envisagé que ça puisse sembler un peu étrange, effectivement. Il va falloir que j'y réfléchisse !
Je suis séduite par les souvenirs en fioles (si tu continues de me lire, tu découvriras qu'on y range d'autres choses dans le monde que j'ai inventé... :).
Merveilleux, c'est le mot qui me vient quand je te lis. J'ai un énorme coup de coeur pour ton style.
Hâte de voir que cela donne quand ce n'est pas un "brouillon" !
Bravo !
Pour l'instant je tâche d'écrire l'intégralité de mon histoire au brouillon, pour savoir précisément où j'avance, puis il me faudra tout réécrire pour que ça sonne juste à l'oreille... Autant dire que Lazare n'est pas près d'être fini !
(A titre informatif, cette scène n'intervient que dans les quarante premières pages de mon brouillon, j'en ai 200 d'écrites et je ne suis grossièrement arrivée qu'à la moitié de mon histoire. :D)
J'ai bien aimé ce chapitre et cette manière que les personnages ont de s'apprivoiser.
L'ambiance est très mystérieuse, très calme, on entendrait presque les mouches voler :D En tout cas c'est la sensation que j'ai eu avec ces deux taiseux.
Tu as une plume lisible qui retient bien l'attention. Et je trouve qu'il y a un bon équilibre entre les dialogues, les descriptions de l'environnement et du monde intérieur de Lazare.
Ton ressenti concernant "l'harmonie" entre descriptions et dialogues est très rassurant, car c'est l'une des choses qui me pose le plus souci lors de l'écriture... Les dialogues ne sont pas mon fort (sans doute parce que je ne suis moi-même pas douée du tout pour tout ce qui est communication orale :D), donc je prends garde à leur rédaction et la façon la plus juste de les introduire dans tout le reste... J'espère continuer à m'en sortir aussi bien par la suite !
Il y a tellement de couleurs, qui se marient très bien les unes avec les autres, par-dessus une atmosphère de coton ou de nuage qui laisse un goût très doux.
J'adore ce bout d'intrigue autour des souvenirs, de leur confection et de leur commerce. Les personnages sont tous attachants, jusqu'au chat, et j'ai vraiment hâte de savoir ce que tu nous réserves.
Je me répète, mais à chaque fois que tu ressurgis sur Plume d'argent, je suis aux anges !
A très vite ;-)
Je suis fan fan fan de ta plume. Tu sais marier les mots avec délicatesse et délice.
Merci pour ce moment magique de lecture ! Et j'ai très hâte que tu publies la suite de cette histoire