- II -

Notes de l’auteur : Update 04/12/24 : je viens de remanier le chapitrage en fusionnant / séparant les chapitres, parce que je me suis rendue compte que certains passages d'un chapitre à l'autre n'étaient pas toujours pertinents, et je me dis, zut, il va y avoir certains lecteurs qui auront manqué un ou plusieurs épisodes et qui seront perdus. Je suis vraiment désolée pour la gêne occasionnée, parce qu'il va peut-être vous falloir retourner un peu en arrière...

L’air frais du matin saisit Bell en plein visage, et elle se prit à aimer cette sensation. Quand elle respirait, c’était comme si la brise, vibrante, s’engouffrait en elle et se blottissait dans sa poitrine. Un chemin descendait du château vers une forêt. Elle ne l’avait jamais suivi jusqu’au bout, car on lui avait dit de ne pas le faire. Bell n’avait pas beaucoup joué dehors, de toute façon.

Mais ce jour-là, tout était différent. Bell s’était donné le droit d’agir comme bon lui semblait. Elle éprouvait cette fierté piquetée d’appréhension des enfants qui chapardent, l’impression de voler pour la première fois. Or, ce qu’elle serrait entre ses mains, palpitant, fragile et chaud, alors qu’elle descendait le chemin qui menait vers la forêt, c’était sa vie.

Elle marchait avec énergie. Comme elle n’était pas habituée à l’exercice, elle s’arrêtait souvent pour reprendre sa respiration, puis repartait. Un soleil froid de fin d’hiver se levait rapidement. Tout était calme, sauf Bell dont l’âme illuminée dansait tout autour d’elle. Du palais, si on la cherchait, on ne pourrait plus voir d’elle qu’un petit point à la lisière du bois.

Alors qu’elle s’apprêtait à se glisser sous les feuillages, elle vit un arbre, long et mince, qui se mit à remuer. Il était jeune, couvert de ramilles minuscules et de bourgeons, et s’agitait vivement comme pour lui faire signe. Bell s’immobilisa. Elle avait une mauvaise vue, et ses lunettes ne lui permettaient de distinguer avec netteté que ce qu’elle fixait et qui se trouvait au centre de son champ de vision. Le reste était flou. Alors elle passa en revue le tronc, de la cime aux racines, mais il n’y avait pas de racines : c’était une branche qui flottait dans les airs, à quelques centimètres du sol, toute droite. Elle remonta le long de la branche. À un moment apparut un nœud dans le bois, une espèce de boursouflure. En y regardant de plus près, cette boursouflure avait des doigts. C’était une main. Une main si petite qu’on aurait dit celle d’un enfant, si elle n’avait pas été fripée. Bell, pour ne pas avoir le tournis, suivit lentement la ligne, vers la gauche, qui menait de cette main à un poignet, du poignet à un bras. Et puis elle la vit.

Une mendiante, assise en tailleur, s’appuyait sur la branche souple, encore couverte de feuillage. Pour saluer, la femme leva sa main gauche.

― Bonjour, dit-elle, et elle attendit, posant des yeux rieurs sur ceux de Bell.

La femme était maigre comme une fleur sans eau. Bell mit un certain temps à répondre. Cette femme, elle ne la connaissait pas. La tête lui tournait.

― Bonjour, fit la jeune fille, et sa voix partit se fondre dans les chants d’oiseaux.

Il y eut un silence.

― Il fait un peu froid, vous savez, reprit la mendiante, vous pourriez me donner quelque chose ?

La vieille femme n’avait presque rien sur elle. Pourtant elle souriait, car la joie de Bell, à ce moment-là, touchait et réchauffait tous ceux qu’elle approchait et qui étaient un peu sensibles.

― Est-ce que vous voulez mon manteau ? siffla la jeune fille de sa voix aérienne.

La mendiante se redressa pour l’examiner des pieds à la tête, plissant légèrement les yeux. Un sourire étirait ses lèvres fines. Elle reprit d’une voix plus ferme, plus profonde, comme si ce n’était pas la même personne qui parlait.

― Les nuits sont fraîches, et tu pars pour un long voyage, Isabelle. Est-ce que tu es sûre de vouloir me donner ce manteau ?

Bell était interloquée. Un regard amusé perçait sous les paupières plissées de la vieille femme. À la réflexion, cela ne la surprit pas, que cette personne connaisse son nom. On devait parler un peu d’elle, dans le royaume. Sans doute à cause de ses sœurs qui, chaque fois qu’on leur demandait de faire quelque chose, se plaignaient en évoquant leur grosse sœur myope, avec sa voix flûtée, qui passait ses journées à lire dans sa chambre.

C’était ce que pensait Bell, à ce moment-là, mais il faut dire que Bell avait beaucoup d’imagination.

― Ça ira, vraiment, chuchota-t-elle, et elle lui donna son manteau d’un geste précipité.

Elle allait repartir, quand une brassée de feuilles tendres et de pointes piquantes se jeta sur son visage. La vieille femme avait tendu sa branche devant Bell pour l’empêcher d’aller plus loin. Bell sentit monter en elle une once d’agacement.

― Prends ça, en échange.

La mendiante fourra dans les mains de la jeune fille une dent de fauve montée en pendentif. Bell interrogea la vieille femme du regard. Celle-ci eut un mouvement de tête impatient, et lança d’une voix amusée :

― Mets-la à ton cou.

Bell retourna la dent dans tous les sens. Elle était longue comme la paume de sa main, légère, tiède et douce au toucher. Bell la passa autour de son cou et allait remercier la mendiante. Mais quand elle releva la tête, la vieille femme avait disparu.

Elle regarda de tous les côtés. Pas de trace de la mendiante. Elle avait pris le manteau, donné la dent et s’était volatilisée. L’objet était toujours là, chaud dans sa paume. Bell le serra contre elle comme pour s’assurer que tout avait été bien réel. Puis elle revint à elle, haussa les épaules et s’enfonça dans la forêt.

 

 

Marchant au milieu des arbres, Bell se sentait étrangement en sécurité : elle n’était plus du tout visible depuis le palais et risquait moins d’être rappelée dans son enceinte. Son pas se faisait de plus en plus léger.

Les arbres étaient chétifs, le vent passait au travers, les feuilles voletaient, timides et fragiles entre les branches, et elle avait dû ralentir son pas pour ne pas se cogner contre un tronc ni trébucher contre une racine. Pourtant, c’est à ce moment-là que tout changea. Bell avait cru franchir un seuil au moment où elle avait passé le pas de la porte du château, mais elle ne réalisa qu’elle était vraiment partie qu’après avoir traversé la lisière de cette forêt d’arbres fins. À ce moment, elle se sentit, sinon une parfaite héroïne, du moins un personnage de sa propre histoire.

Elle avançait lentement, posant ses mains sur les troncs qu’elle croisait comme on s’appuie sur des épaules amies, quand elle entendit un gémissement. C’était un cri étrange, profond, le genre de lamentation qui pourrait aussi bien venir d’une bête que d’un être humain.

Bell suivit la plainte au milieu des fourrés jusqu’à percevoir, sous les frondaisons, une large ombre grise qui s’agitait en geignant. Elle fixa la silhouette avec attention. Des contours se dessinèrent. Une queue balayait l’espace d’un mouvement nerveux. Un corps était tout entier tiré vers l’arrière, sauf une patte qui ne bougeait pas.

C’était un grand chien, ou peut-être un loup. En s’approchant, Bell comprit qu’une de ses pattes avant se trouvait prise dans le piège d’un chasseur.

N’importe qui se serait éloigné de peur d’être mordu, mais Bell n’avait peur de rien. Elle croyait n’avoir rien à perdre. Après un temps, elle osa s’approcher en s’efforçant de faire le moins de bruit possible, mais des ramilles se prirent dans ses cheveux et craquèrent. L’animal avait l’ouïe fine. Il cessa de gémir et ses oreilles aux aguets pivotèrent dans la direction de Bell. Une branche se brisa sous le pas de la jeune fille. La bête sursauta, et un grondement sourd la secoua si fort que la forêt tout entière émit un frisson. L’animal braqua sur Bell ses yeux jaunes et montra les crocs. C’était un loup. Bell se figea et continua d’observer l’animal. Les grognements cessèrent. La forêt reprit sa lente respiration.

Le sang faisait une tache sombre au sol, à l’endroit où la patte du loup était prisonnière du piège. Le loup l’épiait. Bell vit sa silhouette floue se dresser face à elle, se tendre, tressaillir, puis baisser la tête vers sa patte blessée, comme s'il avait soudain oublié sa présence. Au bout d’un moment, l’animal se remit à gémir. Bell s’avança doucement, se tenant à distance de lui, le temps de s’assurer qu’il n’était plus sur la défensive. Il ne la fixait plus, mais suivait chacun de ses mouvements du coin de l’œil.

― Attends, chuchota Bell. Sois calme, tu veux ? Je vais te sortir de là.

Elle chuchotait volontiers parce qu’alors, on ne s’apercevait pas qu’elle avait la voix trop aiguë. Évidemment, le loup n’aurait rien eu à dire sur la question, mais Bell s’imaginait qu’un murmure avait plus de chance de l’apaiser que son sifflement habituel. Il se tenait sur ses gardes, en silence, comme s’il écoutait, comme s’il avait compris qu’elle était là pour l’aider.

Lentement, en guettant les réactions du loup, Bell tendit les mains vers le piège. Quand elle faillit toucher la patte blessée, la bête eut un mouvement de recul. La main de Bell resta un temps en suspens, puis elle se mit à genoux devant le piège, en saisit les deux parties en évitant soigneusement tout contact. Elle appuya de toutes ses forces et le piège se rouvrit, libérant l’animal.

Le loup retira maladroitement sa patte et se coucha à quelques pas pour lécher sa plaie. Bell s’éloigna et s’adossa à un tronc d’arbre. Elle l’examina tandis qu’il nettoyait sa blessure avec un soin méticuleux. Elle aurait aimé avoir une meilleure vue. Même avec ses lunettes, elle ne voyait du loup qu’une ombre mouvante. Il s’arrêtait de temps à autre pour planter sur elle ses yeux jaunes, et elle croisait son regard sans ciller.

― Merci.

Bell mit un certain temps avant de comprendre que c’était le loup qui s'exprimait.

― Tu parles aux humains ? fit-elle, d’une voix fluette, une voix qui n’était pas sûre d’être entendue.

Les yeux jaunes du loup se tenaient à quelques centimètres du sol, comme deux soleils jumeaux qui se seraient perdus dans la forêt.

― Non, c’est toi qui parles aux loups, répondit-il après un moment.

Il recommença à lécher sa plaie.

Bell sourit. Elle avait à peine fait quelques pas qu’elle était déjà épuisée au point d’halluciner. À ce rythme-là, le « long voyage » que lui avait prédit l’inconnue allait être vraiment très long. Elle émit un petit rire angoissé qui fit frémir l’animal, et il braqua à nouveau ses deux soleils sur elle d’un air qu’on eût dit offensé.

― Je ne parle pas aux animaux, se justifia Bell, après un temps.

Les soleils s’agrandirent jusqu’à se confondre en une seule tache, oblongue et floue. Bell retira ses lunettes, bascula la tête en arrière, et ferma les yeux.

― La dent autour de ton cou, reprit la voix, la voix du loup.

Elle ne venait de nulle part, cette voix. Ce loup n’articulait pas. Il n’y avait pas de mots qui sortaient de sa bouche. Les loups ne parlent pas le langage des humains. Leurs gueules, leurs cordes vocales ne le leur permettent pas, se répéta Bell. Et pourtant.

Bell porta sa main au pendentif, et se dit que cela devait être la seule explication. La mendiante était une fée, elle lui avait donné le pouvoir de parler aux animaux. Bell avait lu des livres sur les fées, cela ne lui paraissait pas extraordinaire, plutôt inattendu. Cependant, s’il suffisait d’une dent pour parler aux loups, tout le monde le saurait. Cette dent était magique.

Si une fée s’était trouvée sur son chemin et lui avait confié cet objet, cela signifiait qu’elle n’était pas tout à fait seule dans sa quête. Bell reposa ses lunettes sur son nez, et se releva difficilement. La sentant bouger, le loup s’agita nerveusement.

― Je peux voir ta patte ? souffla-t-elle.

À force de lire et de fréquenter les médecins, Bell pensait en savoir autant qu’eux. Après un temps d’hésitation, le loup clopina vers elle, et lui tendit sa patte blessée. Tout devint d’un coup beaucoup plus concret. Ce n’était pas une ombre, c’était vraiment un animal. Il était gris, lourd, noueux, soufflait une haleine dont elle éprouvait la chaleur sur sa peau. Il gémit un instant quand elle prit entre ses mains sa grosse patte pesante, griffue, poisseuse, rougie, lacérée par endroits. Elle n’avait pas l’air cassée.

― Je pense que ça ira, conclut Bell prudemment. Je vais te faire un bandage avec mon foulard, quand tu l’auras bien nettoyée.

Il lécha sa plaie avec soin. Quand il eut fini, elle enroula délicatement son foulard rouge autour de la blessure. Elle aimait ce foulard, c’était Elena qui le lui avait offert parce qu’elle disait que le rouge lui allait bien. Bell aurait préféré le garder, mais elle n’avait rien d’autre pour la patte du loup. Au moment où elle le noua, elle entendit l’animal grogner. C’était un grondement faible qui suffit pourtant à la faire tressaillir. Elle chercha la tête du loup, qu’il tenait le plus loin possible d’elle, comme s’il se méfiait. Il ne montrait pas les crocs et considérait le foulard dont il comprenait mal l’utilité. Bell lâcha sa patte et recula. Le loup tenta de la poser au sol, geignit et la maintint encore en l’air.

― Il faudra un peu de temps pour que ça guérisse, expliqua Bell.

Elle hésita à le caresser, et tendit timidement la main. Il recula de son pas mal assuré et elle suspendit son geste. Ils restèrent quelques instants face à face, sans rien dire. Les yeux jaunes du loup balayaient l’espace et s’arrêtaient plus longtemps sur elle, sur le foulard, sur les drôles de loupes que Bell avait à la place des yeux, puis se remettaient à vagabonder. Au bout d’un moment, Bell empoigna son sac à dos, se releva, et s’en retourna vers le chemin qu’elle avait quitté.

― Tu t’en vas ? s’inquiéta le loup, alors qu’elle était déjà à quelques pas.

― Oui, j’ai un long chemin à faire.

― Tu vas où ?

Bell ne répondit pas. Il ne comprendrait pas. Elle reprit sa marche avec autant de détermination que sa vue lui permettait, se tenant aux branches des arbres pour sécuriser son avancée.

― Je viens avec toi.

Elle s’arrêta et se retourna vers l’animal qui l’avait suivie, boiteux, la tête basse, avec sa patte enroulée dans son tissu rouge.

― Si tu veux.

Et elle adapta son rythme à celui, plus lent, de son compagnon.

 

 

Le loup suivait Bell sur ses trois pattes, ses yeux jaunes fixés sur le dos de la jeune fille. La forêt peuplait le silence qui s’était installé entre eux, avec son brouhaha de mousse, de branches craquées, et de piailleries d’emplumés. Le loup, par moments, se demandait ce qu’il faisait là et pourquoi il avait décidé de la suivre. C’était surtout quand la jeune fille marchait devant et ne lui adressait pas la parole. À un moment, il se dit qu’elle avait peut-être peur de lui, alors il profita du fait qu’elle avait ralenti pour venir à sa hauteur. Il ignorait que Bell n’avait pas peur de grand-chose, sauf de perdre son cœur. De son côté, Bell ne parlait pas. Elle ne savait pas quoi dire à un loup, fût-il boiteux. Quand le loup se trouva près d’elle, il eut la surprise de la voir s’asseoir par terre et fermer les yeux. Il se coucha à quelques pas d’elle, maladroitement, en tâchant de tenir sa patte blessée loin des chocs. Il posa son museau dans la terre meuble et ils s’écoutèrent respirer.

La voix de l’animal se fit à nouveau entendre, tranquille. Son timbre était multiple, vibrant, légèrement métallique.

― Les gens ont peur des loups, d’habitude.

Sans ouvrir les yeux, Bell haussa les épaules. Le loup tourna sa tête vers elle et reprit :

― Tu te fatigues vite, ajouta-t-il.

― Oui.

Certains auraient été blessés par cette remarque, mais Bell avait juste envie de dormir.

― Dors, si tu veux. Je te réveillerai avant qu’il soit tard.

― C’est gentil, répliqua Bell, d’un ton naturel.

D’autres auraient trouvé imprudente l’idée de faire la sieste auprès d’un fauve. Bell, pourtant réfléchie, n’avait pas toujours la notion du danger. Elle retira ses lunettes, les posa près d’elle et se roula en boule, la tête posée sur son bras replié.

Dans la pleine clarté de la journée qui débutait, elle tenta de dormir. La terre était fraîche. Comme elle ne marchait plus, elle commençait à avoir froid. Le loup la voyait grelotter et se recroqueviller. Il hésita, puis se leva d’un pas lourd et gauche, la tête basse. Il boita lentement vers elle pour ne pas l’effrayer. Penché sur elle, il souffla d’abord un air chaud sur son bras pour annoncer sa présence. Bell ouvrit les paupières et ne vit que les yeux du loup, flottants comme deux billes d’or dans un univers où tout était flou. Ils dansaient, pâles dans la lumière du jour, tout près. Elle sentit encore son souffle long caresser sa gorge, pareil à un courant de chaleur qui la traversait depuis son cou jusqu’à son cœur. Comme elle ne s’éloignait pas, le loup se laissa tomber lourdement à côté d’elle pour lui tenir chaud. Au contact de sa fourrure, les tremblements s’arrêtèrent et Bell s’assoupit.

 

 

La jeune fille avait besoin de beaucoup de sommeil, et le loup n’avait pas la même notion du temps qu’elle. Il trouvait plus prudent de se déplacer à l’aube ou au crépuscule. C’est pourquoi il la réveilla en silence au moment où il sentit que le soleil déclinait. Il posa alors son museau sur sa joue. Elle se frotta les yeux et s’étira. Le loup poussa vers elle ses lunettes, qu’elle cherchait à tâtons.

Quand elle les eut mises, Bell resta un temps assise sous l’arbre, à regarder le loup qui semblait attendre le signal du départ. Le ciel, à travers le feuillage, avait pris des nuances mauve et crème.

― Il est quelle heure ?

Le loup ne comprit pas la question, et se contenta de bâiller. Doucement, elle approcha sa main de son cou et le caressa. Sous sa paume, elle sentit son poil épais se hérisser, son corps frissonner sous la fourrure. Puis il se laissa faire.

― Tu es sûr que tu es un loup ?

Si les loups pouvaient rire, ils s’y prendraient exactement comme celui-là, en faisant rouler dans leur gorge un drôle de grondement, comme des pierres qu’ils recracheraient et qui tomberaient les unes sur les autres. Bell doutait même qu’il s’agisse d’un rire. Cela pouvait tout aussi bien être une toux. Au bout d’un temps, l’animal demanda :

― Où est-ce que tu vas ?

― J’ai lu qu’il existait dans une grotte une sorte de remède, qui s’appelle la zylocéline, et qui guérit toutes les maladies. C’est une sorcière qui l’aurait concocté, mais plus personne n’a de contact avec les sorciers, aujourd’hui. Je vais chercher cette potion. Pour moi. Parce que sans elle, je vais mourir.

― Tu sais où est cette potion ?

― Quelque part sur le Pic du Grand-Merle. Une grotte, peut-être. Les sorcières vivent dans des grottes, affirma-t-elle.

Le loup la regardait sans bouger, avec ses yeux dorés. Il ne répondit pas, et se mit à regarder ailleurs. Bell ouvrit son sac et mesura d’un coup d’œil leur ration de nourriture. Elle aurait dû en emporter plus. Elle était partie à la hâte. C’est alors que le loup, sans crier gare, s’appuya lourdement sur elle et bascula la tête, comme pour l’aider dans sa tâche.

― T’as faim ? s’amusa Bell.

― Hmm.

― Tu veux du fromage ?

― Ça sent bon, se justifia le loup.

Bell alla chercher le morceau de fromage emballé dans un linge. Il était à peine à l’air libre qu’une interminable langue lécha le tissu d’un bout à l’autre, le laissant vide.

― Pour la grotte, je t’accompagne, reprit le loup, remâchant avec difficulté la substance pâteuse.

― Tu n’es pas obligé, dit-elle en repliant le chiffon, désormais inutile.

― Je t’accompagne. Je crois que je sais où elle est.

Il avait dit cela dans une espèce de grondement qui n’avait plus rien d’un rire, semblable à celui qu’il avait eu quand elle avait serré le foulard autour de sa patte blessée. Après cela, il posa sa tête sur les jambes de Bell.

Ce geste la surprit. Peut-être surprit-il même le loup, qui n’était pas familier des démonstrations d’affection. Elle osa le caresser sur le haut de la tête, là où le poil était court et doux. Elle le sentait tendu, il respirait à peine. Elle s’arrêta.

― On y va, alors ? La journée a l’air d’être bien avancée.

Le loup ne répondit pas, mais se leva maladroitement.

― Je m’appelle Bell, au fait.

― Ah, fit le loup, qui trouvait cela tout naturel.

Ils reprirent le chemin à travers la forêt.

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MarieZM
Posté le 30/01/2025
Coucou Baladine,

Je trouve ce chapitre également extraordinaire, mais je n'aurais qu'un commentaire très banal à te faire en retour.

La myopie de Bell se dévoile d'une façon merveilleuse, l'arbre qui se transforme en mendiante, puis qui annonce l'arrivée dans la forêt (qui symbolise un point de non retour, pour moi) avec ce don de parler aux animaux féroces et dangereux de la forêt (qui représentent pour moi les menaces du monde extérieur quand on sort de son tout petit monde connu et sécurisé), comme si elle apprivoisait ses propres peurs, en ayant laissé son manteau de protection...

J'enfonce des portes ouvertes, ahah.

Une des phrases qui m'a le plus parlé et touché "À ce moment, elle se sentit, sinon une parfaite héroïne, du moins un personnage de sa propre histoire." <3
Baladine
Posté le 31/01/2025
Oh merci encore pour ce commentaire. Tu sais, j'ai beaucoup de retours positifs et négatifs sur cette phrase que tu as citée (certains m'ont proposé de la changer radicalement ^^'), mais pour l'instant, elle reste là (avec son mystère) ! Je suis contente qu'elle te plaise <3
MarieZM
Posté le 31/01/2025
Ah oui . Je suis bien curieuse des retours négatifs sur la phrase, moi je trouve qu'elle fait totalement le lien avec son impression d'être effacée par sa maladie qui l'enlaidit (entre autres) et que seules les jolies filles ont une histoire qui les rend des personnes importantes. C'est évidemment un ressenti qui est lié au fait qu'elle soit totalement entravée par sa maladie et que l'impuissance d'action l'empêche de se sentir actrice de sa propre vie, mais du coup je trouve que c'est logique qu'au moment où elle agit pour reprendre son destin en main ce ressenti qu'elle avait évolue. Alors que pourtant elle ne s'embellit pas ni ne guérit.

Bref, moi ça me touche et me parle énormément. (mais je suis peut-être à côté de la plaque pour l'interprétation, à toi d'en juger).
Grande_Roberte
Posté le 25/01/2025
Coucou,
Je me suis laissée emporter par la narration fluide et légère du deuxième chapitre de ce conte aux codes classiques :
- je retrouve le motif de l’héroïne généreuse avec les personnes qu’elle rencontre et découvre après coup que ce sont des fées ou des animaux qui peuvent l’aider,
- les commentaires de la narratrice, un peu malicieux,
- les objets magiques (qu’on voudrait tous posséder, peut-être). 
Je vois aussi des préoccupations plus contemporaines,
- à commencer par la réalité vécue du handicap de l’héroïne, montré de manière concrète par sa difficulté à marcher, à voir.
- et cette volonté d’instaurer des relations respectueuses, qu’on voit s’amorcer avec l’approche délicate de Bell qui attend le consentement du loup avant de l’approcher et de le soigner, ou avec l’attitude prévenante du loup qui se signale par son souffle avant de s’approcher et de se coucher près d’elle.
Je suis très sensible à ces jolis « détails ».
Baladine
Posté le 29/01/2025
Coucou !
Merci pour ta lecture et tes retours, je suis contente que tu aies remarqué les petits écarts qui sortent du classique, et je suis contente que ce début te plaise.
A très bientôt pour de nouvelles lectures :)
ylangblou
Posté le 16/01/2025
l'histoire commence, nous arrivons dans un épisode narratif
Le loup là encore est utilisé à contremploi, ce qui donne de l'originalité au récit
Quoique le gentil loup ait pas mal été utilisé dans d'autres contes contemporains
On atten la suite..
Baladine
Posté le 17/01/2025
Re! En fait ce loup n’est pas banal que dans nos sociétés et encore (maintenant qu’on trouve des albums enfant avec des loups végétariens). Je me suis inspirée des loups gris adjuvants qu’on trouve dans les contes russes ou de celui d’un conte japonais aussi !
Je vais voir ce que tu écris ce week-end !
A vite vite
Le Diable
Posté le 18/12/2024
Mais que cette histoire est jolie, MOI-même en suis tout ému, il faut que je me reprenne. Non, à la réflexion, je vais les accompagner encore un peu...
Baladine
Posté le 23/12/2024
Comment ! Le Diable est ému ? Je le prends pour un compliment ! Mais je ne vais pas le lui montrer, on ne sait jamais comment il peut réagir. Poursuivez, je vous prie !
JeannieC.
Posté le 08/12/2024
Mais c'est adorable <3 <3
Encore une fois tu réinvestis des attendus du conte (le loup, la mendiante qui te donne un artefact si tu lui fais un don...) mais pour en faire quelque chose de très personnel et parlant. Ta plume est pleine de poésie, c'est très doux et authentique dans le rendu des sensations. J'ai particulièrement aimé le moment sur les arbres, si fins que le vent passe au travers.
Ça me rappelle de la poésie très contemplative à la Philippe Jaccottet ou Andrée Chédid.
Je continue =)
Baladine
Posté le 24/12/2024
Ow <3 Merci beaucoup pour tes retours, Jeannie, ça me touche beaucoup <3
Isapass
Posté le 08/12/2024
C'est vraiment très très agréable à lire et je redécouvre vraiment le plaisir du conte ! Il faut dire que j'ai toujours adoré les histoires dans lesquelles l'héroïne ou le héros peuvent parler aux animaux, peut-être parce que je lisais Yakari quand j'étais petite (ça fait longtemps :) ).
La rencontre avec la magicienne et la générosité de Bell sont assez attendues, mais peu importe, c'est bien de s'appuyer sur des standards si on en fait quelque chose d'inattendu. Or, le cadeau de la fée, lui, est original ! Et ensuite, j'ai beaucoup aimé la rencontre avec le loup, mais surtout la relation qui se noue doucement entre Bell et lui. Je trouve ça très délicat, c'est comme si chacun tâtonnait pour ne pas effrayer l'autre. Comme s'il était conscient que c'était censé être étrange, tout en trouvant cependant ça assez naturel.
En tout cas c'est vraiment très joli et c'est un plaisir. Je poursuis !
Baladine
Posté le 23/12/2024
Coucou Isapass
Oh, trop contente que ça te plaise. J'ai souvent peur que ce début fasse justement trop, trop conte (je veux, dire, si c'était que ça, bon, c'est le style, mais ça s'éloigne de plus en plus au fur et à mesure que Bell s'éloigne aussi de son palais). Si ça va pour l'instant, tant mieux. Si tu poursuis ta lecture, je serais vraiment très curieuse d'avoir tes impressions. Merci encore pour tes retours qui me font chaud au coeur !
A très vite
Artichaut
Posté le 08/12/2024
Re -

On avance dans l’intrigue et on découvre de nouveaux personnages secondaires.

J’aime le gimmick récurrent sur sa voix de sifflet. Ici, avec le fait qu’elle pense que ça risque d’effrayer le loup, alors elle chuchote. Ça donne de l’authenticité à la rencontre et de la vie à Bell. Par contre, elle chuchote tout du long, ou elle parle normalement après ? Sa voix ne le surprend pas ?

J’aime aussi que tu prennes le contre-emploi du grand méchant loup. Avec ici, un loup blessé et inoffensif. Voire carrément câlin.

Le chapitre reste clair et ta plume fluide. Mais je me suis tout de même posé quelques questions :

On découvre que la mendiante est une fée (qui a pourtant tous les attributs d’une sorcière vue son apparence et le cadeau glauque). Or, il me semble qu’au chapitre précédent tu faisais mention de leur exil (à l’exception de celle vivant sur la montagne au loin). N’est-ce pas une drôle de coïncidence que la première rencontre à l’extérieur soit avec une fée (ou une sorcière) ? Et que Bell ne semble pas s’en étonner plus que ça ?

« Même avec ses lunettes, elle ne voyait du loup qu’une ombre mouvante. »
> Je ne pensais pas qu’elle voyait mal à ce point, même avec ses lunettes. Si le loup se lèche, il est relativement statique par ailleurs. Du coup, comment arrive-t-elle à lire en ce cas ?


Quelques petites remarques (mais de l’ordre du détail) :

« À ce moment, elle se sentit, sinon une parfaite héroïne, du moins un personnage de sa propre histoire. »
Cette phrase m’a laissé un peu perplexe. Quand tu dis « un personnage » on pense quelconque, voire secondaire. Ça ne sonne pas très valorisant.
Idée comme ça : « À ce moment, à défaut d’être l’héroïne parfaite d’un conte de fée, elle se sentit prendre les rênes de sa propre histoire »

« mais Bell n’avait peur de rien. Elle croyait n’avoir rien à perdre. Après un temps, elle osa s’approcher »
> Si elle ose s’approcher, c’est qu'elle hésite, et qu’elle a un peu peur du coup, non ? Ce qui entre en contradiction selon moi avec le fait qu’elle n’ait peur de rien.
Baladine
Posté le 24/12/2024
Coucou Artichaut, merci pour ta lecture et ton retour très complet, je m'en servirai pour tout peser lors de la prochaine réécriture.
A très vite !
Edouard PArle
Posté le 07/12/2024
Coucou Baladine !
Le voyage commence, et j'ai beaucoup aimé les péripéties de Bell dans ce chapitre, de la rencontre de la "mendiante" à celle du Loup. J'adore la simplicité de leurs échanges, de leurs choix : il la suite, elle va moins vite pour l'attendre. Tout semble évident, on est convaincu par la personnalité tranquille de Bell.
Je n'avais pas compris que Bell habitait dans un château dans le premier chapitre, celui-ci m'a permis de mieux comprendre son personnage, de le creuser un peu plus. En tout cas, elle est attachante et une des grandes forces du récit.
Maintenant que nous avons nos deux personnages principaux, je suis bien curieux de voir ce qui va leur arriver...
Mes remarques :
"À ce moment, elle se sentit, sinon une parfaite héroïne, du moins un personnage de sa propre histoire." j'aime beaucoup cette idée !
"En s’approchant, Bell compris qu’une" -> comprit
"Non, c’est toi qui parles aux loups, répondit-il après un moment." belle réplique !
Je continue !
Baladine
Posté le 23/12/2024
Coucou Edouard,
Merci encore pour tes remarques, j'ai corrigé la coquille (O.o)
A très vite
Raza
Posté le 03/12/2024
Bonsoir :)
Ici, le conte fait son entrée, et c'est tant mieux. Cela va peut être te paraître bizarre, mais je me demande si tu n'auraisbpas intérêt à "remonter" la péripétie de la mendiante au chapitre 1, et couper au don de la dent, si jamais cette idée de plonger dans le conte est centrale.
Pour la chute, je suis p1s le mieux placé pour dire ça parce que je suis nul en incise, mais en vrai, quinparle? Ce n'est pas clair pour moi. Le loup? Elle ? Un personnage qui détient le loup ?
Merci pour le partage <3
Baladine
Posté le 04/12/2024
Bonjour Raza, je pense en effet à revoir le chapitrage. L’aspect « conte »
ne me semble pas central comme élément dans cette histoire, qui emprunte au genre certaines de ses règles, mais c’est tout. Pour la réplique, c’est volontaire de laisser le lecteur dans le doute (bon, le mystère n’est pas épais étant donné qu’il n’y a que deux personnages en présence et qu’il est levé dès le chapitre suivant 😊). Bell ne sait pas d’où vient cette voix, c’est pourquoi je ne mets pas de verbe introducteur. Je pourrais éventuellement choisir de passer à un narrateur omniscient, mais je trouverais ça dommage de rater une occasion pour le lecteur de se questionner et d’être actif dans sa lecture 😮
Saskia
Posté le 25/11/2024
Bonjour Baladine !

Je suis très contente de me replonger dans ton conte. C’est un vrai plaisir à lire !
Je n’aurais pas cru que le vrai prénom de Bell était Isabelle, mais son surnom lui correspond mieux je trouve ^^ En tout cas la dent que lui donne la mendiante en échange de son manteau est assez intrigante… Et voilà notre héroïne qui rencontre enfin le fameux Loup du titre, qui aura une grande importance dans la suite j’imagine. D’ailleurs, superbe fin de chapitre !

A bientôt !
Baladine
Posté le 27/11/2024
Coucou Saskia !
Merci beaucoup pour ta lecture et ton commentaire. J’ai hâte de te lire à nouveau au cours des HO et après <3
Belisade
Posté le 13/11/2024
Bonjour Baladine,
Les deux rencontres que fait l'héroïne dans ce chapitre marquent le début de son voyage initiatique, du moins c'est comme ça que je le comprend. D'abord la mendiante, puis le loup. Bell les sauve tous les deux, grâce à sa générosité. On se rend compte combien ses problèmes de vue la handicapent. J'ai l'impression qu'elle se débat dans une espèce de cocon qui l'empêche de vivre normalement et que son cheminement va l'aider à sortir de sa chrysalide. Et que c'est elle qui aura vaincu son crabe. Très poétique. Merci pour cette lecture.
Baladine
Posté le 16/11/2024
Bonjour Belisade,
Merci encore pour ce joli commentaire, j'aime bien l'image du cocon et de la chrysalide !
Seol
Posté le 26/10/2024
J'aime beaucoup cette histoire, le conte qui saute en effet tout de suite aux yeux mais bien revisité ! Je trouve également ta plume poétique, ce qui permet de parler de sujets graves et/ou important de manière très touchante, bravo !
J'ai noté deux petites répétitions qui m'ont fait tilter :
"L’objet était toujours là, chaud dans sa paume. Bell le serra dans sa paume comme pour s’assurer que tout avait été bien réel"
"Bell suivit la plainte au milieu des fourrés jusqu’à percevoir, au milieu des frondaisons". Pour celle-ci, ça peut être choisi de dire que c'est vraiment au milieu du milieu.

"Pourtant, c’est à ce moment-là que tout changea. Bell avait cru franchir un seuil au moment où elle avait passé le pas de la porte du château,"
J'aime beaucoup la nouvelle idée que tu amènes ici, un nouveau départ mais plus calme, plus assuré (si j'ai bien compris ?). Cependant, avec le paragraphe qui vient juste avant, elle a d'abord le pas plus léger, puis le ralenti, je verrai bien quelque chose de plus global et peut-être plus explicite sur les émotions quant à ce changement qui s'opère. Je ne sais pas si je suis claire ni pertinente, mais voilà ce que j'ai pensé à la lecture !
En tout cas j'ai hâte de voir où tout ça mènera Bell !
Baladine
Posté le 01/11/2024
Bonjour Seol,
Merci beaucoup pour tes retours, tes remarques sur les répétitions m'ont donné l'occasion de retravailler attentivement ce chapitre et de corriger deux-trois autres éléments au passage !
Pour ta remarque sur le faux-départ, et le nouveau départ, Bell a en effet deux quêtes à mener, dans cette histoire, une dont elle a conscience, et l'autre moins. C'est pour ça qu'il y a deux départs. Le deuxième exige de ralentir et d'ouvrir le regard (ce qui n'est pour l'instant pas son fort ^^). Je vais voir ce que je peux faire pour les émotions à ce moment-là.
Merci encore pour ta lecture et ton commentaire attentif et pertinent :D j'espère que la suite te plaira aussi. Je vais faire un tour de ton côté.
A très vite, donc !
Carmen
Posté le 30/09/2024
Plein d'éléments me surprennent dans ce deuxième chapitre ! La rencontre avec la mendiante rappelle quelque-chose d'ancestral à la Paulo Coehlo, le fait d'entendre le nom complet de Bell (ça pose des questions sur le rapport nom-identité, on se demande si ce surnom lui a été donné par affection ou bien pour la déshumaniser), et je n'aurais jamais cru qu'une simple "Merci." aurait pu faire une aussi bonne chute ! Au plaisir de te lire, Carmen
Baladine
Posté le 06/10/2024
Merci pour ce retour ! C'est intéressant d'avoir ton point de vue sur le nom de Bell et la présence de la mendiante :D
ClaireDeLune
Posté le 02/09/2024
Très bon début d'histoire ! On sent les éléments du conte se mettre en place petit à petit, les indices se trouvent facilement (quand on a l'habitude). Les formules sont souvent très poétiques (j'aime bien "Or, ce qu’elle serrait entre ses mains, palpitant, fragile et chaud, alors qu’elle descendait le chemin qui menait vers la forêt, c’était sa vie." en particulier, elle m'a marquée) ce qui augmente l'immersion, bravo !
Baladine
Posté le 04/09/2024
Bonjour Claire de Lune,
Merci pour ta lecture et ton commentaire, j'ai vu que tu aimais les contes aussi, je serais ravie de continuer nos échanges :)
A très vite,
Claire
Camice
Posté le 31/08/2024
J'aime beaucoup le ton de l'histoire, qui ressemble vraiment à celui d'un conte. Avec une morale qui semble se dessiner au fur et à mesure où elle aide ceux dans le besoin sur son chemin !
Bon courage pour la suite de l'écriture !
Baladine
Posté le 01/09/2024
Bonjour Camice, merci pour ce retour ! A très vite
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