Jour -5
Je pousse la lourde porte métallique de la base, un bruit sourd qui résonne dans le couloir désert.
L’air est froid, presque stérile, chargé d’une odeur métallique et de promesses invisibles.
Autour de moi, les murs blancs s’étendent à perte de vue, illuminés par des néons blafards.
Je me sens minuscule, écrasée par le silence et le poids des regards que je devine, sans jamais les croiser.
Mes pensées se bousculent dans ma tête, tout devient confus, flou.
Je suis ici, là où tout a commencé et où tout finira.
C’est ici que je partirai.
Et c’est ici que je reviendrai. Parce que je reviendrai — pour Sahon, pour mes amis, mais surtout pour moi-même.
J’avance dans ce couloir qui semble interminable.
Autour de moi, défilent mes souvenirs, comme des fantômes silencieux qui resteront ici, sur Terre, ma Terre, notre Terre.
Alors que je poursuis mon chemin, un homme au regard dur se place devant moi.
Son uniforme impeccable semble absorber toute chaleur.
Il me jauge d’un coup d’œil rapide, sans un mot.
Je sens son silence peser plus lourd que n’importe quelle remarque.
« Tu ferais mieux de te préparer, » semble dire ce simple regard.
Je serre les poings, déterminée, même si au fond une petite voix tremble.
Le sol froid sous mes pieds vibre légèrement, signe que la salle d’entraînement est déjà en marche.
On nous fait enfiler nos combinaisons légères, à peine plus épaisses qu’une seconde peau.
Le premier exercice est simple en apparence : maintenir son équilibre dans une cabine à gravité réduite, pendant que le plafond projette des étoiles mouvantes.
Je vacille dès les premières secondes, mon corps refuse d’obéir.
Une voix résonne derrière moi, ferme et sans pitié :
« Chaque geste, chaque mouvement que tu veux faire, tu ne dois le faire qu’un tout petit peu. Là-bas, c’est la gravité qui amplifie tout. »
Je prends note du conseil et tente un mouvement lent du bras vers le haut.
Grâce à cette astuce, les gestes demandés — surveillés et enregistrés par une minuscule caméra — deviennent beaucoup plus simples à exécuter.
Dans mon esprit, un souvenir remonte.
Toutes ces soirées de terminale où je montais sur le toit, seule, juste pour regarder les étoiles.
À l’époque, je ne comprenais pas encore ce qu’elles représentaient vraiment.
Elles étaient belles. Lointaines. Silencieuses.
Aujourd’hui, je sais qu’elles parlent.
Mais pas à tout le monde.
On continue à suivre la vie d'avant départ de Serena, ses doutes, ses questions, ses envies, ...
a voir la suite, mais c'est très sympa à suivre :)
C'est fluide et rien à remonter aha
A plus :)