Introduction

Par Kieren
Notes de l’auteur : Bonjour tout le monde, j'espère que vous allez bien.

J'ai appris que Plume d'Argent allait fermer, ce qui me peine beaucoup. Aussi, avant que cela ne se fasse, je voulais saluer tout ce petit monde que j'ai aimé côtoyer, tous ceux qui m'ont lu, tout ceux que j'ai lu, et à toutes les admins qui ont porté ce site comme une mère porte son enfant.

Mais la vie se doit de poursuivre son chemin, et je souhaite toujours écrire. Je vais sans doute faire un blog avant que Plume d'Argent ne ferme, afin que mes lecteurs puissent lire la fin de mes histoires. Je vous tiendrai au courant.

Bonne journée à tous.

Maintenant que tout est en place, écoutez ma prière en me faisant face.

Celle-ci s'adresse à vous, et à ceux que vous avez touchés, avant, pendant et après que, dans la boue, vous vous soyez reposé.

Je porte le nom de Vasilys, esprit du deuil, qui veille sur les eaux qui vous accueillent.

Grand et vaste est mon royaume, des océans aux fleuves je profite de ses arômes, de la rosée aux neiges d'argent, de vos larmes jusqu'à votre sang.

Je ne suis point arrogante, en effet je vous laisse vivre, mais je veillerai à ce que votre nom jamais plus ne se chante, si la destruction vous voulez poursuivre.

En effet je suis une gardienne de souvenirs, je conserve ceux qui naviguent sur les vagues de mon navire.

Je me souviens de tout, du souffle des poissons, jusqu'aux traces de pas sur le sable, de la surface jusqu'aux grands fonds.

Mais les souvenirs ne servent à rien si on ne les partage pas. Alors je les dessine sur chaque coquillage, j'écris mes poèmes sur chaque grains de sable, et les vagues les récitent à chacun de leur passage.

Le vent emporte mes soupirs et apporte mes sourires. Il garde l'ensemble des larmes qui ont nourri les mers au fil des millénaires. Tandis que les miennes ont été taillées, et affûtées, et polies, pour former des perles dont chaque huître, tels des coffres, servent d'abris.

J'ai versé ces dernières en mémoire des noyés, dont les corps ont été mangés, mais qui jamais ne seront oubliés.

Je vous mets d'ailleurs en garde, vous qui de mes perles en ont fait un collier : chacune vous regarde à travers le passé, et vous juge, qu'importe ce que vous ayez mérité. Alors prenez en soin, comme vous le feriez avec votre aimé.

Ceux qui le veulent, si vous me servez, auront le droit de m'accompagner dans mon temple au fond des eaux sacrées. Mes ancêtres y ont laissé comme marques : des poèmes, des chants et des histoires qui vivent dans la nacre.

Ici, mes larmes prennent vie sous forme de crabes, et avec eux, ma maison entame un voyage formidable.

Ils me servent d'émissaires, et ainsi mes yeux scrutent chaque recoin des mers.

Et partout je vais, partout je pars. Et partout mes sœurs je vais voir.

Elles sont belles, et je les aime.

Elles sont fortes, et justes sont les combats qu'elles portent.

Chacune je les côtoie, chacune je les guerroie, et chacune je les porte en moi, notre mère en avait fait sa loi.

Et nous la ferons nôtre, le jour où je les mangerai devant mes apôtres.

Alors leurs souvenirs en moi pourront s'épanouir.

Et pleurer je continuerai sans faiblir.

Car la mémoire se doit en tout temps de fleurir, et de vieillir.

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