Peau contre peau
J'avais délaissé tant de passions,
Les chevaux, l'écriture,
Tout ce qui me faisait vibrer,
Pour lui.
Mais ses baisers,
Mais ses murmures,
Sa manière d'être totalement à moi,
De s'abandonner sous mes pieds,
Le sentir en moi,
C'était la meilleure des sensations.
À présent, mes cuisses rejettent ses caresses,
Ma bouche refuse ses baisers,
Car sa douceur a trop souvent été liée
Au malheur.
______________________________________________
Perdu(s)
Comment peut-il être un si bon ami
Et un si funeste amant ?
Combien de femmes ont subi ce que j'ai subi ?
Combien ont pu ressentir ce que j'ai ressenti ?
Longtemps, honte et violences banalisées
M'ont cousu la bouche et perforé le cœur.
Je mentais calmement, quand mon corps criait à l'aide,
Tout en refusant les mains tendues,
Un peu par bêtise, surtout par déni.
Mon Amour n'était pas méchant.
Il avait du mal à bien aimer.
Il était perdu.
Et nous nous sommes perdus.
______________________________________________
Lucidité
Je continue de prendre soin de lui,
De répondre à ses messages,
De m'inquiéter. De l'aimer.
Comme une mère que je n'aurais jamais dû être.
Je songe aux moments de bonheur,
À l'éphémérité de nos projets,
Mon cœur envahi par la peur,
Le sien empli de rancœur et de colère.
L'amour était là, mais il n'était pas pour nous.
Je songe à tous ses mots, les durs, les doux,
Aux promenades, aux concessions, aux baisers.
Aux amis qu'il m'a offert.
Au monde auquel il m'a ouvert,
Comme s'il me donnait un moyen de m'échapper,
Pour mieux me retenir près de lui.
Son cœur me crie "ne m'abandonne pas".
Alors, mes yeux pleurent,
Je pense à sa douleur,
Me trouvant cruelle de partir ainsi.
Mais les morceaux de mon cœur qu'il a brisés,
C'est moi qui les ramasse un à un.
J'aimerais faire davantage,
Le couvrir une dernière fois d'amour,
Comme au premier jour,
Revivre les moments où l'on était bien,
Parce que j'étais aveugle.
Mais quand on a ouvert les yeux,
Il est impossible de les refermer.