J-11
---- Commentaire posté par Jolijuju–12 mars 2010 – 22h47---
GothicLolita412, contente d’avoir un signe de vie de toi. :) Qu’est ce qui c’est passé, on était inquiet.
--------- réponse de GothicLolita412- 23h11--------
Du vent, du bruit et rien. Rien ne change. Il fait nuit. Il n’y a plus personne.
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Il était midi passé. La matinée avait été glaciale. Le vent n’avait pas cessé de souffler un instant. Le soleil avait pourtant été radieux. C’était un beau samedi de mars.
Ellis referma la porte de l’appartement. L’obscurité et le silence était oppressant. Elle n’avait pas ouvert les volets depuis plusieurs jours. Ellis resta sans bouger. Le corps engourdi, l’esprit comme anesthésié. Elle était seule à présent.
Sans cérémonie, sans fleurs, sans prière.
Complètement seule.
Alcool, vitesse.
Définitivement seule. Et une pensée obsédante qui tournait à l’infini dans sa tête.
Maman est morte.
Sans cérémonie, sans fleurs, sans prières, dans un cimetière battu par les vents, Ellis venait d’enterrer sa mère.
Quelques mensonges, quelques silences et personne ne s’était inquiété ni n’avait posé de question. Ellis tendit la main vers la lampe.
Lumière
Elle s’avança à travers le salon, appuya sur un bouton de la stéréo. Trois jours que le disque préféré de sa mère tournait en boucle, recréant une présente au cœur même de son absence. La musique se déversa en sourdine. Ellis fit un mouvement. Son coude accrocha un bibelot de verre.
Bruit.
Machinalement, elle se pencha pour ramasser les débris et s’entailla le doigt. Elle observa le sang perler et goutter. Une douleur physique, réelle, palpable irradiait dans sa main et l’empêchait de penser. Les minutes passèrent, la douleur s’atténua. Ellis ramassa un morceau de verre, le posa sur sa peau, appuya, le fit glisser.
Sang, douleur. Ne plus penser pendant un instant.
Elle se fit une troisième entaille.
Prendre le contrôle de la douleur.
Elle recommença.
Et la musique tournait encore et encore.
[…]
Envole-moi, Envole-moi, Envole-moi .
Loin de cette fatalité qui colle à ma peau
Envole-moi, Envole-moi...
Remplis ma tête d'autres horizons, d'autres mots
Envole-moi
Me laisse pas là, emmène-moi, Envole-moi
Croiser d'autres yeux qui ne se résignent pas
Envole-moi, tire-moi de là
Montre-moi ces autres vies que je ne sais pas
Envole-moi
[…][1]
[1] Jean-Jacques Goldman « Envole-moi »