Jaune de Naples

Par Fannie

La voiture se dirigeait vers la propriété sous un soleil d’hiver, qui baignait le paysage neigeux de sa douce lumière matinale. Assise à la place du passager, Liselotte appréhendait de sortir dans le froid mordant. Mais le jardin serait vite traversé et elle se réchaufferait dans la maison.

Ingo se gara devant le portail. Il passa la main dans les vagues de ses cheveux châtaigne brûlée qu’il portait un peu longs, à la romantique, et posa son regard d’ambre sur sa sœur :

— Voilà, on est arrivés. Je viens te chercher en fin d’après-midi, comme convenu.

Liselotte ouvrit la portière pour s’extraire du véhicule :

— Oui, d’accord. Je trouverai bien de quoi m’occuper ces quelques heures.

— Tu trouveras peut-être des trésors... ou des fantômes.

Liselotte sourit à son air taquin :

— C’est ça. C’est Halloween, après tout.

Puis elle regarda s’éloigner la Golf GTI noire ; elle la trouvait élégante avec ses lignes rouges. Pendant qu’elle cheminait vers la maison, quelques pensées la traversèrent : des rumeurs. Certains racontaient que cette demeure était hantée, qu’elle avait été bâtie sur les fondations d’un manoir qui avait brûlé alors qu’une famille dormait à l’intérieur. Mais personne n’avait pu démontrer la véracité de ces allégations, qui n’étaient probablement qu’une légende. La grand-tante de Liselotte avait vécu de longues années en ces lieux sans que le moindre fantôme ne lui rendît visite. Maintenant qu’elle était décédée sans laisser de descendance, c’était la mère de Liselotte qui en avait hérité, mais elle ne savait qu’en faire. Ses enfants avaient donc décidé d’aller l’explorer, à la recherche de souvenirs de famille.

Entourée d’un jardin, cette demeure se situait à l’écart des villages les plus proches. Loin de ressembler aux sombres manoirs fantasmagoriques envahis de toiles d’araignées qui peuplent l’imaginaire collectif, elle était plutôt chaleureuse, bien qu’ancienne. Des papiers peints démodés, des tapis un peu usés, des tableaux — qui n’étaient certainement pas les chefs-d’œuvre de grands maîtres —, et des meubles en chêne massif émanait une atmosphère surannée.

En dépit du charme de cet intérieur, qu’elle trouvait délicieusement vieillot, Liselotte fut un peu déçue de la température qui y régnait, presque aussi glaciale qu’au-dehors. Finalement ce n’était pas étonnant : la maison étant inhabitée depuis quelques semaines, le chauffage central avait été arrêté. Elle décida de faire le tour du propriétaire. Le parquet, visiblement bien entretenu, craquait sous ses pas, surtout celui de l’escalier qui menait à l’étage où se trouvaient les chambres. Dans l’une d’elles, dont les murs étaient peints en jaune lumineux, elle trouva des étagères remplies de livres et une grande armoire. L’endroit lui parut idéal pour commencer ses fouilles.

À droite au fond de la pièce, entouré de bibliothèques, un lit à une place se parait des tons vifs d’un couvre-lit vert aux motifs brodés. Contre le mur qui lui faisait face se dressait un secrétaire où était posée une valise. Une imposante armoire à glace occupait le côté gauche de la pièce et au milieu de la paroi trônait une cheminée avec sa réserve de bûches. Liselotte allait enfin pouvoir se réchauffer. Elle alluma un feu et descendit à la cuisine pour voir si elle trouvait de quoi se préparer une boisson chaude.

De retour avec une tasse de café, elle ferma la porte et remarqua un tourne-disque dans le coin, à côté de l’armoire. Elle choisit un album d’Edith Piaf qui lui semblait assorti à ces lieux, puis elle s’assit devant la valise, qu’elle ouvrit. L’intérieur était tapissé de vert et elle contenait une machine à écrire rouge bordeaux aux touches noires. Inscrite en lettres de métal de couleur chrome, la marque « Olympe » luisait, contrastant avec ces teintes sombres. Au fond de la valise, Liselotte découvrit une petite carte où figuraient ces quelques mots tracés d’une écriture fine et distinguée : « Le 26 septembre 1951. À ma chère Trudi, en remerciement de la grande aide que tu m’as apportée durant cette période éprouvante. Ta vieille amie Germaine ».

— C’est un beau cadeau, songea-t-elle. On ne saura certainement jamais ce qui s’est passé, ni ce que tante Trudi a fait pour cette Germaine…

Liselotte enfila une feuille de papier dans la machine, dactylographia quelques lignes au hasard pour l’essayer, feuilleta des livres et perdit la notion du temps. Plus tard, la température étant suffisamment montée dans la chambre, elle se délesta de son manteau et de son écharpe, qu’elle posa sur le lit. C’est alors qu’elle remarqua une curieuse odeur. Intriguée et un peu incommodée, elle ouvrit la porte de la chambre pour savoir si ça venait d’une autre partie de la maison. Comme ce n’était pas le cas, elle ouvrit la fenêtre et constata que ça ne venait pas non plus de l’extérieur. En balayant le jardin du regard, il lui sembla que des empreintes se creusaient dans la neige, comme si plusieurs personnes se dirigeaient vers la porte de la maison. Dubitative, elle chercha une explication rationnelle : n’ayant consommé ni alcool ni médicaments, elle ne devrait pas avoir de visions. C’était probablement une illusion d’optique ou quelque chose de ce genre. Elle referma la fenêtre et remit en marche le tourne-disque, qui s’était tu depuis longtemps, en espérant retrouver l’ambiance chaleureuse qui régnait à son arrivée.

Quand elle s’approcha de l’armoire, elle se retrouva face au miroir. Quelques-uns de ses longs cheveux, qu’elle avait toujours trouvés trop fins, étaient soulevés par l’électricité statique. Durant un bref instant, elle crut apercevoir un autre visage se superposer au sien, des yeux bleus à ses yeux noisette, des cheveux blonds à ses cheveux châtain clair, une frange à son front dégagé. Des ombres semblaient s’être réunies derrière elle. Elle se retourna pour vérifier, mais il n’y avait rien d’anormal. L’inquiétude la gagnait peu à peu :

— Qu’est-ce qui m’arrive ? se demanda-t-elle. Ou mon imagination me joue des tours ou je deviens cinglée.

Pour chasser cette sensation étrange, elle se mit à inspecter l’armoire, qui contenait des vêtements et diverses boîtes remplies d’effets personnels tels que bijoux, colifichets, boutons, nécessaire de couture, porte-monnaie remplis de pièces de différents pays, et même une collection de lunettes, probablement toutes les paires que tante Trudi avait portées successivement au gré des corrections. Elle s’appliqua à fixer son attention sur toutes ces babioles, comme si elles pouvaient lui permettre d’oublier les incidents troublants qui avaient rompu la quiétude de la maison.

Tandis que Liselotte était assise par terre sur ses talons devant ses trouvailles, un bruit soudain la fit sursauter. On eût dit que quelqu’un tapait à la machine. Mais bien sûr, il n’y avait personne. Incrédule, elle se leva pour regarder la page sur laquelle figuraient ses quelques lignes de tout à l’heure. En dessous de son texte, séparé par un assez grand espace, s’étalait ce message : « Écris notre histoire. »

— Ce n’est pas possible, pensa-t-elle. Je dois m’être assoupie, et là, je suis en train de rêver.

Comme elle écrivait des fictions à ses heures perdues, c’était finalement logique que son rêve se focalisât sur ce sujet. Pour s’en convaincre elle-même, elle se mit à rédiger : « Il n’y a pas de fantômes dans cette maison. Je suis en train de rêver. » Dès qu’elle retira ses mains des touches, celles-ci se mirent en mouvement : « Nous sommes là. Écris notre histoire. ». Là, c’en était trop ! Ces bizarreries commençaient sérieusement à énerver Liselotte, qui se remit au clavier : « Et si je ne veux pas la raconter, cette fichue histoire ?! ». La réponse tarda, puis tomba quand Liselotte ne l’attendait plus : « Tu vas le regretter. » Exaspérée, elle arracha la page qu’elle froissa jusqu’à en faire une boule, puis la jeta dans la corbeille à papier. Elle pestait intérieurement.

L’étrange odeur s’accentua ; une odeur de soufre. Des bruits s’élevèrent dans la maison par-dessus les crépitements du feu de cheminée. Il semblait que le parquet craquait, mais singulièrement fort. Hagarde, Liselotte quitta sa chaise ; elle n’osait pas s’avancer vers la porte. Une sourde angoisse commençait à l’étreindre. Devant ses yeux ébahis, des formes humaines apparurent, tels des spectres traversant le mur. Elle reconnut la jeune femme blonde qu’elle avait aperçue dans le miroir et qui était vraisemblablement entourée de sa famille.

— Non, vous n’êtes pas réels, s’écria-t-elle pour s’efforcer de s’en persuader elle-même.

Se mouvant de conserve, les fantômes marchaient sur elle sans mot dire, lentement, inexorablement. Ils avaient beau être vêtus de chemises de nuit, leur attitude menaçante avait quelque chose de glaçant. Cette fois, elle était vraiment terrifiée. La question n’était plus si elle était en train de rêver ou non, mais comment elle allait s’en sortir dans un cas comme dans l’autre.

Comme la jeune fille du miroir s’avançait encore, sa famille formant un arc de cercle autour d’elle, Liselotte recula jusqu’à se retrouver le dos au mur, coincée contre la cheminée. La revenante l’attrapa par le cou en la fixant de ses yeux pâles et inexpressifs. Liselotte tenta de saisir ses mains pour se libérer de son étreinte, mais en vain. Dans un élan désespéré, elle se débattit de toutes ses forces contre son agresseuse, qui se mit à la secouer comme un prunier. Puis un grand coup s’abattit sur sa tête.

*

Lorsque Liselotte ouvrit les yeux, son frère était à son chevet. Manifestement, elle se trouvait dans une chambre d’hôpital. Il se leva de sa chaise pour s’asseoir sur le bord du lit.

— Ah, tu te réveilles enfin, dit Ingo, passant la main dans ses cheveux pour dégager son visage. Tu te souviens de ce qui s’est passé ?

— Pas vraiment. J’ai l’impression d’avoir fait un mauvais rêve très bizarre.

Liselotte resta volontairement évasive : elle n’avait pas envie d’avouer à son frère qu’elle avait réellement vu des fantômes.

— Je t’ai retrouvée par terre dans la chambre, évanouie. Tu t’es griffé le cou et on ne sait pas comment tu es tombée. Il y a du plomb dans la peinture des murs, jaune de Naples, et avec le feu de cheminée, il y a eu des émanations qui t’ont intoxiquée. Les intoxications au plomb peuvent donner des hallucinations, ce qui explique ce mauvais rêve.Tu devrais vite te remettre.

Les choses insolites et effrayantes qui s’étaient déroulées dans cette chambre n’étaient que des hallucinations. C’était plutôt rassurant. Ces histoires de fantômes étaient donc bien une légende et Liselotte n’aurait plus à s’inquiéter au sujet de sa santé mentale. Elle pouvait oublier toute cette mésaventure.

*

C’était dimanche et Liselotte avait décidé de passer une journée tranquille, bien au chaud dans son petit appartement. Quoiqu’ayant un faible pour la vieille machine à écrire, elle s’était bien gardée d’introduire chez elle le moindre objet provenant de la maison de tante Trudi. Chat échaudé craint l’eau froide, selon le dicton populaire.

Elle mit en marche la platine, laissant le disque qui était déjà en place, celui qu’Ingo lui avait offert pour son dernier anniversaire. Le titre de Bonnie Tyler Holding out for a hero, qui avait la faculté de lui redonner de l’énergie, lui semblait être un bon choix. Tandis que la chanson emplissait la pièce, Liselotte s’installa confortablement sur le canapé, ferma les yeux et s’abandonna à la rêverie. Au bout d’un moment, les notes de musique devinrent discordantes. Elle se leva promptement pour examiner le tourne-disque ; sa rotation s’était inversée. Un murmure se fit entendre, une phrase obsédante répétée en crescendo dans la cacophonie ambiante : « Écris notre histoire. »

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Zlaw
Posté le 12/08/2021
Bonjour Fannie !


Puisque tu es toujours d'un grand soutien à tout le monde sur le forum, je me suis dit que ce serait dommage de complètement passer à côté de ta plume, quoi que tu dises d'être adepte de registres peu populaires. =)

Tu fais partie de ces gens qui écrivent beaucoup de nouvelles, des "one-shot" comme disent certains, donc j'ai été confrontée à quelque chose que je redoute : un choix. xD J'ai jeté mon dévolu sur cette nouvelle à la fois grâce à son titre, sa couverture, et je ne vais pas mentir, son registre. Je manque d'empathie pour lire des choses réalistes, souvent ça tombe à plat sur moi, voilà tout. Mais tu as d'autres textes dans des registres imaginaires, donc tu me reverras sans doute. ^w^

Apparemment c'était une nouvelle d'Halloween, et ce que je peux commencer par dire, c'est que c'est réussi pour l'angoisse. Pas très commodes, ces spectres ! Je ne sais pas quel était le thème de l'année 2018, mais j'ai bien aimé ta façon de tourner une maison hantée. J'ai apprécié que ça ne soit pas tout de suite la nuit, sous la pluie, isolé dans une forêt ou quelque autre cliché (qui fonctionne, mais cliché quand même) : ça démarre dans une ambiance sympa un peu vacances, avec les cheveux et la voiture du frère un peu beau gosse, pour explorer une maison héritée avec certes des rumeurs à son sujet, mais une allure tout à fait classique en dehors de ça. L'attention aux détails dans le décor était par exemple vraiment bien pensée : qu'il fasse froid malgré le côté chaleureux des objets de décorations, ces tableaux, ces meubles, cette literies tous vieillots. Honnêtement, jusqu'à l'arrivée des fantômes, j'enviais Liselotte, parce que moi aussi j'adore fouiller dans les affaires, vieilles ou pas vieilles d'ailleurs.

Pour la partie intervention des revenants, le seul bémol, c'est que ça se passe un peu vite, peut-être. Les pas dans la neige étaient une touche très sympa, le reflet dans le miroir aussi, mais après l'échange sur la machine à écrire, ça s'est enchainé un chouïa rapidement pour moi. Ils n'insistent pas après qu'elle a dit non, ils passent tout de suite à l'offensive. Il y avait sans doute une contrainte sur le nombre de mots, je m'en rends bien compte, et quoi qu'il en soit l'effet est réussi quand même, mais j'essaye d'être un peu constructive. =] En tous cas, ça pourrait largement être élaboré, cette nouvelle.

Autre truc : pourquoi Liselotte refuse-t-elle de raconter leur histoire ? Sérieusement, j'aurais été en mode Harry Potter avec le journal, j'aurais posé pleins de questions. Enfin, j'aime à penser que c'est ce que j'aurais fait, en tous cas. Peut-être aura-t-elle une seconde chance, ceci dit, d'après la chute ouverte. ^^

Dernier point d'appréciation : le respect du registre fantastique au sens strict/originel, selon lequel une explication plausible doit exister aux évènements, aussi peu convaincante soit-elle, pour laisser planer le doute. Ce n'est pas facile à mener, donc bravo.


Voilà pour moi. J'arrive littéralement 3 ans après la bataille, mais tant pis, ça vaut ce que ça vaut. À la prochaine ! =D

P.S. : "Se mouvant de conserve" -> Se mouvant de concert, non ?
Fannie
Posté le 13/08/2021
Bonsoir Zlaw,

Si je n’ai publié que des nouvelles, c’est parce que je n’ai jamais réussi à avancer suffisamment dans mes projets longs pour les montrer. Ça ne servirait à rien de poser là un ou deux chapitres qui resteraient sans suite pendant des années. Comme l’inspiration est malheureusement rare chez moi, je relève le défi quand il y a des concours sur PA, ce qui me permet de quand même publier quelque chose. (Sauf ceux de Halloween ; cette nouvelle est une exception, parce qu’en général, ce n’est pas mon truc.)

En effet, j’ai voulu éviter le cliché de la maison hantée sombre, humide, inquiétante, située dans un cadre un peu effrayant, etc. J’avoue que je ne me rappelle plus le thème, mais c’est la première fois que j’ai essayé d’écrire une histoire qui fait un peu peur. (Je serais incapable d’écrire de l’horreur et j’évite d’en lire, en général ; je suis facile à traumatiser.)

Liselotte et son frère Ingo apparaissent dans une autre nouvelle, qui ne figure pas sur PA parce que je l’ai écrite pour un appel à textes et elle va être publiée dans un recueil. Conduire une Golf GTI, à cette époque, ça avait une certaine classe.  ;-)

Il y a probablement un problème de rythme récurrent chez moi : j’ai tendance à m’étaler sur le début parce que j’ai besoin de poser l’ambiance, je ne suis pas sûre d’arriver au nombre minimal de mots ou de caractères et, surtout dans un format aussi bref, je me laisse prendre de court une fois que les idées affluent. En plus, comme l’inspiration arrive au dernier moment, je n’ai pas le temps de retravailler ça.

A priori, Liselotte ne croit pas aux fantômes. Ce sont des intrus qui l’obligent à se mettre en question (« Suis-je folle ? ») ou à remettre en question sa notion de la réalité, de ce qui existe ou non. Donc elle a une réaction de rejet envers eux, surtout qu’ils ne sont pas très sympas.

Les expressions « de conserve » et « de concert » ont un sens très proche ; « de conserve » vient de « conserver », donc protéger. On dit que deux bateaux naviguent de conserve, pour se protéger mutuellement. En revanche, « de concert » vient de « concerter », donc se mettre d’accord. Ici, j’ai préféré « de conserve » parce qu’il n’y a pas de concertation. C’est comme une sorte de synchronisation automatique, instinctive, qui évoque plus un réflexe de protection qu’autre chose.

Merci d’avoir passé par ici et de m’avoir laissé ce long commentaire, même trois ans après. C’est toujours intéressant de lire tes remarques, même si je ne pense pas retravailler ce texte dans un avenir proche. Merci aussi pour les compliments, qui font toujours plaisir.

À très bientôt, ici ou sur le forum.  :-)
Zlaw
Posté le 13/08/2021
Oh, je ne m'attendais pas à ce que tu retravailles ta nouvelle (j'ai tendance à être contre le retravail d'un texte publié, pour être honnête ^^), mais si je commente malgré ça, c'est parce que je me dis qu'en plus d'être toujours sympa de recevoir des impressions sur ce qu'on a fait, les remarques sont potentiellement utiles pour des écrits futurs. =)

Et j'aurais appris une expression, au passage, alors merci ! =D
Helios Croc
Posté le 01/07/2020
Han ! super cette histoire ! J'aime bien l'idée de la peinture toxique. C'est bien amené et on croit à l'hypothèse... même si du coup, la vieille tante devait aussi avoir des hallu régulières dès qu'elle mettait le chauffage !
À la place de Liselotte, je serais quand même retournée dans la maison pour récupérer le papier tapé à la machine... et puis qu'est-ce qu'ils peuvent bien avoir à dire ces fantômes ? Ils n'ont pas l'air sympa parce qu'ils menacent mais qu'est-ce qu'ils ont comme solution les pauvres si il ne peuvent s'exprimer qu'à travers une machine à écrire et que personne ne vient les voir à part Liselotte ? non franchement tu ne peux pas nous laisser comme ça, je veux savoir! S'il te plaît : écris leur histoire ! XD
Fannie
Posté le 05/07/2020
Merci pour ton commentaire et ton enthousiasme.
En fait, les bûches, c'était plus pour faire joli qu'autre chose. La vieille tante utilisait le chauffage central qui a été ajouté à un moment donné. C'est vrai que je ne l'ai pas mentionné, mais ça ne me semblait pas particulièrement pertinent.
Les fantômes sont ceux d'une famille morte dans un incendie. Mais à vrai dire, je n'ai pas eu le temps d'approfondir leur histoire et ce n'était pas le sujet. :-)
Vylma
Posté le 11/02/2020
Très joli texte ! Bien qu'il soit assez court, il regorge d'informations et réussi à mettre une ambiance :)

L'atmosphère de cette petite chambre est très bien rendue, on s'y croirait. J'aime beaucoup l'idée des fantômes qui écrivent à la machine. Je me demande s'ils ont demandé à la tante Trudi aussi, ils ont l'air plutôt persuasifs... A moins qu'elle ait trouvé un moyen de les garder à distance ? Ils ne semblaient pas être dans la maison au début de l'histoire. Et je me demande aussi comment Liselotte pourrait connaitre leur histoire...

J'ai été trop frustrée quand j'ai vu qu'elle était énervée au lieu de leur poser des questions par le biais de la machine à écrire XD
Fannie
Posté le 14/02/2020
Merci de t’être arrêtée ici, Vylma et merci pour ton commentaire. Je suis contente d’avoir réussi à créer une ambiance parce que je crains toujours d’écrire quelque chose de plat et insipide.
Je n’ai pas exploré le passé de tante Trudi et Liselotte ne le connaît pas non plus. Mais dans mon esprit, si les fantômes se sont adressés à Liselotte, c’est parce qu’elle écrit et c’est ce qui la rend capable de raconter leur histoire. Bien sûr, elle devra d’abord se documenter sur cette famille. C’est vrai qu’elle aurait pu poser des questions en écrivant à la machine, mais je préférais conserver le plus de mystère possible, ce qui était ma seule chance de faire un petit peu peur avec mes fantômes. :-) Désolée d t'avoir frustrée. XD
victoire180218
Posté le 17/05/2019
intrigue savamment menée !
quelques remarques :
quand liselotte se demande:  
Qu’est-ce qui m’arrive ? se demanda-t-elle. Ou mon imagination me joue des tours ou je deviens cinglée. 
j'écrirais plutot : Qu’est-ce qui m’arrive ? se demanda-t-elle. Mon imagination me joue-t-elle des tours ? Je deviens peut-être cinglée...
J'ai le sentiment que l'on se parle à soi-même davantage de cette façon. le "ou" me semble un peu artificiel dans ce contexte. 
Je m'interroge sur les émotions de Liselotte :
 
Incrédule, elle se leva pour regarder la page sur laquelle figuraient ses quelques lignes de tout à l’heure.
 
L'incrédulité me semble un peu faible par rapport au contexte, une machine qui se met à écrire toute seule...il y a de quoi avoir un arrêt cardiaque !  
Dès qu’elle retira ses mains des touches, celles-ci se mirent en mouvement : « Nous sommes là. Écris notre histoire. ».<br />Là, c’en était trop ! Ces bizarreries commençaient sérieusement à énerver Liselotte, qui se remit au clavier : « Et si je ne veux pas la raconter, cette fichue histoire ?! ».
Ne devrait-elle pas ressentir plutot de la panique au lieu d'un enervement ? si j'étais dans la meme sitution, j'aurais pris mes jambes à mon cou pour revenir dans un deuxième temps, rongée par la curiosité. mais peut-être est-elle convaincue de vivre un rêve, d'où son état plus ou moins serein? si c'est le cas, le monologue intérieur devrait plus faire ressortir cette "sécurité" du rêve ("de toutes facons, ce que je vis n'est pas réel, je ne suis pas en danger"..)
 
voilà...sinon, le texte est de très haute qualité. 
Fannie
Posté le 17/05/2019
 
Merci pour ton commentaire et pour le compliment, Victoire180218.
Le dialogue intérieur de Liselotte ne te paraît pas naturel, je comprends. Mais l’histoire se déroule dans les années quatre-vingt et je fais partie « du club des doyen(ne)s » de PA. :D Tout ça pour dire que je n’ai pas une écriture moderne, et je l’assume.<br />Le langage varie selon le milieu auquel on appartient et change d’une décennie à l’autre ; il faudrait que je m’observe, mais il me semble que je ne formule pas forcément mon discours intérieur en phrases brèves.<br />Concernant les réactions de Liselotte, j’imagine qu’elles découlent d’une sorte de stupeur mêlée de déni ; elle est pétrifiée plutôt que prise de panique et elle doute de sa propre perception des événements. Comme c’est expliqué plus tard, elle souffre d’une intoxication au plomb. En plus, Liselotte n’est pas d’une nature spontanée ni extravertie.<br />Mon but, dans cette nouvelle, était de faire monter l’inquiétude, puis l’angoisse, en restant captif de ce huis clos, mais pas de faire paniquer mon personnage.<br />En tout cas, ton commentaire m'a fait réfléchir, ce qui est toujours une bonne chose, et il m’a permis de remarquer que j’avais employé deux fois l’adjectif « incrédule ». (J’ai corrigé ça.) :-)
Luna
Posté le 30/10/2018
Je crois bien que c'est la première fois que je te lis, et j'en suis toute charmée. Très jolie ambiance dans ton texte. J'aime beaucoup ton exploitation du rétro avec cette maison pleine de fantômes. J'aurais presque aimé lire une suite, en savoir plus sur le passé de Trudi et Germaine, démêler ce fameux mystère qui les entoure !
Merci pour cette très chouette lecture, au plaisir de te relire !
Luna
Fannie
Posté le 30/10/2018
Coucou Luna,
Merci d'avoir passé par ici. C'est vrai que le format de cette nouvelle ne m'a pas permis de développer le passé de Trudi et Germaine. Liselotte ne le connaît pas non plus ; alors il faudrait qu'elle trouve des documents qui en témoignent où une personne qui puisse le lui raconter. Je ne vais pas développer cette histoire dans l'immédiat, mais j'ai inventé les personnages avec l'idée qu'ils pourraient revenir dans d'autres nouvelles (AT ou concours) si le sujet s'y prête.
Merci pour ton retour et tes compliments.
Primrose
Posté le 28/10/2018
Coucou Fannie ! 
Je ressors de ton histoire à la fois glacée et réchauffée. Réchauffée car tes descriptions m'ont réellement fait me sentir au coin du feu avec Liselotte — et j'en avais bien besoin, avec ces températures polaires au-dehors — ; glacée car cette histoire de fantômes fait vraiment froid dans le dos. 
Tu m'as entraînée dans l'atmosphère de cette vieille maison aux côtés de Liselotte. Comme dit Nana, il y a quelque chose de très reposant dans ton écriture, qui m'a fait beaucoup de bien, et je vois que je ne suis pas la seule à penser cela.
Et en même temps, cette histoire de fantôme demeure tout à fait inquiétante et m'a tenue en haleine jusqu'à la fin, et jusqu'à cette explication rationnelle... qui n'explique pas tout. On oscille entre rationnalité et irrationnalité tout au long de ton histoire, et j'ai aimé ce flottement et cette fin suspendue. 
Merci pour ce joli moment de lecture ! 
Une petite chose que j'ai relevée en passage :  
"Se mouvant de conserve, les fantômes marchaient sur elle sans mot dire" -> Il s'agit peut-être d'une expression que je ne connais pas, mais il me semble que c'est plutôt "se mouvoir de concert" ? 
Fannie
Posté le 28/10/2018
Coucou Primrose,
Ton retour est de ceux qui me rassurent quant à ma capacité à créer une ambiance et à susciter des émotions chez le lecteur.<br /> Tu n’es pas la première à dire que mon écriture est reposante ; tant qu’elle n’est pas soporifique, c’est une bonne chose. En effet, je ne me considère pas comme une autrice de thrillers horrifiques et à vrai dire, je doutais même de pouvoir écrire une histoire qui fasse peur, ne serait-ce qu’un peu.
Je suis contente que ce flottement entre rationalité et irrationalité t’ait plu, parce que sans me l’être formulé de manière aussi précise, c’est ce que je recherchais, tout comme je voulais laisser planer un certain mystère à la fin.
Concernant les expressions « de concert » et « de conserve », les deux existent et ont un sens assez proche. Voici une jolie explication ici: http://academie-francaise.fr/au-plaisir-des-mots-au-plaisir-de-la-grammaire.<br /> Si j’ai choisi la seconde, c’est parce que ces fantômes se meuvent en parallèle, proches les uns des autres, en gardant toujours la même distance entre eux, et sans concertation apparente.
Merci pour ta lecture et pour ton retour, qui égaye la grisaille de cette journée d’automne.
Elia
Posté le 26/10/2018
Coucou Fannie.
Ta nouvelle est chouette et se lit toute seule. J'ai bien aimé l'explication pour le jaune Naples. En tout cas je n'aimerais pas être àla place de ton héroïne !
Fannie
Posté le 26/10/2018
Coucou Elia,
Merci d'avoir passé par ici et merci pour ton commentaire.
Si elle écrit  l'histoire de cette famille, on la laissera peut-être tranquille...  ;-)
Jamreo
Posté le 26/10/2018
Une histoire de fantômes comme on les aime pour Halloween ^^ je me doutais un peu du revirement final, où on se rend compte que les perceptions de Liselotte n'étaient pas vraiment dues au plomb, mais c'était très sympa à lire quand même. Soit elle commence à avoir des hallucinations effectivement, soit les fantômes étairnt bien réels. J'aime beaucoup le mystère qui plane autour de cette machien à écrire et de cette Germaine, dont on ne sait rien en fait. On ne sait pas non plus ce que Trudi a fait pour elle. Mais on peut se plaire à imaginer un lien entre tout ça et les fantômes !
Fannie
Posté le 26/10/2018
Coucou Jamreo,
Merci pour ton commentaire. Je suis contente que mon récit t’ait plu.
Dans les hypothèses, comme je l’ai dit à Rachael et Isapass dans mon JdB, il y a aussi celle d’un état intermédiaire entre veille et sommeil où on rêve, et ensuite on se demande si ça s’est vraiment passé ou non.
Tu vas chercher un lien là où je n’en avais pas imaginé, mais pourquoi pas ?
Nana
Posté le 25/10/2018
Coucou Fannie !
J'ai beaucoup aimé ta nouvelle ! L'atmosphère est très bien décrite et on se sent tout de suite pris dans cette ambiance vieillote. Puis, quand les esprits arrivent, ça fait froid dans le dos, c'est tout à fait le genre de truc qui me fait flipper ! (en plus je l'ai lu le soir dans le noir, j'avais l'impression d'avoir un souffle dans le cou :') )
J'aime aussi beaucoup ta plume, ton écriture est très apaisante : chaque mot est à sa place et c'est très reposant :)
Bisouuuu
Nana 
Fannie
Posté le 25/10/2018
Coucou Nana,
Merci pour ton gentil commentaire.
Rassure-toi, tu es un peu loin pour que ces fantômes viennent te trouver. ;-)
J’avais peur que mon récit soit plat et ennuyeux, alors je suis contente d’avoir réussi à créer une ambiance... et quelques frissons. En tout cas merci pour tes compliments. <3
Gabhany
Posté le 25/10/2018
Coucou Fannie !
Merci pour ce moment de lecture, toute la partie où tu décris la maison l'ambiance, avec de jolies phrases et des termes bien choisis m'a vraiment fait voyager ! J'étais tellement bien plongée dans l'atmosphère que l'apparition des spectres m'a fait l'effet d'un élément presque naturel, intrinsèque à cette maison que tu dis hantée. C'était très bien amené, j'ai beaucoup aimé le lien avec la machine à écrire, et j'ai trouvé l'atmosphère enveloppante, presque oppressante que tu as su installer très intéressante.
Et l'explication du Jaune de Naples est très bien trouvée !
A bientôt,
Gab 
Fannie
Posté le 25/10/2018
Coucou Gabhany,
Merci pour ton commentaire et tes compliments. Tu es la deuxième à me dire que ce récit t’a fait voyager et ça me fait plaisir.
C’est la première fois que j’écris un texte de Halloween, et au début je me suis lancée en ayant plus de doutes que d’idées exploitables. C’est d’autant plus agréable de recevoir des retours aussi positifs.
Concernant le jaune de Naples, j’ai fait des recherches ; quant aux effets de la peinture au plomb exposée à un feu de cheminée, j’avais lu ça dans un article de journal il y a longtemps.
À bientôt.
Stella
Posté le 25/10/2018
Bonjour Fannie,
Elle est courageuse Liselotte de s’énerver et de s’exaspérer sur sa machine à écrire, j’aurais pris mes jambes à mon cou.
J’aime tes phrases qui s’insinuent et s’épanouissent en douceur comme les fantômes dans cette maison. Tu aurais pu te limiter à la maison hantée, mais tu as élargi tes inspirations. Pauvre Liselotte, elle devait avoir une prédisposition avec les fantômes pour qu’ils se lient ainsi à elle et la suivent. C’est un aspect que j’exploite avec l’un des persos de mon roman, alors j’ai adoré.
Et l’explication du jaune de Naples : que c’est fin !
Au plaisir de te lire à nouveau,
En passant : contre son son agresseuse ;)
Fannie
Posté le 25/10/2018
 
 
Bonsoir Stella,
Quand Liselotte s’énerve, c’est probablement pour refouler la peur qui commence à la gagner. Si elle avait pris ses jambes à son cou, il n’y aurait plus eu d’histoire. :-D
Peut-être que la prédisposition de Liselotte est le simple fait qu’elle écrit, et que parmi les gens qui sont allés dans cette maison, elle est la seule à pouvoir écrire l’histoire de cette famille...
Il y a un fantôme qui suit un des tes personnages de roman ? Ça doit être intéressant.
En tout cas merci pour ta lecture, ton commentaire, tes compliments...
… et la coquille : (« contre son son agresseuse ») aurais-je bébégayé ? ;-)
 
Omecihuatl
Posté le 25/10/2018
<br /> Tu m'as fait tomber sous le charme. C'était très délicat et j'avais l'impression d'être dans un nid chaud et rassurant à lire une histoire effrayante. J'ai retrouvé le son craquant des maisons de mon enfance aussi, avec ces fichus escaliers qui nous trahissaient en pleine nuit. Je pouvais presque sentir l'odeur du bois, de la cire et la poussière des tapis. J'aime beaucoup les prénoms que tu as choisis pour tes personnages.  Avec l'atmosphère, ça m'a rappelé ces séries télévisées françaises très grises dans lesquels souvent un drame allait se passer.  Merci pour ce voyage ^o^/
Fannie
Posté le 25/10/2018
 
Merci pour ton gentil commentaire, Danan-Omeci.<br /> Je suis contente que mes descriptions aient trouvé un tel écho dans ton imagination et que mon récit t’ait fait voyager.<br /> Je ne sais plus trop comment ces prénoms me sont venus ; j’imagine ces personnages à moitié suisses allemands et à moitié romands. (J’ai aussi les deux origines).
Je ne vois pas de quelles séries tu parles, mais elles datent sûrement de l’époque où j’étais dans un cocon de musique classique et où je ne regardais pratiquement jamais la télé… :-)
Rachael
Posté le 24/10/2018
C’est un plaisir de retrouver ta plume, précise mais jamais lourde, dans une histoire somme toute assez classique de fantômes, mais qui joue des contrastes de manière efficace : ambiance chaleureuse et rétro (la cheminée, Edith Piaf, la collection de lunettes…) et la froideur et l’angoisse des apparitions spectrales. J’aime beaucoup la fonction de la machine à écrire, qui devient ici le lien avec le passé qui cherche à revenir et à être raconté.
Comme Isapass, je trouve qu’il manque peut-être un peu de lien au niveau de la fin. Est-ce qu’on doit comprendre que ton héroine a été d’une certaine manière possédée par les fantômes et qu’elle ne peut leur échapper ?
détails
ses cheveux châtaigne brûlée ondulés: un peu trop de qualificatifs ici. Quelquefois, trop de précision nuit... 
Fannie
Posté le 24/10/2018
Coucou Rachael,
Merci pour ton commentaire et tes compliments.
Comme je l’ai dit à Itchane, je craignais que mes effets tombent à plat parce que ce genre d’histoire est éloigné de mon registre habituel. Je suis contente que le récit fonctionne.
Pour les cheveux « châtaigne brûlée ondulés », j’ai séché un moment sur la phrase et, ne voulant renoncer ni à leur couleur, ni à leur aspect ondulé, je l’ai laissée telle quelle. Je devrais peut-être trouver un synonyme de « châtaigne brûlée », court et en un mot. À dire que j’avais hésité à mettre bêtement « bruns »… :-D
Concernant la dernière scène, comme Isapass a fait à peu près la même observation que toi, je vais en parler dans mon journal de bord.
itchane
Posté le 24/10/2018
Fannie,
merci pour ce texte ! Tu as parfaitement suivi le thème de l'horreur rétro, j'ai été replongée dans les récits fantastiques "à l'ancienne", vieilles maisons, fantômes et machines à écrire, c'est très prenant ! Tu as réussi à mélanger une ambiance à la fois chaude, agréable avec des aspects froids et effrayants, c'est très bien dosé : )
Bravo ! 
 
Fannie
Posté le 24/10/2018
Itchane,
Merci pour ta lecture et pour ces compliments, qui me réjouissent et me touchent beaucoup. Les histoires d’horreur ou à suspense étant éloignées de mon registre habituel, je craignais que mon récit tombe à plat. Mais ton commentaire me rassure, ainsi que ceux des autres plumes.
Je suis contente d’avoir osé participer à ce concours.
Isapass
Posté le 24/10/2018
Coucou Fannie !
J'aimais déjà ton style de jeune adulte (cf. ton "cartable") mais bien sûr, j'aime encore plus ta plume actuelle, que je connais déjà par les quelques textes courts que tu as postés.
Tes phrases sont fluides et rythmées, la syntaxe efficace, au service de l'histoire et le vocabulaire varié et précis sans être prégnant. Donc, ton texte se lit d'une traite sans lever les yeux.
D'autant que le fond est passionnant. Tu as beaucoup misé sur l'ambiance en prenant le temps de décrire les lieux, les impressions de ton héroïne, le contexte. Et c'est très réussi : avant même que les phénomènes "étranges" n'interviennent, on est déjà plongé dans une sorte de bulle hors du temps. Si bien que quand Liselotte commence à constater des choses troublantes, on est dans les conditions idéales pour que la tension monte très vite !
Et même si les manifestations ne sont pas de la plus grande originalité (mais j'imagine que c'est voulu pour qu'on pense immédiatement "fantômes" ou "esprits") ça n'empêche qu'on frisonne avec Liselotte.
Tu as choisi de nous balader un peu : les phénomènes surnaturels ont finalement une cause assez cartésiennes... et puis non ! Ca c'est sympa !
La seule remarque que je ferais, c'est qu'il manque un peu de liant entre la globalité du texte et la dernière scène. Plus exactement entre la vieille maison et l'appartement de Liselotte. Il manque peut-être un petit ingrédient : quelque chose qu'elle aurait emporté de la maison sans s'en rendre compte. Ou un signe que le disque que son frère lui a offert en provient (il peut avoir pensé que ça lui ferait plaisir puisqu'il ne connait pas ses réserves quant aux objets qu'elle a trouvés là-bas).
En tout cas, je pense que c'est par pudeur, mais je regrette un peu que tu ne partages pas plus tes projets ici. Tu dis que tu butes sur tes deux projets en cours. Or, je suis certaine que tu trouverais des conseils bienveillants qui t'aideraient ! Et je dis ça aussi par intérêt : ta plume est si agréable à lire ! 
A bientôt ! 
Fannie
Posté le 24/10/2018
Coucou Isapass,
Merci pour ta lecture attentive. Tes analyses m’en apprennent toujours sur mes propres textes.
Pour ce qui est du manque d’originalité, je vais te décevoir : en fait, je n’ai pas trouvé d’idée innovante. J’étais déjà bien contente d’en avoir une qui tenait la route. Si j’ai laissé passer les précédents concours de Halloween, c’est parce que je ne suis pas à l’aise dans ce registre ; je ne me sens pas vraiment capable d’écrire des histoires qui font peur, des histoires à suspense, et l’hémoglobine, ce n’est pas mon truc.
Concernant la dernière scène, comme Rachael a fait à peu près la même observation que toi, je vais en parler dans mon journal de bord.
Quant à mes projets longs, qui sont différents de mes nouvelles, je suis une incorrigible perfectionniste. Je voudrais présenter, sinon un produit fini, du moins un récit bien ficelé et soigné. Il faut dire aussi que mes histoires sont plutôt marginales par rapport à ce qu’on trouve sur FPA. Écrites principalement en dialogues, ancrées dans le réalisme, plus centrées sur les personnages (que je décris parfois de manière très détaillée) que sur une intrigue, elles contiennent les ingrédients qui plaisent le moins à l’ensemble des plumes, et je crains qu’elles n’intéressent personne d’autre que moi. Il me semble qu’elles n’auront de chance d’être lues en entier qu’en étant publiées intégralement d’un coup. Si les lecteurs doivent attendre la suite, ils ne reviendront probablement pas, de même si je présente un premier jet, que je récris ensuite.
À plus tard sur mon JdB.