Je me souviens
Je me souviens
Des œufs cachés sur la plage
de notre quête légère
de nos mains frôlant le sable et empoignant les trésors découverts
De Pâques entre roche, eau et sel
Je me souviens
De nos pulls
avec chacun leurs visages en miroir
l’un blanc sur noir
l’autre noir sur blanc
Comme deux tirages inverses
d’une même pellicule
Et de nos sourires grands, joyeux, vifs
De cette photographie
à 2 corps mais 4 visages
4 rires
Je me souviens
de nos peurs
de ton couteau sous l’oreiller
de nos rondes d’avant nuitée
à l’affût du moindre vide
que l’on remplissait
de nos monstres
sous le lit, derrière la commode, sous le canapé, sous les fauteuils
dans la chambre vide de Papa
Remplissions-nous l’absence d’eux ?
Je me souviens
de ta main dans la mienne
tant de fois
de sa délicatesse, de sa douceur
de sa chaleur
refuge sous l’orage
maison pour moi
Je me souviens
de nos bagarres
de mes mots, de tes gestes
des bris de verre sur nos peaux
souvenirs suturés
Je me souviens
de nos rires, de nos joies, de nos jeux, de nos marches, de nos pas
de nos mots qu’à nous
de nos silences enveloppants
De nous
Je me souviens
ma sœur.
Je n'y vois pas vraiment de tristesse, mais de la nostalgie certainement. belle évocation de la sororité (qui peut décrire aussi une forme particulière d'amitié). Ecriture concise et évocatrice...
Bravo !
Au plaisir d'en lire davantage !