J'étouffe.

J'étouffe.
Tout ce monde, j'étouffe.
Je vois, souris, parle un peu.
Mais j'étouffe, étranglée par ces vies.
Ces vies qui gravitent,
Ces gens qui existent,
Trop près de moi.

J'étouffe.
Ma tête s'alourdit.
J'analyse,
J'observe et devine,
Qualités et défauts,
Forces et faiblesses,
Ces gens je les décortique
Instinctivement.
Et ça m'étouffe.

Je me perds dans mes certitudes,
Mon moi s'évanouit dans le leur,
J'étouffe.
Ma voix est trop frêle dans leurs rires,
Je ne me sens plus exister.
J'étouffe.

Trop de vies tue la mienne,
Mon corps surchauffe
Mon crâne s'échauffe.
J'étouffe.

Je suis lourde de ces gens,
Des informations qu'ils donnent
Qu'ils édulcolorent,
Qu'ils omettent,
Qu'ils inventent,
Qu'ils mentent,
Mais leurs corps
Leurs actions 
Les détrompent pour la vérité.

J'étouffe.
La musique ne m'aide plus
D'apaisante elle devient énervante,
Et j'étouffe.

Je m'agace.
Je m'irrite.
Je m'étouffe.

Je ne sens plus mon âme battre
Au rythme de mon cœur.
Mes yeux brûlent
Où que je les pose.
J'entends rien dans ce tout.

J'étouffe de ces vies,
Car la mienne s'évapore.

J'étouffe.
Je m'étouffe.

Et seule, je souffle.