C’est en descendant de bon matin qu’il remarqua les corps étendus, les bâches les couvrant, et les personnes assemblées autour, en pleurs. Les corps avaient été extirpé des décombres par des bénévoles. La police n’était pas là pour les aider et les pompiers s’étaient tirés une fois les flammes éteintes. Ils avaient eut trop peur de rester une fois la nuit tombée. Alors, des gens, des bénévoles, des habitants, des personnes s’en souciant étaient venus dans les décombres encore fumant, chercher les corps, tenter de trouver des survivants mais devinant qu’ils n’en trouveraient pas. Et les corps s’alignaient là, tristement, froidement, étalé sur le sol, couverts d’une bâche qui pudiquement masquait leurs traits émaciés et leur teint pâle.
Franz s’avança vers les corps, et constata à quel point le silence régnait, brisé par quelques sanglots. Il reconnu dans les gens amassés la mère de Camilla, celle d’Asma ainsi que celle d’Ina. Toutes les trois se soutenaient. Franz savait qu’il était impossible qu’Asma soit là dedans, elle se cachait chez Gérard, situé dans la même tour que lui-même. A moins qu’elle était présente au moment de l’explosion, que Gérard avait mal calculé son tir… Il s’avança vers les trois mères éplorées.
— Vous n’avez plus besoin de chercher nos filles, fit Lizbeth en reniflant.
— Comment ça ?
— Dans les corps retrouvés, il y a Camilla, ainsi qu’Ina, fit Assa en essuyant ses larmes d’un revers de la main.
— Et Asma ?
— Par chance, elle n’y était pas.
— Où les a-t-on retrouvés exactement ? demanda Franz même s’il croyait deviner la réponse.
— Dans la cave.
La mère d’Ina regardait fixement le vide, aucune larme ne coulait, mais Franz savait que parfois la douleur était telle qu’il était impossible de l’exprimer, que les larmes refusaient de couler. Ce n’était pas parce qu’elle ne pleurait pas qu’elle ne souffrait pas.
— C’est ce dealer… le Turc. Il les retenait, fit Lizbeth laissant la colère prendre le relais.
Franz doutait que ce soit aussi simple. Les corps retrouvés là pouvaient être les victimes du Turc ou alors l’histoire était plus complexe. Quelque chose disait à Franz que la vérité était peut-être plus compliquée. Si le Turc avait abusé de Asma mais l’avait laissée partir, pourquoi retenir contre leur volonté Ina et Camilla ? Peut-être avaient-elles été tués ce soir là, mais toutes les deux ? Et encore une fois, pourquoi Asma s’en était tirée et pas les deux autres ? Une seule personne encore en vie pouvait répondre à ces questions.
Personne n’irait faire l’autopsie d’Ina ni de Camilla. Leurs mères étaient incapables de faire face à ce qu’il leur était arrivé et sautait sur la première conclusion qui s’imposait : le Turc les avait tué. Bien sûr, elles n’avaient aucun détail de l’histoire, comment pourraient-elles comprendre que c’était plus complexe que cela, et surtout, difficile de se contenter d’une telle explication.
S’il n’y avait de médecin légiste à disposition, en revanche il y avait le doc. C’était un vieux médecin qui s’occupait de retaper ceux en ayant besoin. Criminels comme familles, tous s’adressaient à lui. Comme l’Ancienne, il embauchait d’anciens patients pour l’aider, les formant comme infirmiers-ières. Le Doc était habitué aux questions étranges de Franz. Quand ce dernier frappa à sa porte de bon matin, Doc lui décrocha un regard disant quoi encore ?
— J’ai besoin de ton aide.
Le Doc prit quelques minutes pour distribuer médicaments et confier des tâches à faire à ses élèves, puis il enleva sa blouse et fut enfin prêt. Franz lui expliqua la situation, il avait besoin de savoir si les corps des deux jeunes filles étaient mort de l’explosion ou si elles avaient succombés avant, et si c’était le cas, de quoi étaient-elles mortes alors.
Les corps étaient encore allongés sous les bâches mais certains avaient commencé à être pris en charge par le fossoyeur qui s’occupait des morts par ici. Il n’y avait pas vraiment de cimetière, les corps étaient incinérés et les cendres dispersées. S’il devait agir, il fallait le faire rapidement.
Convaincre les mères éplorés de la nécessité de l’examen du Doc ne fut pas aussi compliqué qu’il l’aurait cru. Lizbeth voulait savoir. La mère d’Ina n’était pas difficile quand à elle, acceptant sans même un regard en arrière.
Le Doc se pencha vers les corps des deux jeunes filles. Il prit de longues minutes penché sur chacune d’elles. Franz tentait de retenir ses tics nerveux. Son regard se porta dans le vague, essayant de masquer son impatience.
C’est alors qu’il distingua un visage à la fenêtre à l’étage où était Gérard. A cette distance, il était impossible de dire si c’était le vieux ou la jeune fille, mais Franz était persuadé qu’un des deux le surveillait. Si sa théorie était juste, alors ils n’étaient pas complètement innocents dans l’explosion.
— J’ai fini, déclara le doc.
Franz observa à la dérobée les trois mères qui écoutaient attentivement. Il aurait voulu leur dire de ne pas écouter, que cela pourrait les choquer, qu’elles n’avaient pas besoin d’entendre cela. Mais il savait que dans un pareil cas l’ignorance était pire encore que de connaître le destin douloureux de son enfant avant que la mort ne le frappe.
— La première jeune fille…
— Camilla, le coupa Franz.
— Est morte bien avant l’explosion, sa mort remonte au moins à une semaine, et elle n’a pas été tuée ici. Sa mort a été plutôt rapide, elle a subi un coup à la tête qui a causé une hémorragie interne. Le coup l’a tué en très peu de temps, elle n’a pas souffert.
A bien des égards, Doc montrait plus d’empathie que ne l’aurait fait aucun médecin légiste sans doute parce qu’il s’occupait pour l’essentiel des vivants. Il avait eut du mal au début à estimer l’heure de la mort ou encore la cause, ce n’était pas sa spécialité, il n’avait jamais fait cela auparavant, mais Franz l’avait aidé, et avec l’expérience, il avait finit par devenir aussi bon que l’était un légiste.
— L’autre jeune fille…
— Ina, lui souffla Franz.
— Est morte plus tard, l’explosion ne l’a pas tué non plus. Elle a reçu une balle dans la tête ainsi que dans le cœur. Je ne suis pas expert en la matière mais je dirais qu’un professionnel l’a tué. Sa mort ressemble à une exécution, propre, rapide, efficace. Elle non plus n’a pas souffert.
Lizbeth regarda Franz.
— Dites moi que le monstre qui a fait ça à nos filles est mort dans l’explosion.
Franz ignorait qu’en penser. Ina avait été exécuté proprement, et plus tardivement visiblement, sa mort ressemblait en effet à celle que pouvait vous accorder des gangsters tel que le Turc. Peut-être avait-elle été tuée par le Turc en personne ou simplement l’un de ses hommes parce qu’elle fouinait trop. Il n’y avait qu’une seule raison à ce qu’Ina fouille chez le Turc, elle savait pour ce qu’il était arrivé à Asma. Avait-elle tenté de l’aider ?
En revanche, pour ce qui était de Camilla, sa mort semblait plus brouillonne. D’après le Doc elle était morte il y a une semaine, hors la soirée avait eut lieu il y a sept jours à présent. Franz ignorait ce qu’il s’était passé exactement mais Camilla avait été témoin de quelque chose, il avait un témoin l’ayant explicité. Sa mort semblait accidentelle.
Et encore une fois, il revenait à la même conclusion, une seule personne encore vivante pouvait détenir les informations.
— Je vais m’en assurer, mesdames.
Il savait qu’il valait mieux éviter de lancer des promesses impossibles mais il était difficile face à la colère d’une mère de rester vague, de parler au conditionnel. Franz ferait ce pourquoi il avait été engagé, il livrerait la justice autant qu’il le pourrait.
Mais avant qu’il ne parte, Assa Nyang le rattrapa.
— Ils n’ont pas trouvé Asma, elle est toujours en sécurité, n’est-ce pas ?
Franz hocha la tête.
— Je vais m’en assurer également, mais vous n’avez à vous en faire, je pense qu’elle ne craint plus rien maintenant.
Plus rien du Turc, parce qu’elle a peut-être à craindre la justice des anciens si elle a fait sauter le Turc, songea Franz sans toutefois en souffler un mot. Assa n’était pas prête à entendre cela, et elle prendrait le parti de sa fille. Pouvait-on l’en blâmer ? Beaucoup auraient céder à l’envie de faire justice soi-même, l’ennui c’est que cela s’appelait la vengeance et qu’elle était souvent froide et aveugle, frappant les coupables comme les présumés coupables, ceux ayant l’air coupables. Cette explosion n’avait pas seulement tué le Turc mais également ses hommes, ainsi que le couple qui vivait juste au-dessus, et sérieusement blessé des habitants de la tour. Il n’y avait rien de juste là dedans.
Franz releva les yeux, croisant ce visage à la fenêtre. Il en était persuadé, on le scrutait d’en haut. Il était temps de revoir Asma et le vieux Gérard. Franz n’était pas certain d’avoir suffisamment de cartes en main pour obtenir la vérité. Peut-être s’il s’y prenait correctement, s’il parvenait à les aiguiller comme il le fallait, mais il savait pour avoir fait ce boulot depuis un sacré paquet de temps qu’il valait mieux avoir un bon jeu en main. Les témoignages étaient toujours sujet au doute, et plus encore lorsque c’était des interrogatoires.
Ils l’attendaient, tous les deux. Quand il frappa à la porte, celle-ci ne mit pas longtemps à s’ouvrir, comme s’ils avaient attendu presque avec impatience qu’il vienne jusqu’à eux, qu’il vienne les interroger. Peut-être qu’ils ressentaient eux aussi cette tension, comme si l’étaux se resserrait. Franz avait toujours pensé que les criminels ressentaient à peu près la même chose que les policiers, lorsqu’une enquête devenait plus tendue.
Asma était sagement assise sur le canapé, les cheveux ramenés en une queue de cheval, les mains sagement posées sur les genoux, mais ce calme apparent n’était qu’une illusion. Poser les mains à plat est une manière efficace pour conserver le calme, il avait vu des centaines d’adolescents user de cette méthode en interrogatoire. Gérard lui ne masquait pas la tension accumulée en lui, et Franz n’aurait guère été étonné de l’entendre grogner comme un animal féroce coincé.
Gérard enjoignit Franz à s’asseoir, ce dernier prit place sur le fauteuil en face du canapé, et attendit que Gérard s’installe à côté de la jeune fille. Bien sûr, il n’en fit rien. Tel un lion en cage, il tournait encore et encore, élimant la moquette à chacun de ses pas nerveux.
— Vous vous en êtes pris au Turc, n’est pas ? Vous avez voulu appliquer la justice vous-même, commenta Franz.
Gérard serra le poing tandis qu’Asma secouait la tête.
— On n’a rien fait du tout, on n’a pas bougé d’ici, fit la jeune fille avec une voix pointant dans les aigus.
— Voyons, Gérard n’avez-vous pas passé justement commande de ce type d’explosif quelques mois auparavant ?
— C’est pour sa collection, affirma Asma. C’est un ancien militaire au cas où vous ne le sauriez pas. Il aime avoir des armes, cela ne veut pas dire qu’il les utilise.
— Je sais que le Turc s’en est prit à vous Asma. Ce soir là, le type qui vous a agressé sexuellement, c’était le Turc n’est-ce pas ? Vous en avez parlé à Gérard, et ce dernier avait justement de quoi vous rendre justice, empêcher le Turc de recommencer, ou de vous faire du mal. Le truc, c’est que le Turc n’était pas tout seul. Il y avait Ina là bas.
Asma avait le visage couvert de larme, elle secoua la tête en s’agrippant à son jean.
— Je vous jure…
— C’est bon Asma, il sait tout. Pas la peine d’essayer de lui mentir. Oui j’ai fait exploser le Turc, et je le regrette pas, il le méritait. Ina était déjà morte avant que la bombe n’explose. Quand Asma m’a dit qui lui avait fait ça, j’ai commencé à surveiller le Turc. Je voulais l’étudier. Et j’ai vu cette fille entrer chez lui, elle n’est jamais ressortie. J’ai cru qu’il s’en était prit à elle comme à Asma, j’ai su que si je ne faisais rien, il recommencerait, alors j’ai attendu le bon moment, l’opportunité, et je l’ai fait sauté. Ses hommes ne valaient pas mieux que lui, ils l’ont aidé, ils ont participés pour certains.
Les aveux de Gérard étaient ponctués de sanglots d’Asma qui s’était repliée sur elle-même en position fœtale.
— Ne t’en fait pas, je suis assez vieux. Si les anciens veulent ma peau, faudra qu’ils fassent la queue. J’ai un cancer, monsieur Hartman. Le doc ne peut rien pour moi, et même si j’étais riche, je pense que personne ne pourrait rien pour moi. J’ai suffisamment vécu. Et j’aurais ma conscience tranquille en partant.
— Ina n’était pas tout seule dans les décombres, il y avait aussi Camilla.
Franz remarqua immédiatement qu’Asma avait cessé pendant quelques secondes de pleurer à chaudes larmes, d’être secouée de sanglots, qu’elle semblait veiller, écouter, être parfaitement concentrée sur le moindre de ces mots.
— Le Doc pense qu’elle était morte depuis longtemps, depuis une semaine.
Les sanglots reprirent, de plus belle, tellement fort que s’en était trop. Franz avait toujours eut un instinct assez fort, et parfois, il était difficile de suivre cet instinct surtout quand il pointait du doigt une jeune fille. Asma avait vécu quelque chose d’affreux, et croire une seule seconde qu’elle puisse avoir un quelconque rapport avec la mort de son amie semblait inconcevable. Mais Franz en aurait mis sa main au feu, ce sanglot n’avait rien de sincère.
— Vraiment ? J’en suis désolé, fit Gérard qui lui semblait sincère.
Mais Franz ignora l’ancien, son regard se concentrant sur la jeune fille. Il mit loin derrière lui ses soupçons, radoucissant ses traits, parlant d’une voix douce et bienveillante.
— Asma, j’ai besoin que tu me parles plus en détail de cette soirée. Je sais que c’est douloureux mais la maman d’Ina et celle de Camilla ont besoin de savoir ce qu’il est arrivé à leurs enfants.
La jeune fille essuya ses larmes en reniflant. Sa beauté persistait en dépit des larmes qui avaient coulées sur ses joues et gonflées ses yeux. La tristesse la rendait belle, et Franz se demandait ce qui pouvait bien enlaidir la jeune fille, sans doute pas grand chose.
— Qu’avez-vous besoin de savoir ? demanda-t-elle d’une voix vacillante.
— On va commencer par Camilla, vous êtes arrivées ensemble à la soirée n’est-ce pas ? Plusieurs témoins l’avaient affirmé mais il voulait l’entendre de sa bouche, et mieux valait commencer par le début.
— Oui, on est venu ensemble. En fait, c’est Camilla qui m’a convaincu de venir. J’aime pas trop ça les soirées.
— Ensuite, que s’est-il passé ?
— Camilla a vu quelqu’un qu’elle connaissait, un garçon je crois, et elle m’a abandonnée. Elle m’a dit qu’elle revenait tout de suite.
— Est-ce qu’elle est revenue ?
Asma secoua la tête.
— Je ne l’ai plus vu, je m’en souviens plus. Y’avait ce garçon qui me parlait, ensuite, je sais plus trop. Tout devient vague ensuite.
— Tu penses avoir été droguée ?
La jeune fille haussa les épaules.
— Je ne sais pas, j’ai jamais été ivre ni droguée avant ce soir là. Peut-être qu’il y avait quelque chose dans mon verre, ma tête était lourde, et mes souvenirs sont flous. Ce que je me souviens c’est que j’avais du mal à marcher droit. Le garçon était doux, tendre au début, il me soutenait. Il m’a dit qu’il m’amenait dans les toilettes pour que je vomisse, que ça irait mieux ensuite… mais…
Sa voix s’étrangla et la main de Gérard se posa sur les épaules, elle se plaqua contre lui, étouffant ses sanglots dans sa chemise à carreaux.
— J’ai tué celui qui lui a fait cela, et c’est très probablement lui qui a tué les deux autres jeunes filles. Est-ce si important que cela de connaître les détails sordides de cette histoire ? Cela ne les ramènera pas, en revanche, Asma est encore vivante et elle a besoin d’oublier pour s’en remettre.
Gérard le suppliait presque. Franz comprenait, qu’il éprouve le besoin de la protéger, de l’aider, mais il ne savait pas ce que c’était de perdre son enfant, de le perdre et de ne pas savoir. De plus, Franz estimait qu’il y avait encore trop de part d’ombre. Une jeune fille avait attesté avoir vu Camilla entrer aux toilettes à peu près au moment du viol. Et elle avait trouvé la mort ce soir là. Franz trouvait la réaction d’Asma étrange. Il avait besoin de savoir pourquoi elle réagissait ainsi.
— Ecoutez, je sais que c’est un moment pénible, mais les familles des deux autres victimes ont besoin de savoir ce qu’il s’est passé. J’ai besoin de savoir comment cela s’est produit. Asma, quelqu’un dit avoir vu Camilla entrer aux toilettes, et le Doc pense qu’elle est morte samedi. Est-ce qu’elle est entrée au moment où tu étais agressée ? Est-ce qu’elle a tenté de t’aider ? Est-ce que ton agresseur s’en est prit à elle ?
Franz était conscient de lui tendre une sacrée perche mais il cherchait à lire dans ses yeux, si elle éprouvait de la douleur en se souvenant de comment son amie avait été tuée ou du soulagement en voyant cette perche tendue. Et à dire vrai, il eut la même sensation étrange que tout à l’heure, qu’Asma ne pleurait pas vraiment son amie, et que ces sanglots qu’elle fit entendre, fuyant son regard à nouveau, paraissaient faux, surjoués.
Oui, il avait besoin de savoir, même s’il avait conscience qu’un coupable parfait venait d’être tué et que ça arrangeait sans doute tout le monde. Si Asma avait joué un rôle dans la mort de Camilla, cela ne pouvait qu’être sordide. Mais il avait besoin de savoir.
— Je… je crois… je sais plus, c’est flou. Je me souviens de rien, marmonna la jeune fille entre deux sanglots.
Elle était suffisamment maligne pour ne pas saisir la perche. Franz sentait qu’il ne pourrait rien obtenir de plus d’elle. Mais quelque chose qu’on lui avait dit raisonnait dans sa tête : Asma est une jeune fille très intelligente. Elle a l’air d’une sainte, mais elle est aussi tordue que nous autres.
Peut-être que c’était vrai, peut-être qu’il n’obtiendrait jamais la vérité.
A moins de tomber sur un témoin ayant vu la scène, il doutait d’obtenir les réponses qu’il souhaitait. Asma se murait dans le silence, prétendant avoir été droguée. Et peut-être bien que c’était le cas. Son violeur était un dealer après tout, il devait maîtriser parfaitement le dosage d’une drogue de violeur dans un verre d’alcool.
Mais peut-être qu’elle était juste ivre, et qu’elle a reconnu son amie entrant aux toilettes et peut-être que Camilla n’a pas défendue son amie, qu’elle a juste fait demi tour, et prétendue ne rien savoir, n’avoir rien vu, peut-être même qu’elle aura cru que son amie s’amusait. Peut-être qu’elle lui aura dit, en fin de soirée ou le lendemain, qu’elle s’était visiblement éclatée. Et peut-être qu’Asma, vaincue, humiliée, détruite aura passé ses nerfs sur son amie, celle qui prétendait l’être mais n’avait rien fait pour l’aider, n’avait rien vu de sa détresse. Et qu’ensuite, en cherchant refuge et conseil chez Gérard celui-ci l’aura convaincu de se taire, de feindre d’avoir été droguée, de tout mettre sur le dos de son agresseur.
Franz savait qu’il n’obtiendrait jamais les réponses à ses questions, qu’il ne soulèverait jamais ses soupçons, et cette affaire comme tant d’autres continuera de le hanter.
FIN
Putain c'était trop bien!
J'ai tout aimé: l'intrigue policière, l'anticipation, la politique, la jeunesse décadente et les vieux qui se débattent pour maintenir la société à flot. C'est d’ailleurs curieux et original que dans ce futur seul les personnes âgées semblent apportées une lueur d'espoir.
quelques coquilles :
"Franz s’avança vers les corps, et constata à quel point le silence régnait briser par quelques sanglots." -> brisé, et je mettrais une virgule après "régnait".
" Lizbeth voulait savoir, la mère d’Ina quant à elle était pas difficile quand à elle, acceptant sans même un regard en arrière" -> il y a eu un cafouillage je pense :p
"Les aveux de Gérard étaient ponctués de sanglots d’Asma qui s’était arcqueboutée, secouée de pleurs et de sanglots." répétition de sanglots (et puis je pense qu'on écrit "arc-boutée" mais j'en suis pas certaine)
Cette histoire était très chouette à lire, haletante et bien menée ! Mais je suis quand meme un petit peu déçue de la fin, je n'aime pas trop les fins ouvertes aussi c'est une préférence perso.
L'univers est un gros point fort ! les personnages sont super, réalistes. (mention spéciale à la petite soeur de Ina !) Tu as d'autres projets d'écriture ? Dans tous les cas, merci pour ce roman que j'ai lu avec plaisir !
J'en ai d'autres en effet, mais attention, l'autre projet en cours de correction fait 1600 pages sur word. J'ai peur d'exploser la plateforme en l'y mettant XD
1600 pages word O__O tu vas devoir le diviser en tomes non ? Sinon en format publié ça fera 3000 pages, il sera plus épais que haut xD
Les choses sont plus claires avec les modifications de ta réponse au com précédent.
"la cité de cristal " -> c'est marrant, en lisant ça je me suis rendue compte que tu ne dis jamais que ça se passe en banlieue parisienne, alors que j'en étais persuadée !
L'idée de ne plus faire d'enfants parce que ça pollue est super, très dans l'actualité, effrayante et super intéressante !
Mais oui c'est aussi épais que Ça de Stephen King.
Pourtant je compte écrire une suite... *sort très loin*
Alors clairement ça se passe en banlieue parisienne, je crois avoir mentionné la capitale comme juste à côté.
Bah tellement de gens en parlent que ça finira par être un fait de société XD