La capture éternelle

Dans la quiétude profonde de la forêt, un craquement perça, révélant l’arrivée d’un chasseur bien particulier.

Alors que les pas de l’homme avançaient, il savourait l’aura que la forêt laissait échapper par ses méandres. Le chant des oiseaux se mêlait aux murmures d’une rivière cachée. Les couleurs de la forêt étaient douces et vives, loin des artifices d’un monde dépravé.

Chaque jour, attiré par une promesse silencieuse, le jeune homme revenait en ce lieu. Formant un rendez-vous où une seule âme offrait un met plus précieux que tout, laissant l’autre esprit le déguster comme la plus précieuse des marchandises.

L’homme, arrivé à son havre favori, commençait à dégainer son armement, l’excitation prenant part de lui à l’idée d’appuyer sur la détente. Un art que lui seul savait maîtriser.

Le cuir rugueux effleurait ses doigts meurtris, un châtiment et une délectation lui étant infligés. Après quelques secondes, il était prêt, son équipement étant en place. Puis il a attendu.

Son cœur convoitait l’œuvre de la forêt et les détails qui en découlaient, il ne voulait en rater aucune seconde. Mais alors que les minutes semblaient passer comme des heures, le chagrin semblait être celui qui emportait son cœur. La branche qu’il avait en ligne de mire était pourtant atteignable pour toute proie. Mais le moment tant attendu ne venait jamais. Comme pour accompagner sa déception, le soleil se dégradait, offrant un crépuscule qu’un monde corrompu ne méritait pas de contempler.

Un souffle froid s’échappa de ses lèvres crispées, trahissant la frustration qui s’emparait de lui. Mais alors que tout espoir se tarissait en lui, un craquement se fit entendre.

Un oisillon se tenait là, l’innocence le constituant. Son plumage semblait plus doux que n’importe quel tissage et la liberté d’un être si attendrissant ne demandait qu’à être capturée.

Alors, l’homme posait sa main sur la gâchette, la quiétude n’ayant jamais été aussi bruyante. Un dernier souffle fut pris avant que l’homme appuyât sur le bouton de son appareil photo, capturant enfin un moment spécial.

L’oiseau était enfin capturé, pour l’éternité.

Vous devez être connecté pour laisser un commentaire.
Vous lisez