Cette histoire-ci est celle d’un jeune couple dont le mari est policier.
Un soir, comme tous les soirs, la femme rentre à la maison plus tôt que son homme. Ce dernier a depuis quelque temps un chien, un grand chien assez turbulent, dont sa femme ne s’occupe pas : elle en a peur. C’est pourquoi ils ont décidé de l’enfermer dans le garage et de l’y attacher, lorsque le mari n’est pas à la maison.
Mais ce soir-là, le mari tarde à rentrer. Cela arrive de temps en temps, donc la jeune femme ne s’en inquiète pas. Ce qui l’ennuie, c’est qu’elle commence à entendre la chaîne du chien racler le sol dans le garage. Il s’agite toujours lorsqu’il n’a pas sa ration de croquettes à l’heure. La jeune femme se dit que son mari ne va pas trop tarder, donc elle attend.
Mais voilà qu’elle entend le son de la chaîne à nouveau, suivi d’aboiements. La femme se décide donc à aller donner elle-même la ration au chien.
Arrivée devant la porte menant au garage, elle se précipite, l’ouvre, dépose vite-fait la gamelle, et referme rapidement la porte. Elle a juste le temps d’entendre le son de la chaîne se rapprocher rapidement.
Peu après, le téléphone sonne. C’est son mari, qui l’appelle pour la prévenir qu’il rentrera tard : il part avec une patrouille rechercher un évadé de prison. Sa femme en profite alors pour lui dire qu’il devrait penser à raccourcir la chaîne de son chien, qu'elle avait entendu son crissement tout près de la porte lorsqu'elle l'a ouverte, et que le chien aurait bien pu lui sauter dessus.
Pendant quelques instant, son mari ne lui dit plus rien. Elle croit l’entendre parler à ses collègues, mais le son est étouffé. Soudain, il revient à elle, et lui annonce :
« Chérie, enferme-toi à double-tour dans une chambre.
J’ai oublié d’attacher le chien aujourd’hui, et l’évadé que nous recherchons a toujours ses chaînes, lui ! »
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