Lorsque, pour rebondir sur une histoire horrifique qui vous a rappelé quelque chose – et pour faire votre intéressant –, vous racontez une anecdote, un truc qui vous est déjà arrivé, ce « truc » est malheureusement voué à faire moins peur que l’histoire précédente. Et ce, pour ceci :
Dans une anecdote personnelle, c’est le phénomène mystérieux lui-même, et ses hypothèses, qui sont l’apogée, la coda de l’histoire. De fait : à la fin, il n’y a pas de chute, ou de révélation effrayante. Au contraire, même : l’histoire se termine plutôt par un retour à la normalité, la source du mystère étant en fait quelque chose de normal mais qui a fait peur, sur le moment, à la personne. Au mieux, il est possible de terminer par un « Je ne sais vraiment pas ce que c’était… », mais sans chute la tension dans le public stagne ou baisse, et nous n’aurons fait qu’effleurer la peur.
Après, avouons-le, on raconte souvent ces anecdotes dans le but d’en placer une, car c’est toujours le même qui raconte les histoires – puisqu’il n’y en a qu’un ou deux à en connaître dans le groupe… Donc c’est pardonnable. Et puis, ça permet au conteur d’en chercher d’autres, et de boire un coup. Ceci dit, celui qui raconte est souvent là pour se la raconter, donc l’un n’est pas forcément mieux que l’autre !
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