Hiver tenace, amour fugace
Un autre hiver est passé, et tu n'es pas là.
Combien de nuits passées, seul à t'attendre ?
Combien de vaines pensées, pour toi ma tendre ?
Un autre hiver est passé, tu ne viendras pas.
Pourrai-je donc un jour oublier ton arrivée ?
Quand à peine fleurissaient les Belles-de-neige,
Traqué par le blizzard, blanc et mortel cortège,
De la tempête chez moi tu vins t’abriter.
La chaleur de ton coeur, malgré ton corps glacial,
Emplit mon être, remplit ma tête, si net,
Et nul après ton départ ne fut si spécial.
Depuis je te garde un abri comme il faut,
Mais aucune froide nuit d'hiver ne vient,
A mon cœur voilà ce qui fait le plus défaut.
Il y a un lit pour toi, il y a une assiette qui t’attend, un bon feu. À chaque fois que j’y rajoute une bûche, je revois tes longs doigts, bleus de froid, se tendre vers la chaleur, si près que les flammes léchaient presque ta peau. À chaque fois que je remplis la théière d’herbes séchés, celles que tu aimais tant, je revois ces mêmes doigts fins, serrés autour de la tasse brûlante jusqu’à ce qu’elle leur ramène un peu de vie. Je revois la vapeur qui rougissait tes pommettes et embuait tes yeux clairs, ton visage qui disparaissait derrière les volutes ensorceleuses. Un sourire s’était épanoui sur tes lèvres pâles, comme les Belles-de-neige au-dehors, et avait fait fondre mon cœur.
L’hiver touche à sa fin – un autre, encore un autre, et tu n’es pas venue.
La neige fond, le vert tendre des nouvelles pousses transperce le blanc manteau. Le ruisseau rugit en contrebas, sorti de son lit, charriant avec lui débris libérés de leur linceul immaculé et traînées de boue. L’eau, glaciale, envahit tout. Mon toit pleure.
À ton arrivée, le blizzard faisait rage, et tu es apparue au milieu du néant, matérialisée sur le seuil de ma porte, escortée par les vents hurlants et leurs aiguilles de glace. Pendant un instant, j’ai cru à un esprit. Pour être honnête, j’y crois encore un peu.
Un soir, tu es venue me prouver que tu étais bien humaine. Tu m’as rejoint dans le noir, dans notre petit abri, bien fragile par rapport aux éléments qui se déchaînaient au dehors. Tes mains étaient froides tout contre ma peau, mais tes lèvres étaient brûlantes. Je m’en souviendrai toujours. Et pendant une petite éternité, il n’y eut que toi et moi, ton corps qui se réchauffait petit à petit et le mien qui se fondait dans tes bras.
Depuis ton départ, jamais plus mon coeur a battu comme cette nuit-là. Depuis ton départ, je reste de longues heures contre le rebord de la fenêtre, à guetter la froide nuit d’hiver qui te portera de nouveau jusqu’à moi. Tu occupes toutes mes pensées, tu hantes mes rêves - mais mes espoirs restent vains.
Mais le printemps arrive, et je ne t’ai pas revue.
Mais le printemps arrive – et mon cœur a gelé.
Ah c'est intéressant comme lecture ! J'avoue que je ne sais pas du tout qui est la femme qu'il attend, si elle est humaine ou non, pourquoi elle ne revient pas...
Merci de ton passage <3
Par contre, il vit un peu dans le passé le p'tit nan ? :P
Mais ouais, toutafé d'accord avec toi, il serait temps d'oublier la belle inconnue et de sortir de son chalet :P