La frisson de la liberté

Memphis, 1954,

Danny était ce genre garçon d'à peine 20 ans aux cheveux roux gominés, Danny détestait la prohibition et adorait par-dessus tout la musique noire. À contre-courant, la nouvelle jeunesse américaine partait des tailleurs colorés et dansait toute la nuit. Enfin, tout ceci existait probablement dans un monde idéal, car Danny avait beau s'enfermer dans un univers qui n'existait pas, la réalité est tout autre pour le rouquin. L'espoir de vivre dans un monde meilleur existait probablement dans les romans, mais ici dans ce petit village américain dans lequel vit Danny, tout le monde se crache dessus, tout est prétexte pour quelques centimes. Ici, tout le monde est pauvre, le climat est si aride que l'eau potable existe à peine. Danny, c'est l'enfant typique américain, il est le cinquième d'une famille de huit enfants, son père, un vétéran de la Seconde Guerre mondiale, raciste et fatigué par la vie, est un agriculteur, sa mère, femme au foyer, ne sait ni lire ni écrire, mais sait parfaitement négocier le prix des denrées alimentaires. Toute la journée, le petit Danny, dans une chemise trop grande pour lui hériter de son grand frère, traverse des kilomètres de champs totalement infertiles à la recherche de pommes de terre. Il regarde les nouvelles machines de son voisin James, rêvant de se simplifier la vie, mais Danny le sait, son père refuse toute technologie, quelle idée de vouloir se simplifier la vie, n'est-ce-pas Danny ? 

Son père a déjà fait de la prison, Dieu sait pourquoi il ne veut pas le dire, mais Danny sait très bien que la pauvreté de sa famille n'est pas arrivée toute seule. Qui à eu l'idée d'acheter des terres infertiles, si sèche que même un cactus ne voudrait pas prendre vie ? Le père accuse, c'est le grand-père, trop vieux pour avoir toute sa tête qui se rappelle même plus du prénom de son fils. Alors tous les jours, c'est la même chanson, le père de Danny s'approche près du vieil homme assis sur sa chaise en bois bancale, situé sur le porche, il fixe l'horizon sans bouger, il ne parle pas sauf pour évoquer une énième fois comment il a combattu dans les tranchées. Le père de Danny avance vers son père et le salue avec une gamelle remplie de lait et d'avoine, enfin, peut-être. En-tout-cas il lui tend une bouillie étrange et sans goût, mais elle remplit l'estomac alors si peu leur permettre de survivre un jour de plus, pourquoi pas, n'est-ce-pas ? 

 

- Bon, appétit père, dit-il l'air blasé, la pelle en main 

 

-Qui êtes-vous ? Dit alors le vieillard effrayé 

-Je suis ton fils.

 

-Je n'ai pas de fils ! Le mien est mort en France ! 

 

-Il était ton second fils, moi, je suis John, ton aîné, j'ai survécu.

 

Enfin, survécu, c'est un bien grand mot pour John. Avec une jambe de bois et des cauchemars toutes les nuits, John aurait préféré mourir aux côtés de son petit frère. Quelle tragédie, un garçon si jeune tué au combat pour avoir voulu récupérer une barre de chocolat. 

Mourir pour du chocolat, quelle ironie. Elle résume à elle seule la famille de Danny, on ne choisit pas sa famille, sinon personne serait venu au monde chez les Alster. Un père ivrogne mutilé, une mère dépressive et un grand-père dément, un début fabuleux pour des enfants qui devront marcher dans leur pas. Dieu sait pourquoi, mais Danny est le chouchou de son grand-père, il lui donne tous les matins à cinq heures, cinq centimes a l'adolescent qui s'empresse de les ranger sa boite en métal. Danny ne sait pas vraiment pourquoi son grand-père lui donne autant d'argent, peut-être parce qu'il fait pitié ? Probablement, mais si Danny à bien apprit une chose, c'est de ne jamais poser de questions et accepter tout ce qu'on lui donne. Tous les soirs, à l'abri du regard de ses frères bien trop curieux, l'adolescent compte toutes ses pièces puis se rend chaque matin à l'aube à la gare pour demander le prix d'un billet pour aller à Memphis. Et tous les matins, c'est le même refrain, un homme de l'âge de son père, probablement lui aussi un vétéran qui n'a pas pu continuer sa carrière dans l'armée toise du regard le jeune garçon imberbe, il sourit en coin et lui dit :


-Un dollar


Mais Danny n'a pas encore un dollar dans sa tirelire, pourra-t-il un jour aller à Memphis ? Mais le rouquin se rappelle alors du prix de la veille, il regarde son petit calepin dans lequel il note tout, absolument tout pour s'en rappeler. Danny n'a jamais été à l'école et il n'est pas très intelligent, il a appris avec son voisin les bases de la lecture et de l'écriture. Alors à l'aide de son crayon de papier, il note la main tremblante le chiffre et se reporte à la longue colonne :


01 mars 1951 : 19 centimes
02 mars 1951 : 20 centimes 
03 mars 1951 : 21 centimes 
04 mars 1951 : 22 centimes 
05 mars 1951 : 23 centimes 
06 mars 1951 : 24 centimes 


 

Danny brandit dans sa main son carnet comme une preuve irréfutable et bouscule l'homme d'affaires venu acheter son billet, il voit alors le ticket de caisse, 30 centimes ? Comment est-ce possible ? Danny jette l'argent de l'inconnu au visage du guichetier.


- Hier, c'était 99 centimes et aujourd'hui, c'est 1 dollar ! Mais pour lui, c'est 20 centimes. Voleur ! Voleur ! Voleur !

 

Le guichetier totalement impassible croise des bras attendant que la colère du jeune homme passe, mais Danny lui ne rêvait que d'une chose : aller à Memphis. Il le sait déjà, c'est là-bas qu'il sera totalement épanoui, alors quand un inconnu abuse de son pouvoir pour lui barrer la route, le garçon se met dans tous ses états. Il le sait déjà, c'est là-bas qu'il sera totalement épanoui, alors quand un inconnu abuse de son pouvoir pour lui barrer la route, le garçon se met dans tous ses états. Le garçon ira à Memphis, qu'importe le moyen utilisé. Un coup de sifflet, puis deux, et enfin trois le font sursauter, c'est la police, il faut fuir au plus vite. Danny court alors à travers les champs de maïs lorsqu'un garçon un peu plus âgé le tire par le bras, Danny tombe au sol, rapidement maîtrisé, il voit la horde de policiers partir au loin. Interloqué, le garçon regarde alors l'inconnu, il est très grand, mais il est différent, dans cette petite ville du Tennessee d'à peine 50 habitants, ce garçon est le premier qu'il voit, il est noir. Danny lui sourit, le garçon aussi, Danny en a beaucoup entendu des sornettes et encore plus avec la prohibition. Alors Danny recule d'un pas, sio n le voit avec Danny, ce garçon est foutu. 

-T'as peur ? Danny court alors à travers les champs de maïs lorsqu'un garçon un peu plus âgé le tire par le bras, Danny tombe au sol, rapidement maîtrisé, il voit la horde de policiers partir au loin.


-Moi ? Non ! 


-Pourquoi la police te courrait après ? 


-Le guichetier me déteste, il voulait me voler. 


-Ce connard là-bas ? Ouai quel con, dit-il en riant 


-Moi c'est Danny, dit-il en riant à son tour 


-Denzel, dit pourquoi tu as toutes ses pièces, tu as braqué une banque ? Dit-il en pointant du regard le bocal 


-Je voulais m'acheter un billet de train, mais il change ses prix tout le temps, dit-il en baissant les yeux 


-Tu voulais aller où ? 


- À Memphis.


-Memphis ? Je connais, c'est chez moi !

 
-Chez toi ? Dit-il intrigué 


-Ouai ! Je viens ici rendre visite à ma tante, Anna, elle vit dans cette cabane. Tu veux faire quoi à Memphis ?


-Je lis toutes ces histoires sur ce nouveau genre musical le rock n roll, je veux aller là-bas et danser ! 


-Pour devenir chanteur, je suppose ? Dit-il en croisant ses bras 


À vrai dire, cela n'a jamais traversé l'esprit de Danny, il n'a jamais voulu être sous le feu des projecteurs. Qui voudrait bien entendre un petit gars de la cambrousse ? Qui daignerait s'intéresser à lui ? Danny vaut juste goûter à la vie, à l'électrise de ce nouveau courant musical. Il veut vivre et être, être comme les jeunes de son âge, profiter de la vie et s'amuser, oui, Danny veut juste s'oublier, quelle idée de vouloir se faire connaître ? 


-Moi chanteur ? Oh que non ! 


-Alors que veux-tu ? Dit-il en haussant un sourcil


-M'amuser, découvrir de nouvelles choses !


-D'accord, je te crois. Qui daignerait s'intéresser à lui ? On fait attention à tout et à tout le monde, fait attention d'accord ? 


-D'accord, d'accord... Dit-il en baissant la tête 


-Retrouve-moi ici ce soir à vingt-deux heures, ne soit pas en retard, je t'attendrais pas


-D'accord Denzel.


-Ah et une dernière chose p'tit 


-Quoi ? 


-Change de vêtements veux-tu ? Je ne pourrais rien faire pour toi si on te refuse dans tous les bars, va chez Alma, c'est une heure de marche d'ici, tu dis que tu viens de ma part !


Bon sang quelle douche froide pour le petit Danny, lui qui avait lu des tas de livres sur cette ville, le voilà totalement secoué. Avait-il trop rêvé ? Probablement, mais Danny est trop optimiste et veux vivre son rêve au moins une fois et qui sait ? Peut-être qu'il y restera à Memphis. Alors le garçon n'attendit pas, il lança un baratin à son père puis, bocal en main, il se dirige jusqu'à chez Alma. La boutique ne paye pas de mine, sur la porte, il est écrit "colored only", Danny recule de deux pas puis en entendant le vinyle jouer une musique effrénée, il se lance dans la boutique, avec sa main tremblante serrant fort son bocal. C'est une grosse dame à la longue chevelure et avec une robe très colorée qui se tourne vers le garçon. Elle hausse un sourcil, elle n'est pas seule dans la petite boutique, elle est entourée de deux jeunes femmes, Danny sourit timidement et avance d'un pas timide.


-Il veut quoi le petit ? Tu n'as pas lu l'écriteau dehors ? 


-Je viens de la part de Denzel, dit-il en avalant sa salive 


-Quel Denzel ? Il en existe des millions de Denzel ! 


-De Memphis... 


-Tu connais Denzy ? Dit l'une des deux filles en souriant 


-Oui, c'est mon ami !


-Ca m'étonnerait, Denzel n'a pas d'amis. 


-Et bien moi si et il m'a promis de m'emmener à Memphis... mais pas dans cette tenue alors il m'a guidé vers vous 


-Et il a bien fait !


Cette dame semble réticente, mais face à l'enthousiasme de ses filles, elle se met alors au travail. Elle présente des costumes qui semblent trop grands, trop colorés,  Dieu sait d'où elle sort tout ça. Elle lui en fait essayer un puis deux et enfin trois, le dernier, semble parfait, d'un joli vert qui va à son teint de porcelaine, avec des chaussures noires parfaitement cirées, le voilà transformé. Elle lui en fait essayer un puis deux et enfin trois, le dernier, semble parfait, d'un joli vert qui va à son teint de porcelaine, avec des chaussures noires parfaitement cirées, le voilà transformé. Le prix est plus élevé, mais la dame accepte ses économies et Danny tourne les talons.


-Attends petit ! 

Danny se tourne surpris, avait-il oublié quelque chose ? Avait-elle changé d'avis ? Elle sort de sa remise avec une vielle guitare acoustique brune, elle lui tend.

-Mais, je n'ai pas d'argent madame... 


-C'est cadeau, mon fils ne pourras plus en jouer, paix à son âme, alors prends là, je ne veux plus la voir.


Le garçon ne dit rien de plus et repart en souriant. 
Le soir même, Danny est allongé sur son lit, il repense encore et encore à ce que lui a dit Alma à propos de Denzel : il n'a pas d'amis... Sa réaction fut très naturelle, pourquoi avoir dit ça à un pauvre inconnu ? Pour l'avertir ? Lui faire peur ? Quelques doutes subsistes chez le jeune homme, mais que nenni, ce soir, il partira avec Denzel. Dans la pièce d'à Danny peut entendre ses parents se disputer pour la cinquième fois aujourd'hui, a se lancer des casseroles, à se crier dessus. Son grand-père entre dans la chambre en souriant.


-John, tu n'as pas grandi depuis tout ce temps ! Dit-il en pyjama


- Grand-père, je ne suis pas John, mais son fils, Danny


-Un fils ? Oh... je...


-Viens on va aller te recoucher, il est tard. 


-Je sais que tu va t'enfuir ce soir me p'tit, dit-il en faisant un clin d'œil 


-Non, non


-Je le vois dans ton regard, j'ai fait pareil, tu sais, alors pars et ne revient plus ici, fait ta propre vie, ici tout par en poussière et je sais de quoi je parle, j'aurai dû fuir durant la Grande Dépression. 


L'horloge sonne vingt-deux heures, Danny est en retard, il s'habille rapidement puis part en courant avec sa guitare, il voit au loin Denzel qui l'attend adossé à la grange. Il lui fait un signe timide puis il lui fait signe de venir en accélérant le pas. Le trajet se fait dans un long silence puis Danny voit au loin un train qui ralentit petit à petit, il est à côté de la gare, alors c'est ça son idée ? Monter clandestinement dans un train ? Quelle idée folle, mais Danny qui ne rêve que de partir prend le risque. 
 

Lorsque le train approche petit à petit, le bruit assourdissant des roues sur les rails fait fermer les yeux du garçon, il respire lentement et se répète cette phrase par trois phrases : tu vas y arriver, tu vas y arriver, tu vas y arriver. Mais le petit Danny le sait, partir maintenant signifie ne plus jamais revenir, adieu la ferme, adieu le père alcoolique, une deux trois, et puis merde une nouvelle vie l'attend. Danny saute dans le premier wagon qui passe devant lui, accompagné de son nouvel acolyte, il rigole, il n'y a plus de demi-tour possible. L'adolescent fume sa première cigarette, il a toujours été un garçon sage n'ai jamais fumé ou bu une goutte d'alcool pour ne jamais devenir comme son père. 


Après deux heures de trajet à toute vitesse, les deux amis arrivent dans la ville promise. Les yeux du garçon s'illuminent, le voilà dans une nouvelle vie avec une nouvelle tenue, une coiffure plus flatteuse, adieu la cambrousse. Sur Beale Street, il faisait chaud très chaud, les néons brillent de mille feux. Regardez-moi ces dizaines de boutiques, la longueur de cette rue est infinie, la musique se fait entendre de toutes les fenêtres, tout est si coloré, si beau et bruyant. Danny bouscule même quelques personnes, il ne regarde plus devant lui, il ne fait plus face à la réalité, Danny est au paradis. Il le sait, il ne veut plus jamais quitter cette ville. Danny est amoureux. L'effervescence du bar de Little Mama est encore au rendez-vous, enfin si on peut appeler ça un bar. En effet, nous sommes dans l'appartement de cette dame si mystérieuse aménagé en un faux bar avec une scène et des dizaines de tables et chaises. Denzel tire le garçon par le bras et l'installe sur une chaise, il y a du monde, beaucoup de monde, ça fume, ça boit et ça rigole. Sur la scène, se trouve un petit groupe avec quelques instruments, c'est la première fois que Danny les voit en vrai, de vrai instruments, de vrais chanteurs, quel bonheur. Un jeune serveur vient leur donner deux cocktails, la musique, oui cette musique aux sonorités étranges, elle donne envie de bouger, Danny le ressent dans tout son corps. 


-Ca te plaît ? Dit Denzel

 

-Carrément !


-Ce gars, c'est Bill Haley, un vrai talent ! 


Mais au plus grand malheur de Danny, personne ne se lève ou ne danse, ils se contentent de simplement bouger leurs bras, mais c'est tout. Quelle déception, personne ne se lève, personne n'est habillé comme Danny, ils se sent floué. Tantôt, on le regarde, tantôt, on rit de lui, quel idiot, il a juste été floué par Denzel. Le garçon se contente de croiser les bras s'empêchant de bouger, bien que ce soit plus fort que lui.


-Tu fais la gueule Dan ? 


-Tu m'as menti ?


-Menti ? 


-Je suis le seul habillé comme un clown ! Personne ne s'amuse ! Je ne suis pas venu pour ça Denzel ! 


-Je ne t'ai jamais rien dit mon pote, c'est toi avec tes histoires, je ne voulais pas te décourager !


-Donc tu as préféré me laisser croire à des choses qui sont fausses ?! 


-Non Dan, mais tu étais si optimiste ! Mais ça va changer un jour, je te le promets ! 


-Ouai c'est ça, je rentre chez moi, venir ici était une erreur 


Mais au moment où le garçon se lève, Denzel le retient par le bras et le tire dehors. Danny ne sait plus quoi penser, lui qui rêvait de cette ville et de sa singularité, elle est finalement comme toutes les autres. Pour le garçon, Memphis était le berceau de la musique et l'inspiration, celle qui pousse la jeunesse à se démarquer, pourquoi se comporte de manière si... banale ? L'ambiance est si électrique, si passionnante. 


-Quand tu disais que ça allait changer un jour, tu parlais de quoi ?


-Chez Sun Records, il y a un nouveau gars, il s'appelle Elvis Presley, je l'ai vu chanter et je promets, ce gars va tout révolutionner. D'ici quelques années, tu pourras danser comme bon te semble Dan.


-Je ne comprends pas, pourquoi pas maintenant ? Tout le monde danse et s'amuse non ? 


-Tu comprendras plus tard que parfois il vaut mieux se faire tout petit à un moment pour mieux exploser plus tard. 


-J'ai du mal à te comprendre parfois Denzel... Dis, tu parles du Sun Records, tu y travailles ? 


-Bien sûr, je suis même producteur !


Les yeux du jeune Danny s'illuminèrent, il a en face de lui un producteur, quel homme incroyable, alors il s'y connaît vraiment. Dans la rue qui commence à se vider de plus en plus, Danny se met à danser riant avec son nouvel ami. 

 

Puis, la douce mélodie de la liberté vient se faire interrompre pas des sifflets et il les connaît que trop bien pour comprendre ce qu'il se passe. Tous les garçons aux cheveux gominés se mettent à courir en dehors du bar. Danny regarde Denzel, il est temps de fuir et vite. Mais Danny ne comprend pas, il se trouve dans le quartier Noir, pourquoi la police blanche viendrait faire sa loi ? Danny est trop crédule, Danny n'a que seize ans. Il perd Denzel dans la foule, il ne peut pas partir sans lui, il faut le retrouver. Le garçon court alors en direction des policiers et la scène qu'il voit le terrifie, il n'y a pas de telles choses dans son village. Il voit Denzel se faire embarquer par des policiers et court pour venir l'aider.


-Part Dan, part ! 


-Pas sans toi ! Tu es mon ami, dit-il les larmes aux yeux 


-Pas dans cette vie Dan, je sortirai bientôt, mais part, je t'en supplie


Le policier jette Danny contre un mur et la voiture part en trombe. En larmes, le garçon ne sait comment réagir, la fête n'a duré que deux heures. Le garçon est seul dans une ville inconnue avec le sang de son ami sur les mains. Il fixe longuement un néon et voit une silhouette féminine se baisser vers lui, une jeune femme lui tend sa main, il voit un tatouage composé uniquement de chiffre sur son bras, quel étrange tatouage.


-Tu es le nouveau ?


-Nouveau ?


-Dans le bar, j'ai jamais vu quelqu'un avec un tel accoutrement, dit-elle en gloussant 


- Ça va, ça va... Mon ami à été arrêté par la police, je ne comprends pas. 


-Il y a tellement de choses qu'on ne comprend pas. C'est qui ton ami ? 


-Denzel 


-Denzy ? Il est revenu ? Il ne devait plus jamais revenir dans cette ville ! 


-Comment ça, il n'était pas producteur de musique ?

 

-Producteur ? Tu rigoles ! Il adorait s'inventer une vie, mais ce n'était pas le cas. La police l'a averti, s'il remettait les pieds à Memphis, il serait immédiatement arrêté.


-Pourquoi ? 


-Il trempait dans des choses louches, il ne risque pas de sortir de prison maintenant. Il devait vraiment t'apprécier pour risquer sa liberté.


-Oui, il devait sacrément m'aimer... 


Parfois, c'est aussi ça, le prix de la liberté, se sacrifier pour celle des autres.

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