Cela faisait maintenant déjà plusieurs jours qu’Akhé marchait au jugé. Suivant les signes qui se présentaient à elle, elle avait depuis longtemps dérivé loin des sentes habituellement parcourues par son peuple.
Elle s’arrêta un instant, remontant le bandeau de cuir qui maintenait ses cheveux roux sombres, scruta autour d’elle et, ne voyant rien, décida de s’arrêter en attendant le prochain signe que son esprit lui enverrait. Les flancs de la montagne scintillaient dans les reflets du soleil de la fin d’après-midi. C’était un terrain pierreux et poussiéreux où s’épanouissaient pins et genêts et qui, en fin de journée, sentait la chaleur et le thym.
La sueur ruisselait sur sa peau sombre. Tout en rassemblant un fagot de petit bois, elle progressa le long du flanc de la montagne jusqu’à l’ombre d’un bosquet de pins tordus par les éléments. Elle déposa son lourd bâton de marche et le large panier qu’elle portait sur le dos au pied d’une roche au moins cinq ou six fois grosse comme elle auquel elle comptait bien adosser son campement. C’était pour elle un réflexe que d’assurer ses arrières, surtout voyageant seule. Bien qu’elle n’ait croisé la piste d’aucun grand prédateur depuis quelques jours, Akhé n’aurait pu imaginer déroger à ce principe vital.
L’étape suivante pour une protection était un feu, bien que le soleil fût encore haut. Elle déposa son fagot à terre et, d’un geste habitué, forma un foyer à partir de grosses pierres avant de dénouer la cordelette d’ortie qui maintenait à sa ceinture une petite bourse de peau claire. Le petit sac, constitué d’un disque et d’un rectangle de cuir finement cousus par des tendons dilacérés, contenait ses pierres à feu et de l’écorce de bouleau. D’un geste rendu sûr par l’habitude, la jeune femme fit rapidement jaillir une étincelle dont elle se servit pour embraser les herbes sèches et les brindilles, puis le petit bois et enfin les branches moyennes. Un fois le feu parti, elle s’attela à la préparation de son repas du soir.
Un ruisseau issu de la fonte des neiges coulait non loin, ce qui faisait partie des raisons qui l’avaient poussée à choisir cet emplacement pour la nuit. Précautionneusement, Akhé sortit un pot de terre cuite de ses fourrures de couchage. D’un joli brun doré noirci par endroits, le pot était décoré d’incisions parallèles sur son pourtour. La voyageuse alla le remplir aux trois quarts d’eau au ruisseau avant de le poser sur les braises de son feu. Puisant dans les réserves qu’elle transportait dans son grand panier, elle y jeta deux poignées de céréales, un peu de viande séchée et une précieuse pincée de sel. De sa petite poche de collecte accrochée à sa ceinture, elle sortit aussi quelques tubercules qu’elle avait déterré en chemin et alla les laver au ruisseau avant de les ajouter à sa préparation.
De son panier de portage, elle sortit également ses fourrures, qu’elle étendit entre le foyer et la grande pierre, tant pour bénéficier de leur protection que de leur chaleur, et profita de la cuisson pour aller chercher suffisamment de bois pour la nuit. Elle n’était pas habituée à la fraîcheur des nuits en altitude ni à ce climat plus septentrional que celui dont elle était originaire.
Le soleil frôlait l’horizon lorsqu’enfin elle s’assit et retira son pot du feu à l’aide de deux longues branches qu’elle utilisait comme une pince. Le temps que son souper refroidisse, elle attisa le feu et déposa sur les braises l’une des grosses bûches qu’elle avait ramassées et cassées en les tapant contre des pierres.
Insidieusement, les bruits avaient changé, les insectes nocturnes se réveillaient doucement et certains venaient danser autour de son feu. La fraîcheur gagnait doucement et Akhé enfila son poncho cousu dans une peau de renne retournée. La lune, au loin, se levait. C’était le fin croissant qui marque la réapparition de l’astre, le moment où normalement elle saignait, chose qui n’était pas arrivée depuis au moins une autre de ces lunes. Akhé sourit, convaincue désormais de porter un enfant. Elle compta rapidement les lunes sur ses doigts : il arriverait au début de l’hiver. La jeune femme n’avait aucune idée d’où elle serait alors, ni des conditions dans lesquelles elle pourrait faire débuter cette nouvelle vie mais cet enfant, elle le voulait comme le seul lien qui la reliait désormais à son peuple qu’elle avait dû abandonner pour suivre les signes qui lui apparaissaient en rêve.
D’abord réticente à y accorder le moindre crédit, elle avait dû se rendre à l’évidence devant leur récurrence et leur puissance. Anja, la chamane de sa tribu, l’avait aidé à les interpréter et l’avait convaincue que c’était bel et bien son totem, le grand cerf, qui se manifestait ainsi à elle et réclamait qu’elle se mette en route. En y repensant, elle caressait machinalement la perle sculptée dans l’andouiller qu’elle avait trouvé petite fille et qui ornait désormais son cou. Lorsqu’elle s’en rendit compte, elle s’ébroua comme pour se débarrasser des lambeaux de songes qui l'empêchaient d’agir et se tourna vers le pot de terre cuite dont le contenu était désormais à la température adéquate.
Une fois son repas avalé, elle se glissa dans ses fourrures et s’endormit rapidement, espérant en rêve un signe qui lui indiquerait plus précisément la suite de son périple dont le but ne lui était toujours pas apparu clairement.
J'étais aussi content de lire un peu des pensées du personnage lorsqu'elle se rassure d'être enceinte; le fait qu'on ne lise son point de vue qu'à ce moment là montre l'importance que cela a pour elle.
Ensuite ce serait chouette de l'entendre penser un peu plus, ça la rendrait plus vivante et on pourrait apprendre à la connaitre mieux qu'en ne passant que par des phases de description; à moins qu'elle ne soit pas du genre à parler avec des mots mais plus par des actions, mais dans ce cas là, elle peut réaliser des actions empreintes d'émotion, sans but de survie, mais plus pour jouer, pour se remémorer, chanter une mélodie, peut être quelque chose qui la relie à son passé, et que tu pourrais faire réintervenir plus tard dans l'histoire, ce qui pourrait plaire à certains qui n'auront pas oublié ce détail.
En tout cas c'est une histoire qui a du potentiel, j'espère que tu arriveras à la mener à bien.
Amuse toi bien !
Le truc qui m'as sauté à la figure, c'est des fautes, le plus souvent d'accord, notemment au début quand tu écris "sentait la chaleur et le pin",, où "sentait" aurait dû s'accorder en nombre avec son sujet "pins et genêts". Il y a d'autres fautes à plusieurs endroits, mais celles d'accords m'ont un peu marquées.
Enfin bon, voilà voilà, ce n'était pas grand chose mais j'espère que ça t'aidera un petit peu pour faire face aux fautes d'accords.