La “honte promethéenne”

Notes de l’auteur : Anders définit la honte prométhéenne comme « la honte qui s’empare du "honteux" ("beschämend") devant l’humiliante qualité des choses qu’il a lui-même fabriquées »

Notre protagoniste est un chercheur en ingénierie reconnu et respecté, il a dédié toute sa vie à la recherche ; il savait que le monde était en train d’évoluer brutalement, il voulait être aux premières loges.

Aujourd’hui, c’est l’aboutissement de plusieurs années de travail, de recherches et de nuits blanches. Il allait enfin présenter son projet d’intelligence artificielle, l’occasion parfaite pour propager son œuvre, même si les IA n’ont plus rien de révolutionnaire aujourd’hui.

Il avait tout préparé : script, réactions, questions, réponses, interprétations ; il était tout aussi prêt que son travail ne l’était.

La présentation dura en tout 45 minutes, où le protagoniste présentait tous les aspects de l’IA. Sa particularité, c’est sa base de données, expliqua-t-il. L’IA se base sur la mémoire humaine, elle analyse les perceptions, les interactions et les sensations du porteur. Le porteur, c’est celui qui possède l’IA, c’est lui la base de données, et avec une très fine analyse de chacune de ses données, le porteur réalisera toujours le choix optimal pour améliorer sa qualité de vie.

Les débats durèrent plus de 2 heures, le public intrigué, les questions s’enchaînaient :

  • Sur quelle base l’IA s’est-elle entraînée ?
  • Comment calcule-t-elle le choix optimal ?
  • Comment s’implante-t-elle ? Est-ce irréversible ?
  • Comment pouvons-nous être certains de son efficacité ?

Les questions ont été nombreuses et variées, mais les réponses restaient quasiment les mêmes :

« Elle est parfaite, elle sait mieux que vous. »

Le protagoniste laissa la salle en plein débat pour se diriger vers sa voiture avec un visage complètement neutre. Une fois à bord, il s’installa, rangea son carnet contenant ses dernières notes personnelles sur ses travaux avant de démarrer son véhicule.

Avec un fond de musique jazz, il roula jusqu’au pont reliant le centre à la banlieue, regarda une dernière fois dans le rétroviseur puis maintien la pédale de l’accélérateur enfoncée jusqu’à percuter la barrière du pont et renverser sa voiture dans le lac.

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Etienne Ycart
Posté le 17/07/2025
Euh deux fois le même paragraphe, est ce un bugg ?

L'IA, juste l'évocation de ces deux lettres me met mal à l'aise, et pourtant, elle est partout.
eternel optimiste, je pense que l'homme aura toujours le dessus sur la machine, qu'il s'en servira pour améliorer son environnement, mais qu'il ne se laissera pas dominer !
quand l'IA de ma bagnole m'emmerde, je la débranche et je me plais à conduire à l'ancienne, en me perdant un peu, en conduisant au flair et a la déduction !
et savez vous quoi, j'ai toujours trouvé la bonne adresse... même si des fois ça fait perdre un peu de temps !
l'idée qu'un jour L'Ia me remplace derrière mon clavier pour écrire mon histoire me fait hérrisser le poil... en revanche, s'il sait rester à sa place et juste m'aider pour les fautes d'orthographe et d'accords... je suis preneur !
escalier tordu
Posté le 02/08/2025
merci pour la précision ! ce n'était pas vraiment cela que je voulais montrer ici, il est vrai que je ne l'ai pas expliqué mais l'histoire est une illustration de la honte prométhènne à notre époque (ou plutot pour un futur proche)
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