La lueur du lampadaire

Chaque jour c’est le même rituel. A la fenêtre de sa chambre elle aperçoit la rue traversant son petit village natal. Chaque trottoir possède un ou plusieurs lampadaires. De sa fenêtre, la petite fille, a vu sur l’un d’eux, ainsi que sur la lignée de boîtes aux lettres. Mais lorsque arrive la fin de journée, ce qui l’amène à sa fenêtre c’est ce lampadaire familier et mystérieux à la fois. Coiffé de sa sphère qui s’illumine à la nuit tombée, la petite fille est curieuse. Ce lampadaire lui permet de voir dès le crépuscule la rue de ce village qui l’a vu grandir d’une tout autre façon. Grâce à lui, les ombres apparaissent. Ce petit arbuste si petit la journée, devient plus dense à la lueur du lampadaire. Les feuillages des grands chênes alentours font apparaître leur ombre sur le trottoir de la rue. A la nuit tombée grâce au lampadaire les branches s’agitent dans les airs mais aussi sur le sol. Alors, la petite fille observe dans le calme de la nuit cette ambiance énigmatique, car si le lampadaire fait apparaître les ombres, sa lumière jaune ne permet pas de tout dévoiler. C’est donc cet instant que la petite fille choisie pour refaire sa journée, réfléchir, imaginer, s’évader, dans le calme de la nuit sommairement éclairée.

Ce soir, alors qu’elle est accoudée à sa fenêtre, l’air humide de l’obscurité frôlant son visage, son rituel est rompu. Cet instant de quiétude cesse lorsque le lampadaire se met à clignoter. Puis doucement, sa lumière jaune s’évanouie dans le noir de la nuit. Il s’éteint sous l’œil surpris de la petite fille qui désormais n’aperçoit qu’une rue sombre. Difficile même d’apercevoir l’existence du lampadaire. Il a comme disparu. Les ombres se sont dissipées dans la nuit laissant place au silence et à cette obscurité presque oppressante. La petite fille reste là, dans l’espoir que son rituel reprenne. Mais au lieu de ça, elle distingue deux yeux jaunes en lieu et place du buisson, non loin du lampadaire. Deux lueurs étincelantes qui semblent être dans sa direction. Alors, la petite fille, reste là, interdite, paralysée. Ce rituel tant attendu chaque jour synonyme de douceur, de calme, de bien être est désormais signe d’inconnu, de trouble. A qui sont ses yeux jaunes ?

Elle n’aura aucune réponse ce soir. Son père vient d’allumer la lumière de sa chambre et vient l’embrasser avant de la conduire au lit.

Vous devez être connecté pour laisser un commentaire.
Kieren
Posté le 27/04/2020
J'aime bien cet exercice d'écriture, je l'avais fait il y a longtemps pour créer des créatures dans une histoire, 1 mot par jour pour 1 créature originale. J'ai dû tenir plus de 2 mois =)
C'est une excellente idée pour créer son propre univers et se définir un style.

"C’est donc cet instant que la petite fille choisie pour refaire sa journée, réfléchir, imaginer, s’évader"
C'est un texte descriptif, une scène vue par les yeux de la petite fille. Le lampadaire lui permet de mettre en valeur ce paysage, mais elle se contente de le décrire point par point, du coup on ne se retrouve pas dans la tête de la narratrice. Il a beaucoup de potentiel ce texte car tu as l'amour du détail : le buisson, les ombres, les chênes... Tu as largement moyen de partager la rêverie de la fillette en créant des images de sa pensée. Par exemple : "Les feuillages des grands chênes alentours font apparaître leur ombre sur le trottoir de la rue, ils frémissent sous le vent... Auraient-ils froid ? Heureusement, les ténèbres les recouvrent et les habillent chaudement pour cette nuit."

Bon basculement de situation entre les deux premiers chapitres, même ruelle, atmosphères inversées.

Continue de produire, tu as une bonne source d'inspiration.
Gwennaëlle
Posté le 28/04/2020
Merci bcp pour ces conseils. Je vais tenter de reprendre ce texte en ayant en tête cette idée de transmettre les émotions de la petite fille :). Et merci pour tes encouragements !
Kieren
Posté le 28/04/2020
Il n'y a pas de problème =)
Continue d'être extraordinaire.
Eryn
Posté le 27/04/2020
C'est une super bonne idée de se donner des contraintes d'écriture comme ça !
Petite remarque : tu répètes constamment "la petite fille" des synonymes seraient les bienvenus... L'enfant, la fillette...
Sinon, sympa aussi le côté visuel (le lampadaire, la nuit, les ombres, les jeux de lumière... ça peut se développer à l'infini !)
Gwennaëlle
Posté le 28/04/2020
En effet, tu as raison en relisant et en modifiant par les synonymes cela rend mieux. La lecture est un peu moins lourde. Merci d'avoir lu et pour ton conseil :)
Ana
Posté le 27/04/2020
T'as pu écrire une histoire comme ça rien qu'en cherchant un mot au hasard dans le dico ? Chapeau ! Elle est sympa à lire :) Tu en as pas fait d'autres sur le même concept ?
Gwennaëlle
Posté le 27/04/2020
Merci bcp ! Il y en a une en cours. Je la posterai dès qu'elle sera achevée :)
Vous lisez