Le jour du déménagement approchait, plus que 24h à se serrer dans notre minuscule appartement. Je regardais avec mélancholie mon grand balcon plein de fleurs de toutes les couleurs, seul point positif de notre logement actuel. Allaient-elles survivre ? Non pas que je n’avais pas confiance en les capacités de tonton Dimitri qui s’était gentiment proposé de conduire la camionnette, mais c’est surtout qu’elles allaient devoir s’habituer à la vie en intérieur. Le nouvel appartement avait certes un balcon, mais un balcon orienté nord.
C’est que ça ne sert à rien un balcon orienté nord de 2m par 1m. On ne pourrait même pas y installer une table pour manger au frais. Un transat oui, mais pas pour faire bronzette. On pourrait éventuellement y sortir la veille de Noël avec les enfants pour faire semblant de guetter le père Noël.
C’était une grande inquiétude des enfants d’ailleurs quand on avait commencé à faire les recherches. Mais comment le père Noël allait-il apporter des cadeaux ? Ils étaient donc ravis du choix final, puisque tout comme dans notre ancien chez nous, une grande cheminée trônait dans le salon. Ce qui me donna une idée d’une activité sympa. C’était le moment de mettre à contribution le pot désormais vide de mon azalée. Elle avait rendu l’âme dans d’atroces souffrances lorsque Murka l’avait visiblement prise pour une souris récalcitrante en plein milieu de la nuit il y a un mois quand j’avais oublié de fermer la porte-fenêtre du balcon. J’allai le préparer.
— Les filles, venez-voir, on va faire une cérémonie du déménagement.
Mes deux tornades déboulèrent dans le salon. Masha, 5 ans, portant un chapeau de sorcière reçu à Halloween trois semaines auparavant, était poursuivie par Nina, de deux ans sa cadette, brandissant une pince à viande visiblement trouvée dans un carton mal fermé.
— Je crois que la Baba Yaga n’a qu’à bien se tenir, murmurais-je en essayant de ne pas rire.
— N’importe quoi, je suis Maleficent ! s’exclama Masha.
Ma cérémonie était mal engagée, mais je ne baissais pas les bras.
— Vous savez, traditionnellement…
— Ça veut dire quoi ? m’interrompit Masha.
— C’est des choses qu’on fait depuis longtemps, des habitudes très vieilles…
— Comme grand-mère ? demanda Nina.
— Encore plus vieilles… Bref, les habitudes en Ukraine, c’est que dans chaque maison il y a un domovoï, un esprit qui protège le foyer, et la tradition quand on déménage c’est de l’emmener avec soi.
J’entendis un rire derrière moi. Mon mari s’était glissé doucement dans la pièce et regardait mon pauvre pot en terre cuite tout vide.
— On a déjà un chat de garde qui se bat contre les petits envahisseurs verts. Tu es sûre qu’on veut d’un autre protecteur ?
Je lui jetai un regard noir avant de continuer.
— Un domovoï ne va pas se laisser emmener si facilement. Il faut ruser avec lui et l’enfermer la nuit dans un pot placé près de la cheminée, pour le libérer à côté de la nouvelle cheminée. C’est qu’ils aiment les endroits chauds, finissai-je mon explication devant trois regards incrédules.
— Et comment tu comptes l’enfermer dans le pot ?
— Eh bien, je vais placer un verre de lait et un peu de gâteau sur une chaise au-dessus du pot…
— Mais non maman, ça c’est pour le père Noël !
— Je suis sûre que ça marche aussi pour le domovoï. Il est barbu aussi, ajoutai-je pour donner un semblant d’explication. Une fois qu’il aura bien mangé, il ne fera pas attention et tombera dans le pot.
On fit comme je proposais et le lendemain le lait et le gâteau avaient disparu. Les enfants étaient bouche bée et moi j’espérais juste que Murka n’aurait pas trop mal au ventre. En vérifiant le contenu du pot, j’y trouvai un dessin avec des fleurs.
***
Le déménagement était terminé, les plantes encombraient le moindre coin éclairé par la lumière naturelle de la chambre parentale et le pot du domovoï trônait fièrement près de la cheminée du salon. Il me restait encore à trouver un emplacement pour quelques plantes incasables dans notre chambre et les enfants avaient catégoriquement refusé de se faire envahir. Vu les canicules qui devenaient de pire en pire chaque été, la pièce de vie orientée nord n’était un problème pour personne de la famille sauf moi et mes plantes. Mon mari m’interrompit en pleine réflexion.
— Et comment tu comptes t’y prendre pour faire sortir ton bonhomme invisible coincé dans le pot ?
— Simple, je vais juste le coucher et mettre un peu de lait et de gâteau à la sortie en guise d’excuses.
C’est à ce moment que j’entendis un grand bruit de casse et un miaulement en provenance du salon. Je m’y précipitais les bras encore chargés de plantes. Le pot du domovoï était brisé et Murka tournait fièrement autour. Bon, elle ressortait donc complètement victorieuse de cette dernière bataille. Le reste de la famille débarqua lentement pour voir ce qui se passe.
— Personne ne bouge ! Je vais chercher une balayette avant que quelqu’un se blesse avec les bris.
— Et le domovoï ?
— On lui mettra des confiseries et deux verres de lait cette nuit pour s’excuser …
Je vis briller les yeux de Masha. Elle était trop intelligente cette enfant, c’est sûr que demain il n’y aurait plus aucune trace de bonbon dans le salon.
Le nettoyage terminé, je retournai à mon problème initial de plantes ne tenant pas dans la chambre parentale et me résolus à les mettre sur le petit balcon. Pas de soleil, mais peut-être que la lumière indirecte suffirait.
***
Les semaines passaient et les plantes restées à l’intérieur dépérissaient lentement malgré tous mes efforts. Seuls les quelques pots du balcon résistaient tant bien que mal. Cerise sur la gâteau, quand mes parents avaient enfin pu se libérer pour une petite crémaillère, ils avaient été tout sauf compatissants.
— Il faut bien qu’elles finissent par mourir tes plantes, de toute façon plus jeune tu n’avais jamais réussi à les garder vivantes plus d’un an, tu n’as pas trop la main verte !
Pourtant, dans l’ancien appartement les plantes s'étaient épanouies pendant des années…
A Noël, je reçus une jardinière pleine de plantes que je ne connaissais pas. Un petit écriteau était planté dans la terre avec écrit à la main « plantes magiques pour balcon nordique ». Je remerciai chaleureusement mon mari quand les enfants eurent le dos tourné, mais il fit mine que ça ne venait pas de lui.
***
En mars, les seules survivantes du déménagement étaient sur mon balcon. Courageusement elles avaient grimpé de quelques centimètres le long des tuteurs et certaines avaient même osé sortir quelques bourgeons. La petite jardinière épanouie de plantes « magiques » trônait fièrement au milieu.
Heureuse de ce succès, je décidai de trouver d’autres plantes supportant ce manque de soleil. Après des heures à scroller sur internet, des dizaines d’onglets ouverts dont je n’avais pas encore eu le temps de vérifier le contenu, je dus me rendre à l’évidence : je ne pourrai jamais rien choisir dans le bruit ambiant du salon. Mon mari regardait un énième épisode de sa série geek préférée et mes filles couraient partout en jouant au chat. Non, pas à chat perché comme des enfants normaux, mes loustics à moi avaient décidé d’imiter le chat. Ce dernier n’appréciant pas vraiment l’initiative, s’enfuyait dès que les menaces s’approchaient, rajoutant au bonheur de mes enfants, qui enjambaient les obstacles en faisant semblant de sauter de meuble en meuble. Bon, tant qu’elles ne grimpaient pas réellement et tant que la pauvre bête demeurait plus rapide, je décidai de les laisser faire. Je pris donc une chaise et allais m’isoler sur le balcon, ordinateur portable sur les genoux, trouvant enfin une utilité à ce lieu. L’inspiration d’achat finirait bien par arriver en étant là où les plantes allaient vivre.
Tout à coup, un grand bruit métallique retentit. Je pris tout de même le temps de poser délicatement l’ordinateur sur la chaise avant de rentrer. Mon mari relevait une Nina hurlante, Masha était en pleurs, et Murka était encore coincée sous le pare-feu de cheminée. Je la libérai et elle alla vite se terrer sous une armoire.
— Mais que s’est-il passé ici ?
Mon mari haussa les épaules.
— J’étais trop absorbé pour voir.
— Nina ? Masha ?
Entre deux sanglots, et de manière à peine compréhensible, elles m’expliquèrent que Murka se serait réfugiée dans la cheminée, puis en serait sortie d’un coup, en reversant tout. De peur Nina aurait reculé et tombé toute seule. La scène me paraissait improbable, mais invérifiable. C’est à ce moment qu’une intense pluie venant de nulle part se mit à tomber en diagonale.
— Quoi ?!
J’allai récupérer mon ordinateur sur le balcon à toute vitesse. Un pigeon posé dessus s’envola furieusement quand j’arrivai. Pendant un instant j’hallucinai une tige se retirant du clavier. Je rentrai vite en espérant que la pluie n’avait pas eu le temps de faire trop de dégâts. L’écran clignota, j’entraperçus une fenêtre « merci pour votre achat » avant qu’il ne s’éteigne. Mais qu’est-ce que… Ah ben oui, le volatile avait dû activer le paiement en un clic, je savais que j’aurais dû désactiver cette fonctionnalité depuis longtemps. J’allai donc noyer mon ordinateur sous un kilo de riz en espérant éponger l’humidité, tout en me promettant de ne plus jamais grignoter de gâteau et de pain au-dessus d’un clavier.
Ce jour-là je réussis à sauver le PC, mais il me fut impossible de mettre la main sur l’achat effectué. Aucune facture dans ma boite mail et l’historique de navigation était trop encombré pour retrouver le site d’achat. Je ne connaissais que le prix dont avait été débité mon compte en banque, 150€ au nom de « SAS FLORAGIC ».
***
Trois semaines plus tard, une énorme palette de plantes me fut livrée, avec l’adresse de l’expéditeur, situé dans un village paumé des Vosges. Au moins ce vendeur ne facturait pas pour rien. Mon balcon était désormais plein à craquer, je dus même mettre à contribution deux vieilles étagère pour installer les nouveaux pensionnaires sur plusieurs niveaux. Sauf que ça tombait mal. Nous devions partir le lendemain pour les vacances de Pâques. Je bricolai des arrosoirs à retardement avec ce que j’avais sous la main en espérant que cela suffirait.
Les deux semaines de vacances se déroulèrent à merveille, sous un soleil de plomb marocain. Toute la famille rentrait les étoiles plein les yeux. Je ne me rappelai l’existence de mon amas de plantes qu’en tournant la clé dans la serrure. J’eus un mauvais pressentiment.
J’allai vite dans le salon et restai paralysée de peur. Ou de stupeur. Ou les deux. Le temps que ma famille amène péniblement tous les bagages dans l’entrée, se déchausse et enlève les manteaux, j’avais eu le temps de retrouver vaguement mes esprits, me frotter les yeux trois fois et retrouver ma voix. Un spectacle absurde se dressait devant moi : la porte du balcon était grande ouverte et des plantes avaient envahi le salon. On se serait cru dans la jungle. Au milieu du salon, un petit bonhomme vert tournait en rond, les yeux exorbités, arrosoir à la main et marmonant « C’est trop… non là c’est top… je ne peux pas… je ne peux plus… il faut que ça s’arrête… ». Je finis par hurler, interrompant le bonhomme dans ses tours frénétiques. Il lui fallut moins d’une seconde pour disparaitre dans la cheminée.
***
« […] Chère société FLORAGIC, vous comprenez maintenant pourquoi je vous adresse cette demande de retour à vos frais. Je me fais complètement envahir par vos plantes et je n’arrive pas à sortir les pots initiaux, bloqués sur mes étagères du balcon. Mon mari en a marre d’actionner la tronçonneuse tous les soirs, et je n’ai clairement pas les moyens d’acheter 50 litres de lait par jour pour calmer la crise de nerfs de mon domovoï. »
Merci beaucoup pour ce joli récit. Une de mes histoires préférés du concours :). Je suis plutôt un lecteur de chose légère avec des happy end, et je n'ai pas vraiment eu beaucoup d'histoire de ce genre avec le thème du concours \o/.
Du coup merci pour cette nouvelle qui m'a appris plus sur le Domovoï. J'ai fais un petit peu de recherche suite à ça. Le Domovoï peut être aussi perçu comme étant l'âme d'un ancêtre décédé. Je vois bien un vieux papy qui a toujours eu la main verte et qui désespère de son arrière petite-fille qui n'arrive pas à garder en vie la moindre plante :D.
J'aime beaucoup les histoires fantastiques avec une touche de magie à droite à gauche. Une histoire pleine de chaleur à défaut de soleil pour ces pauvres plantes qui veulent juste des copines :)
Au plaisir de lire d'autres de tes œuvres.
Joli récit "familial" entre Murka qui semble s'en prendre à volonté au Domovoï ! Je ne connaissais pas du tout ce folklore slave, ce qui fut un énorme plus pour l'immersion dans ta magie contagieuse. Tout y est plein de vie, ça pétille dans tous les sens, ça imite les chats, ça tente de faire pousser de la belle vie : un joli tout qui semble former le fameux soleil qui éclaire le bonheur de tous...
Malgré quelques péripéties ésotériques/culutrelles XD
Avec la traditioin/légende du Domovoï en image de fond, j'ai beaucoup apprécié découvrir le personnage principal à travers des indices et des détails subtilement dosés pour définir son identité.
Quant à la lettre de réclamation finale ? Royale !
Très beau texte, merci pour ta participation et ce joli partage !
xD J'adoooore la chute, ahaha.
Chouette scène de vie de famille <3 très vivante, réaliste et comique.
J'adore les arrosoirs à retardement, j'adorerais un tuto ! ^^
J'aime cette petite pointe magique ;)
C'était une chouette lecture.
Juste, pour la forme, j'ai repéré divers endroits où j'aurais mis des virgules (pardon de ne pas prendre le temps ici de les signaler, mais une petite BL et, hop, on n'en parle plus ;) )
Merci pour cette minouche histoire, au plaisir ^^
Les gens concluent des pactes avec les forces occultes et après ils s’étonnent que ça marche, tss…tsss… Une goutte de mon fumier passé et le tour est joué ! Impressionnant, n’est-ce pas?
Quant au Père Noël vous me voyez ravi de vous compter au nombre de ses fidèles !
Marrante cette nouvelle ! Au début j'avais un peu de mal à voir le lien avec le soleil, si ce n'est les plantes, puis finalement je me suis dit que le vrai soleil de cette histoire c'était la famille, que tu construis si bien et de manière si chaleureuse. Tu m'as bien fait rire aussi avec la comparaison domovaï-père Noël (ils sont tous les deux barbus, forcément ils doivent fonctionner pareil !) Et bravo à Murka qui attaque effectivement les petits bonhommes verts et qui ne mange pas les plantes pour son propre plaisir de chat, comme on aurait pu le soupçonner x)
La fin m'a surprise, aussi, mais j'ai une question : c'est le domovaï qui fait ses achats sur l'ordinateur via les plantes, ou c'est les plantes qui s'achètent des copines et du coup le domovaï surchargé fait une crise de nerfs à la fin ? Dans tous les cas, l'atmosphère est réussie et on est dedans tout du long :)
À bientôt !
C'est bien les plantes qui s'achètent des copines, le domovoï n'aurait pas fait la bêtise d'en acheter trop... Mais il n'avait pas prévu que les plantes soient magiques non seulement pour pousser sans soleil, mais en plus d'avoir une volonté propre !
Pendant un bon moment je me suis demandée si le chat n’avait pas été possédé par le domovoï, ou s’il n’était pas d’une manière ou d’une autre responsable de cette magie qui envahit peu à peu la maison… une théorie un peu ridicule mais j’étais à fond dans mon idée x) (enfin Masha on te voit à manger les offrandes pour le domovoï) C’est bon, je suis prête à monter un complot contre Floragic.
Au début je voyais le personnage principal comme une jeune femme vivant seule avec ses plantes, et puis progressivement « ah non c’est une maman célibataire », « ah ben non le mari est toujours là », j’ai aimé la façon dont le décor se construisait en prenant son temps. On s’imagine sans mal la famille, toute en bienveillance.
Le domovoï est une belle trouvaille, jolie tradition que tu mets en lumière. J’ai eu un peu de mal à me représenter une cheminée dans un appartement (surtout allumée si l’important est la chaleur qu’elle dégage) mais pourquoi pas.
J’ai trouvé le thème du concours bien amené et subtil. C’est intéressant cette histoire qui flotte tout du long dans une ambiance à peu près réaliste, avec tous les petits indices que tu parsèmes au fil du récit pour nous amener à une conclusion carrément fantastique. On ne sait plus vraiment où commence la magie. Vers le milieu du récit je me suis demandée où tu voulais en venir, et au final tu relies toutes les intrigues, c’est très agréable de lire une histoire bouclée de bout en bout. Et puis j’adore la lettre de réclamation, elle est drôle et conclut bien la nouvelle.
Merci donc pour ce texte aussi amusant qu’attendrissant :)
C'est marrant que tu aies imaginé un chat possédé :). Mais il a bien un rapport avec le domovoï, il lui fait la guerre (mais bon, j'ai pas eu la place de le développer plus explicitement).
Mince pour la cheminée, j'ai pas pensé que ça pourrait problème dans la lecture. Pour ma part j'enchaîne mon 3ème appart avec cheminée, dont 2 fonctionnelles (même si on n'a jamais testé car il faut s'embêter à faire ramoner 2 fois par an par une entreprise).
Ça me fait plaisir que tu aies aimé la nouvelle.
Et oui plein d'indices sur l'existence du domovoï, avec le doute qui subsiste longtemps, dans la pure tradition slave. Car traditionnellement tous les trucs bizarres à la maison c'est à cause du domovoï. L'apnée du sommeil, c'est le domovoï qui essaie de t'étouffer car tu l'as fâché. Un truc qui disparaît ou qui réapparaît ? Le domovoï. Un bruit bizarre dont on ne trouve pas la source ? Le domovoï.
Quelques remarques au fil de ma lecture :
« C’est que ça ne sert à rien un balcon orienté nord de 2m par 1m. » -> je crois avoir tenu ces exacts propos avec un ami la semaine dernière x)
« Elle avait rendu l’âme dans d’atroces souffrances lorsque Murka l’avait visiblement prise pour une souris récalcitrante en plein milieu de la nuit il y a un mois quand j’avais oublié de fermer la porte-fenêtre du balcon » -> haha x) par contre, autant j’adore l’anecdote, autant ça fait beaucoup de mots sans aucune virgule...
« J’allais le préparer. » -> préparer quoi ? (tu parlais de l’activité deux phrases plus tôt, mais ça devrait être « la » du coup...)
« Masha, 5 (cinq) ans »
« Bref, les habitudes en Ukraine » -> ils sont ukrainiens ? (ça se pourrait, vu les prénoms des petites...)
« et moi j’espérais juste que Murka n’aurait pas trop mal au ventre » -> haha mais le pov’ chat x)
« débarqua lentement » -> c’est un peu un oxymore, ça ;P (et vu que y a aussi deux longs adverbes dans les phrases précédentes, tu pourrais supprimer celui-ci à mon avis)
« Un petit écriteau était planté dans la terre avec écrit à la main « plantes magiques pour balcon nordique » » -> c’est trop chou !
« Bon, tant qu’elles ne grimpaient pas réellement et tant que la pauvre bête demeurait plus rapide, je décidai de les laisser faire. » -> j’aime bien ce calcul risque / efforts très parental x)
« en re(n)versant tout. De peur Nina aurait reculé et (serait) tombé toute seule. »
« C’est trop… non là c’est t(r)op… »
Haha, mais j’adore !
Les deux sources de perturbations, c’est un élément que je trouve qu’il n’y a pas toujours assez dans les histoires ; ici, on a les plantes magiques, et le domovoï, et l’un rebondissant sur l’autre, ça donne encore plus de peps à ton histoire !
J’aurais presque voulu en avoir plus sur le moment où tout est révélé, tiens, parce que comparativement l’exposition très « normale » à propos de leur déménagement dure longtemps. On a la cérémonie du domovoï (mais c’est déjà pas au tout début du texte) et cet étrange dessin de fleurs retrouvé dedans qui aiguisent notre curiosité, puis le cadeau des plantes magiques qui n’est peut-être effectivement pas du mari ? et surtout, le chat qui ne se laisse pas embobiner, et puis la commande mystérieuse, et puis... le reveal :P
Je me demande d’ailleurs ce qui est dû au domovoï, et ce qui est dû aux plantes farfelues, et bien décidées à grandir malgré l’absence de soleil (et la supposée absence de main verte de leur propriétaire) x)
J’ai adoré aussi l’ambiance de cette vie de famille, on sent deux-trois galères (l’appartement trop petit, les loustics qui font des bêtises...) mais surtout beaucoup de bonheur. C’était drôle et touchant de côtoyer cette petite famille le temps d’une nouvelle :D
Merci du partage !
Je me suis inspirée de mon mini balcon nordique vide qui ne sert à rien... Et maintenant je me demande si j'essaie réellement d'y aménager un coin plantes...
Tu as tput à fait raison sur la phrase hyper longue, tout comme les typos et la concordance des temps. J'ai commencé l'écriture de la 2ème moitié de texte à quelques heures de la deadline et n'ai pas eu beaucoup de temps du coup pour retravailler. Il faudra que je reprenne après le concours. Et je me suis laissée surprendre par les 2000 mots très vite atteints (sur Word en tout cas, j'ai vu que j'avais encore une mini marge sur PA), j'étais partie sur une ou deux anecdotes supplémentaires pour faire monter la magie (par exemple sur le chat qui livre la guerre au domovoï et pas au pot de géranium en lui-même bien entendu). Et effectivement ça fait que l'introduction peut paraître un peu longue.
Pour la nationalité des personnages, je suis partie sur une origine ukrainienne, mais avec une famille vivant ailleurs (d'où les enfants qui ne connaissent pas le domovoï, car des enfants ukrainienne russes connaitraient). Difficile de faire autrement pour expliquer au lecteur francophone qui lui ne connaît probablement pas le domovoï.
Ce qui est dû au domovoï et ce qui est dû aux plantes est laissé un petit peu à la libre interprétation du lecteur (soit les plantes sont magiques de bases, soit c'est la magie du domovoï qui a débordé), mais en tout cas c'est les plantes qui commandent leurs amies, et le domovoï se fait déborder !
Je suis en tout cas ravie que le texte t'ait plu !
Pour verdir ton balcon, tu peux regarder quelles plantes sont des plantes de sous-bois ; comme ça veut dire qu'elles n'ont que de la lumière indirecte (car à l'ombre de la canopée), elles devraient survivre sur un balcon nordique !
"mélancholie" => mélancolie
"finissai-je" => cette forme n'existe pas, c'est soit "finissais-je" soit "finis-je"
"en reversant" => en renversant
"De peur, Nina aurait reculé et tombé" =>De peur, Nina aurait reculé et serait tombée
J'oubliais une chose importante : ce que j'ai préféré dans ta nouvelle, c'est ton humour elliptique !
A bientôt sur PA !
Ah ah ah ! L'histoire adorable du début a fait que j'ai été surprise par la fin j'avoue ! :D
J'ai adoré.
Au début, comme ça faisait plus "histoire adorable jeunesse", j'ai trouvé que les 150 euros ma sortaient un peu de l'histoire, mais au final, non, ça va parfaitement avec la fin ! :)
Bravo pour ce texte !
Merci pour cette nouvelle bien originale de par son interprétation du thème! Je l'ai BL (ceci est un disclaimer), donc je suis content de voir que dans cette version, on comprend mieux ce qui se passe ! La fin est tordante, et les traits d'humour fonctionnent toujours aussi bien.
Je signale qu'il a été précisé par les admins que tu pouvais corriger les typos, tant que tu ne changes pas le nombre de mots (cf commentaires plus bas) et que tu ne retravailles pas les phrases.
merci !
À bientôt <3
Je vais corriger les erreurs qui ne changent pas le nombre de mots :)
Une parenthèse fort agréable que de lire ton histoire ! C’est léger, drôle, un conte sur base d’un folklore que tu m’a fais découvrir, merci pour tout ça !
Il y a une bonne progression vers cet absurde magique et vers cette lettre de réclamation qui m’a fait beaucoup rire.
Le seul point qui m’a fait un peu tiquer c’est le moment avec le pigeon qui déclenche l’achat des 150 euros de plantes : à postériori, je trouve que c’est cohérent avec ta fin mais au moment de ma lecture, j’ai trouvé ça un poil trop irréaliste. Surtout qu’à ce moment-là, je me demandais si l’esprit du pot n’était pas en fait un esprit malveillant qu’elle aurait récupéré par erreur. (Un esprit qui tuerait toutes les plantes ! Mais mon cerveau est peut-être parti trop loin dans des hypothèses lugubres 😅) Et en relisant, je vois que tu mentionnes « Pendant un instant j’hallucinais une tige se retirant du clavier. » Cet achat venait en fait du Domovoï ? :)
Merci vraiment pour ce moment de lecture et pour l’originalité de ton texte, c’était tout plein de charme !
Le premier achat de plantes (cadeau de Noël) venait du Domovoï. C'est un peu ouvert à interprétation, soit c'est vraiment des plantes magiques, soit elles deviennent magiques à cause du Domovoï. Et l'achat de 150€ c'est les plantes elles-mêmes qui s'éteint commandent leurs potes de la même entreprise (et là pareil, soit les plantes sont déjà magiques, sokt elles le deviennent). Et là le Domovoï se retrouve complètement débordé par la situation ! Les pigeons ont été attirés par les miettes et sans doute par la magie des plantes (et leur servent d'alibi).
J'ai beaucoup aimé ta nouvelle, la façon dont tu as su caractériser la voix de la narratrice et donner par petites touches une personnalité identifiable aux autres membres de la famille, chat et Domovoï compris, l'habileté avec laquelle tu as entortillé plusieurs thèmes et la bascule dans le fantastique à la fin. Elle m'a plusieurs fois fait rire ou sourire, pour moi c'est une belle réussite ! Au plaisir de lire d'autres de tes textes 🤗
J'ai bien aimé découvrir le domovoï, personnage folklorique adorable que je ne connaissais pas. J'aime bien le ton de l'histoire, léger et humoristique. Le comique de scène m'a fait penser aux premières lectures jeunesse pour les enfants qui apprennent à lire.
J'ai été gênée par moment dans ma lecture par l'écriture qui rend certains passages un peu brouillons, notamment à cause de la concordance des temps. Je pense que c'est parce qu'il y a beaucoup de dialogues du coup ça a dû être difficile de jongler.
Voici ce que j'ai pu relever :
- Les chiffres sont écrit tantôt en lettres et tantôt en chiffres, je pense qu'il serait plus joli de tout passer en lettres.
-finissai[s]-je mon explication devant trois regards incrédules / ajoutai[s]-je (passé simple)
- Pourtant, dans l’ancien appartement les plantes se sont épanouies pendant des années… => s'étaient ? (concordance des temps)
- De peur Nina aurait reculé et tombé toute seule => De peur, Nina aurait reculé et serait tombée toute seule ?
- J’allai[s] récupérer mon ordinateur sur le balcon à toute vitesse. Un pigeon posé dessus s’envola furieusement quand j’arrivai. Pendant un instant j’hallucinai[s] (passé simple)
Bonne continuation,
Em
Ah oui, je comprends, ce n'est pas évident si tu n'as eu que si peu de temps pour écrire !
Beau boulot en tout cas 😊
Beau boulot en tout cas ;)
J'aime beaucoup ce texte ! Ce mélange de quotidien et de fantasque, la vie de famille sympathique, l'humour, les traditions, les petits riens qui embellissent la vie ordinaire, c'est une atmosphère très agréable que tu fais apparaître ici. Je me sens bien dans ton histoire ! Elle me rappelle un peu des ambiances de livres que je lisais enfant, Marie Desplechin, des choses comme ça, j'ai ressenti une forme de nostalgie très plaisante à la lecture. Tu m'as fait passer un très bon moment avec ton texte, c'est une belle découverte !
Au plaisir de te relire, de découvrir tes autres écrits et de te recroiser sur PA !
J'ai beaucoup aimé ce conte plein d'humour, mais en même temps non dénué de réalité. La présence d'un petit personnage magique et créature enchantée, le domovoï, et d'un chat foufou qui mettent la pagaille dans l'appartement a un bel effet comique. Au milieu de cette cacophonie, le sérieux de la narratrice, qui doit tout gérer dans la famille, tranche et en même temps s'insère parfaitement dans le déroulement de l'histoire. Bravo, merci pour cette lecture.