La maison au manguier ne pose pas de questions.
Aïeule de la rue, sans âge et sans nom,
Elle grince, elle craque, elle penche,
Mais toujours, elle tient bon.
Les orages et la pluie écaillent son toit rouge.
Des rigoles se forment sur ses murs craquelés.
Fourmis, cikaks, souris, humains ne bougent
Ni langue, ni patte, ni pied.
Le soir tombe ; alors, les nuages se déchirent.
Le vent passe sa main dans les bougainvilliers.
Tout est calme. Tout est dit. Ne reste qu’à sentir.
La maison au manguier s’allume pour les siens.
Noctambule, elle adopte sa forme féline.
Par les toits, elle écoute ses commères de voisines,
Puis, lasse de souffrir leurs hurlements canins,
Court chasser les oiseaux jusqu’au petit matin.
La maison au manguier s’éveille au chant du coq.
Son regard endormi balaye les rizières,
Et se pose sur nous. Faits de bric et de broc,
Nos sacs encombrent l’entrée. C’est la fin d’une ère.
Nous retournons bien loin, au pays des maisons
Qui parlent par réseaux, et plus par animaux.
Merci pour ta sagesse. Nous te le promettons,
Le langage que tu parles, nous le leur apprendrons.
Mais oooh ce poeme m'a tellement parlé !
Il est très riche, très beau, il a direct allumé des images nettes dans mon cerveau.
Merci pour ce partage !
personnellement je n'ai pas fait attention au rythme ou à la justesse des vers, je me suis laissé embarquer par les images !