La Peur vue par un cerveau métaphorique
Les pas du Brise-Peur grinçaient sur le plancher. Le Brise-Peur ralentit, se planta devant le Miroir et ne bougea plus. De là à savoir pourquoi, dans ce cerveau-ci en particulier, il y a un miroir, le Brise-Peur était à mille lieux de se poser la question. À cet instant, tout ce qu'il voyait, c'était qu'il avait sale mine. Sur sa tête d'ours, l'abat-jour était de guingois et la lumière qui en sortait, fébrile. Sa moustache de sapins avait pris la brume, et pour ça elle lui semblait atrocement morne. Ses savates informes et son vieux pantalon de velours, eux, n'avaient pas changé. Les colibris chargés de récurer ses ongles s'affairaient, mais c'est avec un vertige qu'il remarqua, fichée dans son cœur, une grande et fine et longue écharde, comme un cheveu. À sa propre vue, le Brise-Peur se sentit profondément triste pour lui-même.
Le souffle court, le Brise-Peur poussa le battant d'une lucarne. Elle donnait dans le pavillon de l'oreille. Comme niché dans un écrin compliqué, ou bien au fond d'un toboggan de cartilages et de courbes, le monde extérieur lui envoya un bon bol d'air frais dans la bobine. Un peu ragaillardi, le Brise-Peur referma les écoutilles et alla voir dans la pièce voisine si la cause de son Angoisse ne s'y trouvait pas. Pour s’y rendre, il dut se grandir pour faire passer son imposant tronc entre les parois d’un étroit couloir sinueux. Les virages étaient serrés et l’obscurité complète. Il déboucha enfin dans l’Apothicairerie des Réminiscences, une pièce éclairée par la seule et discrète lueur émanant des murs. Au milieu des antiques étagères pharmaceutiques où s’alignaient fioles, urnes et flacons emplis d’une substance phosphorescente, il n'y avait que Souvenirs qui feuilletait un vieil album photo, allongée en travers d'un fauteuil, une tisane en équilibre sur l’accoudoir près de sa tête. Elle y était souvent installée, parce qu'il était rayé bleu et blanc et que le rembourrage était bien moelleux.
Le Brise-Peur prit un repose-pied qui traînait, le déposa devant l'escalier en colimaçon et assit sa grosse carcasse sur la malheureuse chose. Puis il attendit que Souvenirs s'aperçoive de sa présence. Elle était toute maigre, c'en était moche tant elle était maigre. Elle flottait dans une ample chemise de nuit, bleu nuit, qui la rendait plus agréable à regarder parce qu’elle disparaissait dedans comme une figure de proue dépassant d’une montgolfière. Le Brise-Peur regarda par-dessus son épaule l'album où se dessinait de temps à autre un moment envolé. Les images restaient un instant, mal fixées, puis disparaissaient, comme un film projeté sur une flaque d'eau que le vent viendrait disperser.
Le Brise-Peur appréciait davantage Souvenirs ces derniers temps parce qu'elle avait arrêté de considérer les moments envolés comme un prétexte à la nostalgie, et qu'elle se faisait plus vite une raison qu'à l'époque où elle était devenue bleue et que toutes les nuits on l'entendait pleurnicher dans un coin de cervelle. Maintenant, on l'entendait même rire, d'un rire lointain. Parfois elle recopiait certains moments envolés sur des papiers, parce que cela lui faisait plaisir de les relire. Elle avait aussi percé un petit trou dans le mur du salon, où elle laissait tomber à tout jamais les choses qui rendent moroses pour rien, parce que la vie est trop courte pour jeter les minutes par les fenêtres de la nostalgie comme ça.
Souvenirs remarqua enfin le Brise-Peur. Elle lui demanda s'il avait peur en ce moment, et le Brise-Peur répondit que oui.
– De quoi as-tu peur ? demanda Souvenirs.
Le Brise-Peur ne savait pas.
Le Brise-Peur a souvent peur sans savoir pourquoi, se dit Souvenirs. Toutes les fois où il a eu peur sans savoir pourquoi, il était ensuite parti à la recherche de la cause de son Angoisse. Pendant un long moment on entendait ses pas grincer sur le parquet, il y avait du remue-ménage… Et la cause de son Angoisse disparaissait comme elle était venue. Enfin c'est ainsi que ça c'était toujours passé.
– Veux-tu revoir un moment du passé pour t'aider à en trouver la cause ?
Le Brise-Peur hésita un instant. Il était sur le point de répondre, quand une petite créature ronde comme une boule, douce comme une barbe à papa et sucrée tout comme fit irruption entre les lignes de leur conversation. Drelin ! Drelin ! Drelin !
– Vergeoise, va-t-en ! pesta Souvenirs.
La boule de sucre tira les cheveux de Souvenirs pour la faire taire et se mit à dreliner encore plus fort.
Souvenirs s'agaça, pesta, tempêta. Quant au Brise-Peur, il se sentait dépassé, au point qu'il eut envie de retourner dans le Boudoir Auditif pour aller respirer un peu de silence, mais aucun de ses pieds ne manifesta le moindre élan de coopération. Vergeoise bouscula le Brise-Peur qui vacilla, l'air perdu. Alors Souvenirs se fâcha très fort. Le rose de sa peau devint gris, puis bleu de Prusse, puis noir, très noir, et elle ouvrit grand les bras pour attraper Vergeoise. Elle les referma sur la petite boule de sucre brune et mousseuse qui trépignait d'excitation. Drelin ! Drelin ! Et elle la serra fort. Si fort, si fort, que Vergeoise rétrécit, et rétrécit encore. Drelin ! Drelin ! Plus elle rétrécissait et moins elle était vaporeuse comme une barbe à papa. Plus elle rétrécissait, et plus elle se condensait. Drelin ! Drelin ! Quand Souvenirs relâcha Vergeoise, qui n'était alors plus qu'une toute petite boule de mélasse noire, Souvenirs la fit passer par le petit trou dans le mur, et la boulette roula, roula dans le conduit qui s'étirait derrière. Elle roula jusqu'à ce que même le bruit de sa roulade ne parvienne plus aux oreilles de Souvenirs et du Brise-Peur.
Souvenirs se rassit sur son fauteuil rayé, le Brise-Peur sur son repose-pied.
– Alors, Brise-Peur, un souvenir ?
L’ours aux moustaches de Forêt Noire commanda plutôt une fiole de « Dix-neuvième automne ». Souvenirs se leva et s’arrêta devant les immenses placards de pharmacie qui la dominaient, menaçants, croulants sous les fioles, les urnes et les flacons phosphorescents. Elle parcourut du doigt une étagère où s’alignaient de minuscules fioles en verre ouvragé. Elle revint avec l’une d’elles, où l’on lisait en belle lettres à l’encre hésitante les mots :
« Dix-neuvième automne »
La fiole contenait quelques cuillerées d’une fine poudre jaunie qui produisait un faible frémissement lumineux. Souvenirs la déboucha précautionneusement, puis la tendit à l’ours. Ses énormes pattes portèrent le flacon à hauteur de son visage et firent tomber son contenu en pluie sur ses yeux écarquillés.
Les effets ne se firent pas attendre : les pupilles s’agrandirent, les commissures de ses lèvres s’arquèrent vers le haut, et ses moustaches sylvestres frétillèrent imperceptiblement.
C’est un bon cru, le dix-neuvième automne, observa Souvenirs, qui reprit la fiole des pattes du Brise-Peur. Le bouchon tinta en reprenant sa place. L’abat-jour que l’ours arborait se mit à luire avec un peu plus de vigueur. Les colibris qui curaient ses ongles se mirent à butiner avec leur grand et fin et long bec les particules de poudre jaunie qui constellaient les joues du Brise-Peur. Après avoir ingéré la poudre, les couleurs de leur plumage devinrent de plus en plus chatoyantes jusqu’à ce que Souvenirs et le Brise-Peur soient entourés d’une nuée de couleurs virevoltantes.
« La fiole, s’il-te-plaît, demanda le Brise-Peur. »
Souvenirs déposa le minuscule contenant en verre ciselé de branchages délicats dans l’énorme paume ouverte de l’ours. Il plaqua le goulot juste en-dessous de son œil droit, écarquillé comme lorsque l'on vous darde la lueur éblouissante d'une lampe d'ophtalmie au fond du globe. Il cligna de la paupière, et une pluie de poudre d’un jaune de cobalt frais remplit généreusement la fiole.
Souvenirs alla la remettre à sa place, plus lumineuse qu’un instant auparavant. Lorsqu’elle se retourna, le Brise-Peur était secoué de sanglots muets. Une larme énorme gonflait au coin de chacun de ses yeux, incapable d’entamer sa roulade amincissante sur la joue de l’ours.
« Je vais te chercher le tire-larmes, murmura Souvenirs d’une voix lointaine. »
Elle ouvrit un tiroir et en sortit un engin insolite. Le tire-larmes était composé d’un bocal en verre en forme de poire d’où partaient d’un côté un piston de seringue et de l’autre un fin tuyau de caoutchouc fripé terminé par un masque de plongée rond comme un hublot et cerclé de cuivre. Elle aida le Brise-Peur à enfiler le masque du tire-larmes puis tira de toutes ses forces sur le piston. On entendit un bruit de succion. Un flot de larmes jaillit dans le masque, le bocal se remplit petit à petit. Un instant plus tard, il était plein d’un liquide transparent où flottaient des fragments de fleur de sel.
Alors le Brise-Peur ôta le masque. Souvenirs reprit le tire-larmes et lui toucha le bras avec compassion. Soudain, le Miroir du Boudoir Auditif bondit dans la pièce comme s’il n’avait attendu que ça, dissimulé dans le sinueux couloir menant à l’Apothicairerie des Réminiscences. Il se dressa de toute sa hauteur glacée à côté de Souvenirs et du Brise-Peur. Ceux-ci assistèrent impuissant à la scène habituelle : Souvenirs se dédoubla, et son sosie enlaça l’ours dans ses frêles bras. Au fur et à mesure que les sanglots de l’ours se calmaient, le sosie de Souvenirs grandissait, gonflait, croissait, comme s’il se gorgeait du chagrin du Brise-Peur. Petit à petit, la maigre copie de Souvenirs en chemise bleu nuit était devenue le portrait caché du Brise-Peur : souliers et pantalon fatigués, chemise sans âge sur un torse imposant, bras poilus, tête ursine, moustache sylvestre, abat-jour… Dans le Miroir, on voyait un Brise-Peur caressant affectueusement la tête d’un second Brise-Peur. Les colibris des deux ours, déformés par le verre irrégulier car de fabrique ancienne, se posèrent tous sur les épaules de la vraie Souvenirs, qui disparut dans un frou-frou coloré. Souvenirs tenta de s’en extirper, mais les colibris voletaient en tout sens, couvrant ses joues et ses mains de caresses duveteuses, et l’aveuglant de coloris qui tournoyaient devant ses yeux comme un vertige. La cascade sonore et pointue du verre qui se brise retentit. Les colibris, effrayés, disparurent dans les manches du Brise-Peur. Le Miroir, se tortilla du mieux qu’il pu (c’est raide, un miroir) pour vérifier qu’il n’avait rien de cassé, et saisi d’une empathie débordante, il fila se réfugier dans le Boudoir Auditif dans un feu d’artifice de reflets de fioles phosphorescentes projetés en tous sens.
Le bocal du tire-larmes gisait en morceaux par terre. Les larmes, telle une petite marée montante, s’étendaient sur le parquet pour s’immobiliser en une flaque où jouaient les lueurs distantes des fioles. Horrifiés, Souvenirs et le Brise-Peur se penchèrent au-dessus de sa surface. Preuve éclatante de l’accident, la flaque lisse resta imperturbable et renvoya leur reflet sans la moindre pudeur.
Tout à coup, à la surface de la flaque, une silhouette se dessina derrière leur reflet, puis disparut à pleine vitesse par l’escalier en colimaçon. Le Brise-Peur fit volte-face, et gravit en trombe l’escalier.
Le Cabinet Optique était désert. La lumière y coulait à flot à travers deux baies rondes taillées dans l’un des murs. Les vitraux orbiculaires d’un vert translucide et nervuré de nuances de brun et de doré, chacun dotés en son centre d’un médaillon noir. Un vitrail semble toujours sombre et éteint de l’extérieur, alors qu’il est chatoyant et opalescent de l’intérieur.
Le silence dans le Cabinet Optique était tellement épais qu'on pouvait percevoir le bruit imperceptible de la roulade interminable de Vergeoise y tailler un sillon de son discret qui s'enroulait sans fin dans l'air en une spirale.
Le Brise-Peur s'agrippa à la spirale et se laissa glisser dessus comme sur une tyrolienne. Ça tournait et ça descendait à en perdre la tête. Dans un virage, le Brise-Peur aperçut quelque chose tout au fond de lui, moins une apparition fugace qu'une disparition pressée. La cause de son Angoisse se cachait là-dedans. Malgré la pénombre, il était sûr d'avoir distingué un visage, qui s'était aussitôt évaporé à sa vue.
Le Brise-Peur continuait sa descente, suspendu à la spirale, et les grandes boucles que traçait sa trajectoire courbaient progressivement la rectitude de la grande et fine et longue écharde, comme un cheveu, qui lui sortait du cœur. Telle l'argile sur le tour du potier, l'écharde se tordait peu à peu pour finalement s'enrouler avec douceur tout autour du Brise-Peur. Elle lui entourait les genoux, lui enserrait le dos et lui passait derrière les épaules. Il avait l'impression d'être prisonnier de l'étreinte d'un boa, à ceci près que son écharde était légère comme la neige et l'enlaçait sans le serrer. Un tour de plus et le Brise-Peur distingua un brouillard blanchâtre en son for intérieur. Il avait trouvé la source du lambeau de brume qui s'était abattu plus tôt dans la journée sur sa moustage de sapins. À travers l'épais brouillard, la silhouette de la cause de son Angoisse courait à toutes jambes.
Elle courut un moment, à moitié cachée par la brume, avant d'émerger en pleine vue. La Furie se tenait voutée, tendue comme un arc bandé, dans l’ombre entre les deux vitraux vert d’eau. Son visage était maintenant clairement visible, taillé dans un bois sombre et parcouru par des flots de lave qui s'entrecroisaient en soufflant des nuages de fumée. La fente qui lui servait de bouche n'était qu'une entaille vociférante sur son visage ravagé. C'est en voyant que ses yeux bouillaient de haine que le Brise-Peur comprit.
« Tu te trompes, Furie, tu n’es pas en colère, gronda l’ours d’une voix de tonnerre étouffé.
– Ne vois-tu pas que je bous ? fulmina-t-elle
– Calme ta rancœur, éteins ta haine, tu t’es fourvoyée mais il est encore temps de retrouver des eaux plus paisibles.
– Je ne maîtrise rien, je ne suis que souffrance, et ce n’est pas toi qui vas me dire que je peux contrôler cet incendie qui me dévore, trancha-t-elle.
– La colère n’est que le symptôme : on a attaqué tes valeurs, on a piétiné tes principes, et ton esprit réagit pour se défendre. Qui a provoqué ton courroux ? tempéra le Brise-Peur en redressant son abat-jour.
– Tu ne comprends jamais rien ! Ce n’est pas une personne, ce sont des mots qui m’emportent ainsi, lança la Furie d’un ton brûlant. »
L’ours observa une seconde de silence de circonstance, puis reprit en pesant ses mots comme des pattes de chat sur la poutre d’un grenier :
« Que t-a-t-on dit, Furie ?
La furie observa deux secondes de silence où l’on entendit un grognement derrière ses dents serrées, préparant la scène tragique pour ses prochaines paroles :
« On voit que tu as baissé les bras,
que tu es au bout du rouleau. »
L’écharde dans le cœur du Brise-Peur, comme poussée par une force cicatrisante hors du commun, glissa jusqu’à tomber de là où elle était fichée. Un long filin à la pointe tranchante gisait, impuissante, devant l’ours.
La Furie tituba sur le côté, et se trouva en plein dans le faisceau verdoyant d’un des vitraux ronds. Le Miroir de la Miséricorde fit irruption dans la pièce et se jeta sur la Furie. Son reflet eut à peine le temps d’apparaître dans la glace que les crépitations de lave dans les cratères de son visage projetèrent des gouttelettes de liquide embrasé sur la surface lustrée. Une flammèche tomba sur l’écharde qui se consuma et partit en fumée en une fraction de seconde. La Furie poussa un cri de délivrance, et colla sa joue à la vitre glaciale du Miroir, qui se craquelait en plusieurs endroits, là où les gouttes embrasées dardées par la Furie avaient rongé le verre, et ouvert des failles qui fendillaient la surface comme un pan de banquise sur le point de se détacher et de sombrer dans l’océan septentrional.
Le Miroir émit un couinement suraigu de très mauvais augure. Le Brise-Peur dissimula son visage derrière ses grosses pattes velues, attendant l’explosion, anticipant la douleur insoutenable d’être transpercé de toutes parts par des kyrielles de bris de glace et autant de gouttelettes incendiaires.
Mais il n’en fut rien. Le Brise-Peur écarta deux griffes et ouvrit un œil apeuré. La Furie était toujours joue contre glace avec le Miroir de la Miséricorde, sur son visage sans bois fendu ni lave se lisait un soulagement éperdu dans cette étreinte rafraîchissante. Ses traits étaient apaisés, ses joues d’albâtre sillonnées d’arabesque lie-de-vin, innocente tache de naissance qui la rendait belle d’une beauté étrange et unique. Elle était redevenue elle-même. Le Brise-Peur murmura doucement son nom :
« Serena. »
Puis le Brise-Peur les laissa là et redescendit l’escalier en colimaçon jusqu’à l’Apothicairerie des Réminiscences. Cette fois-ci il profita des myriades de découpes dans les parois de la cage d’escalier, qui laissaient pointer autant de taches de lumière timide autour de l’ours. Les marches mêmes étaient pointillées d’infimes formes inégales qui tranchaient sur l’obscurité.
Le Brise-Peur se rassit sur son repose-pied ; Souvenirs lui donna la fin de sa tisane.
C'est original et poétique, et malgré la violence de l'émotion que tu décris, j'ai trouvé le décor et les métaphores charmantes. J'ai dégusté en lectrice innocente et je n'ai même pas cherché à relier toutes les métaphores à la réalité (réalité étant un bien grand mot pour parler d'émotions...).
Merci pour ce petit voyage !
Détails :
"Enfin c'est ainsi que ça c'était toujours passé." : s'était
"Que t-a-t-on dit, Furie ?" : Que t'a-t-on dit ?
A bientôt
J'ai corrigé mon erreur de typo, merci beaucoup de l'avoir souligné.
À bientôt
Le titre m'intriguait beaucoup, ça faisait très scientifique... et en fait je tombe sur un monde tout en poésie et métaphores et j'aime ! (oui bon oké "métaphorique" était dans le titre)
Le personnage de Vergeoise est effectivement intrigant, j'ai supposé comme Jamreo : l'addiction au sucre ou un penchant pour le sucre (vu qu'on est dans les souvenirs, le souvenir de sucreries ingérées étant petits comme des crêpes faites par une grand-mère ou un truc du genre).
J'ai eu un peu de mal à comprendre et visualiser le dédoublage de Brise-Peur : ma seule ""difficulté"" avec le texte.
Serena, c'est en référence à la sérénité ?
C'est un très beau texte, très bien écrit (les mots pesés comme un chat qui marche sur une poutre de grenier <3 ).
A bientôt !
Merci pour ton commentaire bien touffu, auquel je vais tenter de répondre du mieux que je peux.
J'amreo et toi avez frappé en plein dans le mille, Vergeoise représente bien les effets de l'alcool sur le cerveau. Je vais retravailler le personnage pour qu'il soit plus évident.
Le reflet de Souvenirs se change en Brise-Peur, parce que le miroir représente la compassion. Souvenirs se met à la place du Brise-Peur, et le miroir révèle ce phénomène invisible en montrant que Souvenirs DEVIENT momentanément le Brise-Peur.
Et, oui ! Séréna est une référence à la sérénité !
À bientôt :)
Eh bien quel drôle de texte. Drôle et intéressant ! Les personnages notamment sont très bien faits, l'échange entre le Brise-Peur et Furie est bien fait aussi à mon avis, un peu théâtral.
Je ne suis pas sûre d'avoir compris ce que représentait Vergeoise mais j'ai quelques théories : le besoin de sucre de l'organisme ? le fait que l'organislme vient d'ingérer du sucre, et du coup ça met la pagaille dans le cerveau qui adore ça ? Comme tu vois, ça cogite ^^
Bravo pour ce texte en tout cas =)
Merci pour ton commentaire très encourageant !
Wow, tu as vu juste, Vergeoise représente les effets du sucre dans le cerveau. Je pense qu'il faudrait que j'explicite pourquoi Vergeoise arrive à ce moment-là...
À bientôt !
Le titre m'a vraiment intriguée, alors j'ai profité du Plumetst Show pour venir y mettre mon nez...
Coquillettes et suggestions :
"Le Miroir, se tortilla du mieux qu’il pu(t) (c’est raide, un miroir) pour vérifier qu’il n’avait rien de cassé"
"Le silence dans le Cabinet Optique était tellement épais qu'on pouvait percevoir le bruit imperceptible de la roulade interminable de Vergeoise y tailler un sillon de son discret qui s'enroulait sans fin dans l'air en une spiral" Trop longue, cette phrase :P<br />
"La Furie se tenait voutée (voûtée), tendue comme un arc bandée"
Par rapport à ta note de fin de chapitre : je ne suis pas très convaincue par le personnage de Vergeoise non plus, je ne comprends pas son rôle ni ce qu'elle est censée incarner... Par contre, le dialogue final sonnait bien, à mon avis, même si j'aurais peut-être aimé en savoir plus sur les mots qui ont déclenché la furie de Serena... (C'est quelque chose qu'on aurait dit au "propriétaire" du cerveau ??)
Sinon, j'ai beaucoup aimé cette histoire, c'était surprenant, et je trouve que l'ensemble a une ambiance de cabinet de curiosité steampunk / victorien très plaisante ;)
Merci d'avoir signalé ces coquillettes, je les ai corrigées ! J'ai retravaillé cette phrase hyper longue, c'était pas de la tarte XD
Je vais développer le dialogue final, ta remarque est très intéressante, alors j'en prends bonne note.
Merci pour ton commentaire qui fait très plaisir et qui est très encourageant !
À bientôt
Ton résumé et l'alléchante présentation de Makara sur le Plumest Show m'ont donné envie de venir te lire.
Et je ne suis pas déçue ! Ton texte est très original. J'avais peur de retrouver quelque peu les mêmes aspects que Vice versa dont parlait Makara mais on va bien plus loin dans le détail, la psychologie ici et c'est habilement tourné.
Tu émets des doutes par rapport au personnage de Vergeoise et je dois dire que je me suis demandée ce qu'elle représentait. Autant pour Brise-Peur, Souvenirs et le reste on s'y retrouve mais pour Vergeoise, c'est différent.
Pour la fin, peut-être faudrait-il s'arrêter après le prénom sussuré par Brise-Peur ? Ce n'est là que mon opinion, tu es libre de faire ce que tu veux XD !
Une petite coquille notée en cours de lecture :
- sur sa moustage de sapins > moustache ?
Au plaisir de te croiser par ici ou sur le forum !
Cliène
Jesuis ravie que la lecture ait été agréable !
Je garde ta remarque en tête pour le moment où je reprendrai la fin, j'ai le pressentiment que tu as raison... !
Moustage ?? Ah j'en reviens pas de celle-là, merci de me l'avoir fait remarquer !! Nouveau concept : la moustache qui ne pousse que quand on prend de l'âge XD
Au plaisir de te croiser aussi !
Schneevickchen
On ne se connait pas (il me semble), mais je suis ravie de de venir découvrir ton texte !<br />Et je t'avoue que je ne suis pas déçue, j'ai trouvé ça absolument formidable. Rien que le concept de métaphore me plait énormément.<br /> Ensuite, tes personnages sont vraiment supers ! J'admets que j'ai eu un peu de mal à cerner le Brise-Peur à la lecture des premières lignes, mais cela s'est réparé tout seul par la suite ;) Au sujet de Vergeoise, ce personnage m'a beaucoup amusée même si je ne saisis pas bien ce qu'il vient faire là. Ca m'a interloquée, mais en y réfléchissant, je trouve ça plutôt intéressant, que cette boule enfantine se faufile pour pas/peu de raisons en faisant du bruit ! Ca pourrait montrer en quelque sorte que Souvenirs n'a pas la main-mise sur tout ce qu'elle fait "ressortir" ? Oh et je te remercie, tu m'as fait découvrir/re-découvrir des mots d'une qualité très appréciable (oui oui, "drelin" en fait partie ! Mais sur le site de cnrtl, comme verbe correspondant je trouve "Drelindindiner" et non pas "dreliner", et je me dis que ça donne un côté un petit peu plus sautillant, qui peut-être collerait mieux à Vergeoise ?) <br />Au sujet de Souvenirs, c'est un très chouette personnage, que tu plonges dans une ambiance qui lui colle extrêmement bien, à la fois rassurante et mélancolique (et ce que tu dis sur l'évolution du personnage, qui privilégie désormais les souvenirs heureux est très joli). J'aime beaucoup l'idée de la dualité Furie/Serena ! Pour répondre à ton impression, je n'ai pas spécialement trouvé de points négatifs à ton dialogue de fin. <br /><br />Pour ce qui est des décors et des ambiances, c'est très beau. Tu crées des images mentales très agréables, ça fait voyager à l'intérieur de sa propre tête, et ça met de jolies couleurs ! D'autant plus qu'il y a plein de jolis détails qui contribuent à enrichir délicieusement ces atmosphères :D
Voilà voilà, bravo pour cette nouvelle, à bientôt !
Quine
Un grand merci pour ton message qui m'a beaucoup touchée et fait très plaisir ! Grâce au Plumest Show, c'est une très jolie façon de faire connaissance en tout cas.
Ce que tu dis sur le premier contact un peu flou avec le Brise-Peur est très intéressant, je pensais retravailler l'incipit, je vais garder ça en tête.
Merci encore, à bientôt !
Vic
Oh, j’aime beaucoup ton court texte ! Très poétique, avec une ambiance à la fois ancienne dans les décors et très surréaliste, et ces intrigants personnages qui habitent un cerveau, si je comprends bien.
J’ai été emportée par toutes tes descriptions, par les personnages de l’ours et du souvenir. J’ai eu plus de mal avec la vergeoise et avec la furie. Peut-être parce que je n’ai pas bien compris leur fonction ou plutôt le rôle qu’ils jouent dans l’histoire. La furie je vois un peu, mais l’autre non.
Justement, pour parler de la fin, elle m’a laissé un peu "sur ma faim", disons que je l’ai trouvée plus difficile à comprendre et j’ai été moins emportée.
Concernant tes descriptions, on y voit des images et des sons, mais aucune odeur par exemple. Je me suis dit que c’était un peu dommage, parce qu’elles auraient pu être encore plus fortes en faisant appel aussi aux autres sens. Mais, c’est vraiment histoire de critiquer, parce que franchement, je les ai beaucoup aimées ! <3 <3
Détails
et pour ça elle lui semblait atrocement morne : je ne comprends pas le sens ici de « pour cela »
dans une ample chemise de nuit, bleu nuit : cet repet ne me parait pas très heureuse
un film projeté sur une flaque d'eau… : très jolie image
pour jeter les minutes par les fenêtres de la nostalgie comme ça : j’ai du mal à comprendre ici
et saisit d’une empathie débordante : saisi
Un long filin à la pointe tranchante gisait, impuissante, devant l’ours : impuissant (le filin). Et puis je ne vois pas bien comment un filin peut avoir une pointe tranchante.
Merci pour ton message si riche et encourageant !
Pour la fin, je note ta remarque et je la garderai en tête quand je procèderai aux relectures (je prends également note des coquillettes que tu as remarqueées). Quant aux odeurs, j'y réfléchi déjà !! D'ailleurs dans mon dernier travail de relcture/réécriture sur Un Sorcier et demi à Paris (chapitre 1 dispo sur FPA depuis aujourd'hui), j'ai rajouté consciemment quelques odeurs et quelques bruits en pensant à ton conseil, et je me suis bien amusée ! A voir si ça marche bien dans ce texte, en tout cas je vois vraiment ça comme une première expérience de développement des autres sens que la vue. Pour ça, un immense merci Rachael !!
Je suis ravie de voir que certaines de mes images t'ont convaincue, ça me touche vraiment. Je vais tenter d'expliciter les images qui t'ont parue plus obscures, à voir si je les éclaircis également dans le texte en soi... :
D'abord, par « jeter les minutes par les fenêtres de la nostalgie », j'entends perdre son temps à ressasser le passé inutilement.
Ensuite, pour mon choix du mot « filin, j'imagine vraiment l'écharde comme un long fil avec une extrémité pointu mais fine comme une minuscule aiguill, qui peut se planter dans un coeur, et s'enrouler comme un fil de laine.
Voilà, j'ai mis plus de temps que je ne l'aurais voulu pour te répondre, mais je voulais donner la meilleure réponse possible, j'espère que cela te satisfaira !
Bises,
Schnee
Coucou :)
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C'est encore moi !
J'avais déjà été conquise par tes petits poèmes donc je me suis lancée sans peur dans ce texte. Cela m'a beaucoup plu. En effet toute cette métaphore pour lutter contre la peur est vraiment très originale même s'il m'a fallu deux lectures pour bien tout comprendre. Dans l'ensemble, j'ai trouvé le récit très poétique et bien mené. Par contre je n'ai pas trouvé l'intérêt de vergeoise dans le processus de guérison ? Peux-tu m'expliquer ?
Il y a de très jolies images et ton style est vraiment plaisant, attention cependant à ne pas abuser des comparaisons et métaphores qui peuvent alourdir le récit. Ton texte m'a fait pensé à un mix entre Amélie Poulain et Vice-Versa (étant une grande fan de ces deux films c'est vraiment un compliment de ma bouche^^). ;)
<br />
<br />
Deux coquillettes :
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où flottaient des fragment(s) de fleur de sel.
<br />
des failles qui fendillait (ent)
<br />
Au plaisir de te re-lire:)
Bisous volants
Makara
<br />
Je suis ravie que tu sois ma première lectrice. Surtout pour un texte pour lequel j'avais nombre de doutes et d'inquiétudes, je le trouve en effet très étrange et la métaphore que j'ai choisi de filer me tend nombres de pièges, à commencer par celui que tu as donc observé : une accumulation irrespirable de comparaisons et de métaphores. Je vais tâcher de les reprendre et d'enlever le surplus. Merci pour ta remarque, ça va bien m'aider !
Vergeoise est un antagoniste, elle empêche le Brise-Peur d'avancer dans sa quête, comme cela ne t'a pas paru évident, je vais essayer de rendre son rôle plus explicite, peut-être en la faisant intervenir une seconde fois.
Mille mercis pour ton commentaire encourageant et instructif !
Bisous volants !!
Vic
PS : j'ai corrigé les fautes, qui m'avaient complètement échappée, merci !
Cette histoire me parle. J'aime beaucoup ce que tu as fait du cerveau. Je trouve cela très poétique, et d'une certaine façon, très mélancolique aussi.
Tu as un plume pleine d'élégance et certaines de tes images m'ont fait frissoner. J'ai une attirance toute particulière pour l'Apothicairerie des Réminiscences, je crois que je m'y plairais bien. Quant à l'ours aux moustaches sylvestres sous son abat-jour... C'est à la fois tellement farfelu et tellement touchant !
J'ai hâte de te lire à nouveau !
Mary
Je suis ravie que cette histoire et mon style t'aient plu. Tes remarques m'ont fait tout chaudoudou au coeur, comme tu le dis si bien.
Tu es la bienvenue dans cette Apothicairerie, au plaisir que tu me lises de nouveau !