La salle est immense, elle bruisse de chuchotements et de froissements d’étoffe. Le public prend place, ne manquant pas de remarquer les nombreuses caméras qui entourent la scène. Le concours international Antoine de Saint-Exupéry n’est normalement un évènement que seuls les initiés connaissent, mais aujourd’hui c’est toute la presse qui fourmille autour du grand piano laqué. Cela fait des semaines que les journalistes s’égosillent au sujet d’une affaire vieille de vingt ans, ils sont impatients d’assister à la finale qui met en scène leur favorite.
Quand elle apparait, le silence qui engloutit la salle est absolue. On a même l’impression que les mouches ont cessé de voler.
Le regard de la finaliste esquive celui du public, elle va directement au piano. L’instrument, aussi majestueux soit-il, ne parait complet que lorsqu’elle s’assoit face au clavier.
Elle prend une grande inspiration, ses mains pâles se mettent en mouvement.
Ses doigts fusent, agiles, vifs. Ils sautent, caressent, frappent, ils connaissaient chaque note, chaque mesure, et savent comment l’embrasser pour faire jaillir la perfection. Les notes s’envolent, tournoient, paradent, exhibent leur harmonie, elles dansent dans l’air épris d’admiration. La mélodie reflue, puis éclate, avant de se faire murmure. Les spectateurs retiennent leur souffle, leurs oreilles s’abreuvant de cette musique. Même les plus néophytes n’esquissent pas un mouvement de peur de rater une micro-seconde de prestation.
Les doigts dansent, les touches chantent, les cœurs s’emballent.
Quand la mélodie se tait, toutes les personnes présentent ont l’impression qu’elle s’est étalée sur toute une vie, alors même qu’elle leur a semblé durer le temps d’un battement de cils.
Le silence qui s’en suit parait être un intrus. Une femme rousse bondit sur ses pieds, quelques part dans les premiers rangs, et se met à applaudir si fort que le micro du présentateur dans la loge renvoie ce bruit dans les haut-parleurs.
Alors, la salle s’ébroue, et c’est un concert unanime d’applaudissements qui submerge l’atmosphère en liesse.
La pianiste se lève, hésitante. Les jambes flageolantes, elle s’approche du rebord de la scène pour faire une révérence. Les rides naissantes au coin de ses lèvres s’étirent en un sourire brillant de larmes.
Le jury ne s’est pas encore déclaré, mais les journalistes écrivent déjà les gros titres de leur article.
Erika Furchausen, après dix-huit ans de prison, gagne le concours international de piano de Saint-Exupéry
Une vraie scène post-crédit. Pas obligatoire mais qu'on est heureux de ne pas avoir raté. Erika (ou est-ce vraiment elle?) a repris une vie normale et cela fait du bien après ce qu'elle a vécu.
Comme tu as vu, je me suis posé des questions sur la véracité de certains passages, mais quand ça sert le récit, ça passe, comme chez Disney, peut-être que la version live action de l'histoire donnera des explications sur des détails dont on se fout! XD
En tout cas, je te renouvelle mes félicitations et merci de m'avoir fait passer un bon moment à suivre cette histoire!
... Mais avant tout, bravo pour cette superbe histoire ! Tu as réussi à me transporter dans un univers sombre, inquiétant, parfois réjouissant, et me balader dans les dédales de ton héroïne a été une expérience très saisissante.
Je dois dire que c'est en lisant les commentaires de l'avant-dernier chapitre que j'ai appris qu'une 3e "Eri" y faisait son apparition. Mais c'est sans doute parce que j'ai du mal à ne percevoir les gens/les personnages que dans leur binarité ou leur dualité : en lisant, j'ajoute toujours des couches d'interprétation qui passent par le filtre de ma propre subjectivité. Du coup, je suis un peu passée à côté de ce que tu voulais transmettre. Pour moi, Eri/Erika est une seule et même personne qui a mis en place un sacré mécanisme de survie - sans qu'on puisse réellement la scinder ou 2 ou 3 personnes. Et je me contente très bien de mon interprétation ! Je ne sais pas si c'est gênant pour toi ?
Petite interrogation : est-il vraiment crédible qu'elle parvienne à se rapprocher comme ça de Scipio, alors que le procès est encore en cours ? Que la justice n'a pas tranché quant à son lien avec lui et son degré de complicité dans les meurtres ? Il me semble que les autorisations de visite sont rares et surtout longues à obtenir. Vu l'état psychologique d'Eri, ça m'étonnerait que la justice autorise aussi rapidement cette rencontre. D'autant que cette même justice n'est généralement pas très laxiste (plutôt branchée "contrôle des corps').
Merci encore pour cette balade aussi belle que glaçante !
Mais non ce n'est pas gênant x) Chaque lecteur a sa propre interprétation, et il faut vraiment que ce soit un truc contradictoire par rapport à ce que je veux transmettre pour que ça me dérange (genre si on pense que je fais l'apologie du viol, par ex). En fait pour cette histoire je me suis inspirée du TDI (avant que ça devienne la mode -_-'), un trouble où plusieurs personnes cohabitent dans un même corps. Pour moi il y en a 3 : la Erika d'avant son accident, et les deux qui s'affrontent ici. Mais en soit, que tu considères que c'est une même personne divisée par un système de défense ne me choque pas, c'est une interprétation tout à fait valable ! Si j'avais voulu représenter fidèlement le TDI ça m'aurait peut-être fait tiquer, mais c'est pas le cas, donc franchement non, ça ne me dérange pas !
Les UVF sont un droit pour tous les détenus, y compris les prévenus. Pour ces derniers c'est à l'appréciation du juge d'instruction, mais rien ne l'empêche sur le papier (en tout cas d'après l'agent pénitencier avec qui j'avais échangé). Perso je trouve au contraire la justice plutôt laxiste x) (ils se chamaillent souvent avec les policiers à ce sujet là d'ailleurs).
Merci à toi pour tes retours détaillés et très encourageants ! <3 <3
Je l’excuse de ne pas avoir laissé de com avant mais avec un un tout petit bébé , j’étais déjà contente de réussir à trouver le temps de lire.
C’est une très chouette histoire. J’adore le concept de la double personnalité « inversé » où au départ c’est celle qui est tordue qui a une double personnalité et non l’inverse!
En critique j’ai remarqué qu’il restait encore pas mal de coquillettes, une bL dans ce sens pourrait grandement améliorer la qualité de ton texte. Sinon je trouve que les chapitres sont bien équilibrés, le scénario bien ficelé et les personnages intéressants (et le maître... glaçant! ) et bien maitrisés.
En bref, Bravo.
Ça faisait longtemps que je voulais lire un texte de toi et je n’ai vraiment pas été déçue!
Pas de problème, c'est super d'être arrivée à la fin déjà !
Ah les coquillettes -_-' je sais qu'elles sont là mais je ne les vois pas. Après j'ai pas posté la dernière version ici, puisque j'ai fait des envois aux ME. J'en avais enlevé pas mal je posterai la version corrigée un de ces jours pour épargner vos yeux.
Merci beaucoup <3 (*^^*)
- Erika Furchausen, après dix-huit ans de prison, gagne de (le) concours international de piano de Saint-Exupéry
En tout cas, j'ai pris beaucoup de plaisir à lire cette histoire courte dans laquelle tu déploies une très grande maîtrise du suspens. J'avoue avoir particulièrement aimé le début où la petite Eri était introduite, même si l'action qui survient derrière est également de très bon niveau. Une histoire de goût personnel je pense huhu
Merci pour ce très bon moment!
Enfin, les happy end c'est plus rare dans mes histories quand même...
Tes compliments me vont droit au cœur<3 Merci na toi pour ta lecture et ta fidélité ^^
Bon, je ne suis jamais très douée pour deviner les fins, et je pense que j'ai compris dans les grandes lignes ce qui allait se passer au moment où tu sèmes les indices. Bref, je n'irai pas jusqu'à dire que c'était une lecture "agréable" (certaines scènes... gloups!) mais accrocheuse, oui, carrément!
Il y a quelque chose sur lequel j'ai tiqué après coup (pas pendant la lecture, j'étais trop dedans!), c'est comment Sébastien arrive à faire sortir et revenir autant de personnes de l’hôpital. Alors, certes, il a des complices, qu'il paie grassement j'imagine, mais malgré tout cela me semble un peu gros. Et je comprends encore moins comment il parvient à faire disparaitre Erica de la circulation. Une personne qui s'évapore comme ça, ça attire l'attention quand même!
J'ai noté pas mal de coquilles, des lettres manquantes, mais je t'avoue que j'étais trop prise par ma lecture pour les relever. Je suis certaine que d'autres l'ont fait!
Globalement, j'ai été frappée par la variété et la justesse des adjectifs que tu utilises, ils sont toujours très adaptés, et posent à merveille les atmosphères, les lieux, les personnages, les situations. Si c'est là ta patte, je reviendrai!
Aaaah, les méthodes de S.S (oui c'est fait exprès que ses initiales soient ça XD) c'est clairement la grosse faiblesse du fond et j'en ai conscience. À vrai dire je n'ai pas trouvé d'excuse valable pour qu'il puisse sortir autant de personnes de l'hôpital. En revanche, pour ce qui est de la disparition d'Erika il a fait porter le chapeau à un autre, avec des preuves accablantes. Cet autre n'ayant pas avoué où était le corps (il clame son innocence à raison). C'est d'ailleurs ce qui a convaincu Séléné de relancer l'enquête puisqu'elle était persuadé que ce n'était qu'un bouc émissaire. Le problème, c'est qu'expliquer ça, j'ai du mal à le faire sans que ça paraisse trop dans le point de vue très étroit d'Eri... tu pense que je devrais quand même le mettre où ça passe ?
Pas de problèmes^^
Re-ooooooow <3 je suis super contente que tu aies remarqué ce style que je soigne. Alors y a pas que les adjectifs mais effectivement j'aime beaucoup des synesthésies, en autre, du coup j'aime beaucoup en mettre dans les adjectif plutôt de me contenter de ceux trop banales du style "regard larmoyant"( je préfère mettre "regard humide" par exemple(bon c'est pas un très bon exemple)). C'est quelque chose que je travaille mais c'est assez récent, y a que dans White Lucy, Le Baroudeur et Danse étoilée (et ce récit bien sur) qu'il s'exprime. ^^
En tout cas merci à toi pour cette lecture et ce com ! Il a éclairé ma journée ^^
cet épilogue est trop beau T.T
Vraiment il est parfait, juste, émouvant *v*
Merci de l'avoir écrit ! c'est vraiment la meilleure façon de conclure possible !
Merci à toi <3
Honte à moi d'avoir autant attendu pour venir commenter \o/
C'est un très beau texte, et je trouve qu'il termine très bien ton récit ! J'aime bien le côté "une des journaux" qui encadré la poésie. Et puis c'est quand même trop cool de savoir qu'Erika a pu revenir à son amour du piano malgré tout ce qu'elle a vécu, et quand je dis "y revenir"...un peu plus que cela, même !
C'était court, ah la la, mais intense, et très approprié pour un épilogue ^^
Oh je suis super contente que l'épilogue t'aies plu, un peu plus que cela même.
Merci beaucoup pour ta lecture de cette histoire et tes commentaires <3
- Ouééééé ! Enfin ! Y en a encore ! C'est pas fini !
2ème réaction :
- Snif, y a plus mais c'est une belle fin : l'histoire trop dramatique se termine sur une note positive. Merci n'a toua !
3ème réaction :
- Du coup c'est qui cette Erika qui fait du piano ? C'est la "normal" ou la "folle" ou "kesskicécellelà" ?
J'avoue ne toujours pas compris le dernier chapitre malgré tes explications. Ça cogite dur dans ma tête...
Donc, répondre à ta question : j'aime beaucoup cet épilogue ! Je préfère avec que sans, c'est trop abrupte sinon (pour moi en tout cas).
Point positif : la fin est positive. La positive attitude, comme qui dirait l'autre.
Point négatif : la fin est finale. The End, comme qui dirait l'autre.
Alors pour répondre à ta question ce serait la « kessikicécela » et oui XD je peux essayer de te t’expliquer encore si tu veux
Ah cool ^^
Merci pour ta lecture et ton commentaire !
Est ce que tu vas encore écrire sur cette histoire ou ce chapitre marque la fin ?
Petite coquille sur la dernière phrase:
Gagne de concours= gagne le concours
Merci <3