Nous sommes allés sur les toits du monde
Là au bout de l’horizon ivoirin
Et avant que la neige ne fonde
Nous avons pris les images d’un rien
Des montagnes comme des vallons de tranchées
Une route juste sous la voie lactée
Nos empreintes de pas qui ne vont vers nulle part
L’étoile polaire comme la lumière d’un phare
Les éclats millénaires qui nous regardent d’en haut
La lune prisonnière d’un objet plus lourd qu’elle
Les glaciers descendants de très anciens ruisseaux
De l’eau qui du monde en a vu la préquelle
J’ai vu tout ça dans le bleu de nos yeux
Cet univers de blancs et de clairs camaïeux
L’image fond déjà dans les vastes océans
Qui se nourrissent grandissent de ce monde mourant
Regarde moi marcher sur les terres cassées
Brisées brûlées usées jusqu’au dernier instant
Regarde comme ils ont arraché
Au point bleu son printemps
Nous sommes allés sur les toits du monde
Et là haut dans le ciel où les planètes abondent
Pas un point n’est le nôtre où nos pieds sont ancrés
Pas un point n’est celui où nos futurs sont nés