Dans la pénombre d’une chambre, la chevelure blonde d’une jeune femme se mêle aux draps. Son épaule est striée par des mèches qu’elle emmêle entre ses doigts. Elle est posée sur sa deuxième épaule, presque au bord du lit. Dos à elle la fenêtre subit les précipitations d’un soir de février. Écouter l’averse l’aidait à trouver le sommeil. Avant de s’endormir. Cela lui permit aussi de penser à autre chose que la solitude dont elle souffrait. Son doux visage trahit encore les traces de ses émotions apaisées. Avant de sombrer dans son sommeil elle soupira le souhait qu’au moins un jour dans l’année elle puisse ne pas se sentir seule.
Basculant dans son sommeil, elle s’éveillait à la porte d’un immense portail ouvert perdu dans une douce brume. La jeune femme vêtue de bleu se leva. L’environnement était irréel avec un ciel et un sol monochrome. Car là où elle se trouvait, seul le portail contrastait. La brume se transforma en fumé inodore, qui virevoltait sous l'effet d'une brise émanant du portail Celui-ci semblait désormais appeler la rêveuse à s’enfoncer plus dans le rêve. À cet instant, une intuition disait à la jeune femme qu’elle pouvait reculer. Qu’elle pouvait reprendre le cours d’une nuit normale. Mais l’invitation entendue avait chassé les questions et les craintes de la dormeuse. La curiosité avait gagné. En traversant le portail, elle entra dans une brèche du monde des rêves.
Le lendemain matin elle ouvrit les yeux. Seule dans sa chambre. Sa main parcourant le lit comme pour y trouver quelqu’un. La jeune femme marquée par son rêve se posait tout à coup beaucoup de questions. Elle se demandait si elle n’avait fait qu’un rêve ou si c’était plus étrange que ça. Elle se rappelle avoir fait la connaissance de quelqu’un, ou quelque chose. Elle avait l’impression d’avoir passé une journée entière avec cette personne. Elle ne se rappelle pas précisément comment elle était arrivée là-bas. Mais le sentiment de s’être sentie vraiment vivante la parcourut. Une autre certitude était présente. Ce qu’elle avait vécu était réel. Ce qui raisonne en elle, c'est comme si elle avait trouvé la porte vers un monde parallèle. Qu’elle avait vécu une journée dans une autre réalité. Les convictions lui serraient le cœur. Comme pour valider son intuition. Beaucoup de monde à sa place auraient ignoré les signaux. Ce serait résolue que c’était juste un rêve qui sort du lot. Sans prendre en considération la durée hors normes de celui-ci.
Elle passa une journée très troublée. Ne faisant que ressasser son rêve toute la journée. Elle s’en rongea les ongles. Il ne lui tardait qu’une chose. Que la nuit tombe à nouveau pour y retourner. Elle connaissait son nom. Il s’était présenté comme un esprit vivant dans le monde des rêves. Malheureusement, malgré ses efforts la nuit suivante fut sans succès.
Elle avait loupé quelque chose. Comment avait elle fait pour rencontrer cet esprit ? Le recroisera-t-elle ? Ses questions tournaient en boucle dans sa tête pendant des mois. Puis elle finit par se faire une raison. Vouloir passer à autre chose. Les questions resteraient sans réponses jusqu’à l’année suivante.
Alors qu’elle avait abandonné cette obsession l’approche de la date anniversaire ravivait l’espoir de revivre cette expérience. Elle trouva péniblement le sommeil tant cet espoir lui trottait dans la tête.
Durant cette nuit le miracle se reproduisit. Ils se retrouvèrent comme s’ils s’étaient quittés la veille. Cette fois-ci ils discutèrent de ce qu’ils avaient vécu. Dans la joie des retrouvailles elle lui posa toutes ses questions. Il prit le temps d’apporter à chacune des explications. Elle comprit grâce à lui la nature du phénomène. Il n’explique cependant pas pourquoi il s’était présenté à elle. Ils continuèrent de se découvrir. De se rapprocher.
Cette journée parallèle touchait à sa fin. Elle fut riche en enseignements. La rêveuse se réveilla de nouveau avec des convictions encore plus ancrées. Et cette fois elle sut qu’elle pourrait vivre une journée perdue dans la nuit à chaque fois que le 29 février sera absent du calendrier. Cela lui avait été révélé clairement. L'esprit ne sut pas lui expliquer tout le pourquoi du comment. Mais l’énergie autour de cette date créait cette brèche.
C’est ce qui arriva, tous les ans où c’était possible. Elle rendit visite à cet esprit. Cela obnubila toute son existence. Quelques rares personnes furent au courant de sa double vie. Ils purent eux aussi vivres des expériences similaires mais sans en atteindre la mesure de la rêveuse.
Elle continuait chaque année. Jusqu’à un matin. Elle ne se réveilla pas.
J'ai trouvé cette nouvelle particulièrement touchante, elle fait vraiment écho en moi ... Tout ce voyage onirique et mystérieux que l'on ne nous décrit pas vraiment, car cela nous laisse l'imaginer, et cet être énigmatique qui invite la jeune rêveuse à venir avec lui ... J'ai trouvé ce voyage enchanteur et poétique, j'attendais vraiment de connaître la fin ... Et elle n'a pas loupé, je la trouve parfaite. "Elle ne se réveilla pas" peut être interprété de plusieurs façons, et mon esprit dramatique ne peut s'empêcher d'imaginer que la jeune rêveuse est morte, emportée par le rêve. Je trouve ça très beau. Cette simple suggestion fait toute la force du texte ; est-elle morte et son âme a disparu ? est-elle morte parce qu'elle a transféré sa conscience dans cet autre monde ? C'est un traitement particulièrement touchant de la thématique du coma et de la mort, par l'intermédiaire d'un rêve hors du temps ... Bravo.
Un très beau texte qui aspire à un autre monde.
C'es très intéressant de garder parfois des textes tel qu'on les a écrit la première fois, comme repère, ça aide à se rendre compte de sa progression.
Néanmoins, il reste très agréable à lire et donne envie d'en savoir plus. Tu sais ouvrir la porte de notre imagination, qui se fait un plaisir de combler les zones d'ombres que tu laisses.
Je trouve aussi la couverture de cette nouvelle très belle et colorée (c'est toi qui l'a faite?!).
Bref, tu m'as fait voyager et rêver un peu, merci beaucoup !
Au plaisir ! =^v^=
Oui c'est le but de voir mon évolution timide ^^' j'ose déjà plus le relire... alors ravie qu'il t'ait fait voyager tout de même, plus difficile de composé un récit que de composés des illustrations pour moi ahah. Oui la couverture de cette nouvelle est bien l'un de mes dessins :) dispo sur instagram normalement.
Bon j'arrive clairement après la bataille, donc je vais éviter toute critique concernant la construction du texte (tu t'es sûrement amélioré(e?) depuis).
Ton histoire me rappelle celle d'Altaïr et Véga, les amants stellaires qui ne peuvent se voir qu'une seule fois par an.
J'ai bien aimé ton histoire, cette fille qui cherche à échapper à la solitude grâce à ce rêve mystique. Mes rêves sont tellement bizarres que je refuse d'en revivre ne serait-ce qu'un seul une deuxième fois.
Au plaisir lire une autre de tes histoires.
Oui j'espère m'être améliorée depuis... merci beaucoup pour ton ressenti :) le rêve qui m'a inspiré j'aimerais beaucoup en revivre dans ce genre tellement singulier...
Je prends le temps de commenter (je suis terriblement en retard dans ma lecture >.<)) parce que ça me rappelle dans l'idée un rêve que j'ai moi-même fait. J'ai eu l'impression, en me réveillant, d'avoir vécu une vie entière. J'avais même oublié qui j'étais quand j'étais dans le rêve !
J'ai trouvé ton texte assez doux et triste aussi. C'est calme, le temps passe sans qu'on s'en rende compte.
Pour un effet peut-être plus percutant, tu pourrais transformer les trois dernières phrases en une ou deux ;)
El
Si j’ai bien compris, cette jeune femme s’est retrouvée dans un monde parallèle, qui ressemble à un rêve, où elle a fait une rencontre et elle y retourne une nuit par année jusqu’au jour où elle ne se réveille plus ?
C’est une belle idée, c’est poétique, mais ce qui est triste, c’est qu’il semble que sa vie réelle est tellement déprimante que la seule chose qui l’intéresse, c’est d’aller là-bas. Espérons que le jour où elle ne s’est plus réveillée, elle s’est retrouvée dans cet au-delà.
Coquille et remarques :
Pour ce qui est de la forme, je pense que ton récit mériterait une réécriture. Il comporte un certain nombre de formulations maladroites. Dans certains passages, je vais te proposer d’autres tournures de phrases, mais ce sont juste des pistes de réflexion.
— C'est la nuit qui le précéde lorsqu'il est manquant qui est spécial. Lorsque la règle du calendrier fut établie elle créa une brèche dans le monde des rêves. [précède / spéciale / virgule après « fut établie »]
— Une jeune femme la traversait. [Cette phrase est trop laconique. Des formulations comme « Un soir, une jeune femme la traversa » ou « Une jeune femme avait la capacité de la traverser » seraient plus évocatrices sans rien divulgâcher.]
— Dans la pénombre d’une chambre, la chevelure blonde d’une jeune femme se mêle aux draps. Son épaule est striée par des mèches qu’elle emmêle entre ses doigts. [se mêlait / était striée / qu’elle emmêlait / les verbes « mêler » et « emmêler » donnent une impression de répétition]
— Elle est posée sur sa deuxième épaule, presque au bord du lit. Dos à elle la fenêtre subit les précipitations d’un soir de février. [Elle était posée ; je propose « Elle reposait » / Virgule après « Dos à elle »]
— Écouter l’averse l’aidait à trouver le sommeil. Avant de s’endormir. [Ce serait plus clair si tu fusionnais ça en une phrase : « Écouter l’averse avant de s’endormir l’aidait à trouver le sommeil. »]
— Cela lui permit aussi de penser à autre chose que la solitude dont elle souffrait. Son doux visage trahit encore les traces de ses émotions apaisées [lui permettait / Son doux visage trahissait]
— Avant de sombrer dans son sommeil elle soupira le souhait qu’au moins un jour dans l’année elle puisse ne pas se sentir seule. [Virgule après « sommeil » / « soupira le souhait » est vraiment étrange ; je propose « Avant de sombrer dans le sommeil, elle soupira en souhaitant qu’au moins un jour »]
— Basculant dans son sommeil, elle s’éveillait à la porte d’un immense portail ouvert perdu dans une douce brume [elle s’éveilla / Je te propose d’enlever « Basculant dans son sommeil », qui est redondant, pour commencer le paragraphe par « Elle s’éveilla à la porte ».]
— La brume se transforma en fumé inodore, qui virevoltait sous l'effet d'une brise émanant du portail [en fumée / il manque le point après « portail »]
— à s’enfoncer plus dans le rêve [plus profondément ou d’avantage]
— À cet instant, une intuition disait à la jeune femme [dit (passé simple)]
— La jeune femme marquée par son rêve se posait tout à coup beaucoup de questions. [Il faudrait mettre « marquée par son rêve » entre deux virgules.]
— Elle se rappelle avoir fait la connaissance de quelqu’un / Elle ne se rappelle pas précisément comment elle était arrivée là-bas [se rappelait (les deux fois) ; pour éviter la répétition, je te propose « Elle ne se souvenait pas précisément ».]
— Une autre certitude était présente. Ce qu’elle avait vécu était réel. [Je propose : « Une autre certitude était présente : ce qu’elle avait vécu était réel ».]
— Ce qui raisonne en elle, c'est comme si elle avait trouvé la porte vers un monde parallèle. Qu’elle avait vécu une journée dans une autre réalité. [Je pense qu’il s’agit du verbe « résonner ». Je propose : « Ce qui résonnait en elle, c'était l’impression qu’elle avait trouvé la porte vers un monde parallèle, qu’elle avait vécu une journée dans une autre réalité. »]
— Les convictions lui serraient le cœur. Comme pour valider son intuition. [Je te propose de mettre une virgule entre « le cœur » et « comme ».]
— Beaucoup de monde à sa place auraient ignoré les signaux. Ce serait résolue que c’était juste un rêve qui sort du lot. [aurait ignoré / Se serait résolu / qui sortait du lot / Pour clarifier ce passage, je propose : « Beaucoup de monde à sa place aurait ignoré les signaux et aurait conclu que c’était juste un rêve qui sortait du lot. »]
— Malheureusement, malgré ses efforts la nuit suivante fut sans succès. [Virgule après « ses efforts ».]
— Le recroisera-t-elle ? Ses questions tournaient en boucle dans sa tête pendant des mois. [Le recroiserait-elle ? / tournèrent en boucle]
— Les questions resteraient sans réponses jusqu’à l’année suivante [sans réponse]
— Alors qu’elle avait abandonné cette obsession l’approche de la date [virgule avant « l’approche »]
— Durant cette nuit le miracle se reproduisit. [Virgule après « nuit ».]
— Dans la joie des retrouvailles elle lui posa toutes ses questions. [Virgule avant « elle ».]
— Il n’explique cependant pas pourquoi [n’expliqua]
— qu’elle pourrait vivre une journée perdue dans la nuit à chaque fois que le 29 février sera absent du calendrier [chaque fois (sans le « à ») / serait absent]
— Ils purent eux aussi vivres des expériences similaires mais sans en atteindre la mesure de la rêveuse [vivre / virgule avant « mais »]
— Elle continuait chaque année. Jusqu’à un matin. Elle ne se réveilla pas. [continua / Je trouve que tu gagnerais à relier au moins deux de ces phrases entre elles.]
Ton texte est écrit tout en douceur et nous laisse aussi rêveur, notamment sur les rencontres successives et la brèche dans le temps. J'aime beaucoup la chute.
C'est amusant parce qu'il y a pas mal de points communs avec ma nouvelle.
Par endroit elles se complètent.
C'était fort poétique en tout cas !
En tout cas bravo ce très beau récit ^^
Une coquille en passant :
la jeune femme marquer par son rêve -> marquée par son rêve
Ce qui raisonne en elle sait comme si elle avait trouvé -> Là, je ne suis pas sûre... Tu voulais dire "ce qui résonne en elle c'est comme si" ?
Sinon c'est une très belle histoire, très poétique. Un peu triste qu'elle ne puisse vivre cela qu'un jour par année (les bonnes années !), mais le merveilleux l'emporte.
Bravo pour avoir tenu bon ! Cela valait la peine de t'accrocher !
"Ce qui raisonne en elle sait comme si elle avait trouvé -> Là, je ne suis pas sûre... Tu voulais dire "ce qui résonne en elle c'est comme si" ?" Houlà oui x) elle est belle celle-là.
Merci beaucoup pour ton agréable commentaire :D c'est très gentil.
Quelques soucis de conjugaison parfois :p
"Écouter l’averse l’aidait à trouvait le sommeil." → trouver
"La brume se transforma en fumé inodore." → fumée
"La brume se transforma en fumé inodore. La fumée virevoltait sous l’effet d’une brise émanant du portail." → il y a une répétition du mot "fumée" : tu pourrais écrire "en fumée inodore, qui virevoltait sous l'effet d'une brise émanant du portail" afin de l'éviter ^^
"À cet instant, une intuition disait à la jeune femme qu’elle pouvait reculait." → reculer
"Qu’elle pouvait reprendre le cours d’une nuit normal" → normale
"Sa main parcourant le lit comme pour y trouvait quelqu’un." → trouver
"La jeune femme marquait par son rêve se posaient tout à coup beaucoup de questions." → marquée / posait
" Ne fessant que ressasse son rêve toute la journée." → faisant / ressasser
"Alors qu’elle avait abandonnait cette obsession l’approche de la date anniversaire ravivait l’espoir de revivre cette expérience." → abandonné
"Elle trouva péniblement le sommeil tant cet espoir lui trotter dans la tête." → trottait
"Ils se retrouvèrent comme s’ils c’étaient quitté la veille." → s'étaient quittés
"De se rapprochaient." → rapprocher
"Et cette fois elle sue qu’elle pourrait vivre une journée perdue dans la nuit à chaque fois que le 29 février sera absent du calendrier." → sut
"L'esprit ne sut pas lui expliquait tout le pourquoi du comment." → expliquer
PS : dans ton résumé il y a aussi quelques petites coquilles :
"En fait, il normal." → il est normal ^^
"C'est la nuit qui le précédent lorsqu'il est manquant qui est spécial." → précède
Et bien tu l'a fait et bravo pour cela !
L'idée est très jolie, on ressent toute ta sensibilité dans cette nouvelle.
Quelques petites fautes de conjugaison qui parsèment ton texte... Mais vu l'heure à laquelle tu as finis, je les comprend aisément !
Quelques exemples de ces coquilles:
Écoutait l’averse l’aidait à trouvait le sommeil. __> ecouter
seul le portail contrasté __> contrastait