Elle faisait de longues ballades en voiture. Conductrice ou passagère, rien ne lui plaisait plus.
Elle prenait la voiture pour y mettre de la musique, pour y danser ou crier par la fenêtre.
Elle prenait la voiture pour sentir l’air frais fouetté sa main, son visage, ses joues.
Elle prenait la voiture pour que le vent lui griffe les yeux, pour qu’il fasse perler ses larmes.
Elle prenait la voiture pour éclater en sanglot derrière les vitres teintées. Pour hurler sans qu’on l’entende. Pour garder toute ses idées noires enfermées derrière un parebrise, les séquestrer dans l’habitacle.
Elle prenait la voiture pour déguiser la solitude en liberté et le désespoir en légèreté.
