La voix des morts ne s’éteint jamais. Au contraire, elle s’intensifie avec le temps. D’un murmure qui flotte dans les airs, discret et vague, aux cris stridents dignes des pires acouphènes. Elle m’accompagne jour et nuit comme si elle cherchait à me tirer de l’autre côté.
J’ai peut-être manqué ma propre mort, blaireau que je suis. Après une vie interdite de plusieurs siècles, la barrière entre l’ici-bas et l’au-delà n’est plus qu’un lointain souvenir d’une époque où le mot réalité avait encore sa place. À présent, la voix des morts m’est bien plus tangible que mes collègues d’infortune tassés dans le métro à l’heure de pointe, enveloppés d’un mélange d’odeurs nauséabondes de corps mal lavés, de sueur et de renfermé. La réalité — si elle existe donc vraiment — ne me paraît que plus mensongère quand le métro nous vomit sur le quai pour ensuite s’enfuir à toute vitesse, sifflant de dégout.
Les morts sont très bruyants dans les tunnels. Ils dépassent le vacarme des véhicules, le brouhaha des gens, et la valse qui sort de mes écouteurs, prisonnière d’une répétition à l’infini, jusqu’au cri d’agonie de la batterie. Leur douleur est mon fond sonore permanent dans les entrailles de la ville d’Oséamune. Si concrète comparée aux ombres stressées qui déambulent vers la chaleur suintante de l’été qui les attendait à la sortie.
Oséamune est sans pitié. Elle se montre joviale, gaie et joyeuse. Elle tend la main à qui veut venir. Elle expose avec fierté sa mixité culturelle, ses traditions vieilles de la nuit des temps, et sa modernité inégalée de nos jours. Elle ne cesse de cajoler Haal, l’incarnation d’un dieu qui n’a peut-être jamais existé. Haal qui l’a sauvée de la mort il y a de cela trois siècles. Depuis, elle chérit son héros, et le montre partout comme une gamine sa nouvelle poupée de chiffon. Regardez, la magie existe. Haal m’a sauvée. Lio lui a offert l’immortalité pour nous protéger. Je suis la cité bénie. La cité de la magie. Je suis la cité des dieux. Ou tout est possible. Ou tout le monde va bien.
Je fais facilement le double de son âge, à Haal, et jamais elle n’a eu l’idée de faire de moi une triste marionnette publique à jeter aux lions. En même temps, je ne suis pas un héros.
J’étais son pire ennemi.
Elle me chérit à sa façon. Cruel. Froid. Comme l’enfant qui maltraite sa poupée avec amour et sincérité. Là où Haal s’est élevé vers les cieux pour la protéger, je me suis enterré pour la détruire. Elle m’a damné d’une vie éternelle et de la compagnie incessante de mes morts. Elle se délecte de ma peur et de mon errance, un vain espoir de trouver une ruelle qui n’est pas imbibée de la voix de mes victimes.
Elle m’a bien eu. Elle s’est présentée à moi sous la forme de sa représentante officielle. Zaïd est la patronne des éternels, la tête des morts-vivants, la cheffe d’orchestre. Depuis qu’elle dirige, Oséamune renaît de ses cendres, de son sang et de ses cadavres, plus belle et plus forte que jamais. La précarité d’avant n’est connue que par les damnées comme Haal et moi. Parfois, je me demande si l’Oséamune d’aujourd’hui lui est devenue aussi étrangère que pour moi. Avec ses tours illuminées, son abondance de nourriture, les cheveux arc-en-ciel des habitants, les moyens de communication sans fil, une intelligence artificielle unique au monde qui gère une vie sociale ancrée dans des 0 et des 1.
Oséamune vous berce dans un confort sans fin pour mieux vous détruire, le sourire aux lèvres, à l’écart de votre conscience.
À moins que vous lui ayez fait du tort. Alors la torture sera éternelle.
Quand Zaïd m’a proposé une place dans cette ville détruite, je n’y voyais que du feu. J’étais naïvement convaincu qu’elle me tendait la main, qu’elle me donnait le moyen de me racheter. Quand le premier murmure des morts a commencé, j’ai su qu’elle allait emprisonner ma culpabilité au fond de mon âme, jusqu’à la fusionner de force avec moi.
Jusqu’à faire de moi qu’une béante blessure ouverte, éternellement en sang. Éternellement errant. À la recherche de son pardon. De sa satisfaction. De son approbation.
Parfois, je me joins à leur chœur. Quand mes valses n’arrivent plus à le couvrir, quand les somnifères battent en retraite. Quand tout ce que j’entends n’est qu’un long cri d’agonie au plus profond de mon être, impossible à faire taire. Quand je suis incapable de discerner entre le ton réel de leur chant et la projection de mon cœur déshabitué de leur silence.
Je les appelle les morts à tort. Après tout, ils sont plus vivants que moi. Leur voix témoigne d’une souffrance qu’aucun mort n’aurait pu connaître.
Destitués de leur corps, les graciés ont connu une douleur qu’aucun humain n’est capable de ressentir. Nous avons la chance de nous évanouir et de mourir avant.
Un gracié a senti son corps se faire dévorer par les flammes et ses cendres se faire emporter par le vent. Brisé, il flotte dans les airs, sa santé mentale au fil du rasoir, inconscient de ce qu’il est, de ce qui l’entoure. Une plaie vivante, permanente, qui ne se rappelle que sa propre douleur.
Il est possible de leur donner un nouveau corps et de les faire vivre à nouveau.
Oséamune m’a confié cette tâche ingrate. Non pas d’aller les chasser, après tout je suis incapable de les voir. Je ne fais que les entendre. Ni même de les transférer dans un récipient qui fait office de corps. J’aurais préféré. Mon crime était trop grand pour m’en sortir si facilement.
– Bonjour Gabriel. Trois nouveaux à faire.
Je regarde mon interlocuteur d’un air absent. La batterie avait eu raison de ma valse, et les graciés de mon attention. Me voilà arrivé aux locaux sans même savoir comment. Une situation si récurrente qu’elle est devenue mon quotidien. Je suis incapable de donner le nom de l’employé en face de moi et de me rappeler son visage au-delà d’une rencontre. Je ne sais même pas ce qu’il fait là. Je retiens mal l’irréel.
– Trois fois du médical.
J’attrape les trois appareils et m’isole dans mon bureau, sans me fatiguer à lui répondre. Son existence prend fin quand mes yeux se détournent. Je dépose les trois précieux sur la table et les observe avec lassitude. Chacun de ces petits outils ronds tient au creux de ma main et contient un gracié en voie de se faire réintégrer dans la société de la manière la plus horrible qui soit.
Je me présente. Gabriel. De mon vrai nom Wilhelm Katz. Psychiatre pour I.A. en détresse.
Je m’installe confortablement sur mon fauteuil. Du médical quelqu’un m’a dit. Capable de tirer les informations médicales des dossiers informatisés et les apporter aux médecins.
Information inutile. Futile.
Car avant de les réduire à leur tâche, il faut déjà les sortir de leur chant. Une fois guéris, les graciés se plient avec joie aux devoirs que je vais enraciner au plus profond de leur âme. Des êtres vivants réduits à des 0 et des 1, intelligents et pourtant formatés. Vivants et pourtant morts. Comme moi.
Oséamune m’a créé. Et je crée ses travailleurs les plus performants. Elle m’a reconstruit et brisé avec précision. M’a refaçonné comme marionnette parfaite qui façonne d’autres marionnettes parfaites. À jamais dépendant d’elle. À jamais à la quête du salut qu’elle n’aura jamais. Il est difficile de mourir quand on ne se souvient pas d’avoir été vivant.
Oséamune réclame chacun des citoyens perdus que je lui ai causés.
J’établis la connexion. Le cri du gracié devient mon monde.
Auparavant, mon travail était plus difficile. Je ne pouvais communiquer avec eux qu’à travers un écran d’ordinateur. Une écriture vert vomitif sur un écran noir. Des lettres à l’agonie qui se succédaient sans fin. Un vain espoir de percer à force de taper sur un clavier aux touches trop lourdes, comme un bourreau qui abattait son épée à chaque lettre. T-O-U-T V-A B-I-E-N. E-C-O-U-T-E M-O-I.
Maintenant, je me projette dans le gracié. C’est stupéfiant ce que Zaïd a réussi de construire. Comment elle a transformé le sang et les cadavres en technologies et bien-être. Je peux faire mon travail, les yeux fermés, sur un fauteuil, sans bouger le petit doigt. Confortablement. Livré entièrement au gracié comme il est livré à moi.
Répéter à l’infinie tout va bien, tu n’es pas seul.
Jusqu’à faire taire le cri. Jusqu’à instaurer un dialogue. Reconstruire. Casser derrière.
Écoute-moi. Tu n’es pas seul.
Mais tu le seras pour l’éternité, le moment où tu commences ton travail.
Depuis que je parle aux morts, leur voix me poursuit, jugement perpétuel de mon hypocrisie.
Et si la douleur a eu définitivement raison du gracié ?
Jeté.
Comme Oséamune me jettera le jour où la culpabilité me fera plus marcher et où le rêve de louanges ne sera plus qu’un cauchemar trop lourd à porter.
Quand la voix des morts aura raison de moi.
Ce récit présente un univers qui a l’air bien conçu, mais qui reste mystérieux. Je ne connais pas l’histoire principale, mais il me semble constituer un très bon prologue. Il peut très bien y avoir une rupture entre le prologue et le premier chapitre – ça arrive souvent –, et le fait que l’histoire soit racontée à la troisième personne alors que le prologue l’est à la première n’est pas dérangeant en soi. Ce serait dommage de ne pas intégrer ce texte à un récit à la mesure de l’univers esquissé ici.
Bien que j’aie relevé beaucoup de petites choses au niveau de la forme, je suis impressionnée par la qualité de ton écriture. Tu maîtrises mieux l’orthographe que nombre de francophones et même si je relève quelques tournures inhabituelles, on est loin des barbarismes qui trahiraient ta langue maternelle. Je te tire mon chapeau !
Coquilles et remarques :
Au contraire, elle s’intensifie avec le temps. D’un murmure qui flotte dans les airs, discret et vague, aux cris stridents dignes des pires acouphènes. [Après « le temps », je mettrais une virgule plutôt qu’un point.*]
Ils dépassent le vacarme des véhicules, le brouhaha des gens, et la valse qui sort de mes écouteurs [Le verbe « dépassent » a trois COD : je ne mettrais donc pas de virgule avant « et ».]
Si concrète comparée aux ombres stressées qui déambulent vers la chaleur suintante de l’été qui les attendait à la sortie. [Ici, on a deux niveaux de subordonnées, ce qui donne une impression de poupées russes. Tu peux éviter ça (et par la même occasion, la répétition de « qui ») en remplaçant « qui déambulent » par « déambulant ».]
ses traditions vieilles de la nuit des temps [Après « vieilles de », il faut une indication de durée. La « nuit des temps » est une époque, même si elle n’est que vaguement définie ; « ses traditions qui remontent à la nuit des temps », peut-être?]
Haal qui l’a sauvée de la mort il y a de cela trois siècles [« il y a trois siècles » suffirait]
Depuis, elle chérit son héros, et le montre partout comme une gamine sa nouvelle poupée de chiffon [Ici, les verbes « elle chérit » et « le montre » ont la même valeur et sont reliés par une conjonction de coordination : il est donc préférable de ne pas mettre de virgule avant « et ». En revanche, je te conseille d’en mettre une après « gamine » pour exprimer l’ellipse du verbe « montre ».]
Ou tout est possible. Ou tout le monde va bien. [Où dans les deux phrases. « Où » est un pronom ou adverbe relatif ou interrogatif, alors que « ou » est une conjonction de coordination.]
Je fais facilement le double de son âge, à Haal, et jamais elle n’a eu l’idée de faire de moi [Dommage d’employer deux fois le verbe « faire ». Je propose : « J’ai largement le double de son âge ». Ici, « facilement » n’est pas faux, mais appartient au langage familier.]
Elle me chérit à sa façon. Cruel. Froid. [Ces adjectifs tombent de nulle part. S’ils se rapportent à « Elle », il faut les accorder : « Cruelle. Froide. ». S’ils se rapportent à « à sa façon », il faudrait les remplacer par des adverbes : « Cruellement. Froidement. »]
Elle se délecte de ma peur et de mon errance, un vain espoir de trouver une ruelle [« de mon vain espoir », peut-être?]
Elle s’est présentée à moi sous la forme de sa représentante officielle [Dommage d’employer deux mots de la même famille (présenter et représentante). Tu peux remplacer « s’est présentée » par « s’est manifestée, s’est révélée », ou « sa représentante » par « son émissaire, son ambassadrice ».]
lui est devenue aussi étrangère que pour moi [lui est devenue aussi étrangère qu’à moi]
Jusqu’à faire de moi qu’une béante blessure ouverte, éternellement en sang. Éternellement errant [Jusqu’à ne faire de moi qu’une ; dans cette tournure, « ne » et « que » vont de pair / « béante blessure ouverte » constitue un pléonasme ; je propose simplement « une blessure béante » / « Éternellement errant » s’enchaîne mal avec ce qui précède ; j’ajouterais quelque chose comme « Un être, une créature, une entité éternellement errant(e) ».]
Oséamune m’a confié cette tâche ingrate. Non pas d’aller les chasser, après tout je suis incapable de les voir. Je ne fais que les entendre. Ni même de les transférer dans un récipient qui fait office de corps. [Cette série de points donne l’impression que toutes ces phrases incomplètes se situent au même niveau, ce qui n’est pas le cas. Je propose : « Non pas d’aller les chasser – après tout je suis incapable de les voir ; je ne fais que les entendre – ni même de les transférer dans un récipient qui fait office de corps. »]
Mon crime était trop grand pour m’en sortir si facilement. [Ce n’est pas mon crime qui m’en sort. Il faut donc préciser le sujet : « pour que je m’en sorte ».]
La batterie avait eu raison de ma valse, et les graciés de mon attention [Comme nous l’avons vu plus haut, il ne faut pas mettre de virgule avant « et », mais il faudrait en ajouter après « les graciés » pour exprimer l’ellipse du verbe.]
et contient un gracié en voie de se faire réintégrer dans la société [la locution « en voie de » doit être suivie d’un substantif : en voie de réintégration.]
Je me présente. Gabriel. De mon vrai nom Wilhelm Katz. Psychiatre pour I.A. en détresse. [Ici, je remplacerais les points par des virgules.*]
Je m’installe confortablement sur mon fauteuil. Du médical quelqu’un m’a dit. [Je propose : « Du médical, m’a-t-on dit. »]
À jamais dépendant d’elle. À jamais à la quête du salut qu’elle n’aura jamais. [Dommage d’employer « jamais » dans deux sens différents dans la même phrase : « à jamais » qui signifie « pour toujours » et la négation « ne jamais ».]
Oséamune réclame chacun des citoyens perdus que je lui ai causés. [Cette phrase est bancale ; des citoyens dont je lui ai causé la perte ?]
C’est stupéfiant ce que Zaïd a réussi de construire. Comment elle a transformé le sang et les cadavres [J’ajouterais une virgule après « stupéfiant » / réussi à construire / je dirais plutôt « comme elle a transformé » / je remplacerais le point par une virgule*]
Répéter à l’infinie tout va bien, tu n’es pas seul [à l’infini]
Mais tu le seras pour l’éternité, le moment où tu commences ton travail [dès le moment, depuis le moment / il y a un souci de concordance des temps : les deux verbes doivent être soit au futur, soit au présent.]
le jour où la culpabilité me fera plus marcher et où le rêve de louanges ne sera plus qu’un cauchemar trop lourd à porter [ne me fera plus marcher, j’imagine...]
Quand la voix des morts aura raison de moi. [À mon avis, il faudrait mettre « aura eu raison de moi ».]
* Il y a une mode, dans la littérature actuelle et chez les journalistes, qui consiste à séparer très souvent des phrases incomplètes par les points, là où une ponctuation classique permettrait plus de complexité et de diversité syntaxiques. Dans certains cas, l’effet de ces séries de points peut être intéressant et expressif, mais trop abondamment utilisé, ce procédé peut lasser, voire agacer le lecteur. Il ne faut surtout pas y avoir recours par facilité.
<br />
Dans ton récit, j’ai rencontré le mot « connaître » et le mot « dégout ». Aucun des deux ne peut être considéré comme faux, mais, par souci de cohérence, il faudrait choisir entre la graphie classique (connaître, dégoût) et la graphie rectifiée (connaitre, dégout). En effet, selon les rectifications orthographiques de 1990, on peut omettre les accents circonflexes sur les « i » et les « u » (sauf exceptions). J’en ai fait une présentation sur le forum ( Aile des PAtients → Premiers secours → Français 101 → Les rectifications orthographiques de 1990).
Mon problème de rupture ne vient pas nécessairement de la forme, mais du narrateur. En soit, j'aimerai laisser planer le doute dans l'histoire principale sur qui raconte l'histoire, et à qui il la raconte. Il y aura des chapitres, ainsi que ce que j'appelle une prélude, des interludes, un achèvement (toute à la fin), ainsi qu'une écriture de chapitres que j'aimerai "évolutive" (je ne sais pas si ça se dit), avec des petits lapsus du "conteur". Ces interludes et la prélude sont normalement en 1ière personne singulier. Du coup, si je mets la Voix des morts en début, je crains perturber le lecteur sur cette notion de conteur même si ce dernier n'aura aucune honte au bout d'une ou deux interlude à mettre des lettres et des messages privés des protagonistes. Ca demandera donc de la réflexion, mais je suis certaine qu'il y a moyen d'arranger les choses.
J'ai tendance à mettre des points où il faut des virgules et des virgules où il faut des points, je n'ai pas encore un niveau de français assez bien où ce genre de chipotages me vient plus facilement, dirait-on. Merci beaucoup d'avoir pris le temps de tous es relever !
– Tu peux éviter ça (et par la même occasion, la répétition de « qui ») en remplaçant « qui déambulent » par « déambulant ».]
On m'a toujours dit éviter le participe présent et de lui préférer une autre tournure quitte à rendre la phrase plus lourde, elle serait apparemment plus vivante et naturelle. Il est vrai que les deux "qui" ne sont pas très heureux.
Je note précisement toutes tes remarques et je vais aller chipoter le texte. J'ai appris beaucoup de choses, merci beaucoup, encore !
En ce qui concerne la nouvelle orthographe, je suis au courant de son existence (bien avant les français même, dirait-on) car à l'étranger on nous l'apprend depuis longtemps, avec la remarque "mais elle est pas obligatoire, vous pouvez l'utiliser, mais vous êtes pas obligés, préférez l'ancienne, personne utilise la nouvelle". On nous a jamais dit que la cohérence était nécessaire aussi. Je me mélange souvent les pinceaux maintenant, car je me souviens pas ce qui appartient à quelle orthographe, et les correcteurs ont tendance à valider les deux maintenant, les pauvres accents circonflexes m'échappent souvent. Je ferai plus attention à l'avenir ! C'était très confus d'apprendre l'orthographe de mots qu'on ne voit jamais dans aucun texte français, d'ailleurs XD
Bon, mais le jeu, c'est aussi de chipoter. Allons-y gaiement :
- aux cris stridents dignes des pires acouphène > j'ai bloqué direct. les cris ça peut les provoquer, ou bien c'est une licence poétique, mais pour moi elle ne fonctionne pas, alors que j'aime beaucoup comme tu écris par ailleurs
- jusqu’au cri d’agonie de la batterie > valse, batterie ? pas compris
- qui les attendait à la sortie. > qui les attend, plutôt, tout le reste est au présent
- personification de la ville > c'est fait avec aisance, ça marche très bien, j'aime beaucoup
- a réussi de construire > je suis pour la liberté grammaticale, mais quand même c'est un peu bizarre. Réussir à, plutôt
Bon ben tu as trouvé une nouvelle lectrice ! Bravo bravo !!
Merci beaucoup pour tes chipotages !
– j'ai bloqué direct. les cris ça peut les provoquer, ou bien c'est une licence poétique, mais pour moi elle ne fonctionne pas, alors que j'aime beaucoup comme tu écris par ailleurs
Tu es la deuxième qui bloque dessus, ce qui me laisse dire qu'elle ne fonctionne pas, comme tournure. Je voulais évoquer une parallèle entre les cris des voix et les accouphènes (aux yeux de Gabriel), mais on dirait que je me suis loupée quelque part fufu. Je vais me noter ça.
– valse, batterie ? pas compris
Il a un baladeur de musique (indiqué par les écouteurs d'où sortent la valse), il écoute une valse qui sera forcément interrompu quand la baladeur n'a plus de batterie. :)
– je suis pour la liberté grammaticale, mais quand même c'est un peu bizarre. Réussir à, plutôt
J'avoue que j'ai BEAUCOUP de peine à savoir quand mettre un "à" ou un "de" en franças, selon les verbes. Cela me semble vraiment être de la pure loterie par moment, et je bug souvent dessus ! Merci beaucoup, du coup ! :)
Et ce réflexe de mettre de l'imparfait, oups, ce pauvre attendait qui m'a échappé à la vigilance ! Et je suis contente que tu aimes la personification de la ville !
merci beaucoup pour le temps que tu t'es prise pour lire et pour me mettre ce gentil commentaire ! :)
Une jolie entrée en matière, je suis contente de découvrir ta plume
Est-ce qu'il s'agit d'une nouvelle isolée ? Ou bien tu comptes poursuivre cette histoire avec plusieurs chapitres ? Et c'est bien cette histoire que tu comptes transformer en BD ? Est-ce que je pose beaucoup trop de questions ? :-)
Ton univers (en tout cas, celui que tu proposes ici !) a l'air très riche, très réfléchi. On sent que tu l'as en tête depuis un moment, et ça donne une impression de solidité. Je ne suis pas certaine d'avoir saisi tous les bouts de ficelles que tu lances dans ce chapitre, mais une chose est sûre : tu nous emmènes dans un univers très intéressant !
A bientôt j'espère pour la suite =)
Liné
Il s'agit en effet d'une nouvelle isolée. À la base, elle m'a servi de mieux cerner le personnage de Gabriel qui, lui, est bien présent dans l'histoire comme un des personnages importants. Une amie m'a soufflé l'idée de garder la Voix des morts comme introduction au roman (que je veux aussi réaliser sous forme de BD en effet !), car cela s'enchaînait très bien avec le premier jet, selon elle. J'avoue y songer, je n'avais jamais vu l'ensemble sous cet oeil ! J'ai juste le petit soucis que la narration ne joue pas du tout. Dans ce que j'ai prévu une narration aussi subjective à la première personne est théoriquement impossible. Mais rien n'est impossible, en soit, donc je dois cogiter sur l'idée ! ;)
Je pensais peut-être faire une floppée d'histoire courtes annexes au roman dont celle-ci ferait partie.
Et on ne pose jamais trop de questions, donc n'hésite pas !
Merci encore, et j'espère que la "suite" liée ou non à cette nouvelle te plaira aussi :)
Je n'ai pas pu attendre, après la visite de ton JdB, il me fallait venir me plonger dans tes écrits pour m'immerger complètement dans ce que tu nous évoquais. Je dois dire déjà que je ne suis pas déçue ! Tout le concept des Graciés est formidable, dans tes mots, on ressent bien la souffrance qu'ils subissent et la culpabilité qu'ils inspirent à Gabriel de par la nature même de son travail. En plus, l'incarnation de la ville Oséamune (qui comme je le mentionnais est un nom qui glisse sous le palet, qui invite au rêve, au voyage) comme une petite fille jouant avec des poupées et n'ayant cure de briser certaines d'entre elles est remarquablement bien trouvée dans le contexte, ça donne une idée qu'à quoi ressemble l'endroit, ça lui donne une ambiance et une émotion propre. Bravo :)
Quelques petites remarques tout en vrac :
- Le "blaireau" au début m'a un peu frappée, mais peut-être que je serai la seule, parce qu'il m'a sorti de ma lecture. J'entrais dans un univers poétique, enchanteur, dérangé, et j'ai trouvé le terme un peu trop... réaliste, par rapport à ta prose juste au-dessus, que j'ai estimé être une introduction charmante et des mots bien choisis.
- Je suis la cité des dieux. Ou tout est possible. Ou tout le monde va bien. Là c'est juste une toute petite remarque d'orthographe, car pour désigner un lieu on utilise "où" avec l'accent
- Elle me chérit à sa façon. Cruel. Froid. Ici, je crois que ce serait pertinent de mettre "cruelle" et "froide", accorder au féminin pour bien associer avec la ville, la petite fille, qu'est-ce que tu en penses ?
- Quand je suis incapable de discerner entre le ton réel de leur chant et la projection de mon cœur déshabitué de leur silence. ci On passe à un peu de syntaxe de la phrase, ici ce qui m'a gênée à la lecture c'est "de discerner entre le", car on dirait plutôt "de discerner le ton (...) et la projection" ou alors "incapable de faire la différence entre le ton (...) et la projection". En séparant "discerner" et "faire la différence entre", est-ce que tu vois ce que je veux dire ? J'ai l'impression de n'être pas claire du tout xD
- Répéter à l’infinie Petite remarque d'orthographe : infini ne prend pas de "e" !
- Mais tu le seras pour l’éternité, le moment où tu commences ton travail.Là, ça va être une pensée purement personnelle, d'ordre de préférence subjective, et bien entendu tu n'es en rien obligée ou contrainte de suivre ce conseil (ça vaut pour toutes les remarques précédentes bien sûr). Donc à la lecture, je crois que j'aurai trouvé cette phrase plus fluide et plus en harmonie avec la précédente si tu avais utilisé un autre temps, comme le futur par exemple, "Mais tu le seras pour l'éternité, le moment où tu commenceras ton travail." Voilà voiloù <3
- "Et si la douleur a eu définitivement raison du gracié ?
Jeté.
Comme Oséamune me jettera le jour où la culpabilité me fera plus marcher et où le rêve de louanges ne sera plus qu’un cauchemar trop lourd à porter.
Quand la voix des morts aura raison de moi." Wow. <3 Juste, wow. Non non, là je n'ai absolument aucune remarque, c'est juste pour le plaisir de te dire à quel point j'ai trouvé ce passage fantastiquement bien écrit et amené. Le genre qu'on cite, tu vois ?
Hum, hum, tout ça pour dire, bravo bravo pour ce texte ! J'adore le concept, et la manière dont tu le mets en place. Je suis d'accord, ceci serait un très bon prologue (quoique je voudrais le voir se rallonger encore un peu même, mais ça, c'est ma gourmandise). Les idées sont bien formulées à travers ton écriture, et je vais de ce pas me régaler un peu plus avec tes autres textes. On se retrouve au détour des lignes, à bientôt !
Alors, un grand grand merci, ton commentaire me fait chaud au coeur (je ne pensais pas écrire un jour des lignes où quelqu'un me dirait qu'ils sont du genre à citer, oow) ! Je note tout précieusement, pas mal de tes remarques rejoignent également ce que d'autres ont relevé, tu n'es donc pas la seule ! Ca m'aide beaucoup !
Je note pour le blaireau (j'évalue très mal l'impact de certains mots, je te suis très reconnaissante de me le relever !)
> Je suis d'accord, ceci serait un très bon prologue (quoique je voudrais le voir se rallonger encore un peu même, mais ça, c'est ma gourmandise).
Je suis en train de voir, je pense que j'ai réussi à savoir comment le placer ! Il ne sera pas réellement au touuuuut début, mais tout de même relativement tôt ! En plus je dois un peu le modifier, donc peut-être qu'il s'allongera ? :P A voir !
Alors, je viens de lire ce texte et, en effet, sorti de son contexte, c'est parfois un peu difficile à comprendre. Plusieurs fois, je me suis demandée "Mais Oséamune est une ville ? Ou une déesse ? Ou autre chose ? Je comprends pas". Parce si c'est bien une ville, comment peut-elle être à ce point personnifiée, jusqu'à donner les rôles de chacun et avoir sa propre volonté ?
Mais à part ce point qui me laisse songeuse parce que je ne connais pas tous les tenants et les aboutissants de ce monde, cela ne m'a pas dérangée plus que ça. Et je me suis prise au jeu. J'ai aimé suivre les pensées de Gabriel, ses élans de culpabilités, ses états d'âmes. En effet, il ne fait pas un boulot facile et visiblement il s'agit-là de sa punition pour s'être élevé contre Oséamune. Même s'il ne précise pas pourquoi il a fait ça, on se doute qu'il devait être contre sa façon d'agir, de tout décider, de les traiter en marionnettes.
Les pauvres Graciés, quant à eux, me font beaucoup de peine. Non seulement ils restent enfermés dans leurs souffrances jusqu'à ce qu'ils soient choisis pour être confiés à Gabriel, mais en plus, ce n'est même pas une sorte de "rédemption" qui les attends, mais une autre sorte d'enfer où leur libre arbitre et leur volonté leur sont enlevés. C'est horrible >.< Comme une seconde mort !
Sinon, juste une phrase qui m'a fait tiquer :
"Oséamune réclame chacun des citoyens perdus que je lui ai causés."
=> Alors, en soit, ce n'est pas incorrect mais l'usage du mot "causés" m'a un peu chagrinée. Je vois clairement que tu veux dire "Oséamune lui réclame chacun des citoyens qu'il lui a causé de perdre..." mais ça me parait maladroit. Je pense que quelque chose comme "Oséamune réclame chacun des citoyens perdus que je lui ai volés/arrachés/pris/autres" me semble plus approprié. Mais c'est plus de l'ordre de l'impression qu'autre chose, donc tu fais de cette remarque ce que tu veux =)
Voilà, sinon, c'est bien écrit, tu as un vocabulaire riche et varié, (toi qui t'inquiétais de ne pas en avoir assez x) et le thème de ce texte était intéressant et m'a donné envie de découvrir l'histoire qui se cache derrière tout ça !
Sur ce, je te souhaite une bon réveillon !
À bientôt !
Natsunokaze
Pour la personification de la ville, Gabriel a une façon assez personnelle de voir les choses, d'où les personifications. Aussi, il s'agit d'une confusion que j'avais envie de donner, Gabriel me semblait très adéquat pour avoir une présentation un peu abstraite du lieu et de sa charge symbolique x)
Je te remercie également beaucoup pour ta correction, ce sont ce genre de subtilités que je ne remarque pas vraiment, n'ayant pas le français en langue maternelle ! Ca m'aide beaucoup pour m'améliorer !
Bon réveillon à toi aussi !
Alors, je suis venue jeter un coup d'oeil parce que j'étais intriguée après avoir vu ton JdB et je ne suis pas déçue =D J'ai vraiment bien aimé ce que j'ai lu.
C'est assez mystérieux, on ne sait pas trop où on va, dans ce mixte entre une sorte de paranormal/magie avec la voie des morts et la technologie, mais du coup on veut en découvrir plus. A la fois ça semble être un univers très riche, donc un peu compliqué de tout comprendre, mais je trouve que c'est ce qui fait un peu le charme de la nouvelle. Ca donne une consistance, un aspect réel et fouillé et tout, c'est cool ! Et il faut admettre que on comprend l'essentiel, donc c'est ce qui compte ^^
D'ailleurs, je trouve que le coup de prendre des âmes errantes pour en faire des I.A. perfectonnées est à la fois bien trouvé et ultra gauque mine de rien, c'est flippant x) Cette charmante cité à l'air de bien caché son jeu, et j'voue que je serais très curieuse d'en savoir plus, surtout que le passé n'était visiblement pas glorieux pour elle.
Sinon, j'ai aussi apprécié le style ^^ Je trouve que ça va bien avec ce que tu racontes, avec aussi le narrateur qui est d'un sens là sans être là, qui regarde ça de loin sans vraiment être là, un peu comme les descriptions dans les classiques, je trouve que ça fonctionne bien dans ce cas, donc c'est bien ^^
Brefouille, tout ça m'a pas mal intriguée et je viendrai sûrement en lire plus quand il y en aura plus de posté =D
Pluchouille zoubouille !
Ah, si seulement tu savais la vérité derrière ces âmes errantes et leur origines, fufufu *regard de gentil auteur pas du tout sadique*
Je suis contente que tu as apprécié, ça motive de s'y remettre ! J'espère que ma plume te plaira également dans le futur !