L'arc de l'innocence - La flamme du rêve - Chapitre 1.1

Dans une galaxie, à quelque part, se trouvait une civilisation colossale ayant conquis un et mille mondes. Les seuls responsables de cette oeuvre, n’étaient autre que les humains.

Entre les technologies quasi-divines filant parmi les milliers de systèmes solaires ainsi que les mégastructures cosmiques, se trouvait la Terre, encerclée par l’orbite de ses deux lunes.

À la surface, le territoire était départagé entre deux : les villes et métropoles futuristes flottant parmi les nuages, tandis qu’au sol, les villages de campagne reliés aux mégapoles du monde moderne.

Sur les vastes terres, dans une petite ville de campagne, se trouvait une modeste famille composée d’une mère et d’un grand-père accompagnés de jeunes jumeaux.

L’été venait de s’installer, la journée prenait fin, et alors qu’un garçon se tenait au bord de la terrasse arrière de la maison, contemplant la prairie et le paysage lointain, sa soeur jumelle se joignit avec une glace à la main.

Les deux mioches se retrouvaient, les pieds en suspension au bord du précipice.

- Tiens, ta glace, Kasper. dit la petite fille de 5 ans, son regard posé vers les deux croissants de lune.

- J’ai jamais vraiment compris pourquoi on a deux lunes, tu le sais, Irielle ? demandait le gosse, intrigué.

Semblant plongé dans ses pensées tout en admirant les astres, la petite Irielle répondit.

- J’en sais rien… Peut-être que grand-papy le sait, proposa-t-elle.

Pourtant, les deux restaient là où ils étaient, trop confortables.

- Pourquoi est-ce que le temps est si long ? souffla la fillette, les pieds frappant en va-et-vient.

- Tu sais, des fois je me demande ce qui se trouve sur les deux lunes… Qui sait, c’est peut-être fait de fromage, et les gens dans les gros vaisseaux, ils s’y rendent pour manger, dit-il.

Irielle semblait réfléchir à ce que son frère venait de dire, et ça semblait logique, toutefois, elle n’en était pas complètement sûre.

- Pourquoi pas, ça me paraît délicieux, plein de fromage. Mais, je dis bien « mais », peut-être que c’est autre chose, comme… euh… en fait je sais pas, dit-elle.

Kasper, finissant sa friandise, lança un regard perplexe à sa camarade de vie.

- Et si on allait regarder dans un livre, là, je suis sûr qu’on aurait notre réponse, après tout, les adultes sont si vieux, ils doivent avoir écrit quelque chose pour nous répondre ! s’exclama le gamin.

Sans attendre, les deux se relevèrent pour filer directement dans la maison.

Leur mère, aux longs cheveux blonds et aux yeux hétérochromes, était habillée pour aller faire son entraînement sur le terrain à l’extérieur avec son sac d’équipement.

Les deux petits, chacun ayant hérité de l’une des couleurs d’iris de leur mère, s’arrêtaient devant la bibliothèque de la cuisine.

Cependant, un problème se posait : ils étaient trop petits, ils n’arrivaient pas à atteindre le comptoir, se dressant comme un mur infranchissable à leurs yeux.

- C’est impossible, on n’y arrivera jamais ou quoi ? commenta le jeune garçon.

Encore dans ses pensées, la petite Irielle trouva une solution.

- Si je montais sur tes épaules, peut-être qu’on y arriverait.

- Pourquoi moi ? Et pourquoi pas toi ? répliqua Kasper.

- Pas de chamaillage les monstres, vous voulez quoi ? demanda Amélia d’un ton rempli de douceur.

Avec sa grande taille, elle devait bien avoir les livres à la hauteur des yeux.

- On aimerait avoir un livre pour savoir si les lunes sont faites en fromage, dit le gamin.

La grande dame éclata de rire. Les mioches ne semblaient plus aussi joyeux.

- Pourquoi tu ris ?

- Ce n’est pas vous… les lunes ne sont pas faites de fromage, ce sont des mondes, comme le nôtre, mais là-bas, il n’y a pas d’arbre, pas d’air frais, pas de ciel bleu, juste d’immenses villes et vaisseaux, expliqua-t-elle.

Confus, les petits enfants se demandaient maintenant : Alors, s’il y a d’autres mondes, où est-ce que ça s’arrête ?

Amélia leur expliqua en détail qu’il y avait des mondes, tellement de mondes possibles, qu’il y en avait peut-être à l’infini. Des mondes qui n’attendaient qu’à être explorés.

Captivés, fascinés, intéressés, les jumeaux arrivèrent à la conclusion suivante.

- Alors si il y a tant de mondes… Ça veut dire que nous allons pouvoir les voir un jour ? demanda Kasper.

La mère semblait soudainement réticente, mais continua la discussion malgré tout avec une idée pour ne pas les froisser.

- Peut-être, qui sait. Un jour, vous serez peut-être des explorateurs de l’espace ! dit-elle, tentant d’insuffler le rêve dans l’esprit de ses gamins.

Ces dernières paroles résonnèrent, si fortement, qu’une étincelle de vie incroyable naquit en eux, comme un feu d’artifice imaginaire, brillant de mille et une couleurs jusqu’ici inconnues.

Ce n’était pas juste un monde entier qui venait de s’ouvrir à eux… C’était tout un univers, voire peut-être plus.

- Je crois… Je crois que je vais devenir aventurière de l’espace quand je serai grande ! s’exclama la gamine.

- Moi aussi, je veux partir dans les étoiles !

Le regard des deux enfants pétillait telles des pierres précieuses, un sourire enthousiaste aux lèvres, la mère réalisait ce qu’elle venait de faire. Elle savait que ce futur n’allait probablement jamais voir le jour dans un tel monde.

Elle leur sourit, comme pour maintenir leur flamme en place, pour ne pas leur faire perdre espoir en la vie.

- Maintenant, que diriez-vous d’aller regarder une émission à la télé ? proposa Amélia.

- Est-ce qu’on peut aller à l’extérieur une autre fois maman ? dit le mioche.

- Ouais, on voudrait regarder le ciel encore une fois, juste une fois. S’il te plaît ! insista-t-elle.

- D’accord, mais quand les deux soleils seront couchés, je veux vous voir ici. commanda la mère.

Les deux prirent la porte arrière, se lançant dans une course sur la plaine, s’arrêtant dans les hautes herbes plus loin.

Se laissant tomber au sol, ils admiraient déjà le ciel et ses beautés. Les soleils se couchant graduellement, les étoiles apparurent, brillant tels des diamants inatteignables parmi les nébuleuses colorés et les lunes, éclairées par leurs villes du côté sombre.

Tranquillement, les deux mioches rentrèrent à la maison, fatigués par la noirceur.

- Vous voilà, vous arrivez juste à temps pour manger… Et aussi, nous avons de la visite ! s’exclama-t-elle.

Un très grand vieil homme musclé, aux cheveux gris-blancs et au cache-oeil couvrant son oeil droit, revint du sous-sol avec un vieux télescope.

- Ah, mais qui voilà ? Nos deux petits jumeaux ! s’exclama le grand vieillard, lâchant le télescope pour accueillir ses petits-enfants, qui coururent vers lui.

- Qu’est-ce que tu fais là, grand-papy Juo ? demanda Irielle.

Après avoir accueilli leur seul grand-père, ils se dépêchèrent à table, pris avec famine et hâte.

- Ne mangez pas trop rapidement, vous risqueriez de vous étouffer, conseillait-il à ses petits-enfants.

- Mais c’est trop bon ! dit la gamine.

Quelques secondes plus tard, cette dernière s’étouffa, heureusement ce fut bref, la nourriture finit par la laisser respirer.

Amélia passa sa main dans le dos de sa petite ayant les larmes aux yeux pour la rassurer.

- J’ai entendu dire que vous vouliez devenir des explorateurs, est-ce que c’est vrai ? demanda le vieillard.

Irielle, recommençant à manger, répondit en même temps que son frère.

- Oui !

- Alors, laissez-moi vous dire que j’ai une surprise pour vous, dit-il, terminant son plat en même temps que ses petits-enfants.

Quelques instants plus tard, ils sortirent de table. Les jumeaux suivant leur grand-parent s’assirent sur les poufs du salon, juste à temps pour voir Juo arriver avec un étrange objet qu’ils n’avaient jamais vu.

- Qu’est-ce que c’est ? demanda Kasper, pointant le gros objet du doigt.

- Ça s’appelle un télescope. Celui-ci est plutôt vieux, mais il fonctionne toujours très bien.

- Il a quel âge, ton télescope ? demanda la jumelle.

- Plus de 100 ans. Un siècle mes amis !

- Woah…

Les deux enfants semblaient impressionnés, les yeux pétillants par cet âge qui leur semblait éternel.

- Et qu’est-ce que ça fait ? demanda Kasper une nouvelle fois.

- Ça aide à mieux voir les planètes et les étoiles… Est-ce que ça vous tente de l’essayer à l’extérieur ?

- OUI !!!

Les deux mioches étaient maintenant survoltés… C’est au même moment, alors qu’Amélia lavait la vaisselle, qu’elle entendit les cris de joie de ses deux enfants. Brutalement, un mal de tête se joint à elle.

Se dirigeant vers l’extérieur avec le télescope en main, Juo aperçut sa fille qui se prenait la tête.

Pour ne pas effrayer les enfants, il les amena à l’extérieur avec l'observatoire mobile, plaçant le gros objet sur son trépied.

- Les enfants, restez-là. J’ai oublié quelque chose d’important à l’intérieur, dit-il, tentant de ne pas les inquiéter.

Une fois à l’intérieur, Juo entendit quelque chose tomber. Amélia n’était plus dans la cuisine.

Après quelques pas, il regarda autour de lui. Se dirigeant vers la salle de bain, il y trouva sa fille au sol, en train de faire des mouvements brusques et erratiques sans s’en rendre compte.

- Amélia, amélia ! Est-ce que tu m’entends ? dit-il, haussant légèrement le ton, sans panique, aux côtés de sa fille.

La prenant dans ses bras, il l’amena dans le salon, avant de repartir voir ses petits-enfants.

- Je vais accompagner votre mère à l’extérieur, elle doit aller à quelque part. Restez sages. Je reviens dans une dizaine de minutes.

En rentrant, il se précipita instantanément vers la mère, complètement inconsciente, puis prit la porte d’entrée.

Une lueur fantomatique revêtit brièvement l’homme, avant qu’il ne se lance plus rapidement que l’oeil en lévitation, déchirant l’air autour en provoquant une énorme détonation, traversant instantanément forêts, routes et lacs, en un maigre instant tel un éclair, pour s’arrêter brusquement devant l’hôpital.

Une fois là-bas, il demanda à ce que sa fille soit hospitalisée après avoir fait une étrange crise. Heureusement, elle respirait encore. Mais au fond de lui, Juo sentait que ce n’était que le début de quelque chose d’encore plus terrible... Comme cela l'a été pour sa femme, la mère d'Amélia.

 

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Quelques infos sur les personnages : Les Weinfield

Amélia, 43 ans : 5'9 - 175 cm, athlétique, elle fait du self-defense

Kasper : 3'9 - 114 cm, compact et élancé

Irielle : 3'8 - 112 cm, plus élancée que son frère

Juo, ??? ans : 6'3 - 190 cm, ressemble à un cyborg, vétéran de guerre

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Josépatate
Posté le 28/06/2025
Une belle entrée en matière, on a de l'attente pour les mioches (vont-ils réussir à devenir aventuriers de l'espace ?), la mère (que lui arrive-t-il ?), et le grand-père (qui est-il, qu'a-t-il vécu pour devenir aussi particulier ?), c'est efficace.

J'ai un peu tiqué sur le fait que l'arrivée du grand-père soit présentée comme un événement, alors qu'au début on nous fait plutôt comprendre qu'ils vivent tous les quatre ensemble. Le "Pourquoi est-ce que le temps est si long ?" de la petite au début est aussi assez surprenant. De quoi parle-t-elle, du temps en tant que tel ou de son ennui ?

Sinon bien envie de lire la suite.
Le_Mec_SF
Posté le 28/06/2025
Merci beaucoup pour le retour, c'est vraiment encourageant, surtout que j'ai l'intention d'en faire une très longue histoire.
Pour clarifier avec le grand-père, il vit proche de chez sa fille, mais tout ça sera plus clair dans les prochains chapitres.

En ce qui est de la question de la petite Irielle, c'est à l'interprétation de chacun je dirais, mais un jour elle aura la réponse à sa question existentielle.
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