L’arène du combat

          Un cercle noir, très profond et si petit, entouré du vert émeraude, qui lancait des rayons de concentration intense, en contemplant sa cible, semi caché par cette épaisse mèche noire, tel une olive, qui brillait, sous les fils du soleil et sur la blancheur de ce visage de merveilles. Un visage féminin qui illustrait une intelligence mixée par un goût délicieux du sérieux qui donnait a cette magnifique silhouette l’allure d’un elfe venue d’un monde magique.

          Malgré cette beauté, elle avait l’air fatiguée et plus ou moins faible avec son corps aussi mince que les brindilles, sa taille de guêpe et surtout ses jambes maigres telles deux baguettes de pain, pas encore cuites. Elle était une des plus belles au monde, néanmoins cette perfection a été troublée par des cernes qui entouraient ces deux perles précieuses. Peut être que ce sont les traces du manque de sommeil, mais elles ont été tellement signifiantes que je ne peut pas vous cacher une misérable vérité à propos de cette joliesse. Litucia en effet, a beaucoup souffert pendant son enfance, à cause de la pauvreté qui a tué toute confiance en elle, qui l’a dévalorisée et a rendu sa splendeur ignorée par ce monde injuste où règnent les privilégiés aveuglés par l’aisance. Ils étaient fascinés par l’or et la richesse et prêts à tout faire pour gagner et remplir leurs poches. Mais ces gens là avaient un point commun avec cette jeune fille. Ces derniers étaient des personnes dépendantes de l’argent et qui ne pouvaient jamais s’en débarrasser exactement comme la miséreuse Litucia dont la vie dépendait aussi d’un don, c’est la seule façon avec laquelle elle pouvait retrouver en quelques moments un peu de joie qui envahirait son cœur souvent malheureux et elle ne pourra jamais s’en débarrasser, malgré les problèmes que cela lui a causé. Prendre son propre fleuret par la main était déjà une bénédiction qui, à chaque fois, lui offrait une chance pour s’évader et fuir la vie infernale qui la paralysait.
         Ses jambes fléchis, ses bras qui tenaient une magnifique position illustraient la perfection de sa garde qui lui donne l’allure d’une escrimeuse invincible. Après quelques secondes de réflection, son bras droit s’allongea, et ce silence absolu fut interrompu par un « PIC » strident, causé par une pointe très fine et si petite, qui dévoilait l’intense colère et la grande haine qui déchiraient le cœur pleurant de cette malheureuse. Elle restait un moment, le bras allongé regardant sa main qui tremble et se souvenait de ses dernières compétitions où elle a été éliminée dés la poule et a quitté sans même jouer « les éliminatoires ». C’était son rêve le plus cher d’être championne olympique mais, s'avère très loin d’être réalisé à cause de ses conditions de vie et la concurrence. Cela faisait  neuf ans qu’elle s’entraînait, elle était une des meilleures a l’époque mais quand les riches interviennent ont n’a plus de chance. Elle se souvenait alors de cette menteuse qui l’a battu la dernière fois avec un score de quinze à onze alors que cela ne faisait qu’un an qu’elle avait commencé à s’entraîner. Eh oui! C’est fou. Avec l’argent tout est possible. Cette insupportable de Melisse a séduit les arbitres et les juges avec son argent. Et malheureusement, elle n’était pas la seule à le faire et Litucia n’était pas la seule non plus à souffrir de ces problèmes. Bien qu’elle aie deux demi-frères jumeaux roux, Manuel le mince et Samuel le gros, âgés de huit ans, elle passait la plupart du temps avec sa meilleure amie Emilie âgée de seize ans comme elle et qui la consolait à chaque fois qu’une lui fuyait dans la vie. Celle-ci était plus qu’une voisine et qu’une amie: c’était une sœur très chère pour elle. Elle avait les cheveux châtains et bouclés, des yeux bleus comme le ciel et une bouche toujours souriante qui traduisait sa gentillesse. Ses grosses lunettes dévoilaient son intelligence. Son visage était comme celui d’un bébé ce qui montrait son innocence. En effet toutes les deux vivaient dans un quartier très ancien et très ignoré, mais dont les habitants étaient des personnes très proches de Litucia et toujours à ses cotés, surtout Mr Loris, un vieillard qui la considèrait comme sa petite fille et essayait de la consolait et l'encourageait , chaque fois qu'elle se sentait mal. Ce qui lui manquait c’était la confiance, elle était parfois hésitante, bien qu’elle essayait toujours de s'encourager:

-T’es la plus forte. Aie confiance en toi!

          Mais, ensuite, elle baissait la tête et se disait que cela n’allait servir à rien puisque ses encouragements étaient toujours en vain.

          C’était sur ce vieux arbre qu'elle a choisi de coller ce coussin afin de s’entraîner, puisqu’il s’agissait d’un endroit très calme et qui gardait quelques souvenirs de sa mère morte. Elle pouvait donc s’échapper aux conflits insupportables de son père et sa femme, plus grosse qu’un matelas et plus laide qu'un cactus, elle avait les cheveux toujours en bataille et puisqu’elle n’avait pas de sourcils ou les a rasés, elle les avait tatoués ce qui a donné en résultat un visage sans émotion. Ce sont les mêmes traits en riant, en pleurant et en se fâchant. Elle essayait parfois de se montrer gentille avec Litucia devant son mari mais souvent, elle répondait à la haine qui envahissait son âme. 

          Tenant sont fleuret, Litucia rentra à sa maison comme d’habitude, à la bicyclette. Elle entra dans le jardin espérant que cette querelle sera finie, mais malheureusement, ont peut entendre les voix élevées des parents depuis la boulangerie du quartier. En entrant elle ne voulait pas voir ce qui se passait à la cuisine où la plus belle de toutes les belles se disputait avec son mari, alors elle a tourné la tête à droite. C’était un paysage paradisiaque! Alors que Manuelle, plus calme que jamais et le doigt dans le nez, regardait la télé en dégustant parfois un peu de mucus SI délicieux, Samuelle se trouvait dans un état hystérique. Il était beaucoup plus sensible que son frère: étalé par terre, il criait sans arrêt en tapant sur son visage, comblé de taches de rousseurs, et parfois essayait de déchirer le tapis avec difficultés, à cause de son grand ventre. Litucia a eu pitié de son frère alors elle décida de le calmer. En s’approchant de lui, il criait en suppliant Dieu et en retirant le mucus qui tombait de ses narines et qui a pris la place du baume à lèvres sur sa bouche:

-Oh Dieu je vous prie de me faire sortir de cet enfer! Je ne veux plus jamais rester sans chocolat! Je vous supplie d’arrêter cette bataille pour que mman m’achète mon chocolat chéri! AAAAAAAA!

          Sans réfléchir Litucia a tourné les talons avec un sourire qui montre qu’elle essayait de se réconforter en disant avec une voix qui dépasse celle de Samuelle et un ton amusé : « Demi tour! ».

          Elle entra dans sa chambre et se jeta sur son lit après avoir fermé la porte. Elle décida de lire un livre en attendant que ce bruit fut fini. Mais en vain. Elle décida alors de se cacher sous la couverture et boucher les oreilles. Elle contemplait son arme suspendu au mur en face d'elle. Elle plongea alors dans les pensées les plus profondes:

            -Comment pourrais-je être plus compétente ?

            -Comment vais-je battre ces tricheurs ?

            -Devrais-je arrêter ce sport après ce long trajet ?

                       ………………….

          Elle s'endorma. Naufragée dans un océan de vices et d’obstacles de la vie, elle regardait à peine une silhouette d’un brun de bonhomme d’une beauté exceptionnelle mais qui n’avait pas de pieds, il volait dans l’air en laissant sa robe blanche glisser sur ce sol glacé et en laissant échapper quelques mots qui formaient une sorte de devinette mystérieuse:

           Chaque touche marquée 

        Va aider ta vie à se changer

      Dés que tu sera prête à ploger

 Une belle chance va être représentée

              Est ce un rêve ou un cauchemar?