Va, prends la route, et pars écouter l’océan.
Ferme les yeux. Écoute ! C’est la mémoire du monde, que tu entends.
En premier vient l’harmonie ;
Note de cœur, ample respiration.
Son air nous insuffle la vie,
Son souffle inspire la libération.
Mais cette musique qu’aiment chanter les vagues
Porte les larmes des âmes désolées
Et dépose sur nos lèvres un baiser au goût salé.
Tout au fond, un rythme, entêtant, mêlé de passé, mêlé de présent.
Nourri par le ressac, il brasse – sans distinction de temps -
Art de la préhistoire et déchets laissés insoucieusement ;
Les délite, les amalgame, les transforme en sédiment.
Mais cette musique qu’aiment chanter les vagues
Porte les stigmates de notre avidité
Et dissone quand elle est négligée.
Au dessus se posent les mélodies des voix que la mer peut porter :
En contrepoint de la houle déchaînée et du chant des oiseaux
Viennent les espoirs lancés dans un cri, les rêves qu’on ose juste murmurer,
Les pleurs des naufragés, les prières dans le fracas des flots.
Et cette musique qu’aiment chanter les vagues
Porte en elle l’éternité
Douce, amère, passionnée.
Va, prends la route, et pars écouter l’océan.
Ferme les yeux. Écoute ! C’est la mémoire du monde, que tu entends.
Je trouve ce poème très beau. Déjà, les deux premiers vers, que tu reprends à la fin, je leur trouve un rythme et une amplitude qui me transportent tout d'un souffle dans l'océan. J'aime bien ce choix de vers courts et longs qui s'alternent et l'évocation, en même temps, de tous ces drames que l'océan renferme, du lent travail qu'il fait, d'avaler des catastrophes à longueur de temps et de les garder en lui. Bravo pour ce texte ! J'espère qu'il y en aura d'autres !
Je m'en viens passer une tête curieuse du côté de ton travail, et c'est avec plaisir que j'ai parcouru ces vers <3 Un beau voyage dessus l'océan, porté par un travail des sonorités et des rythmes qui a su m'embarquer.
J'ai bien aimé les différentes étapes de cette imagination des vagues, les yeux fermés. D'abord une musique douce, puis presque une ivresse, puis toute la mémoire qui est véhiculée par ce périple. <3
Pas mal de sensualité aussi, qui parcourt tes lignes, avec ce rapprochement entre la mer et la musique d'une part, le corps d'autre part. Cela me fait un peu penser au poème de Baudelaire, "La musique souvent me prend comme une mer" - où il s'imagine comme un vaisseau qui vibre de passions sur les vagues tourmentées de l'océan.
Bravo !
Au plaisir de lire d'autres choses de toi =)
J'ai relevé quelques fautes (passage du correcteur Antidote) de frappe :
- "Mais cette musique qu’aiment chanter les vagues" ==> ce sont les vagues qui aiment chanter
- "Viennent les espoirs lancés dans un cris, les rêve qu’on ose juste murmurer," ==> un (seul) cri ; les (plusieurs) rêves.
Merci pour les strophes, j'avoue que je craignais que ça ne fonctionne pas car ce n'est pas complètement choisi.
Merci pour le commentaire !
Ce que tu racontes est très harmonieux, tout a un sens.
Les rimes sont ordonnées, ce qui n'est souvent pas le cas.
J'ai adoré.
Mayaper
J'ai de la chance sur le thème du concours (qui est le chant des vagues), c'est assez inspirant.
Pour les rimes, c'est mon côté un peu vieux jeu qui ressort, au début j'avais même écrit en alexandrins pour me donner un cadre, que j'ai lâché ensuite car trop rigide.
Encore merci !