« Compte rendu envoyé mon Lieutenant ! »
Le repas est juste terminé . Il est temps d'ouvrir une bière, bien que notre adjudant devait en avoir bu une bonne dizaine, ses yeux injectés de sang et son regard vide trahissent son état, personne ne s'en inquiète , c'est quelque chose d'habituel, presque une norme ici, où chacun de nous cherche à échapper à une guerre qui n'est pas la nôtre.
« Je vais au poste avancé »
dit il en enfilant son gilet pare balles et ramassant son arme sur le râtelier
« Ton casque ! »
Lui crie le lieutenant, l'adjudant s'exécute aussitôt puis s'enfonce dans la nuit, une nuit très dense presque impénétrable ou tout est calme, très calme, c'en est presque inquiétant, comme si le monde était sur pause en attendant quelque chose, mais quoi? Cette sensation bizarre, avant une catastrophe ou un danger. Tout notre corps, nos sens sentent l'imminence d'un danger, ce n'est pas la première fois que je ressens ça, à Sarajevo en 1994.