Le début

On a peut-être tous vécu, un jour, ce sentiment d’être seul. De ne pas être compris. De ne plus rien comprendre à ce qu’on ressent.
Peut-être que les autres sont pareils. Peut-être que je suis différent(e). Peut-être que tout le monde me juge… et pourquoi me jugeraient-ils ? Peut-être que je devrais penser à moi, me faire confiance. Mais ce ne sont que des paroles en l’air. J’ai l’impression que je n’y arriverai jamais. Jamais à m’aimer.

C’est dur de se dire toutes ces choses, non ? Ces pensées qu’on n’avoue jamais, mais qui finissent par s’accrocher à nous. On les pense par moments, puis elles reviennent, encore et encore.
On ressent tous, un jour, ce mal-être qui nous envahit. Ce mal-être si puissant qu’il nous fait douter de tout, de nous-mêmes, de chaque situation. Petit à petit, il devient omniprésent. Chaque jour.

Tu te sens seul(e). Mais tu ne l’es pas. Arrête de croire que tu es seul(e). C’est faux. Tu as sûrement des gens autour de toi, même si tu ne le vois pas encore. Peut-être qu’ils t’aiment en silence. Peut-être qu’ils attendent juste que tu les laisses entrer.

Et pourtant… il y a des jours où je me sens comme un brouillon qu’on n’a jamais pris le temps de terminer. Tout le monde attend que je sois déjà quelqu’un, que je sache où je vais, ce que je veux, qui je veux être. Mais moi, je ne sais même pas par où commencer.

Grandir, c’est étrange. Un matin je me sens encore comme un gamin, et l’après-midi on me parle d’avenir, d’orientation, de métier, comme si tout était urgent, comme si mon destin était déjà écrit.
Mais dans ma tête, c’est le vide. Ou peut-être juste du bruit. Un bruit sourd, qui me fait tourner en rond.
Et au fond… je ne sais même pas qui je suis. Je me cherche mais je ne trouve rien. Et pire encore : je n’ai aucune confiance en moi. Parfois, j’arrive à faire semblant, mais je sais que c’est faux.
Comment pourrais-je savoir où je vais si je ne sais même pas qui je suis maintenant ?

Je ne sais pas si c’est de la peur ou du vertige. J’ai peur de me tromper. Peur de décevoir. Peur d’être "personne". Et le pire, c’est que je n’ose même pas le dire.
Alors j’enfile un sourire comme un masque et je joue le rôle du "ça va". Parce que c’est plus simple. Parce que c’est ce que tout le monde attend. Mais à l’intérieur, ça ne va pas du tout.

Le soir, quand la lumière s’éteint et que je me retrouve seul(e) avec mes pensées, je me sens minuscule. Presque invisible.
Alors je stresse. Je me noie dans mes propres pensées, des pensées que je ne comprends même pas. Elles tournent, s’entrechoquent, s’amplifient. Et moi, je reste là, incapable de les arrêter.

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Portequigrince
Posté le 02/10/2025
Malheureusement, ou pas? Je crois que beaucoup d'êtres humains passent par là. J'aimerais bien dire que cela s'efface avec le temps, mais rien n'est moins sûr.
Joli texte.
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