Il était une fois un village peuplé d'hommes et de femmes égaux en tout point : aucun n'avait plus que l'autre. La pauvreté y était certes présente, mais ce n'étais pas une pauvreté de malheur, c'était une pauvreté d'accomplissement, une vie simple, parsemée d'une avalanche de moments paisibles et heureux. Ils s'occupaient de leurs arbres fruitiers, élevaient leur bétail, cultivaient leur jardin. Là était leur vie, et là ils étaient heureux. C'était dans ce village qu'habitaient Edda et sa famille, son père, sa mère et ses quatre jeunes frères.
Un jour, vers le soir, où le vent soufflait fort et où les fruits tombaient sans avoir à les cueillir, un soir de tempête où une personne sensé ne mettrait un pied dehors, un étranger se présenta pourtant à la porte d'Edda. Il frappa si fort que cette dernière sembla trembler sur ses gonds, plus que si tous les vents furieux qui faisaient rage au dehors ne s'étaient précipités dessus d'un même mouvement. Elle ouvrit prudemment la porte et une grande goulée d'air et de pluie entra brusquement : ils étaient nauséabonds, porteurs de noires promesses ; Edda en plissa le nez. Dans l'encadrement de la porte se découpa une haute silhouette sombre, qu'elle s'empressa de laisser entrer. Qui avait osé sortir par un temps pareil, c'était pure folie ! En entrant, l'homme, car il se révélait être un homme, laissa une traînée ruisselante dans l'ombre de ses pas. Il regarda la jeune fille qui lui avait ouvert la porte ; Edda ne perçut que deux reflets dans la noirceur de son capuchon.
Il lui dit d'une voix douce et avenante qu'elle était la plus belle jeune femme qu'il avait jamais croisé ; Edda ne comprit pas ce qu'il voulait dire : pour elle, il n'était pas de chose plus belle que d'autres. L'homme se présenta alors à sa famille et à elle-même. Il se nommait Niwwel et venait de contrées lointaines, où l'on voyait rarement des gens aussi accueillant que l'était la famille d'Edda. Cependant, ce ne furent pas ses paroles qui attirèrent l'attention d'Edda, mais son allure : il avait le port noble d'un roi, de longs cheveux d'or et des yeux de la couleur du ciel, hypnotisant. Elle ne pouvait détacher son regard de lui.
Le noble Niwwel passa la nuit chez la famille d'Edda, et celle-ci était tourmentée ; car cette homme était différent, il ne leur était pas égaux, il leur était supérieur, et c'était là un fait qu'Edda n'avait, dans sa courte vie, jamais eu à affronter. Il passa également la journée suivante chez Edda, attendant le retour d'un temps doux et clément pour reprendre sa route, temps qui vint pour le lendemain, dans la matinée. L'air était frais et revigorant, il portait l'odeur de l'eau et la promesse d'une bonne récolte.
Niwwel le Grand Homme, ainsi fut-il nommé par les villageois qui le virent sortir de chez Edda accompagné du père de cette dernière, resta finalement plus d'une journée et se fit aimé de tous les villageois. Edda tomba sous son charme, oubliant ses premières préoccupations, ainsi que tout le monde. Chacun faisait valoir les qualités du Grand Homme : qu'il était beau, bien plus qu'eux, gens du bas peuple, et qu'il était fort ! En tout point il leur semblait supérieur, et en tout point sa parole était vérité. Elle apportait prospérité et richesse à ce petit village au milieu des collines.
Au bout d'un mois, Niwwel avait fait sa place dans le cœur des villageois, il leur était devenu indispensable ; lorsque qu'il était chez l'un, l'autre venait le chercher, ayant apparemment un problème plus urgent, et Niwwel s'en accommodait bien ; il allait, malgré le mécontentement du premier, chez le second, laissant derrière lui une pointe de discorde, dont personne n'avait pleinement conscience, pas même Edda qui elle seule l'avait un jour ressenti. Plus le temps passait, plus Niwwel s'ancra dans le quotidien et devint indispensable. C'est pourquoi, le jour où il dut partir, une chape de tristesse tomba sur l'assistance, et Edda fut l'une des plus attristées de l'assemblée ; après tout, n'était-elle pas la première à l'avoir rencontré ?
Néanmoins, Niwwel le Grand Homme souhaita laisser un cadeau pour ce village qui l'avait si bien accueilli pendant de longs mois. Il sortit de son grand sac un diadème d'opale et de perles ; il ne le donna à personne en particulier, le posant simplement dans l'empreinte de ses pas, et partit. Il laissa dans le vent ces quelques paroles : « Que celui qui le mérite et le désire le prenne : il est mon héritage à votre bonté d'âme ! » et disparut dans les entrelacs du sentier, ses cheveux d'or flottant derrière lui. Ce fut comme si Niwwen coulait, tel un filet d'eau, hors des souvenirs de Edda.
A cet instant, elle sentit comme une brisure en elle : que se passait-il ? Autour d'elle, elle ne voyait plus le village dans lequel elle avait grandi : les gens regardaient le diadème d'opale et de perles et se regardaient entre eux d'un œil mauvais. Qui oserait le prendre ? Le premier à tendre la main vers lui déclencherait le courroux de tous les autres.
Le changement était si soudain qu'Edda en fut déconcertée, jusqu'à trouver l'origine de ce fracassant revirement : la délicate couronne de pierre posée au centre de l'assemblée.
Edda observa l'objet plus en détail : c'était un fin travail, comme elle n'en avait jamais vu. L'opale était finement taillée, il ressemblait à une couronne de fleurs donc les cœurs étaient des perles blanches. En regardant d'encore plus près, Edda se dit même qu'il lui irait si bien, qu'elle était la plus à même de le porter, qu'elle était la plus belle. Elle avait beau essayer de se souvenir qui lui avait dit ça, pour la première fois, impossible ; c'était comme essayer d'attraper le brouillard avec ses mains...Encore une fois, la vision d'Edda se brisa : elle avait été, l'espace d'un instant, sous son charme, et les autres l'étaient encore : son père, ses frères, ses amis, leur voisine, le voisin de sa voisine, et ainsi de suite. Au sein du village où les hommes et les femmes étaient égaux en tout point étaient nées la convoitise, la jalousie et l'inégalité.
Par un accord commun mais cependant silencieux, le diadème ne bougea pas de sa place ; c'était à celui qui s'en emparerait sans que les autres ne le sachent. Le diadème avait bien vite pris leur cœur et leur esprit, attisé leurs travers les plus profonds. Au fil des jours, bien qu'il ne bougea pas, il continua son office et il eut bientôt en sa possession toute la volonté des villageois. Ceux-ci se regardaient par en-dessous, marmonnaient de vils paroles sur les intentions des autres ; ils ne se voyaient, non plus comme des membres d'une même communauté, où le malheur de l'un engendre celui de l'autre, mais comme le membre unique de leur propre communauté, où la satisfaction de ses propres désirs est prédominante.
Un jour où, d'un commun sentiment, le village tout entier s'était réuni sur la place centrale, là où se tenait toujours le diadème, brillant comme la rosée du matin, se déroula une scène terrible. Ils l'avaient encerclé, les mains tremblantes, aux aguets ; Edda savait ce qui allait se produire, elle le savait, car elle avait un mauvais pressentiment ; elle était certaine que les frères, les sœurs, les amis, n'hésiterait pas à s’entre-tuer pour lui, pour cette pierre en forme de couronne, tant ses doucereux attraits étaient envoûtant. Ça allait arriver ! Les doigts battaient de plus en plus vite contre les jambes, les yeux passaient de plus en plus vite de l'un à l'autre, les sursauts nerveux des jambes impatientes de partir devenaient de plus en plus fréquents ; ça allait commencer.
Alors, Edda fit la seule chose qui s'indiquait dans son esprit et son cœur : elle vola le diadème d'opale et de perles et se dressa face aux villageois ensorcelés. La jeune fille regarda chacun d'eux au fond de leurs yeux et ce qu'elle y vit l'attrista profondément.
« Laisse-le moi ! Pourquoi ne serait-il qu'à toi ? »
C'était ce que criait chacun de leur cœur, et cela brisa le sien. Edda s'éclaircit la voix, se redressa et clama :
« Ne voyez-vous donc pas ce que vous êtes devenus ? Cette chose vous a changé ! Ne voyez-vous pas à quel point elle est laide, à quel point sa beauté n'est qu'artifice ? Dans la pluralité colorée de son opale, il n'y a que rancœur, et ses perles ne sont que les graines du malheur ! Le bonheur qu'il vous donnera ne sera qu'illusion. Ne voyez-vous donc pas ce que vous perdez pour lui ? La chaleur d'une famille, l'amitié d'un voisin, la douceur d'un repas... Ce qu'il vous donnera s'évaporera à la chaleur resplendissante du vrai soleil et fuira dans les vents. Ce n'est qu'un diadème de brume ! Ne perdez pas votre temps et votre vie si précieuse à le désirer, il n'y a rien de bon que vous puissiez en tirer ! Abandonnez, oubliez-le, s'il vous plaît, il est si loin de vous mériter... supplia-t-elle enfin.
Seulement, tandis qu'elle parlait les villageois, ses amis, sa famille, avait commencé à se rapprocher d'elle, les yeux fixés sur le diadème. Alors Edda les bouscula brusquement et courut hors du village, dans la Grande Forêt. Elle s'écorcha les pieds sur les branchages qui traînaient çà et là, inonda son visage d'enfant de larmes et tomba enfin endormi à côté d'un ancienne souche.
A son réveil, une vieille femme était à son côté et tenait entre ses mains le diadème d'opale ; Edda prit peur, avait-elle été envoûtée par le pouvoir maléfique de l'objet ? Mais non, l'ancienne avait le regard clair et chaleureux. Elle la regarda d'un air bienveillant et lui dit d'un ton curieux :
« Comment donc une jeune fille telle que toi a bien pu se retrouver avec un artefact aussi néfaste ? »
Edda ne sut que répondre, car elle-même était perplexe : elle avait seulement le souvenir d'un cheveu d'or qui tombait à terre. Lorsqu'elle le dit à la femme, celle-ci sembla comprendre, mais ne dit rien. Alors Edda demanda ce qui lui tenait à cœur : comment pouvait-elle détruire le diadème ? Cette fois, l'ancienne lui répondit, car bien qu'elle ne le dise, elle connaissait cet objet mieux que beaucoup d'autres : ces fils tuèrent leur père pour lui et s’entre-tuèrent, cet objet de malheur lui avait tout pris.
« Seul ce qui l'a créé pourra le détruire, mais l'atteindre n'est pas chose aisée. » Sur ces étranges paroles, elle disparut en un clin d’œil aux yeux d'Edda. De colère, la jeune fille jeta le diadème sur le sol de toutes ses forces : lorsqu'elle le récupéra, il semblait être comme neuf, et cela fit naître en Edda un désespoir profond. Comment pouvait-elle bien le détruire ? Seul son créateur le pouvait ? Mais comment diable avait été créée cette maléfique engeance ? Qu'était ce diadème ? Sans réponse, la jeune fille marcha sans but à travers la forêt, jusqu'à trouver une maison.
Elle semblait déserte, mais habitée d'une certaine présence... A côté de la porte trônait une grande épée encore tâchée du sang qu'elle avait fait coulée. En désespoir de cause, Edda jeta le diadème à ses pieds, se saisit de l'épée et la précipita violemment sur le diadème qui, encore une fois, n'eut pas le moindre dégât. Edda tomba à genoux devant le diadème intact, pleurant à n'en plus pouvoir quand un bruit cristallin lui fit relever la tête : le diadème avait une fissure, qu'elle regarda se propager lentement, jusqu'à ce qu'un dernier craquement fasse éclater le diadème en millier de petites particules qui s'évadèrent aux vents comme de fines gouttelettes d'eau....
Derrière Edda reparut l'Ancienne ; elle lui dit que l'épée qu'elle tenait encore entre ses mains était celle là même que son fils avait utilisé pour occire sa propre famille. Lorsque Edda lâcha l'épée, horrifiée, l'Ancienne sourit et la remercia : elle avait détruit le véritable instrument de son malheur ! Car le diadème était maléfique, et l'épée, d'avoir trop baigné dans le sang de la traîtrise, s'en était empreinte ; elle était constituée, en partie, de ce qu'était le diadème : la trahison, le malheur, la convoitise...
Edda rentra enfin chez elle après ces jours d'errance. Elle s'attendait à retrouver le village, furieux qu'elle ait pris pour elle seule le diadème des brumes, ainsi qu'elle le nomma. Cependant, lorsqu'elle arriva enfin, elle vit son village tel qu'elle l'avait connu depuis ses jeunes années : le maléfice était brisé, la convoitise, la jalousie et la colère avaient disparues de leur cœur, et le diadème s'effaça lui aussi peu à peu de celui d'Edda.
ce conte est l’un des premiers textes que je lis après une pause de plusieurs semaines.
Tes mots et ton style sont délicats, ils apportent un contraste intéressant au piège que tu nous tends : ton histoire bouscule tellement de codes, c’est revigorant ! Pas de prince maudit à sauver, pas d’épousailles ou même d’affront avec le ténébreux inconnu, la félicité des bonheurs simples est la vraie noble de cette histoire, tout comme le cœur d’Edda.
Je t’avoue que je reste sur ma faim, j’en aurais bien lu davantage, je précise que c’est un compliment détourné, et non pas pour te mettre une quelconque pression 😉
A bientôt !
(Déjà, j'ai quelques corrections à lui apporter)
L'édition, c'est peut-être un peu haut, à la base j'ai écrit ce "conte" en m'inspirant de l'histoire de l'Anneau des Niebelhungen, et je le trouve peut-être un peu.... flou (c'est voulu, je préfère laisser à l'interprétation)
Une fois de plus, tu as écrit un joli récit : une légende plutôt qu’un conte. Je suis d’accord avec UnePasseMiroir : Edda s’est montrée courageuse. Elle a également un cœur plus pur que les autres villageois, puisque dès qu’elle se surprend à penser qu’elle mérite le diadème parce qu’elle est la plus jolie, elle se rend compte de la dérive de son esprit et se reprend.
Je me demande si Niwwel avait de mauvaises intentions ou s’il a fait toutes ces choses innocemment. (Il pourrait très bien ne pas être au courant du pouvoir du diadème...) S’il a volontairement éveillé de mauvais sentiments chez les villageois et leur a offert sciemment un cadeau empoisonné, il est machiavélique. À un moment donné, je me suis demandé également si l’Ancienne savait comment détruire le diadème tout en laissant Edda le deviner par elle-même, comme dans une quête initiatique. Mais d’après sa réaction, on ne dirait pas...
Coquilles et remarques :
— mais ce n'étais pas une pauvreté de malheur [ce n’était]
— Un jour, vers le soir, où le vent soufflait [Je te propose d’enlever « , vers le soir, » ; il y a déjà « un soir » plus loin dans la phrase.]
— où les fruits tombaient sans avoir à les cueillir [syntaxe : « sans qu’on ait à les cueillir »]
— où une personne sensé ne mettrait un pied dehors [sensée / ne mettrait pas]
— un étranger se présenta pourtant à la porte d'Edda. Il frappa si fort que cette dernière sembla trembler sur ses gonds [En l’occurrence, « cette dernière » désigne Edda ; je mettrais simplement « qu’elle sembla ».]
— plus que si tous les vents furieux qui faisaient rage au dehors ne s'étaient précipités [« ne » est de trop]
— Elle ouvrit prudemment la porte et une grande goulée d'air et de pluie entra brusquement [J’ajouterais une virgule avant le premier « et » / « goulée » ne me semble pas adéquat ; je propose « bourrasque » / « la porte » se répète. Je propose donc : « Elle ouvrit prudemment, et une grande bourrasque d'air et de pluie entra brusquement »]
— qu'elle était la plus belle jeune femme qu'il avait jamais croisé [qu’il ait jamais croisée (ou qu’il eût jamais croisée, subjonctif plus-que-parfait)]
— où l'on voyait rarement des gens aussi accueillant [accueillants]
— et des yeux de la couleur du ciel, hypnotisant [hypnotisants ; ici, c’est un adjectif]
— car cette homme était différent, il ne leur était pas égaux [cet homme / égal]
— et c'était là un fait qu'Edda n'avait [« qu’elle n’avait » suffirait]
— Il passa également la journée suivante chez Edda [Je propose simplement « chez eux » ; tu répètes trop souvent le prénom Edda.]
— et se fit aimé de tous les villageois [aimer]
— Edda tomba sous son charme, oubliant ses premières préoccupations, ainsi que tout le monde. [Je propose « de même que tout le monde » pour lever l’ambiguïté : avec « ainsi que » on pourrait également comprendre qu’elle oublie aussi tout le monde.]
— à ce petit village au milieu des collines [J’ajouterais un adjectif (entre « village » et « au milieu ») comme niché, blotti, lové, assis, planté, posé, etc.]
— Au bout d'un mois, Niwwel avait fait sa place dans le cœur des villageois, il leur était devenu indispensable [Comme il y a déjà « devint indispensable » un peu plus loin, je propose quelque chose comme « avait fait sa place dans le cœur des villageois en se rendant utile » ou « avait fait sa place dans le cœur des villageois, qui le sollicitaient à tout bout de champ ».]
— lorsque qu'il était chez l'un, l'autre venait le chercher [lorsqu'il]
— pas même Edda qui elle seule l'avait un jour ressenti [ressentie ; on parle de la pointe de discorde]
— tel un filet d'eau, hors des souvenirs de Edda [d’Edda]
— une couronne de fleurs donc les cœurs étaient des perles [dont]
— Par un accord commun mais cependant silencieux [Cette formulation est étrange ; je propose : « Par une entente tacite ».]
— Au fil des jours, bien qu'il ne bougea pas [bougeât ; subjonctif imparfait]
— Ceux-ci se regardaient par en-dessous, marmonnaient de vils paroles [en dessous (sans trait d’union) / viles (féminin)]
— ils ne se voyaient, non plus comme des membres [« ne » est de trop ; on n’en met pas avec « non plus (…) mais »]
— mais comme le membre unique de leur propre communauté, où la satisfaction de ses propres désirs est prédominante [Ça me semble peu clair et il y a deux fois « communauté » ; je propose quelque chose comme : « mais comme des individus dans une société où la satisfaction de ses propres désirs est prédominante »]
— Un jour où, d'un commun sentiment, le village tout entier s'était réuni [Je te propose de remplacer « d'un commun sentiment », qui manque de naturel, par « spontanément ».]
— Edda savait ce qui allait se produire, elle le savait, car elle avait un mauvais pressentiment ; [Je te propose de scinder cette longue phrase en mettant un point après « elle le savait » ; comme on ne peut pas mettre deux points-virgules dans la même phrase, ça résout le problème]
— tant ses doucereux attraits étaient envoûtant [envoûtants]
— Les doigts battaient de plus en plus vite contre les jambes, les yeux passaient de plus en plus vite de l'un à l'autre, les sursauts nerveux des jambes impatientes [Pour éviter les répétitions, je propose : « Les doigts battaient de plus en plus rapidement contre les cuisses ».]
— Alors, Edda fit la seule chose qui s'indiquait dans son esprit et son cœur [La virgule après « Alors » est superflue / à la place de « s’indiquait », je propose « s’imposait ».]
— elle vola le diadème d'opale et de perles et se dressa face aux villageois ensorcelés [Je propose « puis se dressa » pour éviter d’avoir deux fois « et ».]
— La jeune fille regarda chacun d'eux au fond de leurs yeux [au fond des yeux]
— C'était ce que criait chacun de leur cœur [du fond de son cœur : « chacun » est singulier ; à moins que tu aies voulu dire « chacun de leurs cœurs » (pour dire que leurs cœurs criaient)]
— Cette chose vous a changé ! [changés]
— Seulement, tandis qu'elle parlait les villageois, ses amis, sa famille, avait commencé à se rapprocher [Il faudrait ajouter une virgule après « parlait » / avaient commencé]
— et tomba enfin endormi à côté d'un ancienne souche [endormie / d’une]
— Mais non, l'ancienne avait le regard clair et chaleureux. Elle la regarda d'un air bienveillant [Plus loin, tu écris l’Ancienne (avec une majuscule). / Pour éviter la répétition regard/regarda, je propose « Elle la considéra ».]
— Cette fois, l'ancienne lui répondit, car bien qu'elle ne le dise [même remarque concernant l’Ancienne / bien qu’elle ne le dise pas ( ou « ne le dît pas » : subjonctif imparfait)]
— ces fils tuèrent leur père pour lui et s’entre-tuèrent [ses fils]
— lorsqu'elle le récupéra, il semblait être comme neuf, et cela fit naître en Edda un désespoir profond [pléonasme : « il semblait (toujours) neuf » ou « il était comme neuf » (mais « comme » revient déjà souvent ») / « fit naître en elle » suffirait]
— Mais comment diable avait été créée cette maléfique engeance [Une engeance est une catégorie de personnes ; je propose objet, bijou, parure, ornement, accessoire, etc.]
— Elle semblait déserte, mais habitée d'une certaine présence [Je propose « (mais) pourtant » ou « quoique ».]
— une grande épée encore tâchée du sang qu'elle avait fait coulée [tachée / couler]
— Edda jeta le diadème à ses pieds, se saisit de l'épée et la précipita violemment sur le diadème [Il y a deux fois « diadème » ; je reviens avec mes synonymes : objet, bijou, parure, ornement, accessoire, etc.]
— Edda tomba à genoux devant le diadème intact [« Elle » suffirait : on comprend bien qu’il ne s’agit pas de l’épée.]
— fasse éclater le diadème en millier de petites particules [« en un millier de » ou « en milliers de » / « particules » fait un peu scientifique ; je propose « petits fragments »]
— celle là même que son fils avait utilisé [celle-là / utilisée]
— la jalousie et la colère avaient disparues [disparu]
Il faudrait vraiment que tu fasses attention à tes accords. Je suis sûre que tu pourrais corriger beaucoup de fautes par toi-même.
Une autre chose : le mot « comme » revient très souvent. Je te propose quelques changements pour varier un peu :
— elle sentit comme une brisure en elle [elle sentit une sorte de brisure en elle]
— c'était un fin travail, comme elle n'en avait jamais vu [tel qu’elle (…)]
— non plus comme des membres d'une même communauté, où le malheur de l'un engendre celui de l'autre, mais comme [en tant que (les deux fois)]
Tu trouveras peut-être mieux...
Oui, Edda a un coeur plus pur, et j'ai essayé de montrer qu'il n'est pas infaillible. Pour Niwwel... il est assez particulier, il faudrait que je laisse plus d'indices à son sujet. Quant à l'Ancienne, effectivement, elle ne savait pas comment faire, mais elle espérait sincèrement que ce soit possible. Le diadème est une sorte de représentation d'émotions négatives.
Merci d'avoir relevé ces fautes/maladresses, et plus généralement pour tes remarques !
*soulève son chapeau*
J'ai bien aimé ce principe de corruption d'un peuple égalitaire et uni, par le simple attrait de la beauté. Cette phrase "ils ne se voyaient, non plus comme des membres d'une même communauté, où le malheur de l'un engendre celui de l'autre, mais comme le membre unique de leur propre communauté" m'a particulièrement plu ! Edda est vraiment courageuse d'avoir fait face au village entier, son discours était touchant.
J'ai aussi bien aimé la fin, très poétique. L'histoire de l'Ancienne en particulier !
J'ai adoré ce passage : "Car le diadème était maléfique, et l'épée, d'avoir trop baigné dans le sang de la traîtrise, s'en était empreinte ; elle était constituée, en partie, de ce qu'était le diadème : la trahison, le malheur, la convoitise..."
Tu écris vraiment bien, et ce conte était vraiment bien mené ! Merci !
Merci pour ce commentaire :3
Quelques coquilles :
où une personne sensé -> sensée
l'était la famille d'Edda. Cependant, ce ne furent pas ses paroles qui attirèrent l'attention d'Edda -> répétition, c’est le cas le plus marquant mais je trouve que tu nommes trop ton héroïne dans le texte, ça l’alourdit
tant ses doucereux attraits étaient envoûtant -> envoûtants
les jambes, les yeux passaient de plus en plus vite de l'un à l'autre, les sursauts nerveux des jambes -> répétition
car bien qu'elle ne le dise, -> pas
Voilà voilou^^
Je trouve juste la fin un peu spéciale dans le sens où, je n'avais pas vraiment l'impression que le diadème était vraiment ensorcelé. Je trouvais que la réaction des villageois était plutôt "normale" xD
Après il y a aussi une des premières phrases :"une grande goulée d'air et de pluie entra brusquement : ils étaient nauséabonds ..." je pense que normalement il faudrait écrire "elles étaient nauséabondes ..." mais même comme ça la formulation me pause un peu problème. Bon après ce n'est peut-être que moi hn ^_^
En tout cas, encore super fable ! merci beaucoup :D
à la prochaine,
Cirano
Mais si tu ne trouves pas tout ça (ou si tu as simplement la flemme), je pourrai l'expliquer sur mon JdB (en spoiler bien entendu).
Tout ça me fait penser qu'il faut que je fasse un semblant d'illustrations pour cette histoire.
De rien, c'est à moi que ça fait plaisir !