Il était une fois un jeune prince qui faisait la fierté de tout le royaume. Avec le cheval que son père le roi avait fait venir à grands frais d’un pays lointain, il gagnait tous les concours de la région. Ce superbe pur-sang isabelle était aussi le seul confident du prince, qui lui contait sa vie et ses états d’âme en brossant affectueusement son beau pelage couleur de sable.
Malgré cette passion qui l’animait et malgré les nombreux trophées qu’il remportait, le prince était triste. Le roi et la reine avaient beau lui offrir les plus ravissants jouets, originaux et amusants, fabriqués par les meilleurs artisans du pays, remplir la bibliothèque du château des plus beaux livres, inviter les princes, ducs et autres nobles de son âge et faire venir les plus grands artistes pour le divertir avec de magnifiques spectacles, rien ne semblait pouvoir l’égayer.
Le prince était hanté par le lointain souvenir d’un grand frère qui lui manquait terriblement. Chaque fois qu’il interrogeait son entourage à son sujet, on lui répondait qu’on ne lui connaissait pas de frère. Ses parents trouvaient toujours quelque ruse pour esquiver la question.
Adolescent, il décida d’entreprendre des investigations, où qu’elles dussent le mener. Chaque fois que ses parents s’absentaient, il s’attelait à la fouille méthodique et approfondie des moindres recoins du château en quête d’un indice qui confirmerait la présence de ce frère disparu. Ses parents lui cacheraient-ils sciemment son existence ? Ou se pouvait-il que leur mémoire fût altérée ?
Un beau jour, après des heures de vaines recherches, il revint bredouille dans sa chambre et tomba une fois encore sur un coffre qui était sous son nez depuis le début. Le garçon l’ouvrit et constata qu’il était rempli de couvertures de toutes les couleurs. À grand-peine, il parvint à le renverser et il y trouva, enfouie dans un édredon chatoyant, une somptueuse robe de princesse faite de satin de soie rose et de dentelle blanche, visiblement destinée à une fillette. Et voilà qu’il se trouvait face à un nouveau mystère : en cherchant une trace de son frère disparu, il trouvait celle d’une petite princesse. À qui pouvait bien appartenir cette robe ?
Afin que personne ne soupçonnât cette trouvaille, le prince s’appliqua à tout remettre en place avant le retour de ses parents. À ce moment, une petite balle jaune orangé comme un petit soleil couchant tomba au sol ; elle s’était sans doute glissée dans une couverture. Tout en réfléchissant à la manière dont il mènerait son enquête, le garçon commença à jouer avec la balle. À sa plus grande surprise, elle se mit à sauter à travers la pièce. Jamais on n’avait vu une balle rebondir aussi haut. Amusé, il lança encore la balle magique, qui sortit de la chambre. Il la suivit et elle le conduisit hors du château. Il se prit au jeu et la lança encore. Traversant tout le domaine, elle le mena dans la forêt avoisinante. Le garçon trottina infatigablement derrière elle, s’enfonçant dans les bois, jusqu’à ce qu’elle s’arrête devant une petite cabane après en avoir frappé la porte.
Une jeune personne apparut, vêtue d’une tunique et d’un pantalon bouffant couleur de soleil couchant. Ses longs cheveux noirs encadraient un visage harmonieux et fin aux yeux bridés surmontés de sourcils rectilignes.
– Bonjour, dit le garçon, gêné de ne savoir s’il fallait dire Monsieur ou Madame. Je m’appelle Isidore. C’est étrange, assurément, mais cette balle m’a conduit jusqu’ici.
– Elle t’a guidé jusqu’à moi pour la même raison qu’elle est arrivée chez toi : je peux t’aider dans ta quête.
Le prince Isidore savait que les fées existaient, mais il n’en avait encore jamais vu.
– Vous êtes un… ou une… fée ? hasarda-t-il, hésitant.
– Un ou une, les deux ou ni l’un ni l’autre, quelle importance ? Je suis l’adextre fée Calixte. Dans notre langage, les fées adextres se tiennent symboliquement à la droite d’une personne humaine, c’est-à-dire qu’elles l’accompagnent et la guident dans sa quête.
– Alors vous allez m’aider à retrouver mon frère ?
– Oui, mais ta quête n’aboutira que si tu apprends à ouvrir ton esprit et ton cœur.
Tandis que le garçon restait planté là, songeur, fée Calixte lui tendit un sac à porter en bandoulière :
– Ce miroir t’aidera dans tes recherches. Il n’est pas là pour te montrer ce que tu souhaites voir, mais ce que tu dois voir.
– Merci, répondit le prince Isidore en s’apprêtant à retourner chez lui. Y a-t-il un masculin pour « fée » ?
– Coryphée, pygmée et sigisbée sont masculins ; pourquoi pas fée ?
Sur le chemin du retour, le prince Isidore conclut qu’il était finalement plus pratique de dire « fée Calixte », ce qui permettait d’éluder la question du genre. Puis il tira de son sac le fameux miroir et constata que la petite balle était logée dans un coin. Cette glace était comme une fenêtre qui permettait de voir des personnes ou des lieux éloignés.
– Miroir, demanda-t-il, montre-moi mon frère.
Aussitôt, le reflet d’une femme apparut.
– Non ! s’écria-t-il. Je n’ai pas demandé de voir la princesse à qui appartenait la petite robe. Je veux voir mon frère Anselme.
Le miroir répondit alors :
– Ton frère Anselme n’est plus.
Le prince Isidore écarquilla les yeux. Il crut que son cœur allait s’arrêter :
– Que dis-tu ? Serait-il mort ?
– Non, mais le prince Anselme tel que tu l’as connu n’est plus.
– Alors montre-moi comment il est aujourd’hui.
Mais la femme de tout à l’heure réapparut dans le miroir, si bien que la frustration et la colère gagnèrent le prince Isidore :
– Ce n’est pas elle que je cherche ! Je veux retrouver mon frère ! Tu ne me sers à rien !
Ce disant, il jeta violemment à terre le miroir qui se brisa et il partit en courant, tandis que ses yeux se remplissaient de larmes brûlantes.
Le lendemain, il regretta d’avoir brisé et abandonné le miroir. Il craignait que fée Calixte se fâchât et refusât de l’aider à l’avenir. Hésitant à se rendre dans la forêt pour aller lui présenter ses excuses, il saisit son sac, qui contenait toujours la petite balle, et il y trouva le miroir intact. Il le sortit et le regarda, étonné :
– Mais… comment est-ce possible ?
– Pff ! souffla le miroir avec dédain. On ne se débarrasse pas de moi ainsi. Je suis un miroir magique, pas un vulgaire accessoire. Que t’a dit fée Calixte ?
Alors que le prince Isidore cherchait la réponse, le reflet de l’adextre fée apparut dans la glace :
– Ta quête n’aboutira que si tu apprends à ouvrir ton esprit et ton cœur. Ce miroir t’aidera dans tes recherches. Il n’est pas là pour te montrer ce que tu souhaites voir, mais ce que tu dois voir.
– D’accord, concéda le garçon. Je dois voir cette princesse. Qui est-elle ?
– Demande-le lui, répondit le miroir en laissant apparaître la femme de la veille.
Sans prendre le temps d’observer son visage, le prince Isidore la questionna :
– Qui es-tu, Princesse ? Vas-tu me mener à mon frère Anselme ?
– Je suis la princesse Selma, anciennement le prince Anselme. J’étais ton frère ; maintenant, je suis ta sœur.
– Dois-je comprendre que tu t’es transformé en fille ?
– Au fond de moi, j’ai toujours été persuadée d’être une fille. Des années durant, je me suis efforcée d’être le fils que nos parents voulaient que je sois. Ce fut un combat de tous les jours, jusqu’à ce que je rencontre les fées. Mon corps a été transformé et maintenant, je suis en harmonie avec moi-même. Mais bien que je sois différente physiquement, je suis toujours la même personne.
En effet, en y prêtant attention, le prince Isidore reconnut son visage, troublé qu’elle ressemblât à sa mère, avec les mêmes boucles châtaigne brûlée et les mêmes yeux brun miel.
– Je suis désolé, balbutia-t-il, je ne peux pas… je ne sais pas que penser de tout ça.
Cela dit, il enfouit le miroir dans son sac.
Le prince Isidore savait bien que cacher le miroir ne résoudrait rien. Ses nombreuses tentatives pour chasser toute pensée relative à son frère et à sa transformation ne l’apaisaient point. Allait-il tout abandonner maintenant, après toutes ces années passées à espérer le retrouver ? Il se sentait partagé : il n’arrivait pas à accepter que le prince Anselme fût devenu une femme, mais il se sentait attiré vers elle. Il se saisit du miroir et, lorsque celui-ci s’anima, il ne se rappelait pas s’il avait formulé ses questions à haute voix. Le visage de fée Calixte lui apparut ce soir-là, puis les suivants, lui montrant à travers le miroir comment vivait la princesse Selma. Elle avait un don de guérison et se rendait au chevet de tous les gens et les animaux malades ou blessés avec bonté et grâce. Alors le prince Isidore se souvint : le prince Anselme avait déjà cette aptitude. Il l’avait soigné lorsqu’il était petit garçon. Le sentant prêt, l’adextre fée lui proposa de rencontrer sa sœur.
Leurs retrouvailles furent joyeuses et émouvantes. Ils parlèrent abondamment de tout ce qui s’était passé depuis le départ du prince Anselme en se promenant dans les bois. La princesse Selma vivait dans une jolie petite maison à la lisière de la forêt. Une fée providence ‒ car il existait plusieurs catégories de fées ‒ la mettait en contact avec les gens qui avaient besoin d’elle et veillait à ce qu’elle ne manque de rien. Ils la remerciaient en lui offrant un repas ou des pièces d’or selon leurs moyens. N’étant pas particulièrement attachée aux richesses matérielles, elle eût été parfaitement satisfaite de cette vie si ce n’était le chagrin d’être séparée de sa famille. Le prince Isidore lui promit d’intercéder en sa faveur auprès de leurs parents afin qu’ils lui permissent de revenir au château.
En rentrant gaiement chez lui, le prince repensait à cette belle journée et peu à peu, il prit conscience de l’ampleur de sa tâche. Arrivé au château, c’est avec anxiété qu’il sollicita un entretien avec le roi et la reine.
Bien sûr, ils savaient ce qui était arrivé à leur fils aîné. Ils l’avaient obligé à quitter le château et ils s’étaient efforcés de vivre comme s’il n’avait jamais existé, croyant que leur second enfant était trop jeune pour s’en souvenir. Le roi se mit à vociférer et à vitupérer, accusant le prince Anselme d’avoir trahi et déshonoré la famille. Une fois sa diatribe terminée, il sortit du salon à grandes enjambées tandis que la reine fondait en larmes. Le prince Isidore prit les mains de sa mère dans les siennes et tenta de la consoler. Depuis longtemps, elle souffrait de cette situation, déchirée entre son mari et son enfant aîné.
La reine était disposée à rencontrer la princesse Selma, mais le roi ne voulait même pas que l’on prononçât son nom. Le prince Isidore se mit à œuvrer inlassablement pour l’amener à revoir sa position et le temps passa. Le frère et la sœur se rencontraient régulièrement, mais ils commençaient à perdre l’espoir d’une réconciliation avec le roi.
Quelque temps plus tard, le cheval, le champion qui gagnait toutes les courses avec le prince Isidore, tomba malade. Le roi fit venir les meilleurs guérisseurs des quatre coins du pays, mais aucun d’eux ne parvint à identifier l’étrange mal qui frappait l’animal. Ce dernier restait couché dans l’écurie. Alarmé et inquiet, le prince Isidore retourna dans les bois et frappa à la porte de l’adextre fée Calixte. Après lui avoir expliqué la situation, il demanda :
– Pourriez-vous nous aider, vous ou quelque autre fée ?
– Il y a une seule personne qui peut guérir ton cheval, répondit fée Calixte. Et ce n’est pas une fée. Tu sais de qui il s’agit.
– Ma sœur ? Mais le roi ne la laissera pas s’approcher.
– Il devra résoudre ce dilemme : laisser mourir le cheval ou permettre à la princesse Selma de le soigner.
Le prince Isidore décida donc de faire entrer sa sœur en catimini dans le domaine afin de mettre son père devant le fait accompli. Le roi, la reine, les domestiques et les palefreniers se tenaient autour de l’animal dont ils croyaient la dernière heure venue. Dès que le prince entra dans l’écurie suivi de la princesse, le cheval, jusque-là inerte, fit l’effort de lever la tête, à la surprise générale. La princesse s’avança vers lui. Avec ses vêtements trop modestes pour son rang, personne ne se douta de son identité. Elle s’approcha pour le caresser et lui parler devant l’assemblée médusée. Puis elle lui imposa les mains. Au bout de quelques minutes, le pur-sang se leva. Manifestement, il avait recouvré toute sa vigueur. Après avoir fait un signe de tête en direction de la princesse, comme pour la remercier, il se mit à galoper dans le pré.
C’est à ce moment-là que la reine reconnut son enfant. Elle la prit dans ses bras avec effusion. Tout le monde se réjouit et applaudit, sauf le patriarche, qui était partagé entre soulagement et vexation. Mais, comme la princesse Selma était venue secourir le cheval en dépit du risque d’être chassée, le cœur endurci du roi s’attendrit. Il consentit à l’accueillir au château et il promit de s’efforcer de l’accepter comme sa fille. Elle était si respectueuse, pleine de grâce et de gentillesse qu’elle finit par gagner l’affection de son père, si bien que toute la famille fut à nouveau heureuse.
Un jour où la reine se promenait avec sa fille dans les jardins du château, la question du mariage fut abordée. La princesse avait sa propre opinion :
– Je me marierai peut-être un jour, mais ce n’est pas ma priorité. Pour le moment, vivre ici avec vous et guérir les malades me rend heureuse.
Quand le prince Isidore eut dix-huit ans, une grande fête fut organisée dont on entendit parler loin à la ronde. Un festin, un bal et une course de chevaux étaient au programme. Le prince Isidore était devenu un jeune homme de belle prestance. Il ressemblait à son père avec ses cheveux châtain clair qui effleuraient ses épaules et ses yeux marron. Ses parents lui avaient déjà présenté des princesses ; il appréciait beaucoup leur compagnie et elles le lui rendaient bien, mais, aussi belles et charmantes qu’il les trouvât, elle n’éveillaient en lui aucune passion.
Ce jour-là, le prince et son fidèle cheval concoururent vaillamment, mais ô stupeur ! ils arrivèrent deuxièmes. Pour la première fois depuis de nombreuses années, le prince avait été battu. Alors qu’il ruminait sa défaite, le gagnant s’approcha pour se présenter à lui. Ses paroles chaviraient dans l’esprit troublé du prince Isidore qui lui répondait par automatisme. Comme il était charmant, le prince Gwendal ! Comme il était beau avec sa chevelure blond doré et ses yeux bleu limpide ! Rivés l’un à l’autre, leurs regards devinrent si ardents que l’air semblait vibrer entre eux. C’est à peine s’ils virent s’approcher la famille du nouveau champion. Juste avant d’être assailli, ce dernier glissa avec un sourire prometteur :
– À plus tard.
Le prince Isidore les regarda s’éloigner le cœur battant en se demandant ce qui lui arrivait. Sa défaite n’avait plus d’importance ; le prince Gwendal occupait toute ses pensées. C’était donc ça, l’amour... Quelle affaire ! Qu’allaient dire ses parents ? Les yeux pleins d’étoiles, il murmura :
– Fée Calixte, je vais encore avoir besoin de vous…
Tu utilises le format du conte pour aborder des sujets un peu plus sérieux. La phrase de conclusion est bien trouvée, je pense que tu arrêtes le récit au bon moment.
En lisant ce mélange de sujets contemporains et de style conte d'enfants j'ai été un peu perturbé au début. Mais au final une chouette lecture (=
Certains éléments d'intrigue arrivent très facilement (le cheval malade par exemple) et auraient été gênants dans pas mal d'histoires. Mais dans le conte de fées ça marche bien.
Et jolie couverture sinon ^^
Rien à dire sur la forme,
A très bientôt !
Le format était plus ou moins imposé puisqu’il fallait écrire un conte. Il fallait aussi des personnages LGBT+ ; j’aurais pu mettre en scène de tels personnages sans traiter ces thèmes, mais voilà, c’est ce que ma muse a bien voulu me donner. ;-)
Le cheval malade peut être vu comme une facilité scénaristique ; mais dans un format aussi court, ce n’est pas forcément facile de retourner l’opinion d’un personnage, parce que ça doit se faire assez rapidement. Et pour ça, il faut une situation qui le mette au pied du mur.
Ces temps, je ne suis pas très réactive ; les pages d’écriture en persan sont finalement plus chronophages que prévu. Mais quand j’aurai plus d’aisance, j’espère que je pourrai mieux planifier le temps que je consacre à l’étude de cette langue. (Actuellement, j’écris comme une gamine de 5 ans, lentement et maladroitement… :-) )
Merci d’être venu me commenter et merci pour les compliments. L’image de couverture, c’était un coup de bol. Dès que je l’ai aperçue sur un site d’images libres de droit, je n’ai plus pu en imaginer une autre. :-)
Bon, je te retrouve sur l’autre histoire.
Je me suis dit que ce n'était pas juste que tu lises toujours mes histoires sans que je ne lise les tiennes, donc me voici :)
Je connaissais l'AT Contes et Légendes Arc-en-Ciel donc je savais à quoi m'attendre (qu'il y aurait du LGBT), dommage parce que je me serais bien réservée la surprise !
Le conte est très bien écrit, très fluide, il se lit d'une traite et on arrive étonnament bien à s'attacher aux personnages en si peu de temps. Je dirais que l'histoire dans l'ensemble est assez "attendue" (dans le sens où on comprend où tu nous emmènes), mais ça ne m'a pas dérangée du tout ! D'ailleurs, j'adorerais lire ce genre d'histoires à des enfants, je trouve que tu introduis la transidentité avec beaucoup de douceur et de délicatesse, idem pour l'homosexualité.
J'ai notamment adoré la fin. J'avoue que je l'attendais un peu, car j'étais sûre que la transidentité n'était pas le seul point que tu voulais aborder :p
En tout cas, c'était un super moment de lecture, et j'adore ton style que je trouve très poétique. Il colle parfaitement avec le conte.
Bravo pour ta participation ! Je ne sais pas si elle a été retenue (si les résultats ont été annoncés ou pas ?), mais tu n'as pas à en rougir, c'était vraiment super !
C'est gentil de venir par ici. Merci pour ton commentaire et pour tes compliments.
Mon texte n'a pas été retenu. J'avais hésité entre deux titres ("Le frère disparu" et "Le frère perdu") ; je me suis embrouillée, j'ai envoyé le mauvais et ça m'a desservie. Ils ont trouvé que mon texte était "globalement bien écrit" mais que je présentais le sujet d'une manière trop négative. J'ai eu l'impression qu'il y avait une sorte de cahier des charges implicite qui m'a échappé. L'ouvrage qui est sorti contient le magnifique conte de Jamreo. (Voici le lien : http://www.editions-goater.org/livre/contes-et-histoires-arc-en-ciel/).
Je dois avouer que je ne connais la transidentité qu’à travers les émissions télévisées que j’ai regardées. J’ai à peine côtoyé la seule personne transsexuelle que j’aie jamais rencontrée, donc il était hors de question que nous abordions le sujet. Mais le grand malaise qui se dégageait d’elle m’a frappée. Chez toutes ces personnes, j’ai remarqué qu’il restait des traces physiques de leur ancienne identité. Alors oui, j’ai l’impression que le changement de sexe et d’identité est une immense galère. Donc on peut dire que ma vision du sujet n’est pas très positive. Entre-temps j’ai vu des reportages sur des personnes qui amorçaient ce changement dès la puberté ; j’ai l’impression que c’est moins dur pour elles, du moins plus naturel, et qu’en ce qui concerne leur apparence, leur ancienne identité peut être effacée. J’espère que toutes ces personnes arrivent à être heureuses à la fin.
En recevant le courriel de l'éditeur, je dois avouer que j'ai été déçue, mais finalement, je me dis que c'est normal de ne pas réussir du premier coup. En tout cas je suis contente que ce conte t'ait plu. Ton commentaire me fait chaud au cœur.
l'écriture est fluide et ça se lit avec beaucoup de plaisir. Par contre, je trouve qu'on sent trop la volonté de raconter une histoiresur l'identité sexuelle. Lorsque jelit un conte, j'aime quand le coté moral est moins direct, que l'auteur arrive à nous la faire ressentir et comprendre sans l'amener de manière explicite. Mais ce défaut ne gache pas le plaisir de lire un conte sur le sujet, ce qui est déjà une idée super cool en soit!
Ce sujet était une contrainte de l'appel à textes pour lequel j'ai rédigé ce conte. Ça ne m'étonne donc pas tellement qu'on sente ma volonté de traiter ce thème.
D'habitude, je n'essaie pas de traiter des thèmes. J'ai des personnages qui appartiennent à différentes minorités (qu'il s'agisse d'origines ethniques, de handicap ou de sexualité), mais leurs différences sont présentes dans leur vie sans pour autant constituer un sujet à traiter.
Pour le moment, je ne publie que des nouvelles parce que mes autres projets ne sont pas prêts. Mais je ne perds pas espoir. ;-)
Bravo pour l'originalité !
Depuis longtemps, je côtoie des homosexuels et il y en a dans mes histoires, mais je n'ai rencontré qu'une personne transgenre et j'ai eu très peu de contacts avec elle. Le conte était une forme suggérée par l'appel à textes et j'ai trouvé moins difficile d'aborder ce thème de cette manière.
Je trouve amusant que tu emploies ce terme parce que je crois qu'on m'a souvent prise pour une extraterrestre dans les écoles que j'ai fréquentées et sur mes différents lieux de travail.
Merci d'avoir laissé ce gentil commentaire.
Je découvre enfin tes écrits ! Tu as une très belle plume, tout coule et tout est harmonieux. Je ne suis pas du tout surprise :D
Et c'est vraiment un conte tout joli. J'ai trouvé que c'était « parfait » ; je n'aurais pas été étonnée de lire tout ça dans un livre publié ! Enfin, un peu, parce que le thème est encore délicat, même s'il l'est heureusement de moins en moins ; c'est le rythme et le style qui me font dire ça. Et la fin, avec la réplique finale, fait sourire !
Bref j'ai beaucoup aimé, merci d'avoir écrit cette belle histoire !
Merci pour ta lecture et tes compliments.
Quand Jamreo nous a annoncé cet appel à textes, j'ai d'habord hésité... avant de passer mon chemin. Le thème ne m'inspirait pas.
Puis l'idée a fait son chemin dans ma tête et j'y suis revenue. C'est pour ça que j'ai écrit ce conte à la dernière minute.
Lire ce que nos autres plumes participantes ont écrit m'a rassurée et inspirée.
Je commence à me demander si je n'arrive pas mieux à écrire sur des thèmes imposés que sur mes histoires habituelles...
Si la fin t'a fait sourire, c'est que j'ai réussi mon effet. Je voulais terminer sur un dernier rebondissement, comme pour dire "et c'est reparti pour un tour".
Quand j'ai vu l'appel à textes, j'ai d'abord cru que je n'arriverais pas à imaginer une histoire sur ce thème et encore moins un conte. Mais finalement, cette manière un peu plus légère de traiter ce sujet rend les choses moins difficiles.
Je n'ai côtoyé qu'une personne transgenre quasiment sans avoir l'occasion de lui parler, mais j'entendais ce qu'on disait à son sujet et je percevais une sorte de malaise chez elle. J'essayais de suggérer à notre entourage commun de simplement la considérer comme une femme, sans avoir l'air de leur faire la morale ou de leur donner des conseils. J'ai aussi vu des émissions de télévision sur le sujet, avec des personnes transgenres qui témoignaient. Dans la réalité, une telle transformation se fait dans la douleur et je ne voulais pas écrire une histoire dramatique. Donc le conte était la forme idéale. Quant aux homosexuels, il y en a dans ma vie depuis mon adolescence, professeurs, camarades ou même dans ma famille élargie, ce qui me les rend relativement familiers.
En tout cas, merci pour ton commentaire et tes compliments.
À bientôt.
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Ma seule suggestion est la suivante :
-Car il existait plusieurs catégories de fées- Cette précision est pour moi inutile, car dans le contexte c'est évident.
Très bon boulot, continue comme ça !
La précision sur les fées est une sorte de parenthèse, peut-être inutile : c'était un peu une façon de montrer que j'avais une idée précise en introduisant la fée providence...
C'est un joli conte, et ton style s'y adapte parfaitement ! Je trouve ça difficile de garder le ton d'un conte donc chapeau. On apprend vite ce qui est arrivé au prince Anselme qui, en fait, est une princesse Selma, donc il n'y a pas trop de mystère à ce sujet mais ça n'est pas gênant. La maladie du cheval qui permettra à Selma de revenir vivre avec sa famille tombe à point nommé, peut-être un peu trop mais au fond, c'est un conte et c'est bien que tout se termine bien ^^
Il y a une phrase que je n'ai pas bien comprise : "Puis elle lui imposa les mains". "Apposa", peut-être ?
Pour la fin, j'espère qu'Isidore trouvera le moyen de vivre son idylle avec Gwendal sans soulever les foudres paternelles ;) bravo Donna et bonne chance !
Avec quatre commentaires, je suis vraiment gâtée pour ce début d'année !
Comme la transformation d'Anselme/Selma et son acceptation par sa famille est le sujet de l'histoire, ça aurait été difficile de conserver le mystère. Concernant la maladie du cheval, c'est un hasard qui fait bien les choses comme il y en a parfois dans les contes (Cendrillon qui perd une chaussure, le cercueil de Blanche-Neige qui tombe, etc.) et qui permet de parvenir au dénouement. J'ai dit que le temps avait passé, parce que si la maladie du cheval était arrivée juste au moment où Isidore commençait à plaider la cause de Selma, ça aurait été trop invraisemblable.
"Imposer les mains" est une expression utilisée dans certains milieux chrétiens et dans les pratiques thérapeutiques dites "médecines alternatives et énergétiques". Elle trouve son origine dans la Bible. On peut l'assimiler à du jargon de guérisseur ou à du jargon chrétien.
Maintenant, comme deux personnes on trouvé que le coup de foudre à la fin n'est pas bien amené, je vais encore plancher là-dessus...
Merci pour tes compliments, remarques et encouragements.
Après Jamreo et son "Soleil et Lune" tu es donc la deuxième à tenter ta chance sur ce concours, je vous souhaite à toutes les deux bonne chance !
Le thème est joliment soulevé, et la quête de ce jeune Isidore fonctionne bien. J'ai aussi bien aimé l'évocation des différents types de fées, c'est une info sur l'univers que tu arrives à donner de manière assez drôle je trouve, presque scientifique mais un peu décalée.
<br />Comme Rimeko, je trouve la fin un peu facile peut-être, cela fonctionne moins que le fil rouge de Selma qui est vraiment construit et amené petit à petit. Pourtant la dernière réplique est assez drôle, donc je comprends l'intention, mais ce coup de foudre final est peut-être de trop... à toi de voir : )
En fait, nous sommes quatre à tenter le concours : il y a aussi Rimeko avec "La prophétie d'Arcadie" et Toluène avec "Siegfried et le chevaleir borgne".
Merci pour tes remarques et tes encouragements.
Comme je l'ai dit à Rimeko, je me rends compte qu'il y a quelque chose qui cloche à la fin. Ce n'est pas un nouvel élément de l'histoire, mais juste un dernier rebondissement qui laisse entrevoir d'autres péripéties, mais avec l'idée que ça finira bien.
Ce coup de foudre est en fait un trait d'humour. Mais il faut que j'arrive à sous-entendre qu'Isidore ne découvre pas seulement à cet instant-là qu'il est attiré par les hommes. Je n'ai pas envie de le supprimer, mais je vais tenter de remanier un peu ce dernier paragraphe.
Hé bien, elle était très agréable à lire cette nouvelle ! J'aime bien l'idée de cette quête d'acceptation de la différence, et aussi le fait que tu aies réutilisé les codes du conte (le style d'écriture, fée Calixte, la balle, le miroir...) ! Les personnages sont attachants, j'aime surtout Selma. La fin le paraît un peu rapide par contre, ce brusque amour pour un homme fait un peu artificiel, à mon avis.
Merci pour cette lecture et bonne chance pour l'envoi !
À vrai dire, je ne m'attendais pas à recevoir des commentaires déjà le soir-même. C'est une bonne surprise.
Merci pour tes remarques. Je pense que Selma est finalement le personnage dont on connaît le mieux le caractère ; c'est probablement ce qui la rend plus attachante.
J'ai eu de la peine à démarrer et finalement, j'ai trouvé que 15000 signes, c'est assez court pour raconter cette histoire.
Concernant la fin, je me rends compte qu'il y a un truc qui cloche. Je voulais terminer autrement que par "ils vécurent heureux" ; ce coup de foudre est un dernier rebondissement, un clin d'œil, comme pour dire "et c'est reparti pour un tour".
Si j'annonce l'homosexualité d'Isidore, je saborde mon petit effet. J'avais envie de dire qu'il appréciait beaucoup la compagnie des femmes, mais d'une façon amicale. C'est vrai que mon texte laisse supposer qu'Isidore lui-même n'était pas au courant de son orientation sexuelle et ce n'est pas ce que je voulais exprimer.
Je vais voir comment je peux arranger ça... sans dépasser les 15000 signes.
<br />
Il est dur ce roi. Malheureusement il doit y avoir des situations similaires dans la réalité.
Très bonne idée, les catégories de fées. C'est une petite touche d'humour bien sentie.
j'ai particulièrement aimé la fin. Ce brave Calixte ne chome pas ^^
En fait, il existe des masculins à "fée" : féetaud, fatis, fé, homme-fé, mais manifestement, ils n'ont pas de succès.
Je suis d'accord avec Calixte : il y a des noms masculins qui se terminent par "ée", alors pourquoi ne pas considérer "fée" comme épicène ?
J'avais même imaginé que chaque catégorie de fée avait sa couleur (pour la petite balle et les vêtements), mais comme j'ai eu de la peine à ne pas dépasser les 15000 signes, j'y ai renoncé.
Merci pour ton commentaire et tes compliments.