La distribution de cadeaux
Dans le ciel étoilé du Pays des Merveilles imaginaires, Nono le vrai père Noel volait sur son traineau magique, jetant d’une main leste les multiples cadeaux qui comme par magie atterrissaient dans les cheminées des Merveilleux pour rejoindre les sapins décorés. Son rire gaillard allait résonner toute la journée et la nuit pendant sa tournée. À chaque cadeau arrivé à bon port, une balle d’inspiration s’en élevait pour rejoindre le ciel et les Créateurs.
Le braquage de Noel
Sur la terre ferme, un bolide rouge et blanc traversait la ville en furie tandis que les membres de son gang hurlait d’excitation et tiraient en l’air des salves de leurs fusils automatiques, tout en faisant hurler des baffles de leur pickup sur une musique métal lourde et massive. Les Père Noel Délinquant, Psychopathe et celui Qui Fait Oh Oh Oh se dirigeait à toute berzingues vers la banque du Pays des Merveilles Imaginaire, terrorisant la population par leurs cris et le bruit tonitruant du V8 américain qui crachait des nuages de fumée noire et malodorante.
Le pickup bélier fonça à toute allure dans les portes de la banque et les firent voler en éclat tandis que les gardes royaux qui en protégeaient l’entrée se firent écrabouiller et écharper par les débris de bois. Les trois larrons violent ouvrir leurs portes à coups de pieds et pénétrèrent dans la banque en tirant au hasard à coup de kalachnikov, réclamant en vociférant que tout le monde se couche par terre.
La dizaine de guichetiers se raidit sur place, sachant parfaitement ce qu’il allait se passer. C’était une habitude, depuis quelques décennies, quand les Créateurs avaient inventé le concept : un braquage avec des hommes déguisés, cette fois ci en père Noel. Il y avaient le droit tous les ans, et il faut dire que les balles d’inspiration émanant de ces énergumènes complètement dingos sortaient en grand nombre à l’instant présent, probablement pour rejoindre des Créateurs en train de regarder un de ces films d’action dont l’intrigue se déroule dans la période de Noel. les Créateurs voulaient un Noel pour les enfants, mais aussi un Noel pour les lourdeaux férus de gros calibres, de courses poursuites et de bagarres à gogo.
Un “Oh Oh Oh” sonore résonna dans la salle lorsque le premier Père Noel s’approcha du guichet central et braqua un imposant revolver contre la vitre de sécurité. Il actionna la détente et la vitre explosa et se répandit autour de la pauvre guichetière qui tenta de se protéger avec ses mains. Alors que le Père Noel Délinquant et le Psychopathe distribuait la peur à coup de fusil d’assaut dans les murs et sur les tables pour tenir les clietns en respect, le père Noel qui fait Oh Oh Oh sauta par dessus la vitrine brisée pour se retrouver de l’autre coté du guichet. Il balança quelques lourds sacs de toile aux guichetiers en prenant en otage la guichetière décontenancé par la vitesse des évènements.
_ Allez bande de cons ! Videz moi le coffre dans ses sacs où je lui explose la cervelle ! Et si quelqu’un tente d’apeller la police, mes potos se chargeront de lui ! Oh Oh Oh !
Il pressa ostentatoirement le canon encore chaud de son arme sur la tempe de la malheureuse qui n’osait pas se défendre et le personnel se pressa de ramasser les sacs et de se diriger vers le coffre fort.
Son contenu fut vidé en quelques minutes sous les mains pressantes et apeurées du petit groupe. Neuf sacs pleins à craquer furent déposé devant le Père Noel au revolver, qui poussa un rire sonore et jovial lorsque la chose fut terminée.
Des sirènes de police retentirent.
_ 22 V’la les flics !!! On s’arrache, fissa ! hurla le Délinquant en rechargeant son arme en vue de la course poursuite qui s’annonçait.
Le Psychopathe et le Délinquant se hâtèrent de charger le butin dans le pickup et prirent place à l’arrière, tandis que le Père Noel Qui Fait Oh Oh Oh pris le volant et démarra en trombe. Le Psychopathe vida son chargeur dans les vitrines de la banque en guise de cadeau d’adieu.
Le véhicule à grosse cylindrée ruait dans les avenues de la Cité du Palais, suivi de prêt par des troupes de gardes royaux sur montures oiseaux, en hélicoptère et en voitures de police. Un joyeux bordel régnait dans la ville en ce réveillon de Noel et les braqueurs, surchauffés par leur forfait, tiraient à volonté sur leurs poursuivants, endommageant les bâtiments et le mobilier urbain.
le Père Noel Délinquant, retenant un des sac de billets, jura lorsqu’une monture oiseau arriva à sa hauteur et que son chargeur fit résonner le cliquetis d’une arme vide. La carte, un 8 de pique, saisit courageusement le fusil et tenta de faire chuter son propriétaire hors du véhicule mais son geste fut interrompu par une détonation sèche et il chuta lourdement sur le sol. Le Délinquant posa ses yeux sur le Psychopathe, son pistolet makarov tendu vers celui qui avait failli avoir la peau de son copain.
_ Ahhh, je savais que ça nous serait utile ! Bravo, petit ! le remercia le Père Noel Délinquant.
Il mit une grande claque amicale dans le dos du Père Noel fou, dont les yeux luisaient de plaisir face à sa victoire. Il rangea l’arme et tous deux rechargèrent leurs fusils d’assauts avant de les braquer vers un hélicoptère qui s’approchait dangereusement d’eux. Une double salve sortit des canons et vint se loger avec précision dans le cockpit de l’appareil, dont la trajectoire ne laissa aucun doute sur l’atteinte de leur objectif. Le véhicule volant alla s’écraser dans une bibliothèque, pour y semer un maximum de chaos. De grandes et puissantes boules d’inspiration émergèrent du duo pour s’envoler vers le ciel, et le Père Noel Délinquant frappa contre la vitre arrière du pickup à l’attention de son camarade au volant.
_ C’est encore loin les Bas Fonds ? On va commencer à manquer de munitions et ils ont mis le paquet cette année.
Comme le braquage de Noel était devenu une pratique traditionnelle, la garde royal détachait chaque année un peu plus de soldats pour tenter de les arrêter, ou du moins faire semblant et générer le plus de boules d’inspirations possibles. Mais concernant ce dernier détail, le gang du Père Noel n’en était pas informé et procédait à son forfait avec la plus grande sincérité. Quand aux victimes de leurs crimes, elles se relèveraient plus tard pour retourner à leur occupations, car après tout un archétype ne risque pas de mourrir, juste d’être oublié.
Le père Noel qui fait Oh Oh Oh, accéléra encore plus et présenta sa main ouverte à ses coéquipiers.
_ Encore 5 minutes et on y est, si on ne tombe pas sur un barrage ! Hurla-t-il pour couvrir le bruit du moteur
_ Super ! T’es un chef, on va gérer.
Derrière eux, de nouvelles troupes motorisées venaient de les prendre en chasse. Encore 5 minutes de plaisir, puis ils laisseraient les gangs des bas fonds faire le reste pendant qu’ils iraient planquer leur butin.