Le monde sans soleil

Notes de l’auteur : TW anti-spoil à la fin du texte.
Publication : 06/07/2025.
Dernière édition : 06/07/2025.

Noir, froid et cendre. Telle était la vie sur Denhélios depuis des milliers d'années. Des millénaires maintenant que les rayons de l'étoile principale ne filtraient plus à travers l'atmosphère saturée de poussières. Après l'explosion d'un immense volcan à l'équateur de la planète qui avait craché sa suie sur toute la surface du monde.

La vie y avait survécu, mais elle avait changé. À commencer par les humains. Les mœurs avaient été bouleversées. Avant la grande Éruption, les humains étaient principalement des nomades. Mais avec la disparition de la végétation, la raréfaction des proies de chasses et des plantes sauvages à cueillir, les peuples durent s'adapter. Ils devinrent sédentaires, construisirent des habitations permanentes pour se réchauffer et dormir, des plantations pour pouvoir cultiver la terre, des abris pour protéger les champs des gouttes d'acide. La cendre avait eu du bon, mélangé avec un peu de terre et d'eau, elle faisait un excellent isolant et un excellent ciment.

La disparition rapide de toute lumière sur la planète et d'une grande partie de la population accéléra l'effet de la sélection naturelle. Rapidement, en une centaine d'années à peine, la faculté de vision si importante pour l'humain disparut, rendue inutile par l'obscurité. Seuls restaient les reliquats des yeux, des globes blancs, opaques, sans iris ni pupille, par lesquels ils parvenaient à distinguer les lumières intenses comme le feu ou la foudre. Les poils devinrent blancs. Les peaux s'éclaircirent, elles aussi, passant du chocolat au beige pâle, voire au blanc, et finirent par s'épaissirent pour résister aux pluies d'acide. La nature aussi avait changé, la vie ne subsistait qu'en certaines plantes qui avant n'avaient pas besoin de soleil pour prospérer, et la sélection naturelle conserva celles capables de survivre à l'acidité de l'eau.

Il subsistait une légère différence de luminosité perceptible par leurs yeux d'un blanc pur, elle rythmait leurs journées, comme un semblant de jour et de nuit. Mais en somme, peu de choses avaient changé, si ce n'est que les mouvements s'en trouvaient plus lents, par prudence. Le développement de leurs autres sens parvenaient à compenser cette perte de vision. Et la sédentarité et la répétition des journées y aidaient également.

Malgré le temps qui filait, les millénaires qui étaient passés, les souvenirs de l'ancien monde ensoleillé, vert et plein de vies, perduraient. De générations en générations, des grands-parents aux enfants, puis aux petits enfants, on se racontait des histoires aux petits émerveillés.

Et c'était loin d'être facile. Après tout, comment décrire à un enfant un monde coloré qu'on n'a jamais vu soi-même. C'était le cas d'Ev, qui se retrouva face aux questions d'enfants, un soir dans une maison de bois et de cendre compactée, au coin du feu.

— Maman, maman ! disait sa petite fille. Dis, pourquoi il fait tout noir ? 

— Et pourquoi je dois toucher les choses pour savoir qu'elles sont là ? demanda un autre petit.

Ev sourit. Elle se rappelait elle, petite, posant des questions similaires aux adultes.

— Eh bien… Il y a bien longtemps, commença la jeune femme.

Elle rassembla les souvenirs des histoires qui lui racontait son père, prit une grande inspiration silencieuse et essaya d'en faire une histoire cohérente à mesure qu'elle parlait.

— … De grands groupes d'humains vivaient sur une planète avec une immense lumière… Le jour, la chaleur du soleil tapaient sur leur peau le jour, et la nuit, restaient des millions de petites lumières moins intenses dans le ciel, d'autres étoiles, loin, très loin qui formaient des dessins dans la nuit noire… De gros animaux, des ours, comme vos peluches pour dormir, mais en énooorme ! Et parfois, en y prêtant attention, une trainée de lumière apparaissait, une étoile filante. Quand on la voyait, c'était un signe de chance, et on devait faire un vœu !

Les petits tentaient difficilement de s'imaginer ces choses qu'ils n'avaient jamais vues, mais ils comprenaient que c'étaient des choses magnifiques. Ils étaient accrochés aux paroles de la jeune Ev.

— Les humains alors n'avaient pas de maison, ils ne faisaient que voyager, cueillaient les baies qu'ils trouvaient, chassaient les animaux pour manger…

— Quoi ?! la coupa un petit garçon aux cheveux blancs ébouriffés. Ils tuaient les animaux ? Mais c'est interdit !

— Oui, maintenant ça l'est, c'est vrai, Jahn, sourit Ev. Mais avant, il y en avait beaucoup, on avait le droit…

Les enfants eurent des exclamations d'étonnements d'apprendre qu'il fut un temps, il y avait plus d'animaux que les quelques-uns ressemblant à des chevaux qu'ils utilisaient pour travailler la terre ou, rarement, manger, lors des fêtes importantes. Dans leur culture, tuer un animal s'il n'est pas malade ou en dehors des fêtes sacrées était interdit.

— Il y avait des animaux partout ! s'exclama Ev. Ils couraient, se baladaient dans d'immenses champs pleins d'herbes vertes, dans les forêts, dans les airs, dans l'eau… Partout !

— V-Verte ? demanda sa fille. Qu'est-ce que c'est ?

Ev eut un moment d'hésitation. À vrai dire, elle n'avait fait que mentionner ce que son père lui-même lui racontait, sans savoir ce que signifiait ce mot.

— C'est… un mot pour dire que l'herbe était jolie et douce ! finit-elle par dire.

— Oh waw ! Toute douce ! pétilla la jeune fille.

Ev continua son récit romancé de comment était la vie il y a des millénaires, avant l'hiver volcanique. Les forêts luxuriantes et verdoyantes remplies d'oiseaux colorés, des plages de sable fin avec des milliers de poissons nageant autour des humains, des oasis dans les déserts…

— Et de la neige d'un blanc pur sur les sommets des plus hautes montagnes ! Éternelle !

La jeune femme se laissait porter dans ses descriptions, elle inventait même sûrement. Mais elle comprenait pourquoi ses parents appréciaient lui raconter tout ça quand elle était petite. C'était… magique. Imaginer ce qu'avaient pu, non, ce qu'aurait pu être le monde si les choses n'avaient pas changé, elle adorait. Elle en rêvait même souvent la nuit, bercée par les histoires de l'ancien monde. C'était même devenu une tradition dans leur tribu : avant de dormir, tous les enfants écoutaient une histoire contée par un adulte.

— C'est nul… On n'a plus tout ça maintenant… se plaignit un garçon d'une dizaine d'années.

— Quel bel esprit que celui d'un enfant, se dit-elle.

Elle termina sur une note d'espoir. Elle les enjoint à ne pas oublier que malgré tout, l'Éruption et tous ces changements avaient permis que les humains arrêtent de se quereller sans cesse, de s'entre-déchirer entre tribus. Pour Ev, cela avait permis de ne pas s'arrêter à la beauté visuelle des choses et des gens. Mais de s'attarder sur la sensation que l'on a en se trouvant à proximité, le son, l'odeur, le toucher et quelque part, pour elle, de vraiment aimer les choses. Et puis… Elle avait d'autres raisons de trouver de la beauté en ce changement dans leur sens…

**

Les enfants couchés, elle sortit un instant de l'habitation pour sentir le vent froid du soir parcourir son visage. Rêveuse, elle se prit à sourire en repensant à la façon dont elle aimait son compagnon. Elle ne l'avait jamais vu, pourtant elle avait appris à l'aimer. Ce sont ses mots et son intelligence qui l'avaient frappé en premier. Elle se souvenait de leur rencontre comme si c'était hier…

Elle arrosait l'un des champs de la tribu lorsqu'un homme arriva. Elle l'avait su rien qu'à l'oreille, le bruit des pas sur la cendre était caractéristique, et elle ne reconnaissait pas qui en était à l'origine. À en croire son oreille, il avait l'air chargé.

— Salutations, fit l'homme d'une voix calme qui apaisa instinctivement Ev. Excusez-moi, est-ce que vous auriez une minute ?

La jeune femme se retourna pour faire face au nouvel arrivant. Elle avait vu juste.

— Bonjour, répondit-elle. Que voulez-vous ?

L'homme lui dit s'appeler Holm et être un genre d'artiste qui voyageait à travers les tribus du monde pour découvrir leurs différents modes de vie. Il imaginait des histoires avec les personnes qu'il rencontrait et les choses qu'il apprenait. Cela intrigua immédiatement Ev qui se mit à lui poser des dizaines de questions sur comment il en était arrivé là. Dans un monde dans lequel la plupart des tribus rejetaient les artistes, ou plus souvent les forçaient à suivre le rythme et à travailler pour survivre, cela avait de quoi attiser la curiosité de la jeune femme.

Ils discutèrent longuement, durant plusieurs heures, jusqu'au beau milieu de la nuit. Voguant d'un sujet à l'autre, sans jamais s'arrêter. Cela avait été comme une évidence. Ils s'étaient tout de suite entendus. Il fut relativement bien accueilli par la tribu, du moins tant qu'il ne faisait pas de vagues. Il eut le droit à une couchette et aux repas. Il s'émerveilla de cette tradition de raconter des histoires aux enfants sur l'Ancien Monde.

Durant plusieurs jours, ils se retrouvèrent après les longues journées de travail, juste après les histoires racontées aux enfants. À quelques dizaines de mètres de l'extérieur du village, s'asseyant sur le sol couvert de cendres pour discuter. Ev appréciait ces moments, ils étaient comme… hors du temps. Ils parlaient de tout, de rien, mais surtout de sujets profonds, de la vie dans les tribus, de l'organisation, de leur mode de vie, débattant sur comment serait une vie parfaite. Ils se taquinaient sur leurs modes de vie si différents, Ev une ermite qui n'avait jamais rien vu d'autre que sa tribu, son milieu. Et Holm un homme sans abri qui parcourait le monde et les sujets d'intérêt pour nourrir les voix et les histoires dans son imagination d'artiste.

Dès leur première discussion, Ev avait ressenti quelque chose, une attirance immédiate. Comme une alchimie naturelle, bien qu'elle n'ait aucune idée que ce mot existait. Le temps passait à une vitesse folle avec lui. En un claquement de doigt, ils étaient transportés du début de la soirée aux aurores sans même avoir eu l'impression d'avoir manqué de sujets un seul instant. Et avant même que le sujet ne soit arrivé sur la table, au détour d'un trajet pour revenir au village, elle lui avait pris le bras pour le stopper, s'était mise sur la pointe de pied pour déposer ses lèvres sur les siennes avant de partir en courant, le sourire jusqu'aux oreilles.

**

— À quoi tu penses ? dit calmement Holm qui s'approcha derrière elle en posant ses mains sur les hanches d'Ev.

Il avait l'habitude de la trouver là, le soir, quand elle pensait. Elle allait toujours au même endroit, à quelques pas de l'entrée de leur habitation.

— Au fait qu'un monde sans soleil… C'est pas forcément si triste que ça.

 

TW : yeux (rapidement évoqué)

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Syanelys
Posté le 25/07/2025
Coucou Midriass,

De la romance en SF, j'adhère beaucoup ! D'autant plus que, pour une rare fois, le monde post-apocalyptique ne résulte pas d'une erreur d'interprétation de l'humanité sur les affres du pouvoir et du contrôle de mère nature.

J'ai beaucoup aimé le réalisme que tu proposes en guise de principale conséquence de cette obscurité profonde : la perte de vue à l'instar de nos chères créatures abyssales, peu connues, mais qui évoluent sans voir quoi que ce soit. Du coup, ma lecture a été un peu gênée du fait que de nombreuses descriptions abstraites comme la "beauté" ne devraient pas avoir lieu. Comment comparer l'incomparable quand des personnes aveugles n'ont que leur imagination pour "voir" le monde extérieur ?

Malgré cette approche sensorielle qui mérite d'être explorée, j'ai bien aimé l'évolution de ton récit autour d'une intrigue qui questionne tant dans ton univers que dans notre monde actuel avec les transmissions anciens/enfants.

Un très bon moment de lecture en soi ! Merci pour ce partage :)
Saskia
Posté le 22/07/2025
Coucou Midriass !

Très chouette nouvelle, j’ai beaucoup aimé ma lecture !
Ça serait sûrement mieux si tu avais développé un peu plus le côté « aveugle » des personnages, qu’on ne sent pas suffisamment à mon goût. Mais sinon, l'optimisme de l’histoire était très plaisant à lire ^^

A bientôt !
Artichaut
Posté le 18/07/2025
Hello Midriass,

C'est une tranche de vie SF plutôt douce-amère que tu nous proposes là. Et compte-tenu de l'univers post-apo, c'est une approche du thème pour le moins originale.

J'ai beaucoup aimé le world-building et la façon dont tu l'amènes.

Il y a également un petit effet poupées gigognes avec ces histoires dans l'histoire. J'ai trouvé que celle contée aux enfants était un peu longue (car finalement on est plus en terrain connu dans ce qui est énoncé), mais ce n'est que mon avis.

J'ai beaucoup aimé le dernière paragraphe. Simple, concis, efficace. Il résume le ton.

Merci pour cette nouvelle.
Artichaut
Chris Falcoz
Posté le 15/07/2025
Bonjour,
Je me suis laissée portée par cette histoire. Certes, il y a beaucoup de choses qui ne sont pas "logiques", mais qu'importe, cette histoire se veut belle et optimiste malgré un cataclysme, et ça, c'est réussi ! :)
Merci pour le partage.
RoseDL
Posté le 14/07/2025
Hello,
J'ai passé un bon moment dans cette nouvelle, l'idée est très intéressante. Je reste sur ma faim quand à l'exécution. J'aurais aimé un récit en adéquation avec un peuple qui est aveugle depuis des lustres. Les enfants posent des questions que des aveugles dans un monde d'aveugles ne poseraient sûrement pas. Le fait que la femme apprécie être aveugle pour l'amour ne fait pas sens non plus car elle ne connaît pas autre chose, et les autres non plus. "Elle l'avait su rien qu'à l'oreille, le bruit des pas sur la cendre était caractéristique" par exemple ici avec quoi d'autre elle aurait pu savoir si ce n'est l'oreille ? Bref, c'est un récit écrit d'un point de vue de voyant, il pourrait devenir plus immersif avec un point de vue d'aveugle, mais évidemment ce n'est pas facile.
Rimeko
Posté le 14/07/2025
Coucou Midriass !
Je viens découvrir ta plume :P Et tout de suite, quelques remarques au fil de ma lecture :
« Noir, froid et cendre. Telle était la vie sur Denhélios depuis des milliers d'années. » -> ahbahd’accord, ça pose le décor au point !
« Après l'explosion d'un immense volcan à l'équateur de la planète qui avait craché sa suie sur toute la surface du monde. » -> la phrase nominale, ici, m’a perturbé’e...
« La cendre avait eu du bon, mélangé avec un peu de terre et d'eau, elle faisait un excellent isolant et un excellent ciment » -> Lae scientifique en moi : c’est vrai ? (/ton intéressé)
« accéléra l'effet de la sélection naturelle. Rapidement, en une centaine d'années à peine, la faculté de vision si importante pour l'humain disparut » -> HUM – euh, la sélection naturelle sur deux générations, trois tout au plus ? Même avec un échantillon de population réduit, c’est très peu probable... Par contre, ce qui l’est plus, c’est la fenêtre critique pour que le cerveau s’habitue à un sens : si un bébé passe seulement quelques mois sans lumière (jours / semaines pour des animaux), alors il perd pour toujours (ou presque) la capacité de comprendre des signaux visuels. Par plasticité cérébrale, ne plus voir, ça peut aller très vite. Mais changer le phénotype, sachant que la mutation « né sans pupille / iris » est rare (voire inexistante)... ? (je me permets de chipoter parce que je te sais aussi scientifique x))
« les souvenirs de l'ancien monde ensoleillé, vert et plein de vies » -> j’aime beaucoup ce choix d’avoir mis « vie » au pluriel ^^
« qui se retrouva face aux questions d'enfants » -> de ses enfants ?
« Le jour, la chaleur du soleil tapaient sur leur peau le jour » -> répétition
« — C'est… un mot pour dire que l'herbe était jolie et douce ! finit-elle par dire. » -> oh j’aime beaucoup ce contournement synesthésique de la couleur qu’ils ne peuvent pas imaginer !
« Imaginer ce qu'avaient (avait) pu, non, ce qu'aurait pu être le monde »
« Elle en rêvait même souvent la nuit, bercée par les histoires de l'ancien monde. C'était même devenu une tradition » -> répétition de « même » ^^
« qui l'avaient frappé(e) en premier »
« Elle arrosait l'un des champs de la tribu lorsqu'un homme arriva. » -> vu que c’est un flashback, j’aurais mis du passé antérieur / plus-que-parfait, pour marquer l’antériorité par rapport au « présent » où Ev est dehors à y repenser...

J’aime bien la dernière note du texte, de la voix d’Ev, parce que c’est bien amené ; même sans cette confirmation explicite, c’est bien ce qui se dégage de ton texte : l’idée que, malgré la catastrophe, malgré l’hiver volcanique et la nouvelle cécité des humains, eh bien... la vie est toujours belle. Ce qui importe, c’est ce qu’on en fait, et notamment les relations entre personnes (ici, avec les enfants, et surtout entre Ev et son compagnon) et l’imagination (aussi bien pour l’histoire d’Ev – et de toute sa tribu ! une belle tradition que voilà, c’est bien les histoires :p – que pour l’art de Holm) <3
J’aurais presque voulu voir le manque de vision être un peu plus poussé, j’ai noté avoir beaucoup aimé la pirouette pour décrire le « vert », et en fait j’ai l’impression qu’ils se souviennent presque un peu trop que ça n’a pas toujours été comme ça ? C’est normal qu’ils le sachent, vu les histoires qu’ils se racontent, mais les questions des enfants m’ont plus interpellé’e : pourquoi demander pourquoi c’est tout noir, s’ils n’ont jamais connu autre chose ? On ne se demande pas pourquoi c’est tout vide au niveau des champs magnétiques qu’on ne perçoit pas (au contraire de certains animaux) par exemple...
Pour finir, j’ai bien aimé le worldbuilding : l’explication de cet hiver volcanique, tout bien crédible scientifiquement parlent (^^), et l’adaptation de la vie et des humains, aussi bien au niveau des mutations biologiques que des traditions. J’aime bien la notion que ç’a arrêté les conflits, haha, silver linings comme diraient nos amis anglophones ! Et puis il y a cette organisation en tribus, les traditions de conteur dans celle-ci, et la mention des fêtes sacrées par exemple qui donne du relief au monde... D’ailleurs, l’équilibre aussi entre exposition (la première partie du texte) et une scène plus intime, comme un zoom sur quelques personnages sur ce monde, fonctionne très bien aussi !
Merci du partage :P
Camice
Posté le 10/07/2025
Hello Midri !
Quelle adorable petite nouvelle sur l'amour qui traverse au delà des conneries de l'humanité ! (Bon, d'accord, pour une fois ce n'est pas de leur faute)
J'ai eu du mal a repérer le flashback, ce qui m'a fait penser que la scène se déroulait en temps réel et je me suis demandé oh non, elle tombe amoureuse d'un autre gars alors qu'elle a déjà des enfants avec un autre ?? Eh non, c'est juste moi qui ait pas vu la transition flashback oups

"Elle avait vu juste" => Est ce que les expression comme celle la on pu se développer si tout le monde est aveugle ? XDD
"Elle en rêvait même souvent la nuit, bercée par les histoires de l'ancien monde." Je ne sais pas si elle rêvait de ce qu'elle aurait pu voir mais les personnes aveugles de naissance ne voient pas dans leurs rêves :O Si c'est juste les sensations de l'ancien monde hors de la vue, ça marche. Ca m'étonne également qu'ils sachent encore ce qu'est la vue, après tout ce temps.
"— C'est… un mot pour dire que l'herbe était jolie et douce ! [...]
— Oh waw ! Toute douce !" => Ok ca m'a fait rire XD

En tout cas c'était une petite histoire mimi,
A bientôt Midri !
Maeghan
Posté le 10/07/2025
Coucou Midriass !

Je te fais d'abord quelques remarques au fil de ma lecture et ensuite je te donnerai mon avis plus général.
- "Après l'explosion d'un immense volcan à l'équateur de la planète qui avait craché sa suie sur toute la surface du monde." → il doit être bien balèse ce volcan pour faire ça xD ou alors la planète est assez petite...
- "La cendre avait eu du bon, mélangé avec un peu de terre et d'eau, elle faisait un excellent isolant et un excellent ciment." → mais c'est aussi très bon pour les cultures il me semble
- "certaines plantes qui avant n'avaient pas besoin de soleil" → tu aurais des exemples ? car il me semble que ce n'est pas possible... à moins que tu utilises comme moi l'argument du "tg c'est de la sf" ahah
- "Le jour, la chaleur du soleil tapaient sur leur peau le jour" → répétition de "le jour"

J'ai passé un très bon moment avec ta nouvelle. Je ne sais pas si c'était intentionnel mais j'ai eu l'impression d'être apaisée, moins pressée... Comme si le fait de revenir à un mode de vie simple avait ce pouvoir-là

En lisant ta nouvelle, j'ai pensé à quelque chose qui aurait pu la rendre encore plus originale et prenante : pourquoi ne pas avoir complètement enlevé le sens de la vue dans les descriptions ? On se serait beaucoup plus immergé dans l'esprit des personnages. Car quand tu précises "nuit noire" ou "globe oculaire blanc", ça donne une image visuelle alors que les personnages ne devraient même pas avoir des termes correspondant à des couleurs dans leur vocabulaire. Tu effleures un peu cette idée avec le passage de l'herbe verte. Ainsi qu'avec ce passage : "Elle l'avait su rien qu'à l'oreille, le bruit des pas sur la cendre était caractéristique, et elle ne reconnaissait pas qui en était à l'origine. À en croire son oreille, il avait l'air chargé."

Je suis également étonnée qu'au bout de plusieurs millénaires de bouche à oreille, l'histoire ait toujours été relativement fidèle à ce qui s'est passé...

Bravo pour cette nouvelle, qui m'a (étrangement ?) apaisée !
Vincent Dubi
Posté le 09/07/2025
Salut!

J'ai bien aimé ta nouvelle, l'idée est intéressante et colle bien au thème du concours. C'est difficile de s'imaginer ce que serait une humanité confronté à un tel changement mais tu as plutôt bien réussi à le faire, ça mériterait une histoire plus longue pour développer tout ça car ce n'est pas le genre d'idée que l'on voit développer souvent.
Gnucki
Posté le 09/07/2025
Salut Midriass !

J'ai bien aimé ton idée de rendre aveugle l'humain à cause de l'obscurité. Cela oblige à repenser le monde avec d'autres sens, ce que tu fais très bien dans ta nouvelle. La réflexion sur la beauté qui ne s'appuie pas sur la vue est particulièrement intéressante.
Si je peux juste me permettre une remarque à ce propos. Quand tu dis, en point de vue aligné, "Pour Ev, cela avait permis de ne pas s'arrêter à la beauté visuelle des choses et des gens.", ça m'a perturbé, car j'ai eu l'impression qu'Ev se représentait ce qu'est la "beauté visuelle". Comme ça ne peut probablement pas être le cas puisqu'elle ne connait pas ce sens, j'ai eu la sensation de sortir de son point de vue pour faire une observation d'ordre général (avec notre prisme de voyant).
En tout cas, c'est un sujet qui pourrait vraiment s'exprimer dans un format plus long !

Merci pour la lecture !
Midriass
Posté le 09/07/2025
Hello Gnucki,

Comme je disais à Raza j'ai essayé de dépeindre selon ce que j'imaginais ce que pourrait ressentir des humains aveugles. Je suis heureux que tu aies trouvé ça
Oh, effectivement la phrase est maladroite, tu as raison ! Effectivement, comme elle n'a jamais connu la vue, dire qu'elle ne s'arrête pas dessus est une digression sur mon point de vue de voyant qui… n'est pas forcément la bienvenue ou en tout cas assez peu logique. Peut-être qu'une reformulation s'imposerait… Je vais y réfléchir, peut-être même que d'autres auront la même remarque que toi, merci beaucoup !

Merci beaucoup pour ton commentaire et ta remarque constructive !
À bientôt,
— 🦉
Gnucki
Posté le 09/07/2025
Oui, essaie de confirmer avec d'autres personnes, car j'ai les mêmes biais de voyant et c'est tout à fait possible que ce soit moi qui me trompe ! :)
Raza
Posté le 07/07/2025
Hello!
Cette nouvelle nous propose beaucoup de belles idées, merci :)
Si le début m'a paru assez expositionnel, j'ai apprécié l'exploration des conséquences que tu nous proposes, entre quelques points de socio à grande échelle, d'autres d'une rencontre ou d'une vie de famille.
Je me suis demandé si tu avais pu discuter avec un.e aveugle de tes idées, ça serait sûremenr hyper intéressant !
Merci pour cette histoire et à bientôt
Midriass
Posté le 09/07/2025
Hello Raza !

Je suis ravi que ça t'ait plu ! Effectivement, j'ai souhaité un peu la découper en deux grosses parties !

Non, malheureusement, j'ai essayé de faire avec mes impressions de voyant et d'imaginer ce que cela pourrait être de l'autre point de "vue". C'est un exercice assez difficile, je pense que ce n'est clairement pas du tout parfait, peut-être même maladroit. Mais j'avoue que ça pourrait être une piste pour améliorer encore plus les sensations et les descriptions !

Merci beaucoup d'être passé sur ma nouvelle et d'avoir pris le temps de commenter !

À bientôt,
— 🦉
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