Le sorcier attendait. Assis sur un banc, au bord de la route principale du village, les coudes posés sur ses cuisses, les mains nouées, il fixait le vieux mur du village. Au-delà, c'était des champs, des côteaux et une immense forêt brumeuse. Mais le mur fissuré, envahi de plantes grimpantes et de mousse, aux pierres disjointes, écroulé par endroit, était le centre de l'attention de l'homme. Il attendait depuis déjà une heure ; il attendrait le temps qu'il faudrait, malgré la nuit qui tombait, même si le froid mordant s'infiltrait dans son corps fatigué. Parce que parfois, les murs anciens et décrépits étaient des portes.