Le Passeur
Espace, vide intersidéral.
Voie lactée.
Système solaire.
Planète Terre.
Plus poétiquement appelée « planète bleue ». Bleue de toute cette eau la composant, ce liquide censé être purificateur. Tss… stupide symbolique humaine. Rien, absolument rien ne respire la moindre pureté sur ce sol craquelé, labouré, fouillé, détruit par le plus grand peuple de parasites que la Création n’ait jamais connu. Au fil des millénaires, ils se sont multipliés et se sont toujours appropriés ce qu’ils désiraient, n’hésitant pas à accomplir jusqu’aux pires ignominies pour parvenir à leurs fins. Ils ont attaqué, pillé, violé, tué et démoli leur environnement aussi bien que leurs propres congénères et ils osent afficher leur soi-disant perfection ?!
Ces bactéries informes qui se propagent maintenant depuis la nuit des temps ne méritent que d’être éradiquées sans délai de la surface de ce monde qu’elles n’ont jamais respecté !
Et dire que je faisais partie de ces virus grouillant à chaque coin de rue ! Cette seule idée me révulsait : comment pouvais-je avoir été engendré par de telles monstruosités et avoir survécu pendant toutes ces années ? Mon existence entière était un véritable mystère à mes yeux. Comment avait-il été possible que mon organisme se développe au milieu de tant d’infamie ? Je ne le comprenais pas. Pourtant le fait était là : je me tenais bel et bien debout, porté par le flux et le reflux de mes… semblables. Si tant est que je puisse véritablement les considérer ainsi.
Je devais avouer que mon opinion concernant ces vulgaires animaux n’était guère positive. Moi-même je ne pouvais décemment me considérer comme leur égal. Je ne le voulais pas, je m’y refusais.
Néanmoins, si mon esprit était totalement soumis à cette idée, je rencontrais encore quelques problèmes avec le corps qui me servait de moyen de locomotion. C’était comme si cette enveloppe en décomposition était en conflit perpétuel avec moi, qu’elle refusait de se plier à ma volonté toute puissante.
Pourtant, il était absolument nécessaire que je me démarque totalement de ceux auxquels je m’interdisais ne serait-ce que de ressembler.
Dans cette optique, je m’évertuai, au cours du temps, à me replier sur moi-même : je recroquevillais ma tête entre mes épaules pour être le moins possible en contact avec cet air qui m’encerclait, empoisonné jusque dans les plus petits interstices.
Mon entrain fut finalement récompensé puisque mon dos finit par se courber, m’octroyant bénéfiquement cette allure bossue et ce chef rétracté, une mine basse.
Mais ce n’était pas suffisant, évidemment. Il m’en fallait bien plus pour parvenir à être satisfait.
Ils avaient un faible pour les couleurs ? Très bien, je les bannirais donc de mon habillement.
Car oui ! ces pitoyables créatures ont fini par acquérir l’incroyable progrès de se vêtir ! Dire qu’ils s’affichent comme « civilisés » ! Leur invention n’aura servi qu’à les isoler encore plus dans leurs petites sphères personnelles en y ajoutant l’élément de la mode.
Peu m’importait, au moins les vêtements sans teinte existaient-ils. Je n’avais eu qu’à subtiliser quelques billets de cet argent qui les avait tous asservis pour me vêtir comme je l’entendais. J’arborais donc à présent un long manteau d’un noir intense qui, non seulement m’enveloppait des pieds à la tête en masquant l’émergence de mon cou, mais possédait l’avantage de me dissocier à souhait de tous ces illuminés. J’avais fait mon emblème de cette coloration ébène et chaque partie de mon écorce humaine en était recouverte, jusqu’au chapeau bien enfoncé sur mes oreilles qui complétait l’ensemble.
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Il s’avéra aussi que ma détermination à m’isoler me portait chance : lors d’un hiver très rigoureux que j’avais passé, comme à chaque fois, dans les divers taudis agréablement silencieux entre lesquels je voyageais, le froid mordant qui me malmenait en tous sens fit en sorte qu’une étrange infection s’empare de moi. Avec un plaisir à peine camouflé, il stria mes lèvres de gerçures sanguinolentes qui réapparaissent désormais dès que débarquent les premiers mois de fraîcheur. Non content que cette particularité sanglante effraye déjà les gens, l’une de ces crevasses prit encore une tournure plus inquiétante à leurs yeux : située à l’embouchure gauche de ma bouche, m’empêchant de l’ouvrir totalement sans ressentir de petits picotements ô combien agréables, elle se comporta à la manière d’une fissure. Au fil du temps, comme je m’étais borné à ne rien tenter de soigner – et grand bien m’en avait pris – cette fêlure put poursuivre petit à petit un chemin inégal, très sinueux. Elle finit par se muer en une énorme cicatrice qui mangeait la moitié de ma joue et renforça encore la peur de ces piques-assiettes, à ma plus grande joie. Mon sourire n’en semblait d’ailleurs que plus étiré, ajoutant à la crainte que je suscitais déjà avec tant de plaisir.
A cet aspect peu engageant (selon eux), on pouvait aussi compter mes cheveux broussailleux – toujours de cette même couleur ténébreuse qui m’englobait tout entier – qui augmentaient le taux de répulsion que l’on avait à mon égard. Sans compter les grimaces de dégoût à l’intention du parfum enivrant que je dégageais.
Ainsi, j’avais décidément tout pour être heureux et vivre exactement comme je l’entendais.
Néanmoins, même après trente longues années, le problème de ces envahisseurs parasitaires était définitivement bel et bien présent dans mon esprit. Une torture infernale pour les sens, à la manière de ces diverses religions créées par ces pauvres fous en manque d’assurance. Quel comble ! Décidément, ces incapables n’avaient vraiment rien fait qui soit digne d’intérêt !
A moins que… oui. En vérité, une seule chose trouvait grâce à mes yeux, même si elle avait été conçue par des faibles d’esprits : la mythologie des Grecs. Même si cela me répugnait de l’avouer, ces récits inventés de toutes pièces m’intéressaient au plus haut point. Comment donc avaient-ils bien pu être capables de composer des contes pareils, de tels dieux et déesses avec chacun ses particularités, son histoire, ses symboles ? Ah les symboles anciens ! Voilà une chose, liée au mystère, qui m’avait toujours fasciné et de laquelle je me sentais inévitablement proche. Mais oui, tous ces éléments inconnus, ces significations troubles, tout cela n’avait-il pas été produit dans le but caché de faire régner une appréhension constante de la colère des dieux ? Les humains ne leur avaient fait cadeau d’apparences humaines que dans le seul but de se rassurer un peu et faire paraître leurs pouvoirs moins puissants. Ils s’obligeaient à les voir comme ils le voulaient, de peur de mourir s’ils leur apparaissaient sous leur véritable forme. Oui, moi qu’on avait toujours évité à la manière d’une de ces divinités, je ne pouvais que m’assimiler à elles et à leur existence, crainte et respectée à la fois.
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Ce fut lors d’une de ces journées (certainement bénie par l’un de ces tous-puissants aurait-on dit), que je mis la main sur un ouvrage qui allait changer ma vie. Par chance (quoique…), la lumière pénétrait au travers d’une ouverture béante dans le toit de mon abri du moment et tombait droit sur la couverture jaunâtre et poussiéreuse. C’était bien la première fois qu’une lueur attirait mon attention et, malgré son futur aspect révélateur, ce fut heureusement la seule. Une pointe de curiosité parvint, je ne sais encore aujourd’hui comment, à percer cet organe asphyxié qui me servait de cœur. Dégoûté, je chassai immédiatement ce soupçon d’humanité qui s’était infiltré en moi de manière purement suicidaire et portai le livre à hauteur de mon visage à présent impassible : une texture rêche, des pages racornies, des relents nauséabonds communs à toute littérature… bref, rien de véritablement engageant au premier abord. Pourtant, décelant certaines analogies avec la propre idée que l’on se faisait de moi, je décidai – avec magnanimité – de laisser leur chance à ces vulgaires bouts de papier banalement assemblés et ouvris au hasard l’épais volume.
Bon nombre auraient sans doute eu la faiblesse d’affirmer que mon geste fut guidé par la main bienveillante du destin mais, bien entendu, cela n’avait aucun sens à mes yeux. Toujours est-il qu’en ce jour, au travers des lignes écœurantes de la poésie et à force de déchiffrages, je fis la connaissance de Charon. Il s’agissait du nocher des Enfers, condamné à d’éternels allers et retours sur le fleuve Styx. Ce vieillard dépenaillé, couvert de loques fétides, avait pour devoir de transporter les âmes des défunts (comme je le plaignis !) jusqu’à l’endroit où elles seraient jugées pour leurs crimes. Cependant, le rameur ne se faisait pas prier pour tourmenter ses passagers durant tout le temps du trajet, se plaisant – un sourire édenté aux lèvres – à leur énumérer les péchés qu’ils avaient commis mais, surtout, les peines dont ils auraient à souffrir éternellement.
Constater que la répugnance que je suscitais présentait de grandes similitudes avec le cas de cet homme défiguré par les âges me laissa une impression étrange : une joie sans pareille à l’idée que tous ces parasites grouillants trouveraient un jour le chemin de ce lieu. Un enfer dont les châtiments me laissaient une illusion de sang paradisiaque en bouche. Hélas, ce goût entêtant s’évanouit bien vite : les temps de la mythologie étaient révolus depuis de nombreux siècles et, même si Charon officiait certainement toujours, comment parviendrait-il seulement à s’en sortir, noyé sous cette masse d’infâmes vermines ?
C’est à ce moment précis que la révélation m’atteignit de plein fouet et qu’un ricanement m’échappa. Une réflexion aussi lente était franchement ridicule ! Car cet être dont je me rapprochais de seconde en seconde avait incontestablement besoin d’aide !
L’hystérie gagna mon rire de plus en plus fort alors que le but pour lequel j’avais été créé prenait forme dans mon esprit.
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Après une nuit peuplée de visions allégrement chaotiques, je me mis au travail avec une ardeur proche de la délectation à l’idée de la purge que je pourrais entamer très bientôt.
En tout premier lieu, il me fallait trouver un domicile fixe, un lieu où je pourrais opérer en toute discrétion et qui en même temps, symboliserait bien ma nouvelle activité. Merveilleusement oppressé par cette idée, je recherchai immédiatement de quoi la satisfaire. Et, par ce que certains auraient stupidement désigné comme la Providence, je finis par trouver. C’était un endroit dont la topographie semblait tout droit sortie du monde superbement infernal qui fréquentait quotidiennement mes pensées : une terre brune, pierreuse et couverte de poussière dont l’aridité ne laissait que peu de chance à la vie. D’ailleurs seules quelques rares pousses s’escrimaient douloureusement à en sortir. Un fleuve verdâtre, pollué à souhait par la cité avoisinante, serpentait vicieusement au milieu de ce paysage asséché par le règne impitoyable du soleil. Son cours était perturbé par un vieux rafiot abandonné, tanguant légèrement sur les clapotis gargouillants. Cette vision m’emplit d’une satisfaction intense : quel meilleur logis qu’un bateau pouvait-il exister pour le légitime successeur terrestre de Charon ?
Impatient comme je ne l’avais jamais été auparavant, je partis à la découverte de mon nouvel environnement. Le bois meurtri par les ans craqua joyeusement, saluant mon arrivée triomphante sur ses crevasses irrégulières. Mon tour d’inspection se révéla victorieux : les ustensiles humains qui m’entouraient subviendraient fidèlement à tous mes besoins possibles et imaginables. Mais ce qui m’assura bien plus de mon choix fut la rencontre avec le cadavre pourrissant de l’ancien propriétaire. Affalé sur sa chaise comme lors d’une matinée normale, les os de ses phalanges noircis par le temps enserraient encore avidement une bouteille d’alcool. Ses orbites vides me fixaient, ce qui restait de sa peau grouillant du fourmillement des insectes nécrophages. Un sourire étira mon visage, les picotements dus à mon incurable cicatrice assaillant agréablement ma joue gauche, tandis que j’observais cette charogne putride avec contentement.
Interprétant cette confrontation comme la première tâche de ma nouvelle vie, je m’approchai des restes avariés et les chargeai sur mon dos, frissonnant de plaisir à ce contact grisant. Sous le choc, la tête de ma victime se détacha de son entremêlement de tuyaux et roula au sol. Le comique de la situation fit instantanément s’échapper un ricanement de ma gorge alors que je m’abaissais et faisais s’entortiller entre mes doigts les filaments visqueux qui avaient autrefois servi de cheveux. Puis, je les empoignais pour ensuite soulever le crâne fugitif. Après m’être assuré, non sans ironie, qu’aucun autre élément n’avait tenté de me fausser compagnie, je sortis de l’embarcation et me dirigeai sans hésiter vers le torrent nauséabond qui paraissait m’attirer de ses exhalaisons fétides. Une fois arrivé au bord de l’eau, je me délestai brusquement de mon fardeau qui s’abattit bruyamment dans le liquide. Ce dernier le submergea durant quelques secondes avant que la carcasse infectée ne refasse surface et ne parte en direction de la ville, portée par le courant maudit. Et, à nouveau, un gloussement s’extirpa de mon gosier pour s’élever sans contraintes dans les derniers rayons sanglants de l’astre solaire.
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Mon sommeil fut plus reposant qu’aucun ne l’avait jamais été, mes rêves divinement morbides me prouvant, si cela s’était encore avéré nécessaire, que mon nouvel habitat me convenait parfaitement.
Je me levai à l’aube, comme à mon habitude, afin de pouvoir profiter des premières lueurs rougeâtres qui jetaient sur le monde une atmosphère d’Apocalypse imminente. Cela me ravissait au plus haut point. Je partis donc à l’extérieur, accompagné du livre, guide de mon futur. Une fois satisfait de la vue que j’avais décidé de m’offrir, je décidai d’observer un peu plus attentivement les premières pages de l’ouvrage, espérant ne pas retomber sur des vers qui me révulseraient aussitôt. Ce ne fut heureusement pas le cas car, à mon étonnante surprise, c’était un schéma qui m’attendait cette fois-ci. Mes traits s'allongèrent de joie au fur et à mesure que je réalisais l’importance de ce qui se trouvait sous mes yeux : un plan de travail. Chaque crime était répertorié, du moins grave au pire de tous, ainsi que le numéro du cercle dans lequel le mortel était envoyé en fonction de son péché. Cette répartition appartenait (malheureusement) à l’un de mes confrères, Minos. Toutefois, rien ne m’empêchait de lui simplifier la tâche en lui précisant le chiffre adapté lorsque je lui enverrais mes clients … non ?
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Après une nuit passée à étudier l’excitante besogne qui m’attendait, le jour se leva sur mon esprit devenu parfaitement conscient de la méthode à appliquer. Et, comme pour me contenter encore plus, la silhouette de ma première proie était déjà clairement présente dans ma tête. Un de ces lombrics indécrottables, asphyxié par le pouvoir des billets verts. Ce faible d’esprit avait rapidement succombé à la dépendance à l’argent et il était devenu complètement dingue de ces petits bouts de papier, son organisme tout entier se déréglant au moindre frôlement rêche de l’un d’eux. Son avidité allait grandissante et se séparer du plus petit montant devenait une véritable épreuve de force mentale. Cependant, une fois qu’il était enfin parvenu à effectuer une transaction, aussi insignifiante soit-elle, son corps semblait aussitôt se rebeller face à cet acte contre nature et lui infligeait d’horribles douleurs.
Je l’avais observé maintes fois, se dirigeant fiévreusement près d’un de ces distributeurs où il se rendait pratiquement tous les jours afin d’obtenir sa liasse de drogue. Une fois sa cible atteinte, il jetait fréquemment des regards anxieux à droite et à gauche, paranoïa due au joug implacable auquel il était asservi. Dès son appétit – pourtant insatiable – comblé, il repartait instantanément, ses mains caressant fébrilement son butin tandis que ses pas s’allongeaient, de peur que quelqu’un ne le rattrape et lui dérobe sa raison de vivre.
Voilà une pauvre âme affreusement corrompue qui avait bien besoin de mes services… je le ressentais profondément dans ma chair et mon seul désir était d’apaiser cette essence torturée en punissant son monstrueux hôte comme il se devait.
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Je lui tombai dessus au moment où je sentis son excessive prudence se relâcher d’un poil. L’endroit était bien sûr désert à cette heure matinale et personne ne put donc entendre ses cris – rageurs une fois la surprise passée – que je tâchai tout de même d’étouffer, plaquant sans vergogne ma main sur son nez et sa bouche empestant le parfum bon marché. Privé d’oxygène, son visage commençait à peine à prendre une teinte intéressante qu’il retrouva soudain les réflexes bestiaux ancrés en chacun de ceux de sa race et, dans un sursaut d’énergie, planta ses dents dans l’obstacle à sa survie. Un gloussement de ma part répondit aussi sec à sa pathétique tentative et, portant mes doigts tâchés d’un liquide poisseux à mes lèvres, je léchai allégrement le sang qui s’écoulait de moi, avide cependant de lui rendre la pareille. Apeuré par mon insensibilité, l’être parasitaire me repoussa sans prévenir et tenta de détaler, prenant ses jambes à son cou. Je l’arrêtai d’un geste en agrippant sa nuque, le retournai face à moi et lançai puissamment mon front contre le sien, sa boîte crânienne - certainement vide - résonnant comme un gong sous le choc alors qu’il basculait à terre, inconscient. Fâché de voir les événements se simplifier de cette manière, j’empoignai sans broncher l’épaisse tignasse blond cendrée et traînai cette vulgaire poupée de chiffon jusqu’à mon repaire, là où je pourrais la préparer convenablement pour son dernier voyage.
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L’amas bactérien reprenait à peine connaissance que j’avais déjà tout planifié en vue de sa fin proche. Une frayeur typique des siens éclaira sa face tandis qu’il réalisait que j’avais soigneusement étalé son trésor à ses pieds et également pris soin d’attacher ses mains au-dessus de sa tête afin qu’il ne puisse l’atteindre. Des spasmes commencèrent alors à le secouer de toutes parts, une crise démentielle s’empara de lui et il entreprit de s’agiter violemment en tous sens, espérant se libérer. Pouffant devant ses efforts désespérés, je m’agenouillai calmement devant lui et observai intensivement ses yeux révulsés de terreur qui tentaient de m’échapper en roulant dans leurs orbites. Fasciné par cette panique totale qui le malmenait de cette manière, je ne me lassai pas d’étudier ses réactions, guettant le moment où il serait prêt à subir mon traitement.
La respiration s’accélérait de plus en plus en même temps que les battements de cœur, la poitrine se soulevait par intermittences et chacun des membres était ébranlé de secousses toujours plus brusques et gagnant en violence. Les pupilles, bloquées dans leur ronde infinie ne voyaient déjà plus et les vaisseaux sanguins disséminés à l’intérieur se gonflaient, prêts à éclater.
Quand un filet de mousse blanche traversa la barrière de sa dentition, je jugeai mon patient apte à être amené sur la voie de la guérison et, dans un mouvement lent contrastant avec ceux qui agitaient le malade, je pris l’une des coupures jonchant le sol et la brandis devant son nez aux narines dilatées. Son affolement se réduisit aussi soudainement qu’il était apparu, paraissant recouvrer un semblant de raison à la vue de l’élément vital. Pourtant, quand celui-ci disparut au fond de sa gorge, l’effroi instinctif reprit le dessus. Secouant la tête de tous côtés, il tentait de fuir son destin mais, à chaque fois, une nouvelle substance de son vice venait s’enfourner dans son orifice buccal, patiemment dirigée par mes soins. Au fur et à mesure que je discernais les déglutitions se faire plus pénibles, les hoquets augmenter pour régurgiter ces organismes étrangers et un râle grinçant s’élever dans l’air, une frénésie sans bornes s’empara de moi et j’introduisis la punition de plus en plus rapidement, les soubresauts ardents du misérable jouet face à moi ne faisant qu’encourager ma vélocité. Et mes bras se mouvaient, enfonçant l’argent toujours plus loin, toujours plus en profondeur dans les entrailles.
Finalement, une dernière plainte se fit mollement entendre et la carcasse à présent sans vie se tendit une ultime fois dans ma direction avant que le tout ne retombe, tas de tissus sans vigueur.
La jouissance qui n’avait cessé de m’envahir depuis le début de mon intervention éclata alors au grand jour sous la forme d’un hurlement victorieux accompagné d’un rire frénétique adressé à mes pairs. Haletant de joie, je me forçai à reprendre un minimum de calme avant de poser mes doigts sur le couteau à découper le poisson que j’avais déniché et de finir correctement mon travail.
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Je me tenais là, au bord de l’Achéron terrestre et je fixais des yeux la dépouille que je venais d’abandonner aux flots. Là, sur le torse encore palpitant il y a quelques minutes, bien en évidence, trois signes avaient été gravés à la lame, laissant une trace rouge vif : 4, DC.
Oui, un jour ses semblables découvriraient sa charogne infestée de mouches et une enquête serait ouverte. Peut-être finiraient-ils par comprendre mes indications et deviner que le chiffre faisait référence à un des cercles de l’Enfer, explicitement indiqué dans le fameux ouvrage jauni par le temps, dont les initiales du titre étaient également tracées sur la viande pourrissante. Et alors, ils essayeraient de chercher un coupable mais cela leur paraîtrait tellement inexplicable qu’ils abandonneraient sans doute assez tôt.
En tous les cas, baignant dans la clarté sanguinolente du soleil – les crevasses sur mes joues gouttant également sous la fraîche brise – peu m’importait de ce qu’il adviendrait. J’avais trouvé ce pour quoi ma misérable enveloppe corporelle avait été engendrée. Mon destin était d’éradiquer définitivement la misérable engeance qui se disait civilisée de la surface de cette planète miteuse qu’ils avaient usée jusqu’au sang.
J’étais le Passeur et rien ne pourrait m’arrêter désormais.
Franchement bravo!
Un grand merci pour ton adorable commentaire !
Il s'agit du tout premier texte que j'ai posté quand j'ai débarqué sur PA et, honnêtement, il mériterait certainement une révision.
Cela dit, il est plus sombre et violent que ce que j'ai généralement l'habitude de faire et, rien que pour cela, c'était un bon exercice.
Je suis contente que cela t'ait plu en tout cas, un grand merci pour ta lecture et tes compliments !
Juste une phrase qui m'a un peu fait tiquer : "Les humains ne leur avaient fait cadeau d’apparences humaines", la répétition est peut-être évitable.
Un grand merci d'avoir pris le temps de lire ce petit texte et de me partager tes impressions : je suis contente que cela t'ait plu !
Effectivement, cette phrase est un peu lourde. Cela dit, cela fait bien longtemps que je n'ai pas retravaillé ce texte et je pense qu'une relecture s'impose. Merci pour ta remarque ! =)
Comme quoi on a tous un côté sombre... v_v
En fait, je m'étais inspirée d'un sketch qu'on avait créé de toutes pièces à l'époque où je faisais du théâtre. Ça s'intitulait "Il n'y a plus de place dans le train pour le Paradis". C'est un texte qui date oui et d'ailleurs, si je ne dis pas de bêtises, ça date même d'avant le gymnase, pour dire ! xD
En tout cas, ce texte m'avait vraiment permis de "sortir de ma zone de confort" et d'écrire quelque chose de radicalement différent de tout ce que j'avais déjà fait. Cela dit, je ne sais pas si je serai capable de refaire quelque chose du même genre aujourd'hui. Ce serait un défi intéressant.
Ravie que cela t'ait plu en tout cas ! Merci de ta lecture et de ton commentaire !
P.S : j'ai peur qu'au niveau des passages un peu longs, ça ne s'arrange pas forcément avec mes autres textes ! ^^''
C'est un texte très fort, on passe par toutes les émotions en le lisant. La noirceur de ton personnage y est parfaitement bien développée, la conclusion est prévisible mais elle est à ce point inéluctable qu'on ne peut s'empêcher de la découvrir avec horreur malgré tout.
J'ai particulièrement "apprécié" (littérairement hein, parce que sinon, beurk) la description du bateau et sa découverte macabre à l'intérieur.
Le meurtre est aussi très bien décrit, bravo ! C'est un genre où il n'est pas facible d'arriver à bien doser l'effet qu'on veut produire, et là, c'est réussi, de bout en bout !
Encore bravo ! :)
C'est toujours une bonne surprise de voir quelqu'un de nouveau lire ce texte et me livrer ses impressions : en tout cas, tes compliments me touchent beaucoup et je t'en remercie !
Je suis consciente que ce n'est pas forcément simple de trouver quelque chose à dire sur un texte aussi... étrange et ambivalant mais tout ce que tu m'as confié me fait extrêmement plaisir, vraiment ! Ce texte me ressemble si peu et il est tellement différent de ce que je fais en général que je suis toujours étonnée de recevoir des avis aussi positifs ! J'ai vraiment quitté ma "zone de confort" avec Le Passeur et, honnêtement, quand je me suis lancée là-dedans je ne pensais absolument pas parvenir à m'en tirer aussi bien.
Je suis désolée mais, face à tant de compliments, je n'ai pas trouvé de réponse plus cohérente à formuler ! ^^''
Merci beaucoup du temps que tu m'as consacré pour lire ce texte et me laisser un commentaire !
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Au départ, j’ai trouvé que le personnage central était marrant, en un sens – mais aussi un peu tête à claques, puisqu’il est lui-même humain ! Pour être honnête, j’ai regardé Nosferatu (de Murnau) hier soir, et je n’ai pas pu m’empêcher de coller le physique d’un Dracula allemand à ton Charon. Mais au fil de ma lecture, il m’est apparu que ton personnage avait plutôt quelque chose du meurtrier-dont-je-ne-spoilerai-pas-le nom dans Seven (de David Fincher). <br />
<br />
Quoiqu’il en soit, le personnage, et donc l’histoire, ne sont pas effrayants (… à moins que je sois moi-même une psychopathe ? oO) car même les actes les plus terrifiants ou morbides paraissent, aux yeux du personnage, et nous sont présentés, à nous lecteurs, comme banals. Il agit comme s’il faisait ses courses, en quelque sorte ^^ « Mais ce qui m’assura bien plus de mon choix fut la rencontre avec le cadavre pourrissant de l’ancien propriétaire. » u94; J’ai trouvé ça très bien amené ! C’est amorcé comme s’il s’agissait de quelque chose d’ennuyant mais d’anodin. « Ah tiens, un cadavre dans l’placard... Ok. ». <br />
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Et j’ai adoré la fin, qui n’est en fait que le début ! On imagine les illustrations infernales à venir, et c’est encore mieux que si c’était écrit noir sur blanc ^^<br />
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Je ne peux pas m’empêcher de te signaler deux petites coquilles que j’ai pu remarquer (c’est mon côté perfectionniiiiiiste, pardoooon...) :<br />
« Après une nuit peuplée de visions allégrement chaotiques, je me mis au travail dès le lendemain » u94; Répétition de temps, entre « après » et « dès »<br />
« une crise démentielle s’emparant de lui » u94; C’est peut-être un choix de ta part, mais personnellement j’aurais préféré « s’empara ».<br />
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Bref, sur ce, je te félicite pour cette nouvelle qui m’a donné envie de jeter un œil à tes autres écrits ;-) Pour découvrir cette fois ton « vrai » style !<br />
<br />
A bientôt<br />
Liné ~
Et puis, quand j'ai écris ce texte, j'ai beaucoup travaillé avec l'aide du dictionnaire pour trouver des synonymes, des expressions contradictoires par rapport au personnage principal. J'ai pas mal réfléchi sur la forme, ce que je fais moins d'habitude. En plus, il n'y a aucun dialogue et aucun nom n'est mentionné. Je suis vraiment sortie de ma zone de confort sur ce texte.
Ce que j'appelle les "signes du quotidien" ont été des coïncidences, qui se sont finalement révélées trop nombreuses pour que je les prennes comme telles. Il fallait que j'en fasse quelque chose ! En gros, voilà ce que ça a donné :
1. En cours d'italien, nous étions en train d'étudier quelques passages de La Divine Comédie de Dante, dont un extrait qui faisait mention de Charon, le passeur des Enfers.
2. Je suis tombée par hasard sur un épisode d'un série policière (NCIS ou Police scientifique, je n'ai jamais pu m'en souvenir) où le tueur recherché se prenait pour le passeur des Enfers. L'idée des "gravures" dans la chair du dos m'est venue de là.
3. En cours de théâtre, je me suis lancée dans une improvisation demandée par ma prof qui avait pour titre "Il n'y a plus de place dans le train pour le Paradis" et le personnage que j'ai joué ressemblait à une sorte de passeur.
L'idée me trottait dans la tête depuis quelques jours mais, après tout ça, j'ai décidé que ça ne pouvait pas être un simple hasard et je me suis jetée à l'eau ! ^^
Je n'ai pas vu les films que tu mentionnes mais je comprends tout à fait ce côté "comique" du personnage principal : il méprise cordialement les humains alors qu'il en est lui-même un et il essaie à tout prix de nier ça propre nature. Dans le genre contradictoire, c'est plutôt pas mal !
Je trouve ta remarque suivante super intéressante : au fond, c'est vrai que le personnage commet des actes horribles avec une simplicité étonnante. Les choses sont complètement banalisées sous son regard et ça doit certainement ôter un côté effrayant à ce texte. Personnellement, je le trouve d'ailleurs plus morbide et dégoûtant qu'autre chose ! ^^''
Effectivement, la fin est en fait le début de quelque chose mais je n'irai pas plus loin. J'avais décidé dès le départ qu'il s'agirait d'une nouvelle et j'ai donc choisi de m'arrêter là. (Et aussi un peu parce que je ne savais pas du tout de quelle manière j'aurais pu poursuivre une telle histoire ! xD)
Oh mais non, ne t'excuse pas : comme je l'ai mentionné au début de ce texte, je suis ouverte à tous les commentaires qu'on veut bien me laisser. Je reste persuadée que c'est dans l'échange qu'on peut le mieux évoluer et s'améliorer. Les modifications de coquilles font partie intégrante de ce processus. D'autant plus que je ne les aurais probablement jamais remarquées moi-même puisque j'ai la fichue tendance de rarement revenir sur des textes publiés.
Merci donc pour ce relevé très pertinent et surtout pour avoir pris le temps de lire et de me laisser ce commentaire ! Ca a été un vrai plaisir de découvrir tes impressions ! ^^
Salut Slyth ! Je me devais tout de même un petit commentaire pour que tu aies quelque impression extérieure.
Bon, j'avoue que c'est la première fois que je lis un texte où je me trouve dans la peau d'un tueur en série et ça fait franchement froid dans le dos. Je suppose que tu as dû travailler comme un profiler. Moi qui me faisait une idée très romantique des Passeurs, voilà que celui-ci est tout le contraire. En tout cas, bravo pour l'immersion et l'effet final. Mon état est plutôt indescriptible. Je suis un tantinet mal à l'aise et pour cause !
Question style, c'est très inégal. Autant la fin est coulante, bien rythmée, avec un crécendo stressant à souhait, autant le début est laborieux, des phrases hésitantes, les concordances de temps qui font des dissonnances et accrochent la lecture. Je pense que le début mériterait d'être retravaillé.
Par exemple : "Alors, si la détermination ne suffit pas, il convient d’utiliser tous les autres moyens que nous sommes capables de découvrir autour de nous." => ... il convient d'utiliser tous les autres moyens dont nous sommes capables afin de les découvrir autour de nous.
"Elle s’est à présent muée en une énorme cicatrice qui mange la moitié de ma joue et renforce encore la peur de ces piques-assiettes, à ma plus grande joie." => Cette phrase parmi d'autres, est écrite au présent alors que les autres du paragraphe sont à l'imparfait.
D'ailleurs, au sujet de cette description, j'ai eu l'impression d'avoir à faire au Jocker de Batman. Je me retrouvais soudain projetée dans sa cervelle dérangée et la vision de ses congénères haïs sans pouvoir m'en défaire. Le malaise est devenu soudain évident dans ma petite tête de lectrice romantique. Ce n'est peut-être pas ça que tu voulais évoquer, sinon lancer un petit clin d'œil, mais ça m'y a fait penser. En tous cas, bravo pour l'immersion, j'ai eu la frousse de ma soirée. J'espère que je ne vais pas faire des cauchemars après ça.
J'ai remarqué que tu appréciais particulièrement les formules à contre-sens, comme "des rêves divinement morbides", "une illusion de sang paradisiaque en bouche", sans parler de tous les plaisirs que le personnage retire de tout ce qui nous semble à nous répugnant. Ta description de la panique et du supplice de sa victime est particulièrement effrayante. Le sadisme dans toute sa splendeur ! Là, je crois que notre Danette nationale vient de se faire supplanter magistralement. En tous cas, ton histoire est fascinante à défaut d'être délicieuse. C'est un genre dont je ne suis pas friande, mais je m'y laisse prendre telle une mouche sur un ruban de glue ; l'effet saisissant de terreur, sans doute.
Oh à propos, qu'as-tu mis comme ratting ? Parce que là, un interdit aux moins de seize ans s'impose, je crois.
Biz Vef'
Je crois que te remercier pour ton courage est déjà la moindre des choses : courage d'avoir lu mais aussi ensuite de m'avoir laissé tes impressions à propos de cette lecture, merci ! Et merci également pour le temps que tu y as passé !
Mince, mon but n'est pourtant pas que les lecteurs se disent "oh non, j'aurais jamais dû lire ça !" ! ^^''
Mais je comprends ce malaise persistant. Cette impression de ne pas trop savoir où on en est, ni de savoir quoi dire devant un texte comme celui-là. Du coup, je ne peux que te remercier encore plus d'avoir pris sur toi pour me livrer ce commentaire, ça m'a fait vraiment très plaisir !
C'est vrai que j'ai écrit cette histoire en une seule fois, ce qui m'arrive extrêmement rarement et même si j'ai passé un peu de temps dessus pour éliminer les fautes et les tournures de phrases un peu bancales, je ne suis jamais vraiment revenue dessus de manière complète. C'est vrai que le début, qui reste plus dans la description d'un contexte qu'autre chose, m'a sans doute donné un peu plus de mal.
Ah, j'aime la première phrase sur laquelle tu t'arrêtes ! Parce que moi-même je bloque toujours dessus en la relisant, sans vraiment savoir pourquoi et d'ailleurs, je ne suis pas sûre de me souvenir pour quelle raison je l'ai placée ici. Je ne suis pas certaine qu'elle ait une réelle utilité au final.
La comparaison au Joker est complètement voulue. Lorsque j'ai écrit ce texte, j'avais eu l'occasion de voir peu de temps auparavant le fameux Dark Knight et j'étais restée subjuguée par la performance d'Heath Ledger. J'ai donc effectivement voulu faire un clin d'oeil à ce personnage.
Les formules à contre-sens que tu évoques ont représenté une véritable importance pour moi. Durant l'écriture de ce texte, je me suis appliquée à en utilliser le plus possible pour marquer le cynisme de mon personnage et c'est un effet de style que j'ai vraiment tenté exprès pour ce texte. Je te suis reconnaissante de l'avoir remarqué et je te remercie pour tes compliments à ce sujet !
Je ne connais pas vraiment Hadana, bien que j'aie eu l'occasion d'entendre parler de sa vocation de Reine du Sadisme, mais j'aurais énormément de mal à croire avoir pu la supplanter avec un seul texte, aussi déstabilisant soit-il. En tout cas, je ne prétends en aucun cas à ce genre de titre car le sadisme est loin d'être ma spécialité. J'ai seulement voulu l'expérimenter dans ce texte et je suis toute chamboulée de savoir que cela t'ait semblé "réussi" à ce point, ça me touche beaucoup en tout cas, merci !
J'ai modifié le rating en conséquence. Il faut croire que, à force de l'écrire et de le lire, j'ai été un peu immunisée face à ce texte ! ^^''
Merci encore infiniment pour toutes tes remarques, l'ensemble de ton commentaire m'a fait très plaisir ! J'espère pouvoir me repencher sur les maladresses qui subsistent encore au plus vite !
J'adore ce début ! Ton personnage est vraiment superbe : tortueux, maso, avec ses idées bien à lui. Suivre sa description, sa transformation, est passionnant. Certains moments sont vraiment drôles, les qualificatifs pour les humains sont hyper bien trouvés et m'ont fait vraiment rire. Genre "le parasite", "l'amas bactérien" xD
Je trouve que tu as eu une idée géniale. On voit bien que tu t'y connais en mythologie, ça donne envie de se replonger dans ses légendes, et on s'attend à retrouver plein de similitudes avec Charon et les Enfers par la suite. Qui va jouer le rôle de cerbère ? A moins que tu ne prennes une autre direction, et quelle qu'elle soit je serai ravie de la lire.
S'il y a un seul truc qui m'a fait tiquer, c'est cette phrase : "L’hystérie gagna mon rire de plus en plus fort alors que le but pour lequel j’avais été créé prenait forme dans mon esprit." Honnêtement, j'ai compris ce que tu entends par là, mais je trouve que tu devrais la reformuler. La seule autre critique qui me vient à l'esprit, c'est que le texte est long, et ça m'empêche de faire une analyse plus poussée ! (Mais ça compte pas ça, c'est vraiment un plaisir de te lire alors la longueur, on s'en moque)
Donc bravo, et bonne continuation. Vivement la suite :D
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Ton premier paragraphe me fait rougir jusqu'aux oreilles : tous ces compliments... c'est trop ! Je ne sais pas quoi dire ! A part peut-être que je me suis effectivement bien amusée avec le dictionnaire pour trouver des synonymes à même de qualifier les humains selon la conception qu'en a le Passeur.
Et puis ça me fait toujours bizarre d'apprendre que les gens apprécient ce texte parce qu'il est vraiment très, très loin de ce que j'ai l'habitude de faire. Quand j'y repense, je me demande comment j'ai fait pour parvenir à pondre un truc pareil ! xD
Oh, je n'irais pas jusqu'à dire que je m'y connais en mythologie mais c'est un bout de l'Histoire que j'ai adoré étudier je dois dire, en particulier les mythologies grecques et romaines. Mais ça date d'un certain nombre d'années. Les allusions à Charon et aux Enfers tiennent leur source de La Divine Comédie de Dante dont nous avions lu quelques passages en cours d'italien à l'époque où j'ai écrit ce texte (il y a 3 ans).
Une suite ? Wow, tu es bien la première personne à m'évoquer une suite ! Eh bien en fait... il n'est pas supposé y en avoir. J'ai écrit ce texte comme une nouvelle, vois-tu ? Je l'ai vu comme ça d'emblée alors je t'avoue que l'éventualité d'une suite ne m'a jamais effleuré l'esprit. Je ne sais pas si c'est une option que je devrais reconsidérer... ça fait tellement longtemps que j'ai écrit tout ça ! ^^''
C'est chouette, je vois que tu prends vite tes marques : tu vas lire des textes et tu laisses des commentaires constructifs dans lesquels tu abordes les points qui t'ont plu mais également ceux que tu penses qui mériteraient d'être retravaillés, le tout avec respect, ça fait plaisir !
Merci donc pour cette phrase que tu as relevée ! C'est vrai qu'elle est peut-être un peu... lourde disons. Il faudrait que je relise ça correctement pour voir ce que je peux faire.
Le texte est long ? Tiens, étant donné que je le considère comme une nouvelle, ta remarque n'est pas très compatible avec ma vision des choses et du coup, ça fait un petit cafouillage comique dans mon esprit ! Euh... j'espère que ce n'était pas trop gênant quand même ? Et puis, le fait que j'aie écrit ce texte comme une nouvelle suffit peut-être à expliquer cette longueur.
Désolée donc mais, à priori, il ne devrait pas y avoir de suite à ce texte. Si la fantasy ne te rebute pas trop, je peux te conseiller mon roman sur lequel je travaille actuellement, Une vie de château, qui est également publié ici.
Quoi qu'il en soit, je te remercie d'avoir pris le temps de lire et de d'avoir partagé tes impressions en toute sincérité, ça m'a fait extrêmement plaisir ! Merci beaucoup !!
Aaah d'accord, tu sais j'ai vu écrit "chapitre1" alors je me suis dit qu'il y en aurait sûrement d'autres... Mais c'est bête, si j'avais regardé d'un peu plus près j'aurais remarqué le "One-Shot", et puis ça paraît évident qu'il s'agit d'une nouvelle, finalement. Mais je sais pas, quand une histoire me plaît, j'ai jamais envie qu'elle se termine ! Même en quelques lignes, je m'attache trop aux personnages et je voudrais les suivre jusqu'au bout. Mais bien sûr, maintenant que tu le dis, ça saute aux yeux !
Non, ce n'est pas du tout trop long ! Puisqu'il s'agit d'une nouvelle, c'est la longueur idéale. Mais dans mon otpique de chapitres, avec une suite et tout ça, je me disais, peut-être que les chapitres sont sensés être plus courts... Mais pareil, ça paraît évident maintenant x)
J'essaye effectivement de rester respectueuse, vu que je sais que des critiques mal placées peuvent anéantir un projet... Mais j'ai pas à me forcer avec ce texte, je voyais bien peu de critiques à faire ;)
Merci d'avoir lu mon commentaire, à bientôt j'espère :)
Mais si besoin (c'est peut-être aussi plus pratique), c'est avec plaisir que je t'accueille sur mon Journal de Bord intitulé "Dreamland" (sur le forum) où l'on pourra échanger ! ^^
Le "chapitre 1" est le titre proposé de base. J'avoue que, sur le moment, je n'avais pas trouvé quelque chose de plus approprié pour le remplacer mais, au vu de ta confusion, je devrais peut-être y songer. Navrée que cela t'ait induite en erreur en tout cas !
C'est vrai que, quand on doit formuler des critiques, mieux vaut le faire avec l'art et la manière. Un minimum de respect c'est quand même la moindre des choses. Et puis, à mes yeux, rien ne vaut un commentaire constructif comme on peut en trouver à foison ici : ce sont ceux qui font le plus avancer et qui permettent le plus de s'améliorer ! Mais c'est sûr qu'il y a une façon de le dire. Après, je me dis toujours qu'un "c'est de la merde !" pas justifié ni argumenté n'apporte rien et ne sert à rien du tout non plus. Ce serait le genre de commentaire à ignorer complètement en fait.
Aucun souci à se faire cependant, sur Plume d'Argent, on trouve les commentaires constructifs les plus chaleureux et les plus stimulants qui soient !
Merci d'avoir pris le temps de me répondre, j'espère que l'on aura vite l'occasion de se recroiser ! =)
Voilà j'ai lu ce premier chapitre ... à moins que ce ne soit l'histoire entière?
En lisant la fin, et en comprenant ce que cet homme est vraiment, le début prend vraiment une toute autre dimension! J'ai été frappée d'abord par son refus catégorique, sa hargne et sa haine envers l'espèce humaine, parce que, dans une moindre mesure évidemment, c'est quelque-chose qui m'atteint aussi. Le dégoût devant cette société si mal faite et les prétentions creuses, même dangereuses, de l'humanité. La déprime >.<
Ce qui fait que je m'étais plus ou moins identifiée à lui ( enfin un petit peu, hein ); de plus tu nous ouvres un passage vers ses pensées les plus profondes, le monde extérieur, la mythologie grecque, tout passe par le filtre de ses yeux avant d'arriver jusqu'à nous, donc il est inévitablement "proche" de nous. Alors en le voyant virer meurtrier peu à peu ... oui ça fait un choc, parce qu'il faut tout à coup se détacher de sa vision des choses. Et vite.
J'ai beaucoup apprécié les quelques oxymores que tu as glissés dans ses appréciations, et dans ses descriptions de ses sentiments. Comme à chaque fois que la douleur ou la peur le fait rire et l'emplit de joie. J'ai toujours trouvé que les oxymores donnaient une saveur à l'écriture, un peu acide, et ça fonctionne un peu comme une image en noir et blanc: ça intensifie le choc des contraires et finalement, ça en révèle les couleurs. Donc chapeau pour ça!
Je regrette juste la lenteur de quelques passages, peut-être parce que les détails, les relations de cause à effet, sont largement exposés. Surtout au début. Ca prend un peu le pas sur le style. Mais rien qui ne s'arrange à la fin!
Donc globalement, j'ai vraimen trouvé ton texte intéressant =)
Je comprends tes propos et je m'y retrouve également : effectivement, on peut parfois se retrouver (dans une certaine mesure bien entendu) dans cette vision très pessimiste de l'humanité. Il y a aussi de quoi déprimer, c'est pas faux ! Enfin, du moment que ça ne te reste pas trop longtemps sur l'humeur quand même, ce ne serait pas mon but ^^''
Oui, je comprends. Fatalement, il y a un moment où on se rend compte que tout cela va trop loin, qu'on ne peut décemment pas se sentir proches d'une attitude aussi destructrice et alors, on se détache du personnage. On devient observateurs extérieurs. En tout cas, j'ai beaucoup aimé ta manière de présenter les choses, ça me parle =)
Et merci pour tes compliments concernant les oxymores ! Leur utilisation m'a été très chère et j'ai vraiment voulu faire les choses au mieux pour justement, "intensifier le choc des contraires" comme tu le disais et vraiment démarquer ce personnage. Ca me fait très plaisir de savoir que tu as perçu ces figures de style de manière aussi positive, merci !
Décidément, j'entends beaucoup ce reproche ces derniers temps : comme quoi, y a des périodes comme ça...
Non mais plus sérieusement, je commence vraiment à penser que les descriptions pures et dures sont devenues mon point faible alors que c'était ce qui me plaisait le plus. Après les remarques de vefree, j'ai repassé sur ce texte en essayant d'alléger un peu tout ça mais apparemment, ce n'était pas suffisant. Je ne sais pas, c'est comme si j'étais incapable d'expliquer les choses de manière simple par écrit, c'est un assez déstabilisant ! ^^''
En fait, la lecture m'a apporté un vocabulaire assez conséquent que j'aime (et que j'aimerais) pouvoir utiliser, mettre en scène dans un texte mais en fait, il semblerait que je ne sache pas utiliser ce vocabulaire à bon escient. Parce que mon but n'est évidemment pas d'alourdir les choses et de bloquer les lecteurs. Enfin bon, même si ça montre que je me cherche encore au niveau stylistique, ça prouve aussi que j'ai encore des choses à apprendre , des techniques, et ça, ça reste rassurant malgré tout !
J'espère qu'un jour, je trouverai le "truc" pour mieux faire passer la pilule !
Merci en tout cas d'avoir pris le temps de venir lire et de me laisser tes impresssions, c'est toujours extrêmement instructif pour moi, en plus de me faire très plaisir ! ^^