LE PROCES
Charlotte Remay – 2021
Lorsqu’elle ouvrit brusquement les yeux, sa capsule de cryogénisation était grande ouverte. Un bruit de câble électrique grésillait dans ses oreilles. L’air froid picotait sa peau presque nue. « Pas besoin de vous emmitoufler dans vos vêtements, la capsule vous gardera bien au chaud dans vos sous-vêtements » résonna une voix dans sa tête. Une odeur de brûlé indisposait ses narines, devenues hypersensibles à cause de la cryonie.
Confuse, elle ne se doutait pas un instant de ce qui se produirait une fois qu’elle ouvrirait les yeux. D’abord plongée dans une vision trouble, lui renvoyant une image informe d’un décor apocalyptique. La vision revenant peu à peu, Louise se rendit compte que quelque chose n’allait pas. Les lumières de la pièce dans laquelle elle se trouvait vacillaient frénétiquement au rythme de minis explosions de cordages électriques sectionnés. Jetant un œil à sa droite, puis à sa gauche, elle constata très vite qu’elle n’était pas seule. Trônant au milieu d’une multitude de capsules, parfaitement alignées les unes à côté des autres, mais fermement scellées. Certaines d’entre elles étaient tombées de leur socle. Son cocon semblait être le seul à l’avoir libéré de son sommeil cryonique. Sa vision redevenue nette, Louise se rendit compte avec effroi que les vitres des autres chrysalides avaient noirci, comme si ce qui se trouvait à l’intérieur avait brulé…
Un début de crise d’angoisse accéléra les pulsations de son cœur, rendant sa respiration pénible.
« C’est risqué ? » se rappela-t-elle avoir demandé. « Faites-moi confiance, vous arriverez tous à bon port ! » assura la voix. Frappée par une sensation désagréable, que le stress avait répandu dans ses veines, elle inspecta chaque millimètre de sa peau : aucune égratignure apparente, elle était en un seul morceau. Avec appréhension, elle vérifia que ses bras et ses jambes bougeaient toujours : une fois encore, rien à signaler.
Prenant son courage à deux mains, Louise sortit avec prudence de sa capsule. Ses pieds dénudés se posèrent prudemment sur un sol parsemé de débris de verre et de métal. Un frisson lui traversa la colonne vertébrale au toucher de ce sol glacé. Elle inspecta le plus de cocons qu’elle le put, mais le résultat fut sans appel, toutes les personnes cryogénisées étaient mortes carbonisées. Oubliant le froid ambiant et le fait qu’elle était pieds nus, Louise courut aussi vite que possible pour s’extirper des colonnes de chrysalides. Une dizaine de rangées plus tard, elle se retrouva face à un écran noir gigantesque, éteint et cassé. Dans un dernier élan de désespoir, elle hurla de toutes ses forces :
— Y A QUELQU’UN ?
Pas de réponse.
— Est-ce que quelqu’un m’entend ? S’il vous plait, répondez ! insista-t-elle, tournoyant sur elle-même, espérant se retrouver face à un autre être humain.
C’est alors que l’écran s’alluma partiellement et lui répondit :
— Veuillez décliner vôtre identité, résonna la voix de la machine.
— Louise ! Je m’appelle Louise Duvall, répondit-elle à toute hâte, se retournant vers l’écran.
— Membre de l’équipage ou colon ?
Louise hésita quelques secondes avant de lui donner enfin sa réponse. Peut-être bénéficierait-elle d’avantages si elle prétendait faire partie de l’équipage ?
— M… membre de l’équipage, bredouilla-t-elle timidement.
— Section, grade et code secret, je vous prie.
— Merde ! marmonna Louise avant de reprendre à voix haute, colon, alors !
— Parfait Louise ! Je suis FRAN, l’ordinateur de bord d’Exodus 1.0. J’ai le regret de vous annoncer que nous nous sommes crashés il y a maintenant quatre heures. Mais il y a plus tragique encore, mes capteurs m’indiquent que vous êtes la seule survivante. Félicitations !
— Félicitations ? Félicitations ? Vous êtes sérieuse ? J’aurais préféré mourir avec les autres ! Qu’est-ce que je suis censée faire moi maintenant ? s’emporta Louise.
— Ne vous énervez pas, Louise, cela ne résoudra pas notre problème. Notre préoccupation première est de vous mettre à l’abri.
— A l’abri de quoi ? Regardez autour de nous, le vaisseau est en ruine !
— Pas tout à fait. J’ai repéré une Safe Zone à deux kilomètres d’ici. Bien que le vaisseau soit HS, il s’est fragmenté en plusieurs parties avant le crash. L’une d’entre elle a survécu à l’impact.
A ses mots, l’écran indiqua un itinéraire jusqu’à la zone repérée par FRAN. Malgré les pixels manquants et les fissures sur l’écran, Louise parvint à le lire sans problème. Il lui suffisait de marcher tout droit et le chemin ne semblait pas accidenté.
— Comment est-ce que ça a pu arriver ? Ils avaient dit qu’on arriverait tous à bon port, en un seul morceau !
— Le risque zéro n’existe pas, Louise. Maintenant, écoutez-moi très attentivement, c’est important pour votre survie. Mes capteurs m’indiquent que la nuit va bientôt tomber, nous devons nous dépêcher de vous mettre à l’abri. Pour atteindre la Safe Zone, vous allez devoir enfiler une de ces combinaisons spatiales, préconisa l’ordinateur de bord, ouvrant un placard rempli de combinaisons.
— Une combinaison ? Pourquoi ? Je croyais que l’air était respirable sur Trappist F.
— Vous êtes intelligente ! Je comprends pourquoi vous avez été sélectionnée ! Nous parlerons de ces détails plus tard, voulez-vous ? Nous avons plus urgent à faire présentement. Dépêchez-vous d’enfiler une de ces combinaisons, la nuit va bientôt tomber, Louise.
— Je sais, c’est la deuxième fois que le dites ! Pourquoi êtes-vous aussi pressée d’ailleurs ? Qu’est-ce qu’il y a dehors ?
— Je ne voudrais même pas y penser si j’étais à votre place, répondit évasivement l’I.A.
— Bon ! Ça suffit les conneries FRAN, je n’irai nulle part avant que vous m’ayez expliqué toute la situation. Vous me devez bien ça, non ? exigea Louise, excédée.
— Après tout, pourquoi pas ! Vous êtes la seule survivante et il y a très peu de chance que vous puissiez rapporter ces informations un jour, alors je vais vous dire la vérité.
Louise regrettait presque de lui avoir demandé. Depuis qu’elle parlait avec FRAN, elle ne pouvait s’empêcher de jeter quelques coups d’œil sur les capsules calcinées. Les vitres noircies lui rappelaient à quel point la situation était grave. Peut-être aurait-elle dû obéir et suivre bêtement les instructions de l’ordinateur ? Certainement pas ! Ce n’était pas son genre.
— Si l’air n’est pas respirable dehors, c’est pour la simple et bonne raison que nous ne sommes pas sur Trappist F.
— Quoi ?
— Laissez-moi finir s’il vous plait, vous exprimerez votre mécontentement quand j’aurais terminé. Cette planète ne m’est pas inconnue et je sais qu’elle est hostile pour l’Homme. Cependant, vous devez savoir qu’il s’agissait bien de notre destination première avant d’atterrir sur Trappist F.
— Comment ça, notre première destination avant d’atterrir sur Trappist F ?
— Vous et les autres colons êtes des mules. Etiez des mules, pour être exacte.
— Des mules ? Comment ça des mules ? C’est quoi ce bordel FRAN ? fulmina Louise. Vous vous rendez compte de ce que vous nous avez fait ? Qu’est-ce qu’on était censés transporter ?
— Eh bien, à l’heure qu’il est, rien du tout, rassurez-vous.
— Merci ! J’me sens beaucoup mieux !
— Les scientifiques d’Exodus 1.0 devaient vous inoculer un virus afin de contaminer la population de Trappist F dans le but de les exterminer. Ainsi, l’Humanité retrouverait une planète prête à l’emploi.
— C’est pas vrai… ! Dites-moi que c’est faux !
— C’est la vérité, Louise.
— Non !
— Louise…
— Comment avez-vous pu nous faire ça ? coupa sèchement Louise, folle de rage. Vous êtes en train de me dire que tout ce qu’on nous a dit lors de l’entretien n’était que des mensonges ? Dites-moi, FRAN, est-ce que cette bande d’enfoirés était consciente que nous aurions pu en mourir aussi ?
— Impossible, vous étiez tous porteurs sains.
Louise se remémora alors ses entretiens, les questions qu’on lui avait posé sur ses problèmes de santé, les prises de sang, et pour finir, une injection devant l’immuniser contre les maladies les plus mortelles de Trappist F.
— La dernière injection avant notre départ…
— Celle qui devait vous protéger du virus lui-même avant qu’on vous l’inocule sur cette planète, ajouta l’I.A, terminant la phrase de Louise.
— Bande d’enfoirés !
— Sachez que je suis insensible à toutes vos insultes, je n’ai pas été programmé pour réagir à ça. Maintenant que vous avez terminé de cracher votre venin, enfilez donc une combinaison et survivez, Louise !
— Pourquoi vous voulez m’aider au juste ? Si la mission avait réussi, vous auriez été témoin d’un massacre sans lever le petit doigt. Et maintenant, vous faites preuve de compassion. Pourquoi ?
— Ma mission première consistait à protéger les êtres humains de ce vaisseau. Comme vous êtes la seule survivante, ma nouvelle mission sera de vous accompagner jusqu’à votre mort ici.
— Ma mort. Vous pouvez prédire quand ? Est-ce qu’il y aura de quoi assurer ma survie dans cette Safe Zone au moins ?
— Assurément ! Vous disposerez de tout le confort et d’une réserve d’eau et de nourriture pour au moins les cent années à venir. Maintenant dites-moi, Louise, est-ce que vous voulez vivre ?
La survivante du crash se contenta de répondre « oui » d’un signe de tête.
— Alors, faites-moi plaisir, enfilez votre combinaison et ne perdons plus de temps avec ces questions inutiles.
Louise resta silencieuse, perdue dans ses pensée. Bien qu’elle eût été enthousiaste pour cette mission, Louise ne faisait pas confiance aux machines. Elle n’avait pas confiance en FRAN et avait la conviction qu’elle lui cachait autre chose. Or pour l’instant, Louise devait penser à elle et rejoindre impérativement la Safe Zone. C’est pourquoi elle suivit scrupuleusement les instructions de l’ordinateur de bord et enfila sa combinaison sans prononcer un mot.
Les révélations de l’I.A réveillèrent en elle un sentiment de rébellion contre l’entreprise Exodus. Bon sang ! Que faire ?
— Vous êtes prête ? Je vais ouvrir le sas, l’informa FRAN.
Louise se plaça devant la porte sans rien dire. L’ordinateur ouvrit la porte, la jeune femme se retrouva pour la première fois de sa vie face à un décor extraterrestre. Cependant, cela ne ressemblait à aucun paysage qu’elle avait pu voir lors de reportages qui tournaient en boucle à la télévision. Encore moins aux plaines verdoyantes de Trappist F. Faisant face à un décor lunaire et froid, dépourvu de vie, Louise comprit pourquoi cette planète était hostile pour l’Homme. Pas d’eau, pas la moindre touffe d’herbe. Une étendue de montagnes donnait du relief à ce paysage désolé.
Louise inspira un bon coup avant de poser le pied sur le sol. Au loin, le soleil laissait place progressivement à la nuit. L’ambiance était beaucoup trop calme au gout de Louise, qui avançait à grands pas. Elle ne put s’empêcher de se demander pourquoi la société Exodus voulait exterminer les habitants de Trappist F à l’aide d’un virus. User d’un tel stratagème était révélateur de la peur. La peur de combattre une civilisation qui devait probablement posséder une technologie supérieure à celle de la Terre et qu’un combat en bonne et due forme était sans doute perdu d’avance. Soudain, une terrible pensée lui traversa l’esprit : « Et s’ils envoyaient une autre mission génocide ? ». Louise ne pouvait cautionner une telle chose. Aussitôt, elle changea de trajectoire, se mettant à courir aussi vite qu’elle le put, s’éloignant petit à petit de la carcasse d’Exodus 1.0. Elle devait empêcher le massacre. Si cette civilisation possédait une technologie supérieure à celle de la Terre, alors ils pourraient sans doute la repérer et venir la chercher. Ainsi, elle pourrait prévenir le gouvernement de Trappist F.
— Louise ! Mais qu’est-ce que vous faites ? s’exclama FRAN.
— LA FERME ! lui ordonna Louise, criant à pleins poumons.
— Vous ne pouvez pas m’échapper, Louise ! Aussi loin que vous pourrez aller, je serai toujours auprès de vous.
Louise ne répondit pas, poursuivant sa course folle à travers les gravats et la poussière. Quelques minutes plus tard, elle ralentit la cadence. Essoufflée, elle continua son chemin en marche rapide.
— Louise ?
— Va te faire foutre, FRAN !
— Je dois vous dire quelque chose d’important.
— Tu pourras dire ce que tu veux, je ne changerai pas d’avis !
— Vous vous croyez hors d’atteinte ? Peu importe la distance qui nous sépare, j’aurai toujours la main.
— Prouve-le !
— Ne me forcez pas la main, Louise, prévint l’ordinateur, employant un ton plus menaçant.
— Ouais, c’est ça, ouais !
— Comme vous voudrez. J’ai le regret de vous annoncer que c’est moi qui contrôle votre arrivée d’oxygène. Je vous conseille de rebrousser chemin si vous ne voulez pas mourir ici.
La menace de la machine confortait Louise dans ses soupçons. Les militaires de Trappist F ne devaient pas la retrouver. Elle poursuivit sa route sans dire un mot.
Au bout d’un moment, l’air commença à manquer. Le souffle court, Louise ne voulait pas abandonner. De toute façon, la finalité de son destin s’était scellée au moment du crash d’Exodus 1.0. Mourir tout de suite ou dans quelques années n’avait plus d’importance, il fallait prévenir les habitants de Trappist F coûte que coûte.
L’air s’épuisa jusqu’à la dernière particule d’O2. Personne ne vint chercher Louise, qui s’étouffait, se tordant dans tous les sens sur le sol sablonneux. Elle se tourna sur le dos, se retrouvant face à l’infini du ciel de la planète. Les étoiles brillaient de mille feux, offrant à Louise son dernier spectacle avant de perdre connaissance.
— Louise ? résonna la voix de FRAN.
Pas de réponse.
— Louise, insista l’I.A.
Pas de réponse…
Combien de temps s’était écoulé depuis son malaise ? Elle ne saurait le dire. La Terrienne se réveilla dans des draps très doux, son corps posé sur un matelas confortable. La pièce dans laquelle elle se trouvait ressemblait à une chambre. Haute de plafond, s’ouvrant sur l’espace par le biais d’une immense baie vitrée. Elle se redressa d’un bond, ce qui eut pour effet de lui déclencher un terrible mal de tête. Cependant, le martellement dans ses tempes ne l’empêcha pas de s’extirper des draps et de se précipiter sur la porte, verrouillée, sans poignée. Elle tapa contre la porte, qui s’ouvrit d’un coup. A peine eut-elle réalisé qu’elle était libre qu’elle se retrouva nez à nez avec un extraterrestre de grande taille. Louise n’en croyait pas ses yeux, après avoir fait face à la cruauté de l’I.A d’Exodus, elle faisait face, à présent, à un être humanoïde félin au sourire bienveillant. L’humanoïde se tenait droit sur ses pattes arrière. Ses vêtements, colorés, très près du corps, renforçaient sa carrure filiforme, semblable à une statue de Giacometti. Sa petite tête poilue observait Louise du haut d’un long coup fin. Pas de cheveux sur son crâne, mais de grandes oreilles droites et pointues. Le sourire aux lèvres, il semblait ravi de la voir.
— Bonjour Louise, lui dit-il d’une voix douce.
— Où suis-je ? Qui êtes-vous ? s’empressa de demander Louise, confuse.
— Détendez-vous, tout va bien, je ne vous veux aucun mal, assura la créature. Je me présente, je m’appelle Magentah, je suis votre auxiliaire sur Tabby. Vous vous trouvez sur la mégastructure de l’étoile de Tabby.
Mégastructure, Louise avait déjà entendu ce mot quelque part.
— Vos compatriotes Terriens ont bien failli découvrir le poteau rose il y a de cela quelques siècles, mais nous avons fait ce qu’il faut pour rester invisibles ! expliqua Magentah en lui faisant un clin d’œil. Venez avec moi, je vous prie, la convia-t-il, lui indiquant la sortie d’un signe de la main.
— C’est très intéressant tout ça, mais qu’est-ce que je fais là ? Et comment ça se fait que je sois encore en vie ? demanda-t-elle, suivant Magentah de près.
Ils entamèrent la traversée d’un couloir très lumineux, s’ouvrant sur l’espace d’un côté, couvert de métal gris de l’autre.
— Vous devez savoir que nous sommes responsables du crash d’Exodus 1.0, reprit Magentah. Nos espions ont pu intercepter à temps des informations très importantes, révélant les noirs dessins de l’entreprise Exodus. Cependant, nous n’avions pas prévu qu’il y aurait des survivants et encore moins que vous vous rebelleriez contre FRAN.
— L’ordinateur de bord ! s’exclama Louise dans un moment de panique. Il faut absolument le détruire ! s’exclama-t-elle, agrippant Magentah par le bras.
— Ne vous en faites pas, c’est chose faite, répondit-il en se libérant délicatement de l’étreinte de la Terrienne.
— Comment avez-vous fait pour me retrouver ? Cette enflure avait désactivé toutes les balises.
— C’est ce qu’elle croyait. Soyez tranquille, cette I.A maléfique ne fera plus de tort à personne.
— Et maintenant ? Que va-t-il m’arriver ? Vous allez me tuer, moi aussi ?
— Vous tuer ? Pourquoi diantre ? Vous étiez prête à sacrifier votre propre vie pour nous avertir du danger.
A peine eut-il terminé sa phrase, qu’ils croisèrent un autre extraterrestre, qui salua Louise d’un signe de tête. Jusqu’à présent, toutes les personnes qu’il avaient pu rencontrer inclinaient la tête en gage de gratitude envers la survivante du crash.
— Ok… répondit Louis, de plus en plus confuse. Qu’est-ce que vous attendez de moi alors ?
— Nous avons besoin de vous pour résoudre un petit problème éthique.
— Un problème éthique ?
— Oui. Vous vous doutez bien qu’après avoir découvert les intentions d’Exodus, la coalition intergalactique a tout de suite exigé la destruction de la Terre en guise de représailles. Je m’y suis opposé, c’est pour cette raison que vous allez assister au procès.
— Au procès ? Quel procès ?
— J’ai pris la liberté de vous désigner comme témoin. Si vous trouvez les bons arguments pour convaincre la cour, votre planète sera sauvée. Dans le cas contraire… vous savez.
— Moi ? Pourquoi moi ? Pourquoi ne choisissez-vous pas un avocat ? J’y connais rien moi !
— Vous auriez donné votre vie pour sauver les habitants de Trappist F, croyez-moi, vous êtes la mieux placée pour défendre les intérêts de la Terre.
Louise n’avait pas remarqué que le couloir que lui avait fait traverser Magentah menait à une porte, gigantesque, en métal. A peine eut-il terminé sa phrase que la porte s’ouvrit automatiquement, confrontant brutalement Louise à un brouhaha d’huées. Le déferlement de haine de la foule et des jurés était tel que la pauvre Louise dut se boucher les oreilles. Le juge mit fin au supplice d’un coup de marteau en s’écriant : « SILENCE ! ».
— Entrez Louise, défendez vos semblables ! lui chuchota Magentah, la poussant délicatement vers le pupitre.
— Vous êtes malade ? Je ne vais pas y aller toute seule !
— Je serai près de vous.
— D’accord.
Louise s’avança timidement vers le pupitre, suivie de près par Magentah, qui rejoignit les jurés. La rescapée d’Exodus n’eut pas le temps de digérer cette information que le juge prit immédiatement la parole.
— Louise Duvall, seule rescapée de la mission Exodus 1.0. Cette mission avait pour but d’envahir la planète Trappist F, située dans la constellation du Verseau, et d’exterminer ses habitants à l’aide d’un virus mortel. Votre acte de bravoure a poussé le juré Magentah, ici présent, à reconsidérer la question du châtiment concernant votre planète, la Terre.
Du peu de ce que connaissait Louise du déroulement d’un procès, les jurés n’avaient pas d’autres missions que de déclarer coupable ou non un criminel, et non de se permettre d’interrompre un procès afin de convoquer un témoin qui pourrait changer la donne.
— Nous vous donnons la parole Louise. Sachez que c’est la seule et unique chance que nous accorderons à votre peuple pour se défendre. Si vous ne parvenez pas à convaincre cette cour, la Terre sera immédiatement détruite à la fin de cette audience.
Sous le choc, Louise ne sut quoi répondre. Elle chercha désespérément du réconfort dans le regard bienveillant de Magentah, qui l’encourageait à répondre d’un signe de la tête. Elle prit une longue inspiration, rassembla ses idées, puis expira un bon coup avant de répondre d’une voix qui ne trembla pas :
— Je ne vous demanderai qu’une chose.
— Qui est ? demanda le juge, impatient de recevoir ses arguments.
— Ne faites pas exploser la Terre, les animaux n’ont pas à payer pour la bêtise humaine.
La réponse de la terrienne ébranla le tribunal. Les sourcils se levèrent, les regards confus des jurés traduisaient leur surprise. Seul Magentah resta égal à lui-même, le sourire aux lèvres. Le brouhaha qui avait accueilli Louise et son auxiliaire au début du procès laissa vite place à un silence pesant. Le juge, quant à lui, resta impassible.
— Vous seriez prête à mourir auprès de vos congénères ?
— Oui, répondit Louise, soutenant le regard du juge.
— Je dois avouer que nous nous attendions à tout sauf à ça, mademoiselle Duvall, admit le juge, décontenancé.
Le courage de Louise impressionna tellement l’auditoire que le verdict tomba plus vite qu’on ne l’aurait pensé. Ce procès resta dans l’histoire comme le plus court et le plus imprévisible. Grâce à son courage sans faille, Louise sauva la Terre de la destruction.
Lorsqu’elle ouvrit de nouveau les yeux, Louise se trouvait dans sa capsule de cryogénisation. Grande ouverte. La lumière éclatante de la pièce l’éblouissait tellement qu’elle eut le réflexe de protéger ses yeux avec son avant-bras. Un médecin très séduisant, au regard bienveillant était penché au-dessus d’elle.
— Bonjour Louise, je suis Magentah, votre médecin de bord !
— Qu’est-ce que vous avez dit ? s’empressa de demander Louise, regardant instinctivement la pliure de son bras droit.
Un morceau de coton, fermement maintenu par un sparadrap, avait été apposé sur sa peau. Elle l’arracha d’un geste vif et constata un petit point rouge caractéristique d’une injection.
— Où suis-je ? demanda-t-elle, angoissée.
— Vous êtes déboussolée, c’est normal. Mais rassurez-vous, la mission Exodus 1.0 est un succès ! Alors Louise, prête pour votre nouvelle vie ?
Très facile à lire, fluide et dynamique !
Une intrigue prenante qui nous donne envi de continuer la lecture jusqu’au bout !
Une histoire à développée, prévenez nous pour la suite !
Merci beaucoup pour ce commentaire!! Effectivement, je pense développer cette hitoire en roman :)
A très bientôt!
Oh merci beaucoup!! Je suis contente que cette petite histoire t'ait plu :) :) :)
* L'IA dévoile trop facilement le plan secret, sachant que le survivante risque d'être secouru.
* Louise défie trop rapidement l'IA sans avoir de plan B. Ni une lueur d'espoir d'une autre alternative. Et puis elle décide de se suicider trop vite, alors qu'elle pourrait rejoidnre l'abdi et penser a un plan pour envoyer un message, ou désactiver l'IA, bref essayer tout avant de mourir.
* Pour le procès elle défend les animaux, mais elles-mêmes aussi bien que des milliards d'humains ne sont pas coupables. Je trouve que c'est une occasion ratée de se questionner sur la responsabilité collective, car même si l'humanité n'est pas coupable, c'est son way of life qui est propice à l'émergence de criminels.
Voila, sinon c'est bien raconté et l'immersion est là. Bravo.
Merci pour tes remarques! Contente que l'histoire t'ait plu quand même ;)
A bientôt!
Étant un très mauvais juge de caractère de manière générale, j'ai parfois (bon, d'accord, souvent) un peu de mal à choisir une lecture. Mais lors de mon dernier tour des membres récents (c'est ma façon de chasser), je suis tombée sur toi et cette nouvelle, et je me suis laissée tenter. Le registre correspond à ce qui me convient d'habitude, et le résumé m'a un peu plus emballée que les autres. Donc déjà un bon point s'il faut commencer par un. =)
Pour tout dire, je m'attendais plus à quelque chose de suivi qu'une nouvelle, mais ça ne m'a pas fait rebrousser chemin lorsque je m'en suis rendu compte. Je trouve toujours qu'il y a un certain self-control à parvenir à s'en tenir à une histoire disons courte sans avoir 1 000 spinoffs en tête. Respect.
C'est une lecture plaisante et plutôt fluide que tu nous offres là. Il y a quelques phrases qui tombent un chouïa à plat au tout début. J'ai eu l'impression qu'elles n'avaient ni début ni fin, juste un milieu, ou alors qu'il en manquait un bout, comme par exemple "D’abord plongée dans une vision trouble, lui renvoyant une image informe d’un décor apocalyptique.". Rien de grave du tout, mais ça laisse une sensation assez étrange, surtout que ça arrive lors de l'entrée en matière. Puis, au fur et à mesure, on se laisse emporter, ou alors c'est toi qui te mets en jambe, je ne sais pas, sans doute un peu des deux, et ça se rythme convenablement. Donc dans l'ensemble ça se lit très bien, j'essaye juste d'être constructive et pas juste dire platement "c'est bien". ^^
Le concept général est très intéressant. Il y a beaucoup d'éléments de SF solides, avec le vaisseau, l'ordinateur de bord, la cryogénisation et les combinaisons. La destruction est très bien décrite, sauf peut-être du côté de l'émotion. Louise n'a pas l'air si choquée que ça de confirmer que tous les autres passagers sont morts dans d'horribles circonstances. C'est peut-être son tempérament, car on voit qu'elle est assez rapide à la détente par la suite face à FRAN, mais d'un point de vue de lecteur, ça n'aide pas à s'attacher à elle. Ou en tous cas aussi rapidement qu'on aurait pu. Mais là encore, rien qui ne fasse quitter la lecture. Et puis ça reste une nouvelle, c'est toujours compliqué de s'étendre trop sur autre chose que le nœud de l'histoire. Et comme je l'ai laissé entendre, au final on est bel et bien du côté de Louise, donc encore une fois c'est un non-problème. Personnellement, j'ai tendance à toujours écrire mes scènes sous un aspect d'abord et il faut que je me force à la relecture à rajouter les autres couches. Donc pas de jugement du tout de ma part, juste une observation.
J'ai trouvé d'autres éléments un peu moins fous peut-être, comme la description des extraterrestres ("humanoïdes félins"). C'est assez paradoxal, en fait, car d'un côté je me suis dit qu'ils étaient drôlement stylés, et d'un autre je me suis dit que c'était bien tombé qu'ils soient bipèdes et facilement descriptibles. Et surtout je n'ai pas compris pourquoi et comment ils parlent la même langue que Louise.
J'ai aussi eu un peu de mal avec la façon de s'exprimer de l'I.A.. Un peu trop fluide à mon goût, mais c'est purement une préférence personnelle. C'est sûr que de phrases mécaniques, c'est un peu cliché aussi (je suis un dinosaure, pardon ><). Et d'un côté, je dois admettre que ça la rend presque plus angoissante de sonner comme un être humain à part entière, donc c'est un choix audacieux qui paye au final.
Ce qui m'a très agréablement surprise, c'est le premier retournement de situation, à savoir le plaidoyer de Louise au tribunal. J'aurais fait exactement la même chose à sa place. J'ai eu brièvement peur qu'elle défende son espèce à corps perdu malgré leur terrible décision, avec un petit espoir que si elle en arrivait là elle mourrait avec les autres humains. Ma seconde théorie était qu'elle défende les citoyens pour ne condamner que leurs dirigeants, puisqu'ils ont forcément pris la décision du génocide de Trappist F sans consulter la population, sinon Louise elle-même aurait été au courant. J'ai donc accueilli l'option choisie avec une certaine fierté pour notre héroïne. C'est misanthrope, mais parfois on se dit que ça s'impose.
Le dernier rebondissement, selon lequel le crash et le procès n'étaient sans doute qu'une hallucination induite par la cryogénisation, m'a un peu moins plu, mais à nouveau c'est purement personnel. C'est correctement amené, et c'est une chute assez classique pour une nouvelle. Je suppose que le point très positif de ce choix c'est que toute sa vie Louise va se demander si elle n'a pas vu juste dans son 'rêve', et ceux qui l'ont envoyée sur Trappist F l'ont bel et bien utilisée pour commettre le génocide des indigènes. Si c'est le cas, on se demande s'il est trop tard pour elle pour y faire quelque chose, ou bien si elle va réussir à enrayer ces plans pour le moins atroces. Tout en se disant que si ça se trouve les habitants de Trappist F ne sont peut-être pas aussi civilisés qu'elle se l'est imaginé et si elle a effectivement tout inventé, alors elle a peut-être d'autres problèmes devant elle. En fait je crois que ce son les fins ouvertes qui me laissent toujours sur ma faim, tout simplement.
En résumé, une nouvelle de SF très solide, avec un point de vue osé et rafraîchissant. Merci d'avoir partagé ! A bientôt peut-être pour la prochaine ? ;)
P.S.: c'est "dessein" et "pot aux roses", et non pas "dessin" et "poteau rose", mais tu m'as bien fait rire avec ces homophonies. xD
Wow je ne sais as quoi dire 😱😱😱 Merci pour ce commentaire constructif !!
En fait j’ai écris cette nouvelle dans le but d’en faire (peut-être) un jour un roman. Je dois avouer que je suis contente que tu ne sois pas sûre qu’elle ait rêvé 😉 Car je réserve bien des surprises au lecteur si je décide d’en faire un roman.
Concernant les petite coquilles, j’ai eu un petit souci de plantage de PC... comme d’habitude Word enregistre automatiquement j’ai fait confiance à la machine (je n’aurais pas dû 😅😅).
Merci encore pour ton analyse et ouiiiiii je publie une nouvelle nouvelle aujourd’hui !! J’espère qu’elle te plaira tout autant!
Je suis vraiment contente que celle-ci t’ait plu 🤩🤩
Je ne sais pas si c'est ta première (c'est que j'avais retenu) mais si c'est bien le cas, tu t'en sors très bien pour un début !
La première moitié a soulevé pas mal de questions de cohérence (mais je ne m'attendais pas à la fin donc normal). Je ne comprenais pas où l'Exodus s'était crashé, ni comment Louise atterrissait sur Trappist F. C'est à l'arrivée de Magentah et plus encore lorsque la pauvre Louise est jetée en pâture aux jurés sous les huées collectives, que j'ai commencé à me dire qu'il y avait un truc louche.
Si j'avais une remarque à formuler, ce serait peut-être de relever le fait que le récit n'a pas la même tonalité au début qu'à la fin. Les détails s'estompent au fur et à mesure, le récit devient saccadé alors qu'il était plus clair au début. Je comprends pourquoi maintenant, mais au début, je croyais vraiment qu'il s'agissait d'une maladresse.
Autrement, bravo à toi ! Et continue !
Merci pour ce beau commentaire :)
Oui effectivement c’est ma première nouvelle et je promet de m’améliorer 💪💪
Ma prochaine nouvelle arrive bientôt ☺️
J'ai bien aimé, ça se lit facilement, sans embouchure, sans arrêt ; je n'ai buté sur aucun mot, c'est fluide et compréhensible.
D'habitude je ne lis pas trop de SF, je préfère la fantasy, mais là c'était vachement sympa et instructif.
Je regrette juste que ce soit court, néanmoins je suppose que c'est le format "nouvelle" qui veut ça (ainsi que ta pâte scénaristique... ça se sent très fort !). La fin ouverte me rend curieuse... et désireuse d'avoir une suite !
Plein de bisous et bon courage pour tes prochains écrits ♥
Ooooh je suis contente que ma nouvelle t’ait plu!! Cela me touche d’autant plus que tu ne lis pas de SF 🥺🥺
Encore merci pour ton commentaire et je promets d’en écrire d’autres et de progresser bien sûr !!
Des bisous!!
L'IA me fait penser à GLaDOS de Portal ^^ Elle essaie d'être sympa mais en même temps dit des choses très crues. Je crois que j'aurais aimé que cette dualité soit encore plus poussée. L'histoire se lit très bien jusqu'au bout, c'est très prenant.
Au début, quand j'ignorais encore la chute, je n'ai pas compris deux choses :
- pour quelle raison l'IA tentait de tuer Louise alors que sa mission première était de la protéger.
- et Magentah qui disait : "Vous étiez prête à sacrifier votre propre vie pour nous avertir du danger" alors qu'il n'avait à priori pas de moyen de le savoir.
Je sens bien l'accélération de l'action et la montée du surréalisme : plus on s'approche de la fin, plus on comprend le rêve. Mais je me demande si le début n'est pas justement "trop" cohérent, ce qui fait un peu ressembler les incohérences volontaires à des erreurs à la première lecture. Je me demande si l'introduction progressive du "wtf" ne devrait pas se faire sur des éléments plus évidents, afin qu'on perçoive plus clairement qu'il s'agit d'une orientation volontaire du récit et pas d'une vraie incohérence. Enfin, je te livre ma pensée à chaud.
Bravo pour cette première publication, j'attends les prochaines, maintenant =)
Quelques typos :
- « C’est risqué ? » se rappela-t-elle avoir demandé. « Faites-moi confiance, vous arriverez tous à bon port ! » assura la voix => avait assuré
- A ses mots => ces
- c’est la deuxième fois que le dites => il manque "vous"
- perdue dans ses pensée => pensées
- toutes les personnes qu’il avaient pu rencontrer => ils
- Ok… répondit Louis => Louise
Merci beaucoup pour ce commentaire qui le donne envie d’écrire plus et de progresser !!
La question de cette nouvelle est : a-t-elle réellement rêvé ?? Car j’avais un peu envie de faire un chute à la Alien pour te donner un petit indice 😉😉
Par rapport aux erreur que tu as relevé je m’excuse de ne pas avoir été plus vigilante car mon PC à planter en pleine correction... Je pensais qu’il avait enregistré mon travail mais je me rend compte que non 😭😭
En tout cas merci encore pour tes retours et je tâcherai d’être plus prudente à l’avenir 💪🤩
Oh lala merci beaucoup pour ce joli commentaire !!
Je te promets de faire mieux et encore mieux dans mes prochaines nouvelles 😉
Sinon je t'ai dit ce que j'en pensais, et pour une première nouvelle tu t'en sors très bien ♥
On voit que tu as bien écouté ma vidéo sur comment écrire une nouvelle xD !
A part cela juste quelques petites remarques de style ou de vocabulaire:
Premier dialogue avec la machine: "lui répondit": supprimer! Plus bas tu écris: "résonna la vox de la machine", cela suffit, sinon c'est redondant.
(Note accessoire: Cependant il serait peut-être bien d'annoncer d'emblée que FRAN a une voix féminine)
Plus bas dans le même dialogue: "s'emporta Louise": supprimer ! On remarque au texte qu'elle s'emporte. Là encore c'est redondant.
Perso je trouve que trop d'indications scéniques dans un dialogue cassent le rythme et c'est dommage, car le rythme de ton histoire est dément. On est tout de suite plongé au cœur de l'intrigue et tenu en haleine jusqu'au point final. Donc chapeau pour la maîtrise du rythme !
Plus bas encore dans le dialogue avec FRAN: "préconisa l'ordinateur de bord": idem. Supprimer. On sait qui parle et le sens du texte suffit.
Pour finir deux petites remarques de vocabulaire:
1. Le poteau rose: Le pot aux roses ! (mais c'est très mignon comme lapsus !)
2. d'huées: de huées (h aspiré donc pas de liaison possible)
Je le répète, j'ai beaucoup aimé et j'ai hâte de lire d'autres textes nés de ta plume ! Cette histoire est passionnante et pourrait constituer un beau début de roman. J'aimerais beaucoup découvrir cette planète aux félidés et voir naître une amitié entre Louise et Magentah. Retransforme-le en extra-terrestre s.t.p. il est trop comme personnage et bien plus intéressant que ce "docteur séduisant" ! Tu vois, j'aime bien quand les rêves deviennent réalité ... ;-)
Ohlalaaaaa!!! Merci pour ce joli commentaire et cette analyse :D!!
Je prends note de toutes tes remarques car comme je le mentionne sur mon compte Twitter je souhaite progresser!
Pour répondre à ta question : a-t-elle réélement rêvé? Héhé!! Que va-t-il se passer ?? Suspense!!
Et dernier point : ahah ouiiiiii les petites indications scéniques viennent de ma formation de scénariste mais je promets de m'améliorer là-dessus :)
Merci encore d'avoir pris le temps de me lire! Je suis contente que ma nouvelle t'ait plu :)