Le questionnaire

Notes de l’auteur : Introduction. Le résultat du questionnaire.

J'ai toujours voulu être secrétaire.

Pourquoi ? Je ne sais pas vraiment. J'adorais écrire. Je rêvais d'avoir des textes à écrire le plus vite possible sur une machine à écrire... Mes parents m'en avaient même offert une, à un Noël. J'adorais faire des concours de celui qui écrit le plus vite à la main, pendant les cours... Aujourd'hui, je n'ai aucun problème à la fac, ça au moins, c'est un avantage !

Mais je sais que j'aimais beaucoup le fait d'écrire. Juste écrire. Sans avoir moi-même l'idée de quoi écrire. Qu'on me dicte simplement. Parce que j'adore lire, j'ai toujours eu envie d'écrire des histoires... Mais au fond je ne trouve jamais l'inspiration. Et si une fois je la trouve et réussi à la mettre en forme, trouver un enchaînement d'idées... A chaque fois ça tourne court, quand je me relis, je ne le supporte pas. C'est toujours extrèmement niais et mal écrit... Et surtout bourré de fautes d'orthographes...

J'ai finis par aimé aller en cours car je pouvais écrire, me comparer aux autres sur la vitesse, et pas besoin de grande imagination...

Bon, après je n'ai jamais particulièrement apprécié les contrôles et tout cela... Mais l'école reste l'école, et elle est obligatoire chez nous...

 

Mais aujourd'hui, le métier de secrétaire a changé, et moi aussi. J'ai perdu de vu ce métier où tout le monde me disait tellement de mal.

Mais qui sait ce qui nous rend heureux ? L'argent ? En effet, ça aide. Le bonheur ? Aujourd'hui, il ne reste que très peu de personne pour croire encore que l'on peut exercer un métier juste par passion, parce qu'on veut suivre son rêve...

Mais j'ai finis par vouloir y croire. J'ai tenté de faire de ma vie, un petit bout de rêve. J'ai voulu imaginer une vie où je penserai humain et non matériel. Mais est-ce possible ? Peut-on aller à l'encontre de l'éducation qu'on nous donne ? Peut-on aller réellement à l'encontre de la majorité ?

J'imagine que tant qu'on y croit, tant qu'on continue d'espérer, tant qu'on continue de rêver, alors on peut. "Quand on veut, on peut" me disait-on.

Et j'ai voulu tenter. Je me suis dit pourquoi pas. Au fond...

Mais rien à voir, j'ai décidé de devenir archéologue. Oui. Du jour au lendemain, j'ai changé radicalement de bord. Et surtout, je n'avais jamais entendu parlé de ce métier auparavant.

Mais chez nous, quand on finis ses classes généralistes, vers l'âge de 16-17 ans, on nous demande de cocher des cases, tout en pensant fort au métier que l'on voudrais faire.

Figurez-vous que je n'avais aucune idée de ce que je voulais faire. Mais comme tout le monde, on a pas le choix. Au fond, c'est peut-être mieux... C'est une sorte d'étude qui avait été faite il y a maintenant plus d'un siècle, vers le début du XXI° siècle. Des scientifiques avaient réussi à déterminer une méthode qui permettait de cerner les désirs inconscients des personnes. Pas trop précisement, c'est pourquoi aujourd'hui de nombreuses personnes décident de changer d'orientation, mais en tout cas, assez précisement pour qu'on décide de l'appliquer aux élèves. Ceux qui savent déjà ce qu'ils veulent, la méthode marche à 100% (on estime que ceux qui n'ont pas le choix qu'ils voulaient vraiment, n'étaient pas réellement sûr d'eux, pas autant qu'ils le faisaient croire, et que le questionnaire lui avait toujours raison. Au pire, l'année d'après ils changeraient d'orientation, mais au moins ils auraient vu autre chose, et qui sait, ça pourrait leur donner d'autres idées...).

En tout cas, j'avais rempli le questionnaire, en pensant à un peu tout les métiers... et curieusement, c'est celui d'archéologue qui s'est affiché sur l'écran principal, devant l'assemblée des professeurs. Ils étaient assez heureux, apparemment ça n'arrivait pas souvent, et j'étais bien le premier cette année.

On décrit généralement ce métier comme fait pour les curieux, les passionnés, ayant une bonne culture générale, n'ayant pas peur de se salir les mains au service de la sicence, une personne qui s'intéresse particulièrement aux civilisations humaines plus anciennes.

Quand on m'a annoncé le résultat (par courriel), j'ai d'abord cru que c'était une erreur. Mais c'est un courriel envoyé par la poste électronique... Elle ne se trompe jamais. Alors je me suis renseigné sur ces études. Que je devais commencer deux mois plus tard. Je ne m'étais jamais penché sur la question.

Mais ça ne me déplaisait pas tant que ça, un lien avec l'histoire, une matière où l'on écrit des histoires, des vrais en plus, mais pour la plupart elles font rêver car on nous apprend surtout celle de civilisations disparues depuis des milliers d'années... Oui, je dois avouer que j'ai assez vite accepté l'idée.

Et puis je me suis renseigné: il vallait mieux avoir déjà eu une expérience sur le terrain. J'ai recherché sur notre service d'information centralisée, le grand tableau que j'ai sur le mur de ma chambre. J'ai ouvert une nouvelle fenêtre, et une liste de chantier de fouilles à défilée sous mes yeux. Je n'avais que l'ambarras du choix... Mais quel choix !

- Avant toute chose, me suis-je dis, il va me falloir en parler avec mes parents...

J'attendis donc la soirée pour en discuter avec eux.

Mon frère lui, n'était pas au courant, mais avait été tellement déçu pour sa part du choix qu'avait fait pour lui le questionnaire, que, de peur qu'il me dégoutte de mon propre choix (je ne sais pas si je le pensais vraiment capable d'une telle chose, mais peut-être penserait-il que si j'étais aussi dégouté de ce choix, on pourrait un jour manifester contre cette technique...).

C'est en rangeant le courriel dans un tiroir, que ce dernier entra. 

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