Il était une fois un pou dans son royaume Capillaire.
Il aimait se promener dans ses champs de cheveux qu’il cultivait avec amour. Ses sujets, de petits poux bien obéissants, peignaient, tressaient et récoltaient les mèches de cheveux selon ses ordres. Il avait à sa cour nombreuses prétendantes et ribambelles de lentes. En tout cas, Gaston-le-pou nageait dans le bonheur.
Un jour qu’il grimpait sur sa colline, parcourant son territoire et admirant ses épis de cheveux, il tomba nez à nez avec un troupeau de princesses. Oui. Des princesses au milieu de son champ. Belles et bien habillées, elles descendaient une à une de leurs carrosses, en gloussant et en chantant. Elles s’installèrent durablement au beau milieu des cheveux se tressant des nattes pour en faire des lits et rassemblant les mèches en chignons pour se faire de l'ombre.
Gaston-le-pou était sous le choc. Son territoire envahi ! Ses récoltes massacrées !
"Pouah ! Quelle horreur !" N’ayant jamais vu une princesse de sa vie, ne sachant même pas de quoi il s’agissait, il réunit un conseil de poux, tout en haut de sa colline, au milieu d'un chemin tracé.
"Patience, roi des poux, elles finiront bien par partir" conseilla une lente à peine éclose.
Gaston-le-pou attendit donc que les carrosses repartent, que la musique s’arrête et que les princesses cessent de glousser.
Les princesses gigotèrent, tricotèrent mais aucune ne s’en fut.
Au bout de cent jours et de cent nuits, n’en pouvant plus il passa à l’action.
"Ça va shampouiner ! " hurla-t-il en descendant la colline en courant, suivi de dizaines de petits poux, armés de savons.
La bataille fit rage ! Il y eut de la mousse à tous les étages ! On ne distinguait plus ni poux ni princesses.
Quand il n'y eut plus une seule bulle de savon, Gaston-le Pou contempla son champ de bataille de cheveux en bataille.
Les princesses toussèrent un peu. Mais à part retirer le vernis rose fluo de leurs doigts de pieds cela ne les fit pas bouger le moins du monde. Bien au contraire. Elles firent venir d’autres carrosses réservés à la manucure pour se faire refaire un vernis à paillettes.
Pauvre Gaston-le-pou ! Son royaume était envahi, ses récoltes détruites. Il n’en dormait plus, pensant sans cesse au longues robes soyeuses des princesses : il en avait des frissons tant ça le dégoûtait. Et leurs rires ! Brrrrr! Leurs petits rires joyeux se répétaient en écho à l’infini entre ses oreilles sous sa carapace.
Alors, il se réfugiait sous ses couvertures en se cachant les yeux et en se bouchant les oreilles.
Oui, un pou peut faire cela, car il a trois paires de pattes.
Et cela lui donna une idée. Dans la journée, quand les princesses dormaient, épuisées de leurs nuits festives, Gaston-le-pou fit tendre une énorme couverture au-dessus du champ.
"Qu’est-ce qu’il fait chaud" gémirent les princesses. Ni une ni deux, elles se mirent en maillots de bain. Apathiques, léthargiques, elles ne s’en allèrent pas pour autant.
Déprimé, Gaston-le-pou regardait tristement l’horizon, ruminant son échec. Tout à coup, la colline d’un voisin apparut.
"Bonjour Gaston! Alors cette récolte : qu’est-ce que ça donne?"
Gaston-le-pou grommela quelque chose dans sa mandibule, et allait se retourner quand il s’aperçut que les princesses étaient remontées dans leurs carrosses pour s’en aller dans le champ du voisin. Alors Gaston retrouva le sourire, et fit de grands signes enthousiastes, de toutes ses pattes joyeuses.
« J’ai eu quelques déboires avec des parasites mais tout est rentré dans l’ordre ! Je vais pouvoir peigner mon champ avec amour comme avant ! Peut-être même faire une teinture, qu’en pensez-vous ? Hihihi»
Mais le voisin était déjà parti.
Gaston vécut heureux et eut beaucoup de lentes.
FIN
Cette histoire de pou et de puces m'a fait bien rire et renvoyé à ces albums jeunesse illustrés que je dévorais tout gamin. C'est très visuel, sans temps mort, et avec juste ce qu'il faut de petits gags au bon moment.
Le "FIN" à la fin - avec ces capitales - m'a semblé peut-être un peu de trop. Je n'en ai pas saisi l'intérêt.
Mais c'est totalement subjectif au fond.
On va dire que c'est vraiment histoire de te "chercher des poux". ;)
Très sympa donc !
Bonne continuation/écriture et bon shampoing.
Artichaut
Merci pour ton commentaire !
J'ai cliqué sur cette histoire en premier car le titre m'a tout de suite fait le l'oeil. L'an dernier, j'avais eu une idée pour un dessin-animé pour enfants que j'ai gentillement mis dans un tiroir au bout d'une après-midi pour travailler sur Souffleurs. J'imaginais une série sur les aventures de la flore bactérienne buccale, avec les monts sacrés, et tout un tas de trucs... Bref, quand j'ai vu ton titre, j'ai en suivant voulu voir comment tu avais mis ce type d'idée en oeuvre. Et je dois avouer que j'ai pris beaucoup de plaisir à lire ! Déjà, ça fait des années que je n'ai pas lu un texte jeunesse pour public jeune, je suis très preneuse de ces récits pour tous les âges. Ca fait une petite madeleine de Proust de relire un récit avec un ton plus enfantin !
Merci pour cette lecture :)
J'ai repéré une petite coquille dans la dernière phrase : Gaston vécuT heureux.
En effet, puisque c'est pour de la jeunesse, la note mériterait un "tu" plutôt qu'un "vous". Merci pour cette lecture !
je découvre avec plaisir ton univers d'insectes (oui je sais les araignées ne sont pas des insectes ;)), et je suis piqué.
J'ai lu dans un de tes commentaires que tu considérais les princesses comme les "contraires du poux", ça ne me semblait pas si évident... mais à bien y penser, la "boucle est bouclée" car les princesses sont bien des parasites à leur manière.
Je vais lire tes autres textes.
Trop trop cool ce petit texte, super équilibré j'ai trouvé, entre le rythme, les jeux de mots, le ton enfantin et les allusions cachées à la réalité (le "chemin tout tracé" jai adoré ^^) Bref, une lecture fluide et hyper agréable, merci pour ce bon moment ^^
Voilà un petit conte un peu insensé, mais charmant et drôle. On se demande un peu d’où sortent ces princesses, mais j’imagine que ça doit être difficile de trouver l’antagoniste du pou.
Heureusement pour moi, je n’ai pas une tête à poux. Mais ça ne m’empêche pas de me gratter chaque fois que mon cuir chevelu reçoit un produit inhabituel, comme le shampoing de la coiffeuse, aussi doux soit-il… À chacun ses maux. :-)
Coquilles et remarques :
— Il était une fois, un pou [la virgule est de trop]
— Ses sujets, de petit poux bien obéissants [petits]
— Des princesses au milieu de son champs [son champ]
— Elle s’installèrent durablement [Elles]
— "Ça va shampouiner ! " hurla-t il [hurla-t-il ; il manque un tiret]
— Elles firent venir d’autres carrosses dédiés à la manucure [réservés, dévolus, mais pas dédiés]
— Il n’en dormait plus pensant sans cesse au longues robes [virgule après « plus » / aux]
— Leurs petits rires joyeux se répétait en écho [se répétaient]
— en se cachant les yeux et en ce bouchant les oreilles [en se bouchant ; ton doigt a fourché]
— une énorme couverture au-dessus du champ occupé par les princesses [pour éviter la répétition de « princesses », je propose : « du champ qu’elles occupaient »]
— Apathique, léthargique, elle ne s’en allèrent pas pour autant [Apathiques / léthargiques / elles]
— Déprimé, Gaston-le-pou, regardait tristement l’horizon [pas de virgule après « Gaston-le-pou » ; on n’en met pas entre le sujet et le verbe]
— Peut-être même faire une teinture, qu’en pensez vous ? Hihihi» [pensez-vous / Hihihi !]
C'est un peu comme si tu avais retiré les poux de mon histoire : merci beaucoup !
Oui je cherchais le parasite du parasite, tout en restant dans l'univers du conte :) Mais je comprends l'idée qu'elles sont un peu trop catapultée : et si c'étaient des princesse-poux, ça serait mieux ?
En tout cas j’aime beaucoup ce récit décalé, c’est la première fois que je me retrouve du côté du pou, moi j’aurais aimé que les princesses restent plus longtemps pour l'embêter :P XD
Bref, bravo à toi !
héhé désolée pour le grattage de tête ;-) j'ai écrit ça pour exorciser mais il y a des effets secondaires! j'en ai attrapé pour la première fois l'année dernière et je me suis retrouvée bête à ne pas comprendre ce qui m'arrivait.
Merci de ton retour AdreyLys ^^
héhé désolée pour le grattage de tête ;-) j'ai écrit ça pour exorciser mais il y a des effets secondaires! j'en ai attrapé pour la première fois l'année dernière et je me suis retrouvée bête à ne pas comprendre ce qui m'arrivait.
Merci de ton retour AdreyLys ^^
Ça se lit très facilement et j'imagine tout à fait ma fille lire ça !
C'est très fluide et très rigolo
Merci pour le bon moment
Ça pourrait faire un très chouette album jeunesse!
Et puis j'aime beaucoup cet idée de monde miniature à la manière de Tobbie Lolness ou du Peuple du Tapis.
Je ne suis pas du tout lecture jeunesse mais je me suis laissée tentée par le titre et la couverture.
J’ai beaucoup aimé, au point que je n’ai pas apprécié tomber sur « Fin » avec son point final.
Mon esprit d’adulte se pose quand même beaucoup de questions…
A qui appartient la chevelure ? D’où viennent ces Princesses ? Qui est ce mystérieux voisin ? Pourquoi Gaston s’appelle-t-il Gaston ? Et autres…
Ca va me travailler, ça s’est sûr.
Sinon j’utiliserais le mot « occupé » au lieu de « squatté » car cela casse un peu le style de l’histoire.
Le mystérieux voisin c’est une autre tête qui passe, d’habitude ils se rendent visite entre voisin, c’est comme ça qu’ils envahissent les têtes !
Est-ce que tu crois que c’est important de savoir à qui appartient la chevelure ? Ça pourrait être n’importe qui, c’est bien le problème avec les poux, haha!