Le soleil reviendra

Par Seol
Notes de l’auteur : TW violence morale, deuil, mort évoquée

— Eh, maman, t’as vu, le soleil il est toujours là, même quand on ferme les yeux.

Lucie a cinq ans, le visage tourné vers le soleil et les paupières closes.

— Ne regarde pas le soleil directement, mon cœur. C’est dangereux.

— Non mais je le regarde les yeux fermés ! Parce qu’il est toujours là !

— Ah bon ? sourit sa maman. Mais la nuit, il s’en va, pourtant.

— Ben non, t’es bête, c’est juste qu’il est de l’autre côté de la terre. Et après, il revient ! Le soleil, il est éternel. Il est là et c’est pour toujours.

Tout à coup, une ombre recouvre Lucie. Elle ouvre les yeux. Sa maman se tenait entre elle et le soleil.

— Eeeeeeh, proteste-t-elle, tu me caaaches.

— C’est que j’aimerais bien être le soleil, moi, vu comme il t’intéresse. En plus, s’il est éternel …

— M’en fiche, se rebiffe Lucie. Je le vois encore, il est collé dans mes yeux.

Elle fait tourner ses pupilles dans tous les sens. Un point lumineux s’y est imprimé et se superpose à tout ce qu’elle regarde. Même sur sa maman qui, tout à coup, prend une très grande inspiration.

— Je peux te faire un câlin ? demande-t-elle.

Lucie ne répond pas et se jette dans les bras de sa maman. Elle a reconnu son sourire, celui qui fait plein de lumière.

— Je t’aime si fort, murmure sa maman, blottie contre son cou. Quand je te regarde, mon cœur se gonfle tant d’amour que j’ai parfois l’impression qu’il va exploser.

— Moi aussi je t’aime maman, dit Lucie en se tortillant, le souffle de sa maman lui chatouillant la nuque.

— Tiens, regarde.

Elle prend sa fille par les épaules pour la faire pivoter et s’accroupit jusqu’à ce que Lucie se positionne entre elle et le soleil.

— C’est toi, mon soleil.

— Mais non, maman.

Lucie se décale d’un pas.

— Regarde, le soleil, il peut briller pour nous deux !

 

— Mamaaaaaaaaaaan !! Ce livre il est trop nul !!

Lucie a neuf ans, la bouche à l’envers et les sourcils froncés. Un grand « boum » résonne dans l’appartement étriqué quand elle balance sa petite encyclopédie illustrée à travers sa chambre.

— Qu’est-ce que tu dis ? demande sa maman en passant dans l’encadrement de la porte, un torchon à la main.

— Le livre que j’ai eu, à l’école. Il est trop nul ! Il dit qu’un jour, le soleil va exploser. Comme si c’était possible ! Le soleil sera toujours là !

— Non, le soleil ne sera pas toujours là. Un jour, il va bien exploser. Mais ce sera dans très très trèèèèès longtemps. Si longtemps qu’il n’y aura plus personne sur terre.

— Non, non, non ! refuse Lucie. Le soleil sera toujours là, je te dis ! TOUJOURS !

Elle se jette tête la première dans son oreiller et se blottit rageusement sous sa couette. Non, le soleil n’explosera pas. Il ne peut pas exploser, comme son papa et sa maman ont explosé quand ils se sont séparés. Il ne peut pas exploser comme quand elle les entend au téléphone, le soir, l’oreille collée contre le mur, alors que sa maman la croit endormie.

Sa maman reste interdite un moment, dans l’entrée de sa chambre, puis pense que la colère de sa fille vient peut-être d’ailleurs que de ses nouvelles connaissances astronomiques. Elle s’approche doucement, comme on s’approche d’un animal blessé. S’assoit au bord du lit.

— Tu sais, tu ne t’en rendras même pas compte, quand le soleil explosera.

Lucie ne répond pas. Elle se dit que les adultes croient toujours que les enfants ne se rendent pas compte.

— Et, tu sais, même si un jour le soleil explose, moi je t’aimerai toujours.

Un œil émerge de l’oreiller.

— Toujours ? couine Lucie.

— Toujours. Tu te rappelles, c’est toi, mon soleil.

 

— Merci, maman. C’est très joli.

Lucie a dix-sept ans, un châle aux couleurs criardes autour du cou et un sourire crispé accroché aux lèvres. Sa mère a cuisiné un gâteau au chocolat et a allumé les bougies avec le briquet de son nouveau mec. Enfin, nouveau … C’est Lucie qui continue de l’appeler comme ça, alors que ça fait déjà quelques années qu’il s’est incrusté chez elles. Ça l’énerve, lui qui lui ordonne de l’appeler papa. Et plus il s’énerve, plus Lucie l’appelle comme ça,  « le nouveau mec ».

— Il ne te plaît pas ? s’inquiète sa mère, qui ne pouvait pas être dupée par sa fille.

Parfois Lucie se dit qu’elle devrait faire un effort avec lui, pour sa mère au moins. Et l’instant suivant, elle se dit que non. Après tout, il est arrivé et il a jeté une ombre entre elles deux.

Au début, il était sympa, il les emmenait au cinéma, il faisait les courses et prévoyait des soirées pizza. Puis il a commencé à installer sa propre décoration, et « quoi tu vas pas faire un fromage pour ce dessin de gosse de 3 ans, on peut le décrocher, c’est super moche ! ». Ses horaires sont devenus ceux de la famille. Son rythme, ses exigences, ses principes. « Non tu sors pas ! On dira pas que la gamine sous mon toit est une pute ! ».

— Si, si, maman, il est très beau.

— Nan, mais laisse, elle fait la gueule comme d’habitude ! Elle est pourrie gâtée, ta mioche, j’t’avais dit que tu laissais trop tout passer avec elle.

— On peut l’échanger, si tu veux, propose sa mère. J’ai gardé le ticket de caisse.

Au fond d’elle, Lucie sait bien que sa mère essaie toujours de faire tampon entre elle et lui. Mais elle lui en veut tellement de l’avoir laissé s’immiscer dans leurs vies ! Il cassait tout ce qu’elles avaient construit toutes les deux.

— Mais non, c’est bon je te dis, s’agace Lucie.

— Tu vois ! crache-t-il. Pourrie gâtée, on lui fait une belle fête et elle trouve qu’à être relou !

Lucie se lève. C’en est trop pour elle. Elle retire le châle et le flanque presque dans le gâteau. Une toute petite voix dans sa tête lui murmure qu’elle devrait s’excuser auprès de sa mère, mais elle ne l’écoute pas. Elle sort à grand pas de la cuisine et claque la porte de sa chambre.

Il a tout gâché. Il est arrivé, et il leur a caché le soleil.

 

— Non, maman, je ne sais pas si je pourrais venir ce week-end. J’ai une soirée avec les gens de la fac.

Lucie a vingt ans, le portable coincé entre son omoplate et son oreille, l’air affairé. Quand la sonnerie avait retenti, elle s’était mise à chercher un papier dans son sac avant de répondre, pour faire croire qu’elle était très occupée. Au cas où sa mère pourrait la voir par téléphone interposé.

— Tu ne veux pas passer même un peu ? insiste sa mère de sa voix brisée. Tu n’as déjà pas pu, la semaine dernière.

— Ce n’est pas que je ne veux pas, maman, mais je n’ai pas le temps ! J’ai plein de travail !

En vérité, Lucie n’a pas tant de travail que ça. Seulement, c’est toujours difficile de retourner dans leur modeste appartement.

Sa mère avait dégagé son nouveau mec. Elle avait compris que c’était un sombre connard et, avec beaucoup de temps et d’aide, avait fini par réussir à s’en débarrasser.  Mais les plaies étaient encore ouvertes ; elles seraient longues à cicatriser.

— Je sais, je sais. Aux prochaines vacances, tu viendras plusieurs jours, d’accord ?

— Oui, maman. Je te promets.

— Bon, je ne t’embête plus. Tu me manques, mon petit soleil.

Lucie sourit. Elle ne l’avoue à personne, mais adore quand sa mère l’appelle ainsi.

— Toi aussi, maman.

 

— Maman, qu’est-ce que t’as foutu encore ?

Lucie a vingt-trois ans, le dos voûté et les yeux fixes. Quelques larmes profitent d’un tout petit instant suspendu, pendant l’enterrement, pour se faire une place. C’est le discours de la meilleure amie de sa mère qui les invite à sortir. Lucie ne l’avait pas revue depuis qu’elle avait quitté la maison.

Mis à part cela, Lucie ne pleure plus. Elle n’a plus vraiment le temps.

Il y a deux semaines, sa mère est brusquement décédée. Il avait fallu signer des papiers, envoyer des déclarations, choisir le type de bois du cercueil en fonction du budget et qui parlerait à quel moment de la cérémonie.

La sépulture passe.

Alors il faut se renseigner auprès d’un notaire, gérer la succession et les dettes surprises, signer de nouveaux papiers, envoyer d’autres déclarations.

Vider l’appartement.

Les murs sont nus. Les dessins d’enfance n’ont pas été raccrochés, puisque l’ex-nouveau mec de sa mère les avait jetés. La peinture s’écaille. Le contenu d’une vieille conserve moisit au fond du réfrigérateur. Quand Lucie vide le portemanteau de l’entrée, le châle aux couleurs criardes lui saute à la figure. Elle le dévisage rageusement et menace de le jeter à la poubelle. Mais elle retient son geste et le dépose finalement dans le carton des souvenirs qu’elle pense regretter de ne pas garder, par-dessus le livre d’astronomie que l’école lui avait offert.

Lucie culpabilise. Elle se dit qu’elle aurait dû revenir plus souvent. Être plus présente. Parce que le soleil a bien fini par s’en aller.

 

— Tu me manques, maman.

Lucie a trente ans, le crâne douloureux et les joues mouillées de larmes. Hier, elle a un peu trop arrosé son anniversaire. Ses amis lui ont organisé une fête surprise et tous ses proches ont répondu présents. Même son père, qui ne l’avait pourtant pas été beaucoup dans sa vie. Alors, après que Yasmine l’ait ramenée chez elle, à sept heures du matin, elle n’a pas voulu se coucher tout de suite. A la place, elle a ressorti du fin fond du placard le carton qui contient les dernières reliques de sa mère.

Quand elle l’a ouvert, une bouffée de souvenirs olfactifs se sont rués sur elle. Lucie a senti une boule se former dans sa gorge. Par habitude, elle a retenu ses reniflements. Et puis elle s’est dit zut. Après tout, elle était seule.

Petit à petit, goutte après goutte, les sanglots se sont libérés. Jusqu’à ce qu’elle pleure franchement, chaudes larmes et morve comprises.

— Pourquoi t’es plus là, maman ? geint-elle enfin débarrassée de toute réserve.

Elle se met à lui parler tout en triturant le châle qu’elle avait toujours trouvé affreux. Elle lui raconte sa vie, ses études, ses amours. Tout ce qu’elle avait tu. Tout ce que sa maman n’avait pas pu vivre avec elle. Tous ses ratages et toutes ses réussites. Et surtout, tout ce qu’elle avait appris.

Lucie prend une grande respiration tremblante et se blottit contre le châle. Elle se rend compte que, même si les lambeaux de son enfance s’étiolent dans le passage du temps, sa maman continue d’accompagner chacun de ses pas. Dans une odeur, dans un son, dans une pensée. Son héritage d’amour est présent à chaque instant de sa vie.

Finalement, Lucie avait raison depuis le début. Le soleil est là pour toujours. Même quand elle ferme les yeux

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Paloma Chataig
Posté le 22/07/2025
Bonjour Seol, tu m’as arraché quelques larmes. Merci pour ce récit très touchant.
Je ne suis pas une spécialiste mais peut être qu’il aurait été judicieux de séparer les paragraphes des différentes époques par des étoiles pour inviter à un saut dans la lecture. Sinon c’est bien écrit.
Seol
Posté le 08/09/2025
Salut Paloma,
Merci pour ta lecture, je suis désolée pour les larmes et en même temps contente si mon texte suscite des émotions.
Merci pour ton conseil ! C'est vrai que ce serait peut-être plus clair.
A bientôt !
Rimeko
Posté le 19/07/2025
Coucou Seol !
Je viens découvrir ta plume :D Tout d’abord, quelques remarques au fil de ma lecture :
« Elle fait tourner ses pupilles dans tous les sens » -> les pupilles c’est le petit point noir au centre de l’œil, du coup, euh... « ses globes oculaires » ?
« — Je peux te faire un câlin ? demande-t-elle. » -> C’est bien la maman qui dit ça ?
« Lucie a neuf ans, la bouche à l’envers et les sourcils froncés. » -> haha, mais je visualise tellement x)
« Il ne peut pas exploser, comme son papa et sa maman ont explosé quand ils se sont séparés. » -> oh non :((
« puis pense que la colère de sa fille vient peut-être d’ailleurs que de ses nouvelles connaissances astronomiques » -> c’est peut-être un peu maladroit comme formulation...
« Lucie ne répond pas. Elle se dit que les adultes croient toujours que les enfants ne se rendent pas compte. » -> ouch
« « Non tu sors pas ! On dira pas que la gamine sous mon toit est une pute ! » » -> ouuuuh mais il mérité le :knifecat: lui là >:(
« Il cassait (casse ? a cassé ?) tout ce qu’elles avaient construit (ont construit) toutes les deux. »
« Elle sort à grand(s) pas »
« Lucie a vingt ans, le portable coincé entre son omoplate et son oreille, l’air affairé. » -> j’aime bien cette description qui rythme chaque passage, ça fonctionne nickel pour placer le décor en quelques mots !
« Quand la sonnerie avait retenti (a retenti), elle s’était mise (s’est mise) [...] Au cas où sa mère pourrait la voir par téléphone interposé. » -> lol (pas besoin du plus-que-parfait, puisque le reste est au présent...)
« Sa mère avait (a) dégagé son nouveau mec » -> pareil pour le paragraphe, ça devrait être au passé composé (un degré d’antériorité par rapport au présent de narration, pas deux) :)
« La sépulture passe. // Alors il faut se renseigner auprès d’un notaire, [...] » -> OUCH
« après que Yasmine l’ait (l’a) ramenée chez elle » -> oui, je sais, c’est contre-intuitif, mais après « après que » c’est de l’indicatif ^^
« une bouffée de souvenirs olfactifs se sont rués (s’est ruée) sur elle » -> accord avec bouffée

J’ai pas rédigé mon commentaire tout de suite parce que j’étais plutôt occupée à renifler un peu dans mon coin ; j’ai trouvé ton texte incroyablement touchant sur ce sujet compliqué, pourtant maintes fois vu et revu et pourtant toujours aussi fort, qu’est le deuil.
La structure est très bien trouvée je trouve, avec toujours une phrase in medias res puis « Lucia a [tel âge], [position], [expression] » : ça rythme le récit, et ça donne une unité de forme, au-delà de l’unité de fond, à toutes ces scénettes juxtaposées en un tout.
Les deux premières parlent du soleil, puis le symbolisme s’efface un temps, pour laisser l’espace d’en apprendre plus sur le réel, sur Lucie et sa vie de famille maintenant qu’elle n’est plus si petite, et puis ça revient pour clore ton propos. Et d’une manière si douce, au milieu de la tristesse et des regrets... Et ici, tu n’esquives pas ces émotions, n’essaies pas de les cacher ou de les rendre plus supportables, non – à la place, il dégage aussi de l’espace pour autre chose. Une lumière. Une façon de pouvoir aller de l’avant. Je trouve que ce sont les mots qu’on aimerait trouver pour réconforter quelqu’un qui a perdu un proche ; que ce sont les « condoléances » qu’on aimerait pouvoir exprimer. Je trouve que c’est une émotion bien trop grosse à gérer, le deuil, et que ton texte soigne.
Merci du partage <3
Syanelys
Posté le 15/07/2025
Hey Seol !

Très belle relation forte et lumineuse etre une mère et son "Petit Soleil". Lire tes TW suivis de la scène d'ouverture débordant d'insouciance m'a pincé mon petit coeur. Le soleil éternel, vraiment ?

L'astre solaire tourne, comme la vie, comme le monde avec son lot de départs, d'arrivées, de conflits, de la crise identitaire de l'adolescence. Lucie poursuit un orbite éclairé par sa vision d'enfant qui s'effrite jusqu'à la rupture. Ce soleil, devenu amour maternel, était aussi le symbole des jours plus lumineux, d'une enfance désormais révolue...

Malgré son absence, sa mère continue d'éclairer sa vie : c'est si bien retranscrit, une poésie qui libère les larmes de Lucie, qui retrouve la notion d'un soleil présent, même quand la vie entière la plonge dans son ombre.

Ce que j'ai apprécie le plus dans ton texte ? La franchise sans retenue, sans filtre. Une Lucie enfant, une colère couplée àla douleur, une sensation profonde de confusion. J'ai été happé par la sincérité des émotions de Lucie sans entrer dans le pathos, mais dans l'authentique.

Très belle plume à l'image de la poésie qui m'avait fait te découvrir !

Au plaisir :)
Seol
Posté le 18/07/2025
Salut Syanelys,
Wow je trouve ton commentaire hyper bien écrit, plus poétique que mon texte ! C'est un honneur de le recevoir.
Merci beaucoup pour ta lecture et cette belle analyse !
Chris Falcoz
Posté le 14/07/2025
Bonjour,
Une histoire très émouvante et triste. Les évènements se déroulent devant nos yeux autant que dans notre coeur et c'est déchirant.
Simple et efficace !
Merci pour le partage.
Seol
Posté le 18/07/2025
Salut Chris Falcoz,
Je suis contente si c'est simple et efficace, ce n'est pas toujours facile à écrire !
Raza
Posté le 14/07/2025
Bonjour !
Ahrfifafou, les sentiments! Droit au coeur, efficace, bim. Tout est juste, avec de la nuance : je donnerai comme exemple "Une toute petite voix dans sa tête lui murmure qu’elle devrait s’excuser auprès de sa mère, mais elle ne l’écoute pas" ou encore la crise de larmes que la mère ne comprend pas à 9 ans.
J'ai relevé 2-3 toutes petites choses :
La réplique "il ne te plait pas" m'a donné l'impression que la mère parlait du beau père, l'illusion a perduré quelques répliques.
Il est parfois mention que la mère est le soleil, parfois la fille, parfois le bonheur est le soleil. C'était intéressant parce que ça ménageait le suspense (qui meurt ? Ne nous voilons pas la face, nous savons que la mort est là. Des personnages trop heureux, un moment trop joyeux. Nous sachons.), mais d'un autre côté ça m'a fait douté de ma propre compréhension et fait revenir en arrière.
Enfin, minuscule du minuscule, j'ai trouvé étonnant le choix du verbe "menacer" dans "Elle le dévisage rageusement et menace de le jeter à la poubelle", car elle menace qui ?
Merci pour ton joli texte bien émouvant <3
À bientôt
Seol
Posté le 18/07/2025
Hello Raza,
Je suis contente si l'émotion est au rdv, même si je suis désolée parce que c'est triste.
Trop rigolo pour "il ne te plaît pas", tu as complétement raison et je trouve finalement que ça fait un effet ambigu sympa ! Mais peut-être à revoir avec un petit changement pour la régler à un moment.
Pour qui est le soleil, je pense que c'est un peu tout ce que tu évoques. Le truc c'est que j'ai mis des TW au début pour pas choquer, mais en vrai on n'est pas sensé savoir qu'il y aura un mort en commençant l'histoire.
Et pour "menacer", selon moi elle menace le châle dans une espèce de personnification du linge qui lui permet de jeter sa colère sur quelqu'un. Mais je ne sais pas si c'est très opportun en effet.
Merci beaucoup pour ta lecture et ton commentaire !
RoseDL
Posté le 13/07/2025
Simple, efficace et touchant. Cette histoire on la connaît, on l'a déjà lue ou vue sous d'autres formes. Ce qui n'enlève pas la force émotionnelle à cette variante. J'ai particulièrement apprécié la Lucie de 5 ans et le récit autour de la Lucie de 30 ans. Merci pour le partage et les émotions suscitées !
Seol
Posté le 18/07/2025
Salut RoseDL,
Je suis contente si on garde l'émotion malgré le côté "ba,al" que peut avoir cette histoire. Finalement c'est l'important pour moi!
Merci pour ta lecture et ton commentaire !
Camice
Posté le 08/07/2025
Coucou Seol !
Ton histoire est très belle, j'y vois les changements que tu y as apporté. Toujours touchante entre la petite Lucie et sa maman. Avec l'amour qu'elle lui porte toujours présent, comme le soleil.

"La sépulture passe.
Alors il faut [...] déclarations.
Vider l’appartement." => j'aime beaucoup ce passage, ça nous fait s'arrêter dans la lecture avec les phrases très courtes et simples.

"il leur a caché le soleil." la métaphore qui revient !

A plus tard !
Seol
Posté le 18/07/2025
Salut Camice,
Oui j'ai pu faire des changements après ta BL très pertinente !
Merci pour tes lectures et tes commentaires !
Maeghan
Posté le 08/07/2025
Salut Seol !

J'ai vraiment beaucoup aimé ta nouvelle. Elle nous fait traverser plein d'émotions et je trouve que tu as très bien fait tes transitions entre les différents âges de Lucie.
J'ai adoré les dialogues entre la Lucie de 5 ans et sa mère, ils sont vibrants de réalisme et si mignons !
Le passage qui m'a le plus touchée est celui des 17 ans, car j'ai vécu quelque chose de similaire, quand le/la nouveau/nouvelle conjoint/conjointe commence à prendre plus de place dans la famille que les enfants.
Le rythme des phrases et des paragraphes qui s'enchaînent lors de la scène de l'enterrement sert complètement le propos, on est vraiment pris dans l'histoire et dans les émotions de Lucie, alors même que le narrateur est à la troisième personne.

Le fait d'avoir interprété le thème de cette façon rend ta nouvelle encore plus forte. Merci encore pour cette superbe lecture !
Seol
Posté le 18/07/2025
Salut Maeghan,
Tant mieux si c'est réaliste ! Je suis désolée si tu as dû vivre quelque chose comme ça, ça n'a pas été facile à écrire et je sais que c'est quelque chose de toujours dur à vivre.
Merci beaucoup pour ta lecture et ton commentaire !
MarieZM
Posté le 08/07/2025
Merci pour cette lecture poignante, Seol. Je suis sans mots, mais je vais quand même essayer de dire quelque chose. J'ai trouvé cette évolution sans aucun temps mort, avec un rythme narratif concluant. La métaphore de l'éternité de la lumière, et de la fragilité de l'éternité même est quelque chose d'intéressant, finalement rien n'est totalement éternel mais à notre échelle c'est comme si ça pouvait durer toujours. On sait que tout soleil aura une fin mais c'est dans vraiment longtemps, tout comme la présence parentale pour les enfants... Merci pour ce texte.
Seol
Posté le 18/07/2025
C'est exactement ça, la difficulté d'accepter ce qui est éphémère par essence. Merci beaucoup pour ta lecture et ton commentaire !
Chablaj
Posté le 06/07/2025
Coucou Seol !

C'est bouleversant... Merci pour cette histoire. Très simple, limpide, implacable, très juste. On regrette toujours ce qu'on ne fait pas à temps, et puis on ne peut plus. J'aime ta façon de montrer le passage du temps avec des petites rondelles de vie choisies, avec quelques détails précis à chaque fois qui suffisent pour animer chaque scène. Le texte est très facile à visualiser, très vivant. J'aime beaucoup aussi la note d'apaisement qui vient sur la fin, parce que c'est vraiment triste et ça fait du bien, le fait que les émotions contenues finissent par sortir et permettent d'amorcer enfin une pacification, c'est comme un petit baume sur une histoire difficile. En fait, plus que la mort en soi, c'est la vie avant qui est terrible, cette vie ratée, cette connexion filiale qui s'estompe avec le temps, la tristesse terrible de la mère et la rancoeur tue de sa fille, leur incapacité commune à se retrouver. Et puis c'est trop tard.

Le verbe "se blottir" revient fréquemment (en vrai je ne suis pas sûre qu'il revienne tant que ça, il m'a juste marquée), comme un leitmotiv, c'est marrant, c'est une représentation forte de la maternité, de ce qu'on peut y chercher, de ce qu'on peut y donner.

Très beau texte :)
Seol
Posté le 18/07/2025
Salut Chablaj,
Oui, tu as bien compris ce que je voulais dire !
Je ne m'étais pas rendu compte pour "se blottir" mais ça me paraît logique, j'aime beaucoup ce mot.
Merci beaucoup pour ta lecture et ton commentaire !
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